Ville deTel Aviv-Jaffa (Israël).

Tel Aviv-Jaffa ou Tel-Aviv-Jaffa4 (en hébreu : תל אביב-יפו, en arabe : تل أبيب يافا), souvent désignée simplement sous le nom de Tel Aviv ou Tel-Aviv, est une ville située sur la côte méditerranéenne au cœur de la métropole du Gush Dan en Israël. La ville moderne de Tel Aviv a été fondée en 1909 à l’époque ottomane dans les faubourgs de Jaffa, ville portuaire avec laquelle elle a fusionné en 1950.

La cité est surnommée « la ville sans interruption » en référence à son dynamisme et à sa population jeune, ou encore « la bulle » pour son ambiance paisible et tolérante, relativement détachée du conservatisme moral ou des conflits entourant l’État d’Israël.

Tel Aviv s’étend sur 14 km le long de la côte méditerranéenne. Elle est bordée au nord par le Yarkon (rivière et parc) ainsi que les banlieues chics de Herzliya et de Ramat Hasharon. À l’est, elle est séparée de Giv’atayim et de Ramat Gan, siège de la bourse du diamant, par l’autoroute Ayalon, qui longe la rivière du même nom. Plus au sud, Tel Aviv est littéralement collée aux villes de Bat Yam et de Holon.

Tel Aviv même compte environ 468 809 habitants2 en janvier 2022, ce qui en fait la deuxième plus grande ville en Israël, derrière Jérusalem (966 346 habitants) et devant Haïfa plus au nord (282 751 habitants).

Son agglomération, appelée communément le « Gush Dan », rassemble 254 localités qui comptent au total plus de 3 464 100 habitants (31 décembre 2012), ce qui la situe loin devant les trois autres aires métropolitaines du pays : Haifa (1,1 million), Jérusalem (1 million) et Beersheva (0,6 million). Depuis 2007, Tel Aviv est passée devant New York comme la plus grande agglomération juive du monde.

Tel Aviv est le centre économique et financier du pays. Elle est également un centre de recherche important dans le domaine des hautes technologies grâce à ses entreprises innovantes et ses centres universitaires reconnus mondialement, concentrés dans sa région (Université de Tel Aviv, Université de Bar-Ilan – à Ramat Gan – et l’Institut Weizmann – à Réhovot). La bourse de Tel-Aviv participe également au dynamisme de la ville. Les plus grandes banques du pays y ont également leur siège.

Elle est également le siège de nombreuses ambassades, Jérusalem n’étant pas reconnue internationalement comme capitale du pays.

Depuis sa création en 1909, Tel Aviv avait pour ambition de devenir le centre du renouveau de la culture hébraïque moderne dans un premier temps puis le précurseur de la culture israélienne par la suite : de nombreux journaux, les premières écoles hébraïques ainsi que de nombreux centres culturels et théâtres célèbres y sont nés. Ces dernières années, Tel Aviv est devenue un centre culturel mondialement reconnu pour son architecture (le Bauhaus) et son style éclectique : la ville blanche de Tel Aviv a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

C’est également un centre touristique et commercial important, accueillant chaque année plus de 2,5 millions de touristes.


Tout au long de son histoire, l’ancien port de Jaffa a changé de maître à de nombreuses reprises. De 1955 à 1974, des fouilles archéologiques ont révélé la présence ancienne de fortifications datant de l’âge du Bronze moyen. D’autres fouilles plus récentes ont, quant à elles, permis de retrouver d’anciennes habitations de l’âge du Fer récent ainsi que des ruines de l’époque de l’occupation perse puis grecque dans la région.

La ville de Jaffa, elle-même, est mentionnée pour la première fois dans des textes égyptiens qui relatent sa conquête en 1470 av. J.-C. par le pharaon Thoutmosis III. Jaffa apparait par la suite à de nombreuses reprises dans la Bible en particulier comme étant le port d’où Jonas embarqua pour Tarsis mais aussi comme étant la limite septentrionale de la tribu de Dan ainsi que le principal port du roi Salomon qui reçut les Cèdres provenant du Liban pour la construction du Temple de Jérusalem. Dans le Nouveau Testament, Jaffa est le lieu où l’apôtre Pierre ressuscita Tabitha.

Au Moyen Âge, les armées de la première croisade menée par Godefroy de Bouillon occupèrent Jaffa et ses environs puis fortifièrent la ville et aménagèrent le port. En tant que capitale du comté de Jaffa, la ville se développa et devint l’un des chemins de ravitaillement du Royaume de Jérusalem. La ville fut prise par Saladin en septembre 1191 puis reconquise par Richard Cœur de Lion entre janvier et mai 1192.

En 1906, la population était concentrée dans l’actuelle Jaffa, ville arabe, dont le port était le principal à accueillir des migrants sous l’Empire ottoman. Lors de la convention des Juifs de Jaffa, les participants se sont plaints des difficiles conditions de vie à Jaffa sur le plan économique, mais aussi du décret « Muhram » qui obligeait les Juifs à changer de logement chaque année.

Durant cette réunion, l’activiste sioniste Akiva Aryeh Weiss, qui venait juste d’arriver dans le pays, a proposé d’établir une nouvelle cité en dehors de Jaffa : Tel Aviv. Son idée fut très bien reçue et suscita la naissance de Tel Aviv[réf. nécessaire]. L’association Yafo Agudat Bonei Batim, précurseur de Ahuzat Bait, fut créée. Les terres furent achetées aux Bédouins, divisées en 66 parties. Une mise aux enchères des premiers lots puis une loterie fut organisée le 2e jour de Pessa’h 1909, par Akiva Aryeh Weiss, pour répartir les 66 divisions parmi les 66 familles adhérentes à Ahuzat Bait.

En 1917, l’Empire ottoman déporte la population de Jaffa et de Tel Aviv à l’approche des troupes britanniques. Les Arabes sont rapidement autorisés à retourner chez eux peu après, tandis que les 10000 Juifs ne pourront y retourner qu’après la victoire britannique en été 1918.

En 1921, Meïr Dizengoff devient le premier maire de Tel Aviv.

Les premiers sionistes souhaitant créer un État hébreu plus que juif, il était surtout envisagé la construction de bâtiments liés à la modernité (lycée, université, opéra, philharmonie) mais pas au souvenir de l’Europe de l’Est (commerces et synagogues). En 1925, l’urbaniste écossais Patrick Geddes est chargé de réaliser un plan de la future ville, en s’inspirant du modèle de la cité-jardin, avec des rues aérées et verdoyantes et des parcelles découpées, à l’inverse des villes arabes aux petites rues étroites8.

Dans les années 1930, la ville accueille de nombreux Juifs d’Allemagne fuyant les persécutions nazies. La ville connaît à cette période une croissance démographique importante : de 34 000 habitants en 1925, elle passe à 45 500 en 1931 puis à 120 000 habitants en 1935 et enfin à 150 000 en 1937. La ville « jumelle » de Jaffa comptait alors 69 000 habitants issus pour moitié des deux grandes communautés de la région : Juifs et Arabes.

Durant cette période, la ville continue de se développer vers le nord, à proximité de l’embouchure du Yarkon. Au nord du Yarkon est aménagé l’aéroport de Sdé Dov. Au sud, dans un secteur connu sous le nom “péninsule du Yarkon”, un centre de foire et de congrès est construit pour accueillir en 1932 la première foire d’Orient. On y trouve un ensemble de pavillons dont certains de style Bauhaus ou international8. Au nord-est du centre d’expositions internationales a également été construit le premier Stade Maccabiah en 1932. En 1937, le pont Wauchope est construit sur l’embouchure du Yarkon, nommé d’après Arthur Wauchope qui était le Haut Commissaire pour la Palestine et la Transjordanie.

De nombreux architectes inspirés par le style Bauhaus (qu’ils adapteront au style méditerranéen et oriental) vont faire de Tel Aviv l’un des plus grands centres de l’architecture Bauhaus international. En 1937 et en 1938, les aéroports de Lod (le futur Aéroport international David-Ben-Gourion) et de Sdé Dov (au nord de la ville) furent construits.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Tel Aviv est bombardée par l’aviation italienne. Ces bombardements feront plus d’une centaine de victimes parmi la population civile de la ville. Fin 1947, les États arabes rejettent le plan de partage de la Palestine et provoquent des violences contre la ville. Dans le mois qui suivent des combats violents éclatent entre les villes de Tel Aviv, incluse dans le nouvel État Juif, et les Arabes de la région. Ces combats provoquent la fuite de nombreux civils arabes de la région courant avril 1948.

En 1948, Jaffa est une ville côtière arabe prospère de 70 000 à 80 000 habitants. Elle est située juste au Sud de Tel-Aviv et a été attribuée aux Arabes par le Plan de partage. C’est en conséquence une enclave arabe au milieu de territoires sous le contrôle du Yishouv. Des combattants de l’Armée de libération arabe et des volontaires des Frères musulmans ont renforcé la ville.

En février, les estimations du nombre de fuyards varient entre 15 000 et 25 000. Le comité national local essayera d’arrêter l’exode, notamment en imposant une taxe de départ qui sera collectée au port par les Frères Musulmans. Les milices locales iront jusqu’à menacer les fuyards d’expropriation voire de mort.

À la suite de la victoire de la Haganah à Haïfa, Jaffa est attaquée par l’Irgoun le 27 avril. Les forces de l’Armée de libération arabe résistent aux assaillants. De plus, à la suite des incidents de Haïfa, les Britanniques interviennent et menacent les Juifs de représailles s’ils ne stoppent pas leur offensive. À la suite de rumeurs de renforcement de l’Armée de libération et d’intervention de la Légion arabe, Yigal Yadin lance l’opération Hametz visant à encercler la ville. Les Britanniques réagissent en bombardant les positions de l’Irgoun ce qui met un terme à l’offensive. La ville ne tombera que le 13 mai à la suite du départ des Britanniques mais dans la foulée, entre 50 000 et 60 000 arabes supplémentaires se seront enfuis.

Après la guerre, les réfugiés palestiniens seront interdits de retour à Jaffa et la ville est annexée. Tel-Aviv absorbe de nouveaux quartiers à l’est et au nord de la ville ce qui aura pour effet de porter sa population totale à 210 000 habitants fin 1948. En 1950, Tel Aviv et Jaffa sont fusionnées, donnant à la ville ses limites municipales actuelles.

Dans la seconde moitié du xxe siècle, l’architecture de la ville se développe par son dynamisme économique et culturel, notamment par la construction de tours (la tour Shalom Meir en 1965) et de gratte-ciels.

Le patrimoine architectural Bauhaus de la ville (il existe un musée dédié), tombant jusque-là dans un relatif oubli, est revitalisé à partir des années 1990 grâce au diplomate et collectionneur d’art Ronald Lauder, qui rénove la maison Shlomo Yafe, amenant ensuite des artistes menés par le sculpteur Dani Karavan à solliciter la municipalité pour sauver cette architecture peu entretenue. Une liste de 1 600 bâtiments est dressée, dont 180 font l’objet d’une protection. En 2003, l’UNESCO classe plus d’un millier d’édifices Bauhaus de Tel Aviv au patrimoine mondial et 500 parmi eux sont restaurés (cf. « Ville blanche de Tel Aviv »). Une loi oblige par ailleurs les promoteurs immobiliers à consacrer 1,72 % de leur budget à la rénovation du bâti classé.

Tel Aviv est une ville touristique importante célèbre pour ses grandes plages de sable fin et ses hôtels sur la promenade (הטיילת, prononcé « Tayelet »). Elle est renommée sur le plan culturel (troupes de danse et orchestres célèbres) ainsi que par son ambiance orientale, méditerranéenne et occidentale.

La métropole de Tel Aviv est un pôle économique dynamique en plein essor depuis 1990. Depuis 1948, Tel Aviv est devenue le centre économique et financier d’Israël ainsi que le siège de la bourse de Tel-Aviv qui pesait en 2008 240 milliards de dollars (environ 30e au classement) avant de redescendre à 140 milliards environ. La bourse du diamant est quant à elle située dans la ville de Ramat Gan (banlieue est de Tel Aviv). Cette industrie est toutefois en net recul depuis quelques années, les produits  pharmaceutiques et technologiques ayant supplanté la production de diamants polis, autrefois première industrie nationale.

40 % des emplois en finance et 25 % de l’emploi dans les services sont concentrés dans la ville, siège des deux plus grandes banques du pays : les banques Leumi et Hapoalim.

La ville accueille de nombreuses sociétés de haute technologie. En 1998, Newsweek la classe parmi les 10 villes les plus « technologiquement influentes » au monde. Sa croissance s’est poursuivie depuis grâce à la forte immigration de scientifiques en provenance de Russie après la chute de l’URSS. Tel Aviv est le centre de la Silicon Wadi, forte concentration de starts-up. Hertzliya banlieue nord de la ville est une des principales villes dans ce domaine en Israël. De très nombreuses entreprises possèdent des centres de développement et de recherche à proximité.

Le PIB/habitant de Tel Aviv est de 20 % supérieur à la moyenne nationale israélienne (qui se situait à 28 500 dollars en 2008 selon le FMI). Elle concentre 15 % de l’emploi et 17 % du PIB israélien (estimé à 201 milliards de dollars en 2008 par CIA.gov)

Tel Aviv est aussi le centre commercial d’Israël. Les tours HaYarkon comptent de nombreux magasins et entreprises.

La ville de Tel Aviv bien que n’ayant pas une tradition industrielle est un centre chimique, et quelques usines textiles et agro-alimentaires sont encore présentes en particulier dans les quartiers sud-est de la ville selon The Economist.

9 des 15 milliardaires israéliens habitent Tel Aviv, selon Forbes magazine, Tel Aviv est un important centre scientifique et un pôle de recherche dû à l’essor de l’université de Tel Aviv.

Selon une étude de Mercer Human resource Consulting, le coût de la vie est très élevé à Tel Aviv. La ville a été nommée « la ville la plus chère au Proche et Moyen-Orient » et elle se situe au 14e rang mondial juste derrière Singapour. New York est 22e selon ce même classement.

En 2008, the Globalization and World Cities Study Group and Network (GaWC) situé à Université de Loughborough a publié un classement des villes mondiales en fonction du niveau des services et de la production. Tel Aviv est classé beta+ world city.

Source : Wikipédia.

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