Ville de Saint-Emilion (Gironde).

Saint-Émilion (en gascon : Sent Milion) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde en région Nouvelle-Aquitaine. Ses habitants sont appelés les Saint-Émilionnais.

Au cœur du pays du Libournais, dans une région de collines viticoles, cette cité médiévale de 1 874 habitants (en 2017) est campée sur une éminence chatte et est située au carrefour du Bordelais, de la Saintonge et du Périgord.

Site touristique de premier plan — 1 000 000 personnes en moyenne la visitent chaque année — elle possède une importante parure monumentale (ermitage, église monolithe, église collégiale, palais des archevêques, immeubles cossus et restes de fortifications) qui se décline au gré de ruelles tortueuses (appelées « tertres ») et de placettes ombragées, et jouit de la renommée de son patrimoine œnologique (vignoble de Saint-Émilion) et gastronomique (macarons, pâtés, foies gras).

Saint-Emilion, carte maximum, 10/10/1981.

Plusieurs manifestations s’y déroulent chaque année dont Philosophia, événement tout public autour de la philosophie créé en 2007 par le metteur en scène et scénographe, Eric Le Collen, s’inspirant du festival de philosophie de Modène.

La cité médiévale (et sa « juridiction ») est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 1999. Elle constitue « l’exemple remarquable d’un paysage viticole historique qui a survécu intact » et « illustre de manière exceptionnelle la culture intensive de la vigne à vin dans une région délimitée avec précision » (critères d’inscription retenus par l’Unesco en décembre 1999 dans la catégorie Paysages culturels).

Le site présente des traces d’occupation dès 35000 avant notre ère. Une villa gallo-romaine a également existé en bas du coteau destinant le site à la culture de la vigne et plus généralement, certains sources mentionnent un oppidum gaulois. En attestent divers éléments de mosaïques découverts au lieu-dit Le Palat.

Au VIIIe siècle, un moine breton natif de Vannes nommé Émilion choisit comme lieu de retraite Ascumbas (ancien nom du site de Saint-Émilion). Cet homme, remarqué pour sa charité, quitta sa famille et sa Bretagne natale pour entrer dans les ordres. Devenu trésorier de l’évêque de Vannes, il partit en pèlerinage à Compostelle. Au retour, il s’arrêta au village qui porte désormais son nom, et qui s’écrit en breton “Sant Milion”.

Son nom fut donné en Côtes d’Armor à l’église édifiée au XVe siècle à Loguivy-Plougras (Plougras étant la commune mère, autrefois “Plou-Croas”, la paroisse de la Croix, et Loguivy étant une trêve en dépendant). Une statue de Sant Milion fut placée dans le cœur de cette église : aux pieds du moine trois gros pains ronds destinés aux pauvres (les “sacavins” du vignoble bordelais viennent parfois l’honorer lors de la fête patronale, mais ici c’est la rivière qui porte le nom de Saint-Emilion).

Économe au prieuré de Saujon, en Saintonge, remarqué pour sa grande vertu, Émilion finit par se retirer dans la forêt des Combes qui recouvre alors l’actuel site de Saint-Émilion.

Par ses miracles et sa générosité, sa renommée rayonna par-delà la vallée et de nombreux disciples le rejoignirent12. Durant dix-sept ans, Émilion évangélisa la population, créant ainsi un site monastique qui prit son nom après sa mort. Une communauté de moines bénédictins géra l’accès à ce lieu de pèlerinage jusqu’en 1110, date à laquelle une réforme engagée par l’évêque de Bordeaux suite aux relâchements de la communauté permit l’installation d’un chapitre de chanoines augustins.

La ville se construisit au long du Moyen Âge et fut fermée par des remparts dès le début du XIIIe siècle. Elle passa entre les mains de Jean sans Terre, de Louis VIII, Philippe le Bel, et d’autres au cours des siècles. Ses privilèges particuliers furent également renouvelés à de nombreuses reprises jusqu’au XVe siècle après avoir été institués par Jean sans Terre en 1199 : Édouard Ier en 1289, Édouard II en 1312, Édouard III en 1341 et 1357.

En novembre 1461, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma les privilèges octroyés par ses prédécesseurs, puis, en mai 1472 à la suite de la mort de son frère Charles de France, alors que le duché de Guyenne qu’il avait recréé pour lui revenait dans les possessions royales. Saint-Émilion fut pillée pendant les guerres de religion par les deux camps.

Le patrimoine religieux de la ville fut également en grande partie détruit pendant la Révolution (Chapître, Collégiale et couvents). Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune porta le nom révolutionnaire d’Émilion-la-Montagne.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.