Ville de Tripoli (Libye).

Tripoli (en arabe : طرابلس / ṭarābulus ; en italien : Tripoli) est la plus grande ville et la capitale de la Libye, ainsi que le chef-lieu du district (shabiyat) homonyme.

Avec une population d’environ 1,7 millions d’habitants, Tripoli est également le principal port et le plus grand centre industriel et commercial libyen. C’est aussi le siège du gouvernement et une ville universitaire.


La cité est fondée au VIIe siècle av. J.-C. par les Phéniciens, qui l’appellent Oea. Cette cité passe ensuite aux mains des maîtres de la Cyrénaïque (Barca), qui sont dépouillés en 161 par les Carthaginois.

Après la défaite de Carthage lors des guerres puniques, la cité passe sous domination romaine, qui l’inclut dans la province d’Afrique dans une région nommée Regio Syrtica, puis, vers le début du IIIe siècle, Regio Tripolitana (à cause de ses trois cités principales : Oea, Sabratha, et Leptis Magna, qui étaient liguées), probablement élevée au rang de province séparée par Septime Sévère, qui venait de Leptis Magna.

Tripoli, carte maximum, Libye.

Avec le reste de l’Afrique du Nord, elle est conquise par les musulmans au début du VIIIe siècle.

En 1510, elle est prise par les Espagnols commandés par Don Pedro Navarro, comte d’Oliveto.

En 1530, Charles Quint, la cède, en même temps que l’archipel de Malte, aux Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, chassés en 1523 par les Ottomans de leur bastion de l’île de Rhodes. Les chevaliers défendent la ville difficilement jusqu’en 1551, où ils sont contraints de capituler devant l’amiral turc Sinan Pacha.

Tripoli passe alors sous la tutelle de l’Empire ottoman dans le cadre de la régence de Tripoli, et participe dès lors à la guerre de course généralisée menée par les États barbaresques contre les États chrétiens, sur mer comme sur terre. Dans les années 1550, elle est dirigée par le corsaire Dragut, basé à Djerba. En 1559, les chevaliers de Malte et Philippe II envisagent une expédition contre Tripoli, mais après avoir pris Djerba en février 1560, elle subit une contre-attaque ottomane et subit une défaite en juillet 1560, ce qui met Tripoli à l’abri.

C’est durant cette période qu’on commença à appeler la ville Tripoli-de-Barbarie pour la distinguer des autres villes homonymes.

En 1714, le pacha en titre, Ahmed Karamanli, assume le titre de bey, et revendique une demi-indépendance vis-à-vis du Sultan de Constantinople. Cette organisation se perpétue sous le règne de ses descendants, en même temps que la piraterie avec les rançons se poursuit.

Au début du XIXe siècle, la régence de Tripoli dut à ses pratiques pirates d’être deux fois en guerre avec les États-Unis. En mai 1801, le pacha exigea des États-Unis une augmentation de l’impôt (83 000 $) que le  gouvernement américain payait depuis 1796 pour protéger son commerce de la piraterie. Cette exigence fut repoussée et le dey avec ses alliés de la côte des Barbaresques déclarèrent la guerre aux États-Unis, une petite force navale de l’US Navy partit pour bloquer Tripoli. La guerre de Tripoli (1801-1805) traîna en longueur pendant quatre ans ; en 1803, les Américains perdirent la frégate Philadelphia, dont le commandant (Captain William Bainbridge) et l’ensemble de l’équipage furent faits prisonniers. L’incident le plus pittoresque de ce conflit fut une expédition entreprise par William Eaton dans le but de remplacer le pacha par son frère aîné alors en exil, qui avait promis d’accéder à tous les souhaits des États-Unis. Eaton, à la tête d’une troupe bigarrée de 500 Marines et mercenaires musulmans partit d’Alexandrie en Égypte à travers le désert, et parvint à s’emparer de Derna avec l’aide de navires américains. La paix fut conclue peu de temps après (3 juin 1805) : le pacha régnant abandonnait ses exigences, mais recevait 60 000 $ de rançon pour les prisonniers du Philadelphia.

En 1815, à cause de nouvelles atteintes, les capitaines Bainbridge et Stephen Decatur, revinrent à Tripoli à la tête d’une escadre américaine, et contraignirent le pacha à observer les exigences des États-Unis.

En 1835, les Turcs profitèrent d’une guerre civile à Tripoli pour réaffirmer leur autorité directe.

Un nouveau pacha turc, investi des pouvoirs de vice-roi, est nommé et la Régence devient un vilayet de l’Empire ottoman. Ce vilayet de Tripoli, dont dépend aussi le sandjak de Cyrénaïque) s’étend le long du rivage de la mer Méditerranée entre la régence de Tunis, à l’ouest, et l’Égypte, à l’est. Il incluait aussi la chaîne d’oasis de la dépression d’Aujila, le Fezzan, et les oasis de Ghadames et Ghat, séparées par des friches de sable et de pierre.

Des tentatives de rébellions ont lieu en 1842 et 1844, mais en vain.

Après l’occupation de la Tunisie par les Français (1881), les Turcs accroissent considérablement leurs effectifs en garnison à Tripoli.

L’Italie avait longtemps affirmé que Tripoli tombait dans sa zone d’influence et que l’Italie avait le droit d’y maintenir l’ordre.

Sous prétexte de protéger ses propres citoyens vivant à Tripoli, l’Italie déclare la guerre à l’Empire ottoman le 29 septembre 1911, et annonça son intention d’annexer Tripoli. Le 1er octobre 1911, une bataille navale a lieu à Préveza, en Turquie d’Europe, et trois navires ottomans sont détruits. Les troupes italiennes bombardèrent la ville puis en prirent possession le 4 octobre. Par le traité de Lausanne, la Turquie reconnaît la souveraineté italienne, mais le calife continue d’exercer l’autorité religieuse.

À la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, est établie la république de Tripolitaine, État souverain sur les territoires de l’Ouest de l’actuelle Libye. La république de Tripolitaine est le premier État musulman au monde à disposer d’un gouvernement républicain. Mais en 1922, l’Italie reprend le contrôle de l’ensemble de la Libye, étant donné qu’elle fait partie des pays vainqueurs de la guerre.

Tripoli reste sous administration italienne jusqu’en début 19435, puis après que la 8e armée britannique s’en empare le 23 janvier 1943 lors de la guerre du Désert est occupée sous administration militaire britannique puis devient la capitale en 1949 de l’Émirat de Cyrénaïque jusqu’à l’indépendance du Royaume de Libye en 1951.

À deux reprises, la communauté juive de la ville subit des émeutes antisémites lors du pogrom de Tripoli de 1945 et du pogrom de Tripoli de 1948 faisant plus de 150 morts. Ces évènements constituent un tournant pour les Juifs libyens, entraînant l’exode des Juifs qui, à partir de 1948, émigrent en masse vers Israël.

La ville subit un bombardement américain en 1986 (opération El Dorado Canyon), en représailles du soutien présumé de la Libye au terrorisme après l’interception par les services de renseignements US de télex de l’ambassade libyenne à Berlin-Est suggérant l’implication du dirigeant libyen dans l’attentat du 5 avril contre la discothèque berlinoise La Belle, fréquentée à l’époque par des militaires américains. Les frappes de représailles américaines font près de 60 morts, dont 15 civils, et notamment la fille adoptive de Kadhafi, Hana.

Les sanctions des Nations unies contre la Libye, décidées à la suite de l’attentat de Lockerbie, sont levées en 2003: cela permet une augmentation du trafic avec le port de Tripoli et un effet positif sur l’économie de la ville.

Les manifestations de février 2011 ont débuté en Cyrénaïque à Benghazi contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et se sont propagées à Tripoli à partir du 20 février, toutefois le fils du guide libyen Saïf al-Islam Kadhafi, s’exprime à la télévision de Tripoli le 20 février 2011, déclarant que le Guide de la révolution (son père) « mène la bataille et nous le soutenons ainsi que nos forces armées ». Au moins 71 personnes auraient trouvé la mort à Tripoli les 20 et 21 février. Après une accalmie de quelques jours, la ville est de nouveau gagnée par les combats dès le 25 février, les opposants prennent même le contrôle de plusieurs quartiers de la capitale. D’après la branche libyenne de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), 3 000 personnes ont été tuées à Tripoli depuis le début de la révolte. Selon Ali Zeidan, porte-parole de la FIDH, la ville fait l’objet d’une véritable épuration des opposants à Kadhafi.

À partir de mars 2011, la capitale devient cible privilégiée des bombardements aériens occidentaux déclenchés en soutien à la rébellion qui tueront de nombreux civils. Celle-ci reprend le contrôle de la région environnante dans le courant de l’été 2011. Le 20 août, la seconde bataille de Tripoli est déclenchée par les rebelles pour le contrôle de la ville. En quelques heures, des points stratégiques tombent entre leurs mains et au 1er septembre la grande majorité de la ville est aux mains des insurgés après la prise du quartier général de Mouammar Kadhafi.

Une partie de la ville est occupée par les milices de Misrata, alliées à de multiples composantes islamistes. Le 15 novembre 2013, ceux-ci ouvrent le feu sur la foule réclamant leur départ, faisant plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés.

En 2017, Tripoli retrouve un calme précaire, mais les pénuries sont généralisées et la criminalité galopante.

Le 16 janvier 2019, l’Armée nationale libyenne (ANL) lance une offensive visant à prendre le contrôle du sud de la Libye, désertée par les Brigades de Misrata depuis juin 2017 et devenue une base arrière de groupes djihadistes, de groupes rebelles tchadiens et de groupes rebelles soudanais.

Le 4 avril, Haftar demande à ses hommes de se diriger vers Tripoli. Les forces pro-Haftar sont alors à 27 km de la capitale, tandis que des renforts pro-GNA arrivent de Misrata. Les combats se poursuivent et les troupes de Haftar sont repoussées de plusieurs kilomètres.

Source : Wikipédia.

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