Ville de São Paulo (Brésil).

São Paulo  ou Sao Paulo (« Saint-Paul » en français) est une ville du Sud-Est du Brésil. Avec ses douze millions d’habitants estimés par les statistiques gouvernementales en 2020, c’est la plus grande ville du Brésil et d’Amérique du Sud. C’est également la ville qui compte le plus de lusophones au monde. La région métropolitaine de São Paulo est l’une des plus peuplées du continent américain, avec celles de Mexico et New York, et la cinquième au monde. Capitale de l’État de São Paulo — le plus peuplé du pays — et principal centre financier, commercial et industriel de l’Amérique latine, elle est de fait la capitale économique du Brésil.

Fondée en 1554 par des jésuites portugais, la ville s’est développée grâce à l’or des mines environnantes jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, puis a connu la prospérité grâce à la culture du café et du sucre. Du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle, elle connaît une forte industrialisation grâce à un afflux d’immigrants italiens, portugais, espagnols, allemands, arabes et japonais. Au siècle dernier, elle est devenue petit à petit le cœur économique du Brésil, avec son quartier d’affaires autour de l’Avenue Paulista, accueillant la Bourse de São Paulo et des sièges de grandes entreprises brésiliennes et internationales. Son PIB est le plus important d’Amérique latine et de l’hémisphère sud.

La ville compte de nombreux monuments, parcs ou musées comme le Mémorial de l’Amérique Latine, le Parc d’Ibirapuera, le Museu Paulista, le Musée d’art de São Paulo ou le Musée de la langue portugaise. Elle accueille également d’importants événements sportifs et artistiques, comme la Biennale d’art, la Fashion Week de São Paulo, l’Open du Brésil de tennis et le Grand Prix automobile du Brésil. En 1950 et en 2014, São Paulo a été l’une des villes-hôtes de matchs de la Coupe du monde de football. Chaque année s’y déroule aussi la plus grande gay pride au monde. Enfin, s’y trouvent la plupart des plus grands gratte-ciel du Brésil, dont Mirante do Vale, Itália et le Banespa Building.

Les habitants de São Paulo et de sa région se nomment les Paulistes ou Paulistanos. La ville est très fréquemment surnommée « Sampa » par les habitants, et fut parfois appelée la « Cité de la bruine ». Elle est connue pour son climat imprévisible, son architecture — et notamment ses gratte-ciel —, sa gastronomie, ses embouteillages gigantesques et le nombre d’hélicoptères survolant la ville. São Paulo est considérée comme une ville globale, et connaît depuis les années 2000 l’une des plus fortes croissances économiques au monde.

En 2019, Sao Paulo a rejoint le mouvement Fab City, suivant l’appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054.


L’histoire de la ville de São Paulo est parallèle à l’histoire du Brésil tout au long de ses 460 ans d’existence environ, contre plus de cinq cents ans d’arrivée des Européens dans le pays. Bien qu’elle ait été marquée par une relative inexpressivité, tant du point de vue politique qu’économique, au cours des trois premiers siècles qui ont suivi sa fondation, São Paulo s’est distinguée à diverses époques comme le théâtre de plusieurs tournants importants de l’histoire du pays.

São Paulo est apparue comme une mission jésuite, rassemblant dans ses premiers territoires des habitants d’origine européenne et indigène. Avec le temps, la ville a fini par se distinguer comme un centre commercial et de services d’une importance régionale relative. Cette caractéristique d’une ville commerciale à la composition hétérogène l’accompagne tout au long de son histoire.

Le village de São Paulo de Piratininga a été fondé le 25 janvier 1554, avec l’édification d’un collège jésuite, par douze prêtres, dont Manuel da Nóbrega et José de Anchieta, au sommet d’une colline escarpée, entre les rivières Anhangabaú et Tamanduateí8. Ce collège, un bâtiment  rudimentaire en pisé, avait pour objectif la conversion au catholicisme des Indiens qui vivaient dans la région du plateau de Piratininga, séparée du littoral par la Serra do Mar.

Le nom « São Paulo » a été choisi car, selon le père José de Anchieta, dans une lettre adressée à ses supérieurs de la Compagnie de Jésus, le collège a été fondé un 25 janvier, jour où la liturgie catholique célèbre la conversion de l’apôtre Paul de Tarse :

« Le 25 janvier de l’An du Seigneur de 1554 nous célébrons, dans une très pauvre et étroite maisonnette, la première messe, le jour de la conversion de l’apôtre saint Paul, et, pour cette raison, nous lui dédions notre maison. »

Le peuplement de la région du Pátio do Colégio a commencé en 1560 quand Mem de Sá, gouverneur général du Brésil, visitant la capitainerie de São Vicente, a ordonné le transfert de la population du hameau de Santo André da Borda do Campo, créé par João Ramalho en 1553 aux environs du collège ; le site a été considéré comme plus adéquat à la défense contre les Indiens car situé en hauteur et flanqué d’une colline escarpée et d’un grand  marécage, la Várzea do Carmo.

En raison du difficile accès à travers la Serra do Mar (en venant de Santos ou de São Vicente, il fallait monter à pied le « chemin du père José de Anchieta »), et en l’absence de ressources naturelles, São Paulo est restée pendant les deux siècles suivants un village pauvre et isolé du littoral, centre d’activité de la colonie. São Paulo a été longtemps le seul village de l’intérieur du Brésil. Il se maintenait grâce à l’agriculture vivrière et à la capture  d’esclaves indiens. Ces expéditions de capture, appelées « bandeiras » (et les expéditionnaires, bandeirantes), ont été à l’origine de l’exploration et de l’expansion du territoire brésilien, et de la découverte de vastes dépôts d’or et de diamants dans l’intérieur sauvage.

Le 22 mars 1681, le marquis de Cascais, donataire de la capitainerie de São Vicente, transfère la capitale de la capitainerie au village de São Paulo. La nouvelle capitale est établie le 23 avril 1683, lors de grandes fêtes publiques.

La découverte d’or dans la région du Minas Gerais, pendant les années 1690, attire l’attention du royaume sur São Paulo. On crée le 3 novembre 1709 la nouvelle « Capitainerie royale de São Paulo et Mines d’or ». Le 11 juillet 1711, le village de São Paulo est élevé au rang de ville.

Vers 1720, les bandeirantes découvrent de l’or à l’emplacement actuel des villes de Cuiabá et de Goiás, marquant l’expansion du territoire brésilien au-delà du méridien du traité de Tordesillas.

Quand l’or s’épuise, à la fin du XVIIIe siècle, l’économie se déplace vers la culture du sucre, qui se répand dans la capitainerie de São Paulo, et la production est exportée à partir du port de Santos. C’est à cette époque que l’on construit la première voie entre São Paulo et le littoral, la Calçada do Lorena.

Lors de l’indépendance du Brésil qui est déclarée à l’endroit où se situe aujourd’hui le monument de l’Ipiranga, São Paulo a reçu le titre de « Ville impériale », conféré par don Pierre Ier du Brésil en 1823.

En 1827, la création d’une cour juridique au couvent de Saint-François (qui sera à l’origine de la future faculté de droit de la place Saint-François) va donner une nouvelle impulsion à la ville, avec le flux d’étudiants et de professeurs, d’où la dénomination de « Ville Impériale et Bourg des étudiants de São Paulo de Piratininga ».

Un autre facteur du développement de São Paulo a été l’expansion de la production de café, initialement dans la région du Val du Paraíba paulista, puis dans les régions de Campinas, Rio Claro, São Carlos, Franca et Ribeirão Preto. À partir de 1867, la ville bénéficie d’un chemin de fer passant par un parcours acrobatique, le São Paulo Railway, nommé « l’Anglaise » car bâti par des Anglais, qui relie l’intérieur de la province de São Paulo au port de Santos et facilite l’exportation du café en grandes quantités.

À la fin du xixe siècle sont créées plusieurs autres voies ferrées qui relient l’intérieur à São Paulo, faisant de la cité le point de jonction de tous les chemins de fer de la province. La production et l’exportation du café permettent à la ville et à la province de croître économiquement et démographiquement.

Du milieu du XIXe siècle au début du siècle suivant cette région reçoit une multitude d’immigrants, la plus grande partie ayant été celle d’Italiens, dont beaucoup se sont déplacés vers la capitale. Les premières industries s’installent.

Lorsque décline le Second Royaume et que commence la Vieille République, la ville de São Paulo, tout comme l’État de São Paulo, continue de bénéficier d’un grand développement économique et démographique, aidé encore par la « politique du café au lait » et par l’immigration européenne massive.

Durant la Vieille République (1889-1930), São Paulo passe du statut de centre régional à celui de métropole nationale, en s’industrialisant et en atteignant son premier million d’habitants en 1928. Son plus grand développement démographique se situe dans les années 1890, où la population double. Le pic de la période du café est représenté par l’édification de la seconde gare de la Luz (le bâtiment actuel) à la fin du XIXe siècle et par l’inauguration de l’avenue Paulista en 1891, où commencent à se multiplier les édifices.

La vallée de l’Anhangabaú est transformée en jardin public et la zone située sur sa rive gauche est dénommée le « Nouveau Centre ». Le siège du gouvernement pauliste est déplacé au début du XXe siècle du Pátio do Colégio aux Campos Elísios (un quartier qui tire son nom des Champs-Élysées de Paris).

Les améliorations réalisées par le conseiller Antônio da Silva Prado, le baron de Duprat et le Dr Washington Luís contribuent au développement de la ville : certains auteurs estiment que la ville a été démolie et reconstruite dans son intégralité durant cette période. Connaissant un important accroissement industriel, l’agglomération urbaine s’étend rapidement au XXe siècle, plusieurs lotissements s’établissant sur des zones autrefois rurales.

À partir des années 1920, le cours du Rio Pinheiros est rectifié et inversé pour alimenter l’usine hydroélectrique Henry-Borden ; dans cette zone les inondations cessent, ce qui permet la construction dans la zone sud de São Paulo d’un lotissement de grand standing connu aujourd’hui sous le nom « Les Jardins ».

En 1932 São Paulo se mobilise lors d’un grand mouvement civique : la révolution constitutionnaliste, où toute la population s’engage dans la guerre contre le « Gouvernement provisoire » de Getúlio Vargas.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les crises de la culture du café et les embargos du commerce international concourent au développement de l’industrie agricole qui devient la plus importante activité économique de l’État de São Paulo, dont la capitale est le siège de la plupart de ces nouvelles entreprises. En 1947, São Paulo est reliée au littoral par sa première autoroute revêtue d’asphalte, la « voie Anchieta », construite sur l’ancien chemin du père José de Anchieta. En 1954, le quatrième centenaire de la fondation de la cité est célébré en grande pompe et le Parc d’Ibirapuera est inauguré. Durant cette décennie, la plupart des bureaux financiers se déplacent du centre historique à l’avenue Paulista, remplaçant les anciens bâtiments des barons du café par des immeubles.

Sous l’administration du maire Francisco Prestes Maia et du gouverneur Adhemar de Barros entre 1938 et 1966 la ville est marquée par de nombreux ouvrages publics, comme le « plan d’avenues de São Paulo », la rectification du Tietê, le campus de l’université de São Paulo, le stade du Pacaembu, le circuit d’Interlagos, et le projet du métro (sa construction commence en 1968, pendant le mandat du maire José Vicente de Faria Lima, et il est inauguré en 1974).

Actuellement, la croissance est moindre à cause de la concurrence dans le secteur industriel d’autres régions du Brésil. Les dernières décennies ont vu une claire transformation de son profil économique, qui devient de moins en moins industriel, les services et les entreprises commerciales prenant une importance croissante, à tel point que São Paulo est considérée aujourd’hui comme un centre commercial majeur de l’Amérique latine.

En 2014, São Paulo et sa périphérie (21 millions de personnes) connaissent une pénurie d’eau d’une ampleur inédite qui « a failli aboutir à un scénario catastrophe ». Les quartiers aisés s’approvisionnent par camions pour atténuer les effets des coupures de l’eau courante mais les pauvres se sont retrouvés dans des situations extrêmes. L’approvisionnement habituel est finalement rétabli en février 2015 à la faveur de pluies suffisantes.

D’après une étude publiée par l’institut de recherches brésilien Centro de Ciência do Sistema Terrestre, la déforestation massive de l’Amazonie constitue la principale cause de la pénurie, la forêt exportant « de véritables fleuves aériens de vapeur d’eau ». La responsabilité de la société de gestion de l’eau, Sabesp, est également dénoncée : « Ils portent une vision purement financière, en conséquence de laquelle la Sabesp ne réalise que les interventions les plus simples sur le réseau, et laisse de côté les opérations plus complexes, qui coûtent plus cher ».

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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