Ville de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor).

Saint-Brieuc est une commune française située en Bretagne, dans le Nord-Ouest de la France. Préfecture des Côtes-d’Armor, elle en est également la ville la plus peuplée avec une population de presque 45 000 habitants (2016) appelés les Briochins et Briochines. Avec 171 721 habitants (2013), l’aire urbaine briochine est la plus peuplée du département. La ville donne son nom à la baie de Saint-Brieuc.

La ville tient son nom du moine Brioc, son fondateur. Originaire du Ceredigion (actuel Pays de Galles), il s’installe sur les hauteurs aux alentours de 480 et fonde un monastère, près d’où se trouve encore la Fontaine Saint-Brieuc. Le porche de la fontaine fut édifié en 1420 par Marguerite de Clisson, comtesse de Penthièvre.

Saint Brieuc est un des Sept saints fondateurs de la Bretagne. La ville était une étape de pèlerinage.

En 848, le roi breton Nominoë effectua un remaniement des évêchés sous sa coupe, après le départ des Normands. C’est à cette date que fut fondé l’évêché de Saint-Brieuc. Les reliques de saint Brieuc, qui avaient été mises en sûreté à l’époque de l’invasion des Normands, reviennent dans la ville en 1210. Une procession est organisée, suivie d’une grande fête populaire.

1220 : élévation à l’épiscopat de Guillaume Pinchon, un des plus grands artisans de la construction de la cathédrale. Il mourut en 1234 et fut canonisé dès 1247 (saint Guillaume) par le pape Innocent IV sans voir l’achèvement de son œuvre par son successeur, Philippe, en 1248. Il s’agit du premier saint d’Armorique canonisé à Rome. La cathédrale fut construite du XIIIe siècle au XVIIIe siècle (évêques de la ville).

Saint-Brieuc, épreuve d’artiste.

1355 : détruit dans un incendie, le chœur de la cathédrale est reconstruit en deux ans sous les épiscopats de Guy de Montfort et de Hugues de Montrelais.

1375 : Saint-Brieuc est assiégée durant quinze jours par le duc de Bretagne Jean de Montfort et les barons et chevaliers d’Angleterre, les mineurs finirent par entrer dans la ville après avoir fait tomber un pan des remparts.

Au Moyen Âge, en l’absence d’égouts, des rues étaient destinées à l’évacuation des déchets et eaux usées à l’air libre, les ingoguets. Leurs flux se mêlaient à ceux des ruisseaux et rivières aussi appelés « merderons », comme le Jouallan, la Grenouillère et le ru de Saint-Gouëno. L’absence d’urbanisme pensé et respecté se manifeste aussi dans les constructions parasitaires adossées à la cathédrale favorisant les incendies. Les modes de construction favorisaient les incendies : cela va du mode de couverture le plus répandu, les roz ou roseaux séchés, à l’utilisation de panneaux de bois, abondant, et dont les qualités d’isolation thermique et esthétique (notamment quand ils sont sculptés) étaient recherchées.

En 1592, la plaine Saint-Michel au nord de la ville devient le lieu de la première bataille rangée des guerres de la Ligue en Bretagne (la bataille de Craon au printemps 1592 s’étant déroulée en Mayenne). Elle oppose une armée ligueuse commandée par Saint-Laurent d’Avaugour aux troupes de René de Rieux, sieur de Sourdéac. Les ligueurs qui assiégeaient la tour de Cesson y sont défaits. Certains d’entre eux, retranchés dans la cathédrale y détruisent les archives alors détenues.

En 1598, à la suite des guerres de Religion, la décision de détruire la place forte de la Tour de Cesson est prise. Ses ruines dominent toujours la baie de Saint-Brieuc. L’administration municipale est mise en place à la fin de ce siècle.

Au XVIIIe siècle la seigneurie de Berrien [Berrien] appartenait à la famille Le Nepvou de Kerfort (par exemple Jacques Le Nepvou, écuyer, né en 1674 à Saint-Brieuc, décédé en 1731 à Saint-Brieuc, était seigneur de Berrien et de Kerfort.

Saint-Brieuc, carte maximum, 20/05/1972.

En 1790, sous la Révolution française, Saint-Brieuc devient le chef-lieu du département des Côtes-du-Nord (renommé Côtes-d’Armor le 8 mars 1990). Parmi les personnages politiques notables de l’époque, on peut noter Palasne de Champeaux et Poulain de Corbion qui furent élus députés du Tiers état en 1789.

Durant cette période, la commune porta provisoirement le nom de Port-Brieuc.

En 1793, pendant la Terreur, la guerre civile entre les Chouans et les Bleus fit rage. Dans la nuit du 5 brumaire an VIII (25 octobre 1799), une troupe de chouans délivra de la prison de la ville des prisonniers royalistes condamnés à mort. Le procureur Poulain de Corbion, ancien maire de la ville (1779-1789), fut tué au cours de cette nuit du combat de Saint-Brieuc.

  • 1819 : Aménagement du port du Légué et de ses quais avec un nouveau pont et de nouveaux entrepôts. Création d’une chambre de commerce à Saint-Brieuc.
  • 1863 : Arrivée du chemin de fer (ligne Paris-Brest).
  • Vingt-cinq soldats originaires de Saint-Brieuc sont décédés pendant la guerre de 1870.

En 1914, Saint-Brieuc était alors une ville de garnison (le 71e régiment d’infanterie y était basé).

Le monument aux morts de Saint-Brieuc porte les noms de 685 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, les trois frères Henri, Paul et Élie Le Goff, tous les trois sculpteurs.

Henri Cren, né en 1890 à Saint-Brieuc, soldat au 2e régiment d’infanterie, fut fusillé pour l’exemple le 1er octobre 1915 à Vienne-le-Château (Marne) pour « abandon de poste ».

Le monument aux morts de Saint-Brieuc porte les noms de 247 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Parmi les soldats originaires de Saint-Brieuc tués pendant la Seconde Guerre mondiale, le nom du capitaine Frédéric Aubert a été donné à un stade de Saint-Brieuc ; Robert Lefebvre a été tué le 22 mai 1940 à Oost Kapelle (Pays-Bas).

De nombreux Briochins ont participé à la Résistance : parmi eux, les résistants du lycée Anatole-Le-Braz arrêtés le 10 décembre 1943, l’abbé Eugène Fleury, alias “Victor”, torturé par la Gestapo, puis fusillé le 10 juillet 1944 dans le bois de Malaunay près de Guingamp, Mireille Chrisostome, Yves Salaün, Pierre Le Gorrec, etc. D’autres ont été déportés et beaucoup sont morts en déportation comme Léon Sinais, Yvette Le Quéinec, Simone Jezequel, Auguste Régent, etc. Vingt-six cheminots de Saint-Brieuc ont été tués par faits de guerre, fusillés ou sont morts en déportation. Marie et Elisa Josse protègent et cachent un juif à Saint-Brieuc, elles sont reconnues Justes parmi les nations.

La Libération de Saint-Brieuc par les troupes américaines du général George Patton survint le 6 août 1944. Des combats ont lieu entre les Allemands (notamment avec les Russes blancs de l’armée Vlassov) et les FFI depuis le 4 août, provoquant la mort ce jour-là de 5 résistants (Joseph François, Alexandre Le Couédic, Yves Le Roy, Jean Poilpot, Massimo Tognon) et d’un autre le lendemain (Maurice Chambrin).

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Sources : Wikipédia, YouTube.