Ville du Havre (Seine-Maritime).

Le Havre est une commune du nord-ouest de la France située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie. Elle se trouve sur la rive droite de l’estuaire de la Seine, au bord de la Manche. Son port est le deuxième de France après celui de Marseille pour le trafic total et le premier port français pour les conteneurs.

Administrativement, la commune est, avec Dieppe, l’une des deux sous-préfectures du département de la Seine-Maritime. Elle est également chef-lieu de canton et siège d’un évêché. Le Havre est la commune la plus peuplée de Normandie mais avec 233 414 habitants au dernier recensement de 2019, son unité urbaine est la deuxième agglomération la plus importante de la région, la quinzième au niveau national, et deuxième sous-préfecture  française derrière Reims. Elle occupe le site de l’estuaire de la Seine, à la pointe sud-ouest du pays de Caux. Elle est reliée à la capitale, située à 200 km au sud-est, par la voie ferrée et l’autoroute.

La ville et le port sont officiellement fondés par le roi François Ier en 1517. Le développement économique à l’époque moderne est entravé par  les guerres de Religion, les conflits avec les Anglais, les épidémies et les tempêtes. C’est à partir de la fin du XVIIIe siècle que Le Havre s’agrandit et que le port prend son essor grâce à la traite négrière puis au commerce international. Après les bombardements de 1944, l’atelier d’Auguste Perret entreprend de reconstruire la cité en béton. L’industrie du pétrole, de la chimie et de l’automobile sont dynamiques pendant les Trente Glorieuses mais les années 1970 marquent la fin de l’âge d’or des paquebots et le début de la crise économique : la population diminue, le chômage augmente et reste à un niveau élevé encore aujourd’hui. Les changements des années 1990-2000 sont nombreux. Jusqu’alors bastion communiste, la droite remporte les élections municipales ; la ville s’engage sur le chemin de la reconversion en cherchant à développer le secteur tertiaire et de nouvelles industries (aéronautique, éoliennes). Port 2000 accroît la capacité d’accueil des conteneurs pour concurrencer les ports du nord de l’Europe, les  quartiers sud se transforment, les paquebots font leur retour. En 2005, l’Unesco inscrit le centre-ville au patrimoine mondial de l’humanité. Le musée d’art moderne André-Malraux devient le deuxième de France pour le nombre d’impressionnistes.

Le Havre reste profondément marqué par sa tradition ouvrière et maritime. La ville est connue nationalement grâce à ses clubs sportifs d’envergure nationale (Le Havre Athletic Club en football, Saint-Thomas Basket et l’équipe féminine de handball du HAC).


Fondée le 8 octobre 1517 par François Ier, la ville du Havre est une création relativement récente. Elle connait un fort essor démographique grâce au dynamisme de son port aux XVIIIe et XIXe siècles. Les bombardements de 1944 marquent une césure importante dans l’histoire de la ville et dans l’esprit de ses habitants. Aujourd’hui, les projets urbains et portuaires se multiplient pour faire face aux défis économiques et sociaux du XXIe siècle.

De nos jours, l’abbaye de Graville est le plus ancien bâtiment du Havre.

La présence humaine sur le territoire havrais remonte à la préhistoire, vers 400 000 av. J.-C.. Plusieurs vestiges datant du néolithique ont été exhumés en ville basse et dans la forêt de Montgeon : c’est à cette époque que la population augmente et se sédentarise dans les premiers hameaux. Au cours de l’âge du fer, le peuple celte des Calètes s’installe dans la région. Dès l’Antiquité, le trafic fluvial sur la Seine fait vivre les cités gallo-romaines de l’estuaire. Une voie romaine relie sans doute Lillebonne (Juliobona) à l’embouchure de la Seine et passe par le territoire actuel de la commune du Havre.

Les premières mentions de l’abbaye de Graville remontent au ixe siècle, celles de Sanvic sur le plateau, du village de Leure et de son port de commerce apparaissent au XIe siècle. Ce dernier sert d’abri aux navires qui attendaient la marée permettant d’entrer dans le port d’Harfleur situé en amont. C’est à cette époque que Guillaume Malet, compagnon de Guillaume le Conquérant se fait construire un château à Graville et une motte féodale à Aplemont. Plusieurs hameaux de pêcheurs et d’agriculteurs, les premières paroisses, se créent au Moyen Âge classique. Pendant la guerre de Cent Ans, les ports fortifiés de Leurre et d’Harfleur subissent des destructions. Au début du XVIe siècle, la croissance des échanges commerciaux,  l’ensablement du port d’Harfleur et la crainte d’un débarquement anglais poussent le roi François Ier à fonder le port du Havre et la ville.

Le 8 octobre 1517, François Ier signe la charte de fondation du port, le Havre de Grâce, dont les plans sont confiés d’abord au vice-amiral Guyon le Roy. La Tour François Ier, dite la « grosse tour », en défend l’entrée. Malgré les difficultés liées au terrain marécageux et aux tempêtes, le port du Havre accueille ses premiers navires en octobre 1518. Le roi se déplace lui-même en 1520, rend perpétuels les privilèges des Havrais et leur donne ses propres armoiries constituées d’une salamandre. La fonction militaire est aussi encouragée : le Havre est un des points de rassemblement de la flotte française pendant les guerres. Des navires partent également pêcher la morue à Terre-Neuve.

Le Nouveau Monde attire les aventuriers et quelques-uns partent du Havre, comme Villegagnon qui fonde une colonie au Brésil (Fort-Coligny) en 1555. Aujourd’hui encore, une place des cannibales rappelle ces liens anciens avec l’Amérique. À la fin du XVIe siècle, la contrebande prend son essor et Le Havre voit arriver des produits américains comme des cuirs, du sucre et du tabac. Un des principaux acteurs de ce trafic interlope est un explorateur et cartographe, Guillaume Le Testu (1509-1573) : un quai au Havre porte  toujours son nom.

En 1525, une tempête provoque la mort d’une centaine de personnes, la destruction de 28 bateaux de pêche et de la chapelle Notre-Dame. En 1536, cette dernière est reconstruite en bois avec des piliers en pierres sous la direction de Guillaume de Marceilles. Une tour gothique coiffée d’une grande flèche octogonale est ajoutée en 1540. La même année François Ier confie le projet d’urbanisme et de fortification à l’architecte italien Girolamo Bellarmato. Celui-ci a les pleins pouvoirs et organise le quartier Saint-François selon des normes précises (plan orthogonal, limitation de la hauteur des maisons, etc.). La première école et la halle aux grains sont érigées. Les années 1550 voient la création de plusieurs institutions municipales : l’hôtel de ville, l’amirauté, l’hôpital, le siège de la vicomté et du bailliage.

La Réforme connaît un relatif succès en Normandie. Dès 1557, Jean Venable, libraire colporteur de Dieppe, diffuse en pays de Caux et en Basse-Normandie les écrits de Martin Luther et de Jean Calvin. Un premier temple protestant est construit au Havre en 1600 dans le quartier Sanvic, à l’emplacement du 85, rue Romain-Rolland. Il est détruit en 1685, à la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV. Il faut attendre 1787 et l’Édit de tolérance du roi Louis XVI, pour que les protestants havrais ouvrent à nouveau un lieu de culte dans le quartier Saint-François.

Le Havre est touchée par les Guerres de religion : le 8 mai 1562,  les réformés prennent la ville, pillent les églises et expulsent les catholiques. Redoutant une contre-attaque des armées royales, ils se tournent vers les Anglais qui leur envoient des troupes qui débarquent au Havre. Gabriel Ier de Montgommery se met à la tête des révoltés. Les protestants construisent des fortifications en vertu du traité d’Hampton Court. Les troupes de Charles IX, commandées par le connétable de Montmorency, attaquent Le Havre et les Anglais sont finalement chassés le 29 juillet 1563. Le fort bâti par les Anglais est détruit et la tour de Notre-Dame est abaissée sur les ordres du roi de France. Celui-ci ordonne la construction d’une nouvelle citadelle qui est achevée en 1574. De nouvelles fortifications sont mises en place entre 1594 et 1610. En 1581 débute l’aménagement d’un canal entre Harfleur et l’estuaire de la Seine.

La fonction de défense du Havre est réaffirmée et la modernisation du port débute au XVIe siècle, sur ordre du cardinal de Richelieu, gouverneur de la ville : l’arsenal et le bassin du Roy sont aménagés, les remparts sont renforcés et une forteresse est construite. C’est dans cette dernière que Mazarin fait emprisonner les princes frondeurs, Longueville, Conti et Condé. Au début du règne de Louis XIV, Colbert décide de rénover les infrastructures portuaires et militaires : les travaux durent 14 ans. En 1669, le ministre inaugure le canal du Havre à Harfleur, appelé aussi « canal Vauban ».

Le Havre affirme sa vocation maritime et internationale au cours du XVIIe siècle : la Compagnie de l’Orient s’y installe dès 1643. On importe d’Amérique des produits exotiques (sucre, coton, tabac, café et diverses épices). La traite des Noirs enrichit les négociants locaux, surtout au XVIIIe siècle. Avec 399 expéditions négrières aux XVIIe et XVIIIe siècles, Le Havre figure au troisième rang des ports français ayant pratiqué la traite  atlantique, derrière Nantes et La Rochelle. Cependant, le commerce maritime est soumis aux relations internationales et au contexte européen : les guerres de Louis XIV et de Louis XV interrompent momentanément l’essor du Havre. Les Anglo-Hollandais bombardent la ville à plusieurs reprises, notamment en 1694 et en 1696.

En 1707, le capitaine havrais Michel Dubocage explore l’océan Pacifique à bord de la Découverte et atteint l’île Clipperton. À son retour au Havre, fortune faite, il monte une maison de négoce et achète un hôtel particulier au cœur du quartier Saint-François ainsi que la seigneurie de Bléville. Un autre capitaine havrais Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette (1707-1780) travaille pour la Compagnie des Indes et cartographie les côtes de l’Inde et de la Chine. À partir du milieu du XVIIIe siècle, les riches négociants se font construire des résidences sur la côte. En 1749, Madame de Pompadour veut voir la mer : Louis XV choisit Le Havre pour satisfaire le désir de sa maîtresse. C’est une visite ruineuse pour les finances de la ville. La ville est bombardée en 1759, au cours de la guerre de Sept Ans. L’essor économique du Havre se traduit par un accroissement de sa population (18 000 habitants en 1787) mais aussi par des transformations dans le port et la ville : installation d’une manufacture des tabacs dans le quartier Saint-François, expansion des chantiers navals, nouvel arsenal, bourse de commerce, création et ouverture, en 1773, de l’École royale de la Marine. Après le terrible incendie des 4 et 5 janvier 1786 Louis XVI approuve, lors de sa visite en juin suivant, le projet d’extension de la ville et c’est François Laurent Lamandé qu’il choisit pour se charger de multiplier par quatre la surface de la ville.

Entre 1789 et 1793, le port du Havre est le deuxième en France, après celui de Nantes. Le commerce triangulaire se poursuit jusqu’à la guerre et  l’abolition de la traite. Le port reste toujours un enjeu stratégique à cause du commerce des céréales (ravitaillement de Paris) et de sa proximité avec l’ennemi britannique.

Les événements nationaux de la Révolution française trouvent un écho au Havre : les délégués pour les Cahiers de Doléances sont élus en mars 1789. Des émeutes populaires surviennent en juillet, la garde nationale est formée quelque temps plus tard. L’élection d’un maire a lieu en 1790, année de célébration de la Fête de la Fédération. L’année 1793 est difficile pour la France comme pour Le Havre à cause de la guerre, des insurrections fédéralistes et du marasme économique. La Terreur religieuse transforme la cathédrale Notre-Dame en temple de la Raison. La ville acquiert le statut de sous-préfecture par la réforme administrative de l’an VIII. Le bagne du Havre a existé de 1798 à 1803.

Sous l’Empire, Napoléon Ier vient au Havre et ordonne la construction de forts. Une chambre de commerce est fondée en 1800 mais, à cause de la guerre contre la Grande-Bretagne et du blocus continental, l’activité du port se réduit et celle des corsaires s’accroît. La population du Havre diminue jusqu’à compter 16 231 habitants en 1815.

L’arrêt des guerres révolutionnaires et napoléoniennes permet au commerce de reprendre normalement à mesure que s’éloigne la menace britannique. Le contexte de paix retrouvée et d’essor économique entraîne un afflux important de population. Les Havrais sont vite à l’étroit dans les murailles et de nouveaux quartiers apparaissent. Mais beaucoup d’indigents s’entassent dans le quartier insalubre de Saint-François. Les épidémies de choléra, de fièvre typhoïde et de « fièvres » font plusieurs centaines de morts dans les années 1830-1850. L’alcoolisme et la mortalité infantile font des ravages dans les classes les plus pauvres. Tout au long du XIXe siècle, l’aspect cosmopolite de la cité portuaire ne fait que se renforcer : dans les temps de prospérité maritime, la main-d’œuvre du pays de Caux est poussée vers Le Havre à cause de la crise du tissage. L’implantation d’une large communauté bretonne (10 % de la population havraise à la fin du XIXe siècle) modifie la vie culturelle du Havre. La réussite économique de la ville attire des entrepreneurs anglo-saxons, nordiques et alsaciens.

La ville et son port se transforment grâce à de grands travaux  d’aménagement, en partie financés par l’État, qui s’étalent tout au long du XIXe siècle, parfois interrompus par les crises politiques ou économiques. Ainsi plusieurs projets sont menés à bien comme la construction d’une nouvelle bourse et du bassin du commerce dès la première moitié du siècle. Le Havre devient le pilier européen de l’Histoire de la caféiculture, grâce à l’arrivée de familles de protestants allemands qui avaient capté le négoce du café pendant la Révolution haïtienne. L’installation progressive de l’éclairage au gaz à partir de 1835, de l’enlèvement des ordures (1844) et des égouts dénote un souci de modernisation urbaine. Au milieu du siècle, les vieux remparts sont rasés en 1854. Il faisait partie d’un ensemble de fortifications composées du fort de Sainte-Adresse à l’ouest, du fort Frileuse et du fort des Neiges et les communes limitrophes sont annexées : par conséquent, la population de la ville du Havre augmente brusquement. La période 1850-1914 constitue l’âge d’or du Havre ; en effet, hormis quelques années de dépression (guerre de Sécession, guerre franco-prussienne), le commerce explose et la ville s’embellit de constructions édilitaires (grands boulevards, hôtel de ville, palais de justice, nouvelle bourse).

Les effets de la révolution industrielle sont de plus en plus visibles au Havre : la première drague à vapeur est utilisée en 1831. Les chantiers de construction navale se développent avec Jacques-Augustin Normand. Frédéric Sauvage met au point ses premières hélices au Havre en 1833. Le chemin de fer arrive en 1848 et permet de désenclaver Le Havre. Les docks sont construits à la même époque, de même que des magasins généraux. Le secteur industriel reste cependant minoritaire au XIXe siècle : les usines sont en relation avec le trafic portuaire (chantiers navals, raffineries de sucre, fabriques de cordes, etc.). Le secteur bancaire se développe, même s’il demeure largement tributaire de l’extérieur. La ville compte peu de professions libérales et de fonctionnaires. Le nombre d’écoles reste insuffisant jusque dans les années 1870. À partir de 1868, la ville accueille des spectacles taurins dans les arènes du Havre.

À la veille de la Première Guerre mondiale, Le Havre est le premier port européen pour le café ; il importe quelque 250 000 tonnes de coton et 100 000 tonnes de pétrole. Le cabotage européen apporte du bois, de la houille et du blé d’Europe du Nord, du vin et de l’huile de Méditerranée. Le Havre reste une porte d’entrée pour les marchandises américaines mais aussi un point de passage pour les candidats à l’émigration vers les États-Unis.

Sous la Monarchie de Juillet, Le Havre devient une station balnéaire fréquentée par les Parisiens. La création des bains maritimes remonte à cette époque. C’est en 1889 que le boulevard maritime est construit, dominé par la villa maritime. Le casino Marie-Christine (1910) et le palais des Régates (1906) rassemblent la bourgeoisie, alors que les premières cabanes sont installées sur la plage. La fin du XIXe siècle et la Belle Époque annoncent cependant des tensions sociales exacerbées par l’inflation et le chômage. À partir de 1886, l’agitation ouvrière, que soutiennent les  socialistes de plus en plus influents, secoue la ville. L’affaire Jules Durand est symptomatique de ce contexte.

Le bilan humain de la Première Guerre mondiale est lourd pour la cité : environ 7 500 morts havrais, soldats et marins. La ville est épargnée par les destructions massives car le front se situe beaucoup plus au nord. Plusieurs navires sont néanmoins torpillés par les sous-marins allemands dans la rade. La fabrication des obus et des canons mobilise 35 000 personnes dans les usines de guerre comme Schneider (12 000 ouvriers dont 6 500 femmes) et dans les nouveaux ateliers installés au sein des entreprises de métallurgie (Caillard) ou de construction navale (Augustin-Normand). Un des faits notables de la guerre est l’installation du gouvernement belge à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre, celui-ci ayant été contraint de fuir l’occupation allemande. La ville sert de base arrière pour l’Entente, notamment pour les navires de guerre britanniques : 1,9 million de soldats britanniques passent par le port du Havre.

L’entre-deux-guerres est marqué par l’arrêt de la croissance démographique, l’agitation sociale et la crise économique. Au sortir du conflit ; l’inflation ruine de nombreux rentiers. La ville est devenue largement ouvrière. Les pénuries et la vie chère provoquent la grande grève de 1922 au cours de laquelle l’état de siège est proclamé. Le Port reste cependant un pôle d’activité important. Dans un souci de reconnaissance du café colonial français, Le Havre crée en 1937 le premier marché à terme du monde sur le robusta.

En 1936, l’usine Breguet du Havre est occupée par les grévistes : c’est le début du mouvement ouvrier sous le Front populaire. Sur le plan économique, la forte croissance de la deuxième moitié du XIXe siècle semble révolue. Les ports du nord de l’Europe concurrencent sérieusement Le Havre et les grands travaux d’aménagement portuaire sont ralentis. Cependant, les importations de pétrole continuent d’augmenter et des raffineries voient le jour à l’est du Havre. La crise mondiale de 1929 et les mesures protectionnistes entravent le développement du commerce. Seul le secteur du voyage se porte relativement bien, avec 500 000 voyageurs transportés en 1930. Le paquebot Le Normandie rallie New York en 1935.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent Le Havre à partir du printemps 1940, provoquant l’exode d’une partie de sa population. Ils implantent une base navale dans le cadre de la préparation de l’invasion du Royaume-Uni (opération Seelöwe) et aménagent la Festung Le Havre, ligne de casemates, blockhaus et batteries d’artillerie intégrée au mur de l’Atlantique101. Pour les Havrais, la vie quotidienne est difficile à cause des pénuries, de la censure, des bombardements et de la politique antisémite : ainsi, le maire Léon Meyer est contraint de quitter son poste à cause de ses origines juives. La résistance havraise se constitue autour de plusieurs noyaux comme le groupe du lycée du Havre ou encore celui du Vagabond Bien-Aimé. Ces groupes participent au renseignement des Britanniques et à des actions de sabotage en vue du débarquement du 6 juin.

Le Havre est sous les bombes dès le 12 juin et dans la nuit du 14 au 15 juin 1944. Opération dirigée par le lieutenant-général John Crocker, commandant du 1er corps d’armée britannique.

Le Havre subit 132 bombardements planifiés par les Alliés au cours de la guerre. En 1942, le quartier de la gare est détruit. Plus tard, à la Libération, les nazis détruisent également les infrastructures portuaires et coulent des navires avant de quitter la ville.

Mais les destructions les plus importantes surviennent les 5 et 6 septembre 1944 lorsque les avions anglais bombardent le centre-ville et le port pour affaiblir l’occupant dans le cadre de l’opération Astonia. En sept jours, les bombardiers de la Royal Air Force ont opéré sur Le Havre un peu plus de 2 000 sorties et ont déversé quelque 10 000 tonnes de bombes.

Le bilan des bombardements est lourd : 5 000 morts (dont 1 770 en 1944), 75 000 à 80 000 sinistrés, 150 hectares rasés, 12 500 immeubles détruits (dont le musée des Beaux-Arts, le Grand-Théâtre, la Bourse de Commerce). Le port est également dévasté et quelque 350 épaves gisent au fond de l’eau. Le Havre est libérée par les troupes alliées le 12 septembre 1944.

L’enjeu stratégique de cette destruction n’est pas clair : le port était déjà inutilisable, et la garnison allemande de 12 000 hommes était située sur les hauteurs, tandis que l’état-major était logé loin du centre-ville.

Le général de Gaulle fait une visite au Havre le 7 octobre 1944. La ville reçoit la Légion d’honneur le 18 juillet 1949 pour « l’héroïsme avec lequel elle a supporté ses destructions ».

Au printemps 1945, le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme confie le projet de reconstruction du centre-ville du Havre à l’atelier Perret. Il souhaite faire table rase des anciennes structures et appliquer les théories du classicisme structurel. Le matériau retenu pour l’édification des bâtiments est le béton et le plan général est une trame orthogonale. Officiellement, la reconstruction s’achève au milieu des années 1960. Le musée d’art moderne et la première maison de la culture du pays sont inaugurées en 1961 par André Malraux. La commune s’agrandit par annexions successives de Bléville en 1953, Sanvic en 1955 puis Rouelles en deux temps (1963; 1973). À partir des années 1970, les difficultés économiques sont dues à la désindustrialisation marquée par la fermeture des ACH en 1999 par exemple et aux transformations du commerce portuaire (1974 voit aussi se terminer le service de ligne pour New York du paquebot France). La crise pétrolière participe au marasme industriel. Depuis, la ville s’est engagée dans un processus de reconversion essentiellement tournée vers le secteur tertiaire : ouverture de l’université dans les années 1980, développement du tourisme, modernisation du port (Port 2000).

Source : Wikipédia.

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