Ville de Salamanque (Espagne).

Salamanque, Salamanca en espagnol, est une ville de la province de Salamanque dans la communauté autonome de Castille-et-León en Espagne. Elle est la capitale de la province et est une ville de 144 436 habitants (en 2017). Son aire métropolitaine atteint près de 230 000 habitants, ce qui en fait la deuxième de la communauté après Valladolid par la population.

Salamanque abrite la plus ancienne université encore en activité d’Espagne. L’université de Salamanque fut créée en 1218 par Alphonse IX de León et fut la première d’Europe à obtenir ce titre par l’édit de 1253 d’Alphonse X de Castille. Durant l’époque de son rayonnement, une phrase populaire s’est formée : « Quod natura non dat, Salmantica non præstat » signifiant « Ce que la nature ne donne pas, Salamanque ne (le) prête pas ».

Des personnalités célèbres comme : Antonio de Nebrija, Christophe Colomb, Fernando de Rojas, Francisco de Vitoria et l’École de Salamanque, Fray Luis de León, ou Miguel de Unamuno avaient des liens avec la ville.

En 1988, la ville fut déclarée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Elle comporte un patrimoine architectural important, avec ses deux cathédrales, la vieille et la nouvelle, la maison des coquillages, la Plaza Mayor, le  Couvent de San Esteban et les Écoles Majeures. En 2002, elle fut la Capitale européenne de la culture et depuis 2003, sa Semaine sainte est déclarée comme fête d’intérêt touristique international.

À Salamanque se trouvent d’importants centres de recherche comme le centre de recherche contre le cancer, le centre de recherche et du  développement technologique de l’eau.


Au IIIe siècle av. J.-C., Hannibal assiégea et prit la ville, qui s’appelait alors Helmantica. La ville devint une place commerciale importante de Carthage. Avant l’époque de la domination romaine, le bassin du Douro était occupé par les Vacéens (« Vaques » voire « Vetones » ). Ils étaient aussi présents dans les provinces actuelles d’Avila et de Tolède. Ce peuple édifia, pour défendre les frontières occidentales de son domaine, deux places fortes : une à Zamora Ocello Durii et l’autre à Salamanque Salmántica. C’est autour de celle-ci qu’une ville d’une certaine importance se développa, selon nombre d’historiens. Avec la victoire des Romains sur les Carthaginois, la ville se développa. Son importance comme centre d’échange et sa situation proche du gué naturel sur la rivière Tormes,

collaborèrent au tracé de l’une des plus importantes voies romaines d’Hispanie : « La voie de l’Argent » (La Vía de la Plata). Celle-ci fut tracée au ier siècle pour relier le sud de la péninsule ibérique avec le nord, unissant Mérida (alors, Emérita Augusta) avec Astorga (alors, Asturica Augusta). Pour cette voie, on construisit un important pont (El Puente Romano), probablement à l’époque de l’empereur romain Trajan. Sa structure était formée en moyen appareil, par des pierres de 23 cm de large sur 34 cm de haut. Aujourd’hui, de la  construction primitive ne subsistent que les quinze arches les plus proches de la cité.

Après l’invasion musulmane, les incursions des monarques asturiens dans la région ne visaient pas l’implantation de foyers chrétiens mais le transfert de populations vers le nord du pays. Alphonse 1er de León reconquit la ville, détruisant ses forteresses et la laissant abandonnée. Ordoño Ier la reprit face à la nouvelle occupation sarrasine en 863.

Le roi Alphonse III la conquit de nouveau par la suite, puis l’abandonna devant la pression des troupes du Califat de Cordoue. Ramiro II fut le premier roi de la Reconquista qui planifia une implantation de la population dans le bassin du Tormes. Peu après sa victoire sur Abdérame III, à Simancas en 939, il établit des peuplements venant de León en de nombreux lieux dans le bassin du Tormes et à Salamanque. Cet effort de repeuplement fut éphémère car Almanzor rasa de nouveau la ville en 986, lors de sa campagne contre Zamora.

Avec la conquête de Tolède par Alphonse VI, en mai 1085, d’autres villes voisines passèrent aux mains chrétiennes, abaissant ainsi la tension dans la région et déplaçant la frontière vers le sud. Ceci facilita un repeuplement efficace de la région comprise entre le Douro et la Cordillère Centrale. Durant le XIIIe siècle, aucun épisode historique notable ne se produit. Outre le repeuplement, la fondation de l’Université fut déterminante. En 1218, le roi Alphonse IX de León fonda « l’Étude Générale » de Salamanque. Le roi Alphonse X concède ensuite des privilèges aux professeurs et étudiants.

Au milieu du XIVe siècle eut lieu une guerre civile entre les partisans du roi Pierre Ier de Castille et son frère Henri de Trastamare. Au XVe siècle, on assiste à des luttes entre Álvaro de Luna et les infantes d’Aragon ; Salamanque prit part à ces événements. Au début de la seconde moitié du xve siècle eurent lieu des rébellions contre Henri IV de Castille. Mais les relations entre la ville et le roi restaient bonnes. Pour exemple, le roi octroie par lettre du 27 août 1467 le droit à Salamanque d’organiser des foires ; s’adressant aux habitants, il écrit : « Par les nombreux, bons, loyaux et remarquables services que vous m’avez faits et démontrés chaque jour… ».

En 1475, le roi Ferdinand V visita Salamanque afin d’obtenir son appui à sa femme Isabelle Ire de Castille, face à Jeanne La Beltraneja, pour la  succession au trône de Castille (Guerre de 1475 à 1479). La chevalerie salmantine participa activement lors de la Bataille de Toro (1476), par laquelle se renforça le pouvoir des Rois Catholiques. Ceux-ci visitèrent à plusieurs reprises Salamanque, influant sur l’essor et le prestige de l’Université. Le prince Don Juan, fils des Rois Catholiques, fut seigneur et gouverneur de Salamanque où il mourut en 1497.

Fondée en 1812, Mirat est la plus ancienne entreprise industrielle de la ville.
Durant cette période certains faits sont notables et doivent être soulignés. En 1520 eut lieu la Guerre des Communautés de Castille. Les Comuneros salmantins furent commandés par Don Pedro Maldonado Pimentel, seigneur de Babilafuente et Don Francisco Maldonado Pimentel, seigneur de la ville du Maderal.

L’apogée de Salamanque se situe au XVIe siècle. La démographie atteint un niveau qui ne sera plus égalé jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. En 1517, la population était de 20 000 habitants environ ; le prestige de l’Université était à son zénith. Il faut remarquer alors l’impulsion constructive des Rois Catholiques et du cardinal Cisneros, faisant construire plusieurs écoles et séminaires.

En 1610, Marguerite d’Autriche et le roi Philippe III visitent la ville. Ils seront les promoteurs de la construction de la Clerecia.

Pendant la guerre d’Indépendance, la ville de Salamanque a été occupée par les troupes du maréchal Soult en 1809 et est restée aux mains des Français jusqu’à la bataille des Arapiles (1812). Les armées alliées ont gagné sous le commandement de Wellington. Pendant l’occupation, les Français ont construit des défenses et, pour obtenir des matériaux, ils ont détruit une grande partie des bâtiments de Salamanque. À noter en particulier, la destruction du quartier Fallen (en ruine), où se trouvaient des collèges connus de l’Université, dont il ne subsiste aucune trace. Le pire moment est venu quand Fernando VII d’Espagne ferma les universités. Depuis leurs réouvertures, Salamanque a été réduite à une université de province.

En 1873, après la proclamation de la Première République, Salamanque a subi un soulèvement « cantonalista » qui a été écrasé en 1858.

Pendant le reste du XIXe siècle, la ville a connu une légère reprise et a été nommée capitale de la province. Le chemin de fer fut construit, reliant la France avec le Portugal et passant par le Plateau (Medina del Campo et de Salamanque, 1877).

Dans cette première période républicaine, se situe la première tentative sérieuse de régionalisation. Ce processus suit l’exemple américain et le territoire espagnol est divisé en États. Chacun ayant ses propres institutions et Salamanque adhère à la terre de la vieille Castille.

La révolte armée contre la Seconde République a triomphé de Salamanque dès le début. Pendant la Guerre civile espagnole, entre octobre 1936 et novembre 1937, le palais épiscopal fut la résidence et le centre du général Franco. La ville était également le centre d’organisations et le lieu de certains ministères.

Après la guerre, Salamanque dispose d’un centre documentaire de grandes archives de la guerre civile espagnole. En 1940, Pie XII établit l’Université pontificale de Salamanque comme continuation des anciennes études théologiques.

En 1988, Salamanque a été déclarée site du Patrimoine mondial par l’Unesco. En 1998, avec l’accord des ministres de la Culture de l’Union européenne, Salamanque a été désignée Capitale européenne de la culture pour 2002. Dans un futur proche, la ville espère également obtenir la nomination pour l’Exposition universelle.

La population de la ville de Salamanque stagne depuis environ trois décennies avec environ 160 000 habitants. Mais entre 1994 et 2006, elle a perdu 11 habitants. Ceci est principalement dû au transfert d’une partie de sa population vers la région métropolitaine, phénomène commun à beaucoup de villes espagnoles. On trouve en outre un taux élevé de  migration vers des endroits comme Madrid. Il est à noter que la province de Salamanque souffre d’un taux élevé de vieillissement de la population par comparaison à la moyenne nationale.

Le secteur des services (le tourisme culturel dynamique et de l’Université) est la principale source de revenus. Il est particulièrement notable pour les activités éducatives d’été dues à l’affluence d’étudiants venant étudier le castillan.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.