Vladimir Vernadski, minéralogiste et chimiste.

Vladimir Ivanovitch Vernadski (en russe : Владимир Иванович Вернадский), né le 28 février 1863 (12 mars 1863 dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg et mort le 6 janvier 1945 à Moscou, est un minéralogiste et chimiste russe et ukrainien.

Il est avec le Suisse Victor Goldschmidt et l’Américain Frank Wigglesworth Clarke l’un des fondateurs de la géochimie moderne et de la biogéochimie. Vernadski a travaillé sur les effets des radiations solaires et cosmiques sur l’ensemble des organismes vivants.

Il définit en 1926 la notion de biosphère, dans une optique bio-géologique et écologique, posant comme hypothèse que la vie est une force géologique qui transforme la Terre.

Vernadski, entier postal, Russie.

Premier à envisager scientifiquement les conséquences de l’activité humaine sur le climat, il fut cependant peu écouté à une époque où l’on pensait que la nature était dotée de capacités de régénération inépuisables.


Vladimir Vernadski est diplômé de l’université de Saint-Pétersbourg en 1885 où enseignaient nombre de scientifiques majeurs de Russie, comme Mendeleïev. Le dernier minéralogiste russe étant mort en 1887 et Vassili Dokoutchaïev, scientifique de grande renommée qui fut un des fondateurs de la pédologie moderne, enseignant la minéralogie depuis longtemps, Vernadski choisit d’en faire son domaine.

En 1888, cherchant un sujet de doctorat, il souhaite aller à Naples étudier la cristallographie, mais son directeur tombe malade. De ce fait, il part à Munich pour étudier sous la direction de Paul von Groth. Là, Vernadski apprend à utiliser des équipements modernes pour analyser les propriétés optiques, thermiques, élastiques, magnétiques et électriques des cristaux, de même qu’il utilise le laboratoire de physique pour ses travaux sur la cristallisation. En 1889 il vient à Paris poursuivre ses études sur la chimie minérale et la cristallographie dans les laboratoires de Ferdinand Fouqué et Henry Le Chatelier.

En 1890, de retour à Saint-Pétersbourg, il présente sa thèse intitulée De la silimanite et du rôle de l’aluminium dans les silicates, puis, en 1896, soutient sa thèse de doctorat de cristallographie, Phénomènes de glissement dans les substances cristallines.

Vernadski, entier postal, Russie.

De 1898 à 1911, il devient professeur de minéralogie à l’Université d’État de Moscou, où il forme des générations de minéralogistes russes.

Associé de l’Académie des sciences de Russie à Saint-Pétersbourg en 1909, il en devient membre en 1912. En 1914, il est nommé directeur du Musée géologique et minéralogique de l’Académie des Sciences.

En tant que professeur, il milite pour le progrès social dans son pays, et prend dans la presse des positions critiques sur les problèmes politiques de la vie publique de la Russie. Il démissionne de l’Université de Moscou en 1910 pour protester contre la répression des étudiants. Membre du Parti constitutionnel démocratique (connu sous le nom de « Parti cadet»), il y siège au Comité central de 1905 à 1922.

Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il s’intéresse à la question des ressources stratégiques. En 1915, sur son initiative, une commission est constituée à l’Académie des sciences pour étudier les ressources naturelles de production de la Russie. Elle restera active jusqu’en 1930, et travaillera essentiellement sur la présence de ressources minérales en Russie.

Après la Révolution de février 1917, il intègre le ministère de l’Éducation du gouvernement provisoire. À la fin de 1917, fuyant les Bolchéviques, il s’installe à Kiev, puis en Crimée. En 1919, il fonde et préside l’Académie des sciences d’Ukraine. En 1921, il retourne à Petrograd. Brièvement arrêté, il est relâché et se consacre ensuite entièrement à la science.

Du printemps 1922 à l’été 1925, il est invité à Paris par le Recteur de la Sorbonne Paul Appell où il donne des séminaires et des conférences qui paraissent en 1924 sous la forme d’un livre en français intitulé La Géochimie, traduit en 1930 en allemand. À partir de la minéralogie dynamique, Vernadski et un de ses élèves, Alexandre Fersman, ont développé la géochimie comme une branche nouvelle de la science, traitant de la composition chimique de la matière organique et qui analyse le processus géochimique dans lequel les organismes sont impliqués, ainsi que ses effets. Il fréquente aussi le laboratoire de Marie Curie. À la même période, le chimiste norvégien Victor Goldschmidt élabore des concepts similaires et publie en 1926 Geochemische Verteilungsgesetze der Elemente (Lois de distribution géochimique des Éléments).

Vernadski fait état pour la première fois de la Biosphère, car si la minéralogie étudie les éléments de l’écorce terrestre, la géochimie se penche sur l’histoire de la constitution des éléments du globe. Cela le conduit à étudier les cycles géochimiques, comme celui du carbone, ou l’activité géochimique d’origine humaine.

Durant ses années parisiennes, il s’imprègne aussi des concepts développés par Pierre Teilhard de Chardin, Henri Bergson ou Édouard Le Roy. Il synthétise une première fois ses idées et les développe dans un ouvrage intitulé La Biosphère, publié en Russie en 1926 et traduit en français en 1929.

Vernadski a également examiné la structure des silicates, le rôle des organismes dans les processus géochimiques et la radioactivité des minéraux. Ses recherches se sont aussi appliquées à la géochimie des éléments rares et dispersés, la clarification des phénomènes et des processus géochimiques tels que l’énergie géothermique, avec l’aide de la radioactivité, et à la détermination de l’âge absolu des roches.

En 1942, il publiera une synthèse actualisée de ses idées sur la planète et sur les fondements de ses travaux géochimiques et biologiques, et structurera la théorie du système des cycles géochimiques (géosphère).

Vernadski, entier postal, Russie.

En 1926, il revient en Union soviétique et dirige à partir de 1929 et jusqu’à sa mort le laboratoire de biochimie de l’Académie des sciences de l’Union soviétique. En 1927, il fait partie de la délégation soviétique de la Semaine naturaliste russe à Berlin, où il est remarqué pour de très impressionnantes conférences.

Il acquiert peu à peu un statut de « père de la science » soviétique, qui le rend intouchable par les autorités staliniennes. Dans son magistère, il forme des générations de scientifiques soviétiques de premier plan dont Alexandre Fersman, Vitali Chlopine (1890-1950) ou Alexandre Vinogradov (1895-1975), qui se sont efforcés de vulgariser et développer ses activités de recherche.

À la fin de sa vie, il joue un rôle important dans le développement des recherches atomiques en Russie. Au Geologenkonkress internationale en 1937 à Moscou, il s’adresse au Parlement à propos du rôle de la radioactivité en géologie. En 1939, il fonde et dirige l’Institut national du radium à Petrograd.

Il meurt en 1945 et reçoit un hommage national.

Son fils George Vernadsky (en) (1887-1973) émigre aux États-Unis (au début des années 1920) où il publie de nombreux ouvrages sur l’histoire médiévale russe et ukrainienne.

Source : Wikipédia.

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