Ville de Troyes (Aube).

Troyes est une commune française, située dans le département de l’Aube (dont elle est la préfecture) en région Grand Est. La commune est divisée en cinq cantons dont elle est le chef-lieu.

Avec une population légale de 61 652 habitants en 2017, la ville de Troyes est la septième commune la plus peuplée de la région derrière Colmar et devant Charleville-Mézières et Châlons-en-Champagne. Elle est le centre de la communauté d’agglomération Troyes Champagne Métropole, 170 145 habitants en 2016, qui depuis le 1er janvier 2017 remplace le Grand Troyes. Elle s’étend sur une quinzaine de kilomètres le long de la vallée de la Seine.

Son passé historique, de la tribu des Tricasses à la libération de la ville le 25 août 1944 lors de la Seconde Guerre mondiale, en passant par la bataille des champs Catalauniques, le concile de Troyes, le mariage d’Henri V et de Catherine de France et les foires de Champagne ainsi que son riche patrimoine architectural et urbain avec ses nombreux édifices protégés au titre des monuments historiques, ont permis à Troyes, d’être désignée Ville d’art et d’histoire par le Comité national des Villes et des Pays d’art et d’histoire. L’once troy, unité de mesure des métaux précieux depuis les foires de Champagne, tient son nom de la ville.

Le textile, développé à partir du XVIIIe siècle est l’un des atouts historiques de l’économie troyenne jusqu’aux années 1960 ; Troyes est aujourd’hui la capitale européenne des magasins d’usine et de négoce grâce à ses trois centres de marques.

Le Pays barséquanais avec ses étendues de vignoble à champagne possède de nombreux atouts gastronomiques. Du point de vue géographique et touristique, la Seine reste le principal avantage avec la proximité du parc naturel régional de la forêt d’Orient et du lac-réservoir du lac d’Orient réserve faunistique et de détente. Troyes, ville capitale chargée d’histoire, située géographiquement au centre du département, voit se développer autour d’elle un tourisme vert : outre le parc de la forêt d’Orient, le pays d’Othe et le Pays d’Armance offrent leurs étendues vallonnées, boisées et de plaines.


Les premiers habitants ayant laissé des traces tangibles de leur présence sont les Tricasses, tribu de la Gaule lyonnaise mentionnée à partir du Ier siècle av. J.-C. dans les écrits de géographes grecs, même si quelques mégalithes témoignent d’un peuplement plus ancien. La ville est mentionnée sous le nom de Augustobona notamment lors de la guerre des Gaules à partir de l’année 58 av. J.-C., mais la dénomination dérivée du nom des Tricasses s’impose progressivement sous le Bas-Empire. Les Lingons, voisins de cette tribu, ont aussi habité dans la moitié sud-est de la ville14. À l’époque de sa fondation, au cours du Haut-Empire — fin du Ier siècle av. J.-C. et début Ier siècle apr. J.-C. — la cité, alors entourée de vastes étendues marécageuses sur ses franges méridionales et ses marges septentrionales, fait l’objet d’importantes opérations de drainage afin d’accueillir de nouvelles zones urbaines. À partir de la seconde moitié du Ier siècle, le site d’Augustobona dispose de plusieurs infrastructures publiques à caractère édiliaires. Ces édifices, notamment un aqueduc et possiblement un complexe thermal, mais dont les prospections archéologiques n’ont permis de retrouver seulement quelques vestiges, alternent avec des aires d’habitation. À cette époque, l’ouvrage d’art hydraulique, par le biais d’une canalisation conçue au moyen de mœllons de petite taille, permet alors de distribuer en eau potable les différents lieux publics et privés de la cité champenoise. Au cours de cette période, l’ensemble urbain de la ville de Troyes, sous forme antique, recouvre dès lors une superficie d’environ 80 ha, espace compris entre la porte de Chaillouet, au nord, et la place du Professeur-Langevin au sud ; ainsi qu’entre le faubourg Saint-Jacques, à l’ouest, et la rue Jeanne-d’Arc à l’est. Postérieurement à ce développement urbain, au cours des années 120 apr. J.-C., l’empereur romain Hadrien séjourne dans la ville avec ses troupes. Au début de l’Antiquité tardive, vers 380 apr. J.-C., la ville troyenne, qui est à cette époque rebaptisée sous le nom de Civitas Tricassium, est alors enserrée par un vaste mur d’enceinte fortifié.

C’est à l’ouest de la ville, vers Méry-sur-Seine, ou, de manière plus probable, à Dierrey-Saint-Julien (au lieu-dit de Moirey) que se déroule en 451 la bataille des champs Catalauniques.

Le 20 juin, alors qu’Attila a été repoussé à Orléans par les Romains, Loup de Troyes, évêque de la cité, se rend à son camp et le supplie d’épargner une ville sans défense, car elle n’avait ni murs ni soldats. Attila lui aurait répondu : Soit ! Mais tu viendras avec moi et tu verras le Rhin ; je te promets de te renvoyer alors. Les Huns sont encore arrêtés dans les plaines voisines de Troyes, appelées champs Catalauniques, par les Romains et par les Francs commandés par Mérovée ainsi que leurs alliés. Attila est défait. Le roi des Wisigoths, Théodoric, y est tué. La bataille de Mauriac, ou Campus Mauriacus, autre terme historique utilisé pour faire mention du conflit des champs Catalauniques, chasse définitivement les Huns de la Gaule.

En 484, Clovis s’empare de Troyes et de ses alentours qui seront appelés Champagne (campania) à cause des plaines crayeuses immenses. La Champagne est attribuée au royaume d’Austrasie, après le partage des possessions de Clovis en 511, sauf Troyes et sa région qui sont attribuées à Clodomir. Ce n’est qu’en 524, à la suite de la mort du roi d’Orléans qu’elle rejoint l’Austrasie jusqu’en 558, année où Clotaire Ier est proclamé roi des Francs. En 567, la cité de Troyes est placée dans le royaume de Bourgogne. Entre 592 et 613, elle rejoint à nouveau l’Austrasie. À la mort de Clotaire II en 629, la ville dépend de nouveau de la Bourgogne.

La ville est contrôlée et pillée par les Sarrasins d’Espagne en 720. La Vita Sancti Fidoti, abbatis Trecensis, vie de Fidolin, captif libéré par Eventinus, un prêtre de Troyes, semble indiquer qu’à cette époque, on y pratique le commerce des esclaves.

En 820, Aleran devient le premier comte de Troyes à l’époque de l’empereur Louis le Pieux. Son règne prend fin avec sa mort survenue en 852. Le territoire de Troyes est également, vers 860, le prix d’une lutte entre l’évêque Ansegise et le comte Rodolphe de Ponthieu qui en sort vainqueur. Lors du premier concile de Troyes en 878, Louis le Bègue reçoit la couronne impériale des mains du pape Jean VIII. Dans le même temps, Bernard de Gothie, en conflit avec Frotaire et en révolte contre le roi Louis le Bègue, est excommunié.

En 888, la ville souffrit des incursions normandes puis, selon la Chronique de Réginon de Prüm, les Normands, en 889, s’emparent de la ville, la réduisent en cendres et pillent toute la contrée environnante. En réponse à ces incursions, au début des années 890 (en 891 ou 892), un nouveau mur fortifié, dont l’assise et le parement ont été en grande partie constitués grâce au remploi des structures l’enceinte gallo-romaine, est alors érigé et déployé autour de la ville. Ultérieurement, en 898, selon des écrits médiévistes, l’abbaye Saint-Loup et l’église Saint-Pierre auraient fait l’objet d’une destruction. Néanmoins, les prospections archéologiques effectuées au XIXe siècle ne permettent pas une telle exactitude chronologique. Troyes appartient au duché de Bourgogne à partir de la fin du IXe siècle.

Au XIIe siècle, le comté de Troyes fusionne avec celui de Meaux pour donner naissance au comté de Champagne. Hugues Ier de Champagne est le premier à être proclamé à ce titre vers l’an 1102. En 1129, le second concile de Troyes, qui a lieu sur le site de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, se déroule en la présence de nombreuses personnalités religieuses, de Hugues de Payns et du comte Thibaut IV de Blois. Ce concile entraînera la création d’une règle propre à l’ordre du Temple. En 1188, un grand incendie détruit une grande partie de la ville et ravage l’abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains, la collégiale Saint-Étienne, le palais des comtes de Champagne et l’ancienne cathédrale de Troyes, partiellement ruinée. Cet incendie amène une reconstruction de ce dernier édifice en architecture gothique. Les premiers moulins à vents apparaissent au XIIe siècle. Appartenant à l’origine aux comtes de Champagne, ils sont légués au chapitre de la cathédrale afin de subvenir aux besoins de la reconstruction de la cathédrale. Après le chapitre de la cathédrale, les autres congrégations religieuses de Troyes construisent à leur tour un moulin à vent afin de couvrir les investissements. Quinze moulins sont attestés à la fin XIIe siècle tel celui de Moline ou Pielle ; les molendini ad telas et follones. La ville se couvre également de monastères, d’églises et d’industries au service des religieux.

En 1264, le pape Urbain IV instaure la Fête de l’Église universelle qui deviendra la Fête-Dieu. Cette fête, dédiée au Saint Sacrement est célébrée les jeudis suivant la Sainte-Trinité. Dès 1273, la commune engage des travaux afin de faire acheminer de l’eau d’une source pour alimenter la ville. La Champagne est rattachée au royaume de France par le mariage en 1285 de Jeanne Ire de Navarre avec le futur Philippe le Bel. En 1288, un autodafé a lieu après que les juifs troyens ont été accusés de meurtre rituel. Le 24 avril, le tribunal de l’inquisition condamne 13 d’entre eux à monter au bûcher.

Le XIIIe siècle marque le début de la renommée des foires de Champagne, pour lesquelles des marchands viennent de tout l’Occident. Ces foires permettent le développement de nombreux métiers industriels comme le textile, la tannerie, la papeterie et la teinturerie. À Troyes, la célébration se tient durant la Saint-Jean et la Saint-Rémi dans les rues historiques du Bouchon de champagne telles que la rue Champeaux, la rue de la Pierre, ou la rue des Anciennes-Tanneries.

Productrice de draps en lin et en chanvre, Troyes compte plusieurs moulins permettant de broyer les chiffons, molendini at telas ; les fabricants profitent ainsi de la présence de ces marchands de draps pour récupérer de la matière première de ce circuit de commercialisation96. Par la suite, les moulins de la Pielle (en 1348) et du Roy sont transformés en moulins à papier. Troyes devient ainsi, à partir du XIVe siècle, une capitale des fournisseurs de papier en Europe. Vers 1470, leurs acquéreurs viennent d’Angleterre — la présence de papier troyen à Canterbury est attestée — de la Hollande, ou encore d’Allemagne97. Pendant la guerre de Cent Ans, la ville de Troyes se prépare à accueillir les anglo-navarrais. En 1359, les Troyens, menés par leur évêque Henri de Poitiers libèrent les villes d’Aix-en-Othe, Beaufort et Nogent-sur-Seine.

À la fin du XIIIe siècle, Troyes n’est plus la capitale du comté de Champagne. Celui-ci est en effet passé aux rois de France et Châlons-sur-Marne a été préférée comme capitale administrative de la Champagne. En 1420, la signature du traité de Troyes désigne le roi anglais Henri V comme héritier de la couronne de France après que ce dernier épouse Catherine de Valois, l’une des filles de Charles VI. Peu après toutefois, le Dauphin monta sur le trône sous le nom de Charles VII. C’est Jeanne d’Arc qui vint à son secours ; elle le mena d’Orléans à Reims pour qu’il soit sacré. Le 9 juillet 1429, Jeanne d’Arc délivre la ville des Anglais.

En mai 1471, Louis XI confirme l’administration municipale par ses lettres patentes.

Quelques jours avant la Fête-Dieu 1487, un incendie se déclare dans la boutique d’un apothicaire. Il dure plusieurs jours et détruit une grande partie de la ville. Le fait qu’il démarre la nuit lui assure une certaine rapidité d’expansion, la nuit augmentant les peurs et entravant la lutte contre l’incendie. La ville de Troyes possédait néanmoins, pour lutter contre le feu, des seringues géantes qui permettaient d’arroser les foyers plus efficacement qu’avec des seaux. La même année, les foires de Bourges sont déplacées à Troyes : en effet, une grande partie de la ville de Bourges, dont les marchés couverts, a été détruite par un gigantesque incendie et elle ne peut accueillir sa foire.

Le 24 mai 1524, un nouvel incendie éclate au cœur de la ville médiévale. Le principal quartier de la ville, une vingtaine de rues, des milliers de maisons et plusieurs monuments historiques et religieux sont détruits. L’incendie est favorisé par la présence de nombreuses cameræ, chambrettes aménagées en appentis dans les cours pour loger les pauvres parmi les pauvres, qui fournissent un matériau inflammable, réduisent les pare-feux que constituent les cours et gênent les secours contre les sinistres. Cette catastrophe provoque un appauvrissement général de la population mais conduit la municipalité à exiger des cheminées construites en matériaux ininflammables (on pouvait trouver des hottes en bois recouvert de plâtre) et des conduits de cheminée dépassant suffisamment du toit.

Le 3 mars 1564, Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal, accompagné de la Cour et des Grands du Royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. Lors de son voyage, le roi soumet dans un édit royal du 29 mars les ports de Saint-Nazaire et Le Croisic au siège royal de Guérande et signe le 11 avril un traité de paix avec la reine Élisabeth Ire d’Angleterre en la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Ce traité permet à Calais de redevenir définitivement française.

À la suite de la Saint-Barthélemy (du 27 août au 4 septembre 1572), plusieurs dizaines de protestants sont massacrés à Troyes.

Vers le milieu des années 1580, alors que commencent à se dérouler les événements de la 8e guerre de Religion, Troyes, l’une des rares villes n’ayant pas encore été soumise au contrôle d’Henri de Guise, se présente comme un noyau de résistance royaliste au sein de la province champenoise. Au sein de la cité troyenne, cette opposition au pouvoir de la Sainte-Union se révèle notamment menée par les Dinteville et les Saint-Phalle.

Après la journée des Barricades, (jeudi 12 mai 1588), qui voit l’occupation de la ville de Paris (13 mai), les Guise veulent prendre la ville. Henri III, dans une lettre, adressée au conseil locale et datée du 2 juin, enjoint aux Troyens de ne pas recevoir le cardinal de Guise. Grâce à deux ligueurs, Yves le Tarlier et Jean de Hault, alors archidiacre de la collégiale Saint-Étienne, l’ecclésiastique fait cependant son entrée le 10 juin par la porte de Croncels et se rend à l’évêché. Le cardinal, prenant de court une partie des autorités locales, demeurées favorables au courant royaliste, fait alors de la ville troyenne, au cours de son séjour (de juin jusqu’à septembre), un second Paris. Le maire Jean Daubeterre le reçoit. Le lieutenant général du bailliage, Eustache de Mesgrigny, est chassé, avec d’autres, dont des chanoines restés fidèles au roi. Ils trouvent refuge à Châlons-en-Champagne, restée fidèle au roi, ville où se trouve Joachim de Dinteville. Le cardinal de Guise fait démissionner les conseillers de Troyes. Le 11 juin 1588, le favori et trésorier du cardinal de Guise, Nicolas de Hault est choisi comme maire par l’assemblée générale (il le reste jusqu’en 1592). Le 18 juin, de nouveaux conseillers sont élus par une assemblée générale. Le 23 juin, la ville envoie deux délégués, Souin et Goujon de Boulzy, dans la capitale pour jurer fidélité à la Ligue. En date du 19 juillet, à l’assemblée parlementaire de Rouen, un pacte de paix, induit par la journée des barricades, est signé entre les deux partis opposés. Le 19 août, la ville s’engage à respecter l’Union qui vient d’être scellée entre le parti des Guise et Henri III. Au cours du mois de septembre, plusieurs députés troyens sont envoyés à Blois aux états généraux, dont, entre autres, Yves Tartier, Philippe le Vert, avocat du bailliage de Troyes, et Jacques Angenoust.

Les foires de Troyes sont interdites durant le XVIIe siècle. En 1694, elles sont de nouveau autorisées. La ville a sa compagnie d’arquebuse royale et militaire dont le colonel est le gouverneur, le lieutenant-colonel est le lieutenant-général des provinces de Champagne et de Brie et le capitaine est le maire royal. Sa milice bourgeoise est divisée en quatre bataillons à quatre compagnies, Belfroy, Croncels, Comporté et Saint-Jacques.

La dominoterie était une industrie florissante à Troyes qui fabriquait surtout des cartes à jouer et occupait plus de quarante moulins aux environs de la ville. Elle déclina à la suite d’une taxe de Colbert.

Bien qu’il ait précédemment existé, au cours du XVIe siècle, une corporation — la Communauté des maistres bonnetiers de la ville, fauxbourg et banlieue de Troyes —, confectionnant, à cette époque, des bonnets au moyen d’une étoffe de laine, les premiers métiers de la bonneterie en coton et en soie font leur apparition à Troyes en 1745 grâce à l’arrivée du métier à tricoter les bas (inventé par William Lee en 1589) et la création des premières manufactures. Quoique la localité d’Arcis-sur-Aube, dès le début du XVIIIe siècle, ait été, auparavant, le cœur champenois d’une importante activité artisanale pour ce type de fabrication textile, en 1770, Troyes compte quarante bonnetiers et près de 1 500 essentiellement concentrés au sein de son agglomération à partir de la fin des années 1780. La ville devient alors la capitale de la bonneterie qui, malgré un fléchissement à partir des années 1930, reste une activité économique majeure jusqu’aux années 1960.

Le Parlement de Paris est transféré dans la ville en 1787. En 1789, alors que la ville se trouve au cœur de la Révolution française, le maire Claude Huez est assassiné après avoir été accusé à tort d’avoir voulu empoisonner le peuple.

Napoléon Bonaparte a fait plusieurs passages dans la ville en 1804 et 1814 lors de sa campagne de France.

Au sein de la commune champenoise, à l’instar de l’ensemble du territoire aubois, l’essor de l’industrie de la bonneterie débute, dans les années 1820 avec la fondation des premiers établissements spécialisés dans ce secteur économique. À cette époque, ces structures destinées à la confection de textiles à maille sont, la plupart du temps, dirigés par des marchands-fabricants. Les bases de ce domaine industriel se finalisent, au cours des années 1860, avec la naissance des premières usines pourvues d’équipements mécanisés. En 1834, la ville occupe à elle seule environ 10 000 métiers de la bonneterie de coton et 12 000 ouvriers, pour un produit annuel de près de 7 000 000 francs.

La ville est reliée à la capitale par le chemin de fer en 1845, favorisant son développement. En 1849 a lieu à Troyes le premier festival chantant d’orphéons, organisé par Charles Delaporte. Il rassemble 200 orphéonistes.

Développé à partir des années 1840, Troyes, vers 1855-1860, devient un centre important de construction de métiers circulaires. La réussite de l’industrie de la maille, au XIXe siècle, est due, majoritairement, aux inventions des mécaniciens champenois. La concurrence anglaise est bien présente ; les Anglais ayant utilisé plus hardiment la vapeur, le fabricant bonnetier doit donc créer des services commerciaux et d’exportation.

Napoléon III prononce un discours à Troyes en 1868. Il déclarera que Rien ne menace la paix de l’Europe.

Du 21 au 23 janvier 1910, la ville de Troyes est victime de graves inondations à la suite du débordement de la Seine, provoquant d’importants dégâts.

Le succès de la bonneterie, secteur industriel troyen de la Belle Époque, se confirme lors de l’entre-deux-guerres, et de nombreuses grandes entreprises sont créées dans la ville notamment Petit Bateau, Lacoste, et Dim. D’autres sont créées plus tard, notamment Absorba.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le 15 juin 1940, l’armée allemande, après avoir pris Sens, Paris et une vaste partie du département de l’Aube entre dans Troyes. Face aux bombardements des nazis, les Troyens, paniqués, décident de fuir la ville. Après la capture, il ne restera qu’environ 4 000 Troyens dans la cité.

Le 24 août 1944, l’armée allemande a commis à Buchères dans le Sud de l’agglomération de Troyes un massacre communément appelé « martyre de Buchères » : 68 civils furent exécutés sans raison apparente, de nombreuses maisons furent incendiées. Le lendemain, huit cents hommes s’emparent de la commune et son agglomération. Le début des combats pour la libération a fait environ 60 morts et 572 prisonniers. Le jour d’après, la ville de Troyes est définitivement délivrée par les troupes du général Patton.

Bien que ce domaine industriel ait fait l’objet d’une diversification au niveau local entre 1950 et 1970, à partir de la seconde moitié des années 1960, la ville de Troyes est victime de la crise du textile120. En effet, les entreprises sont en concurrence avec d’autres pays, notamment en Asie du Sud-Est et en Extrême-Orient et on assiste à une désaffection des consommatrices pour le bas couture. Malgré tout, la commune et son agglomération comptent aujourd’hui près de 250 entreprises liées à la fabrication textile et des grands centres de magasin d’usines, ce qui en fait le premier centre de maille en France.

Le 30 janvier 1976 débute l’affaire Patrick Henry à la suite du meurtre du jeune Philippe Bertrand, âgé de huit ans, à la sortie de son école. Le procès de Patrick Henry, considéré comme l’un des plus célèbres de l’histoire judiciaire récente en France, est devenu celui de la peine de mort en France. En effet, le meurtrier avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité alors que l’entourage de la famille, des éditorialistes et des hommes politiques réclament la peine de mort pour ce crime.

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Sources : Wikipédia, YouTube.