Ville de Rochefort-en-terre (Morbihan).

Rochefort-en-Terre est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne. En 2016, Rochefort-en-Terre a été élu « Village préféré des Français ».


Le prieuré Saint-Michel de la Grêle fut fondé dès le XIe siècle par l’un des premiers seigneurs de Rochefort à l’emplacement de la chapelle Saint-Michel.

La cité est dotée au XIIe siècle d’un château construit sur l’éperon rocheux par les seigneurs de Rochefort. Il a été construit selon un plan pentagonal et prend la place d’anciennes fortifications gallo-romaines. Le bourg se développe à partir du château et son nom apparaît en 1260 sous la forme de Rupes castris. Il comporte de nombreux services administratifs et est le siège d’une seigneurie puissante : dès le XIIe siècle, la châtellenie de Rochefort figure parmi les principales seigneuries du pays vannetais. Le domaine seigneurial s’étendait sur plus de 5 000 hectares.

Rochefort-en-terre, carte maximum, 14/06/2017.

Le plus ancien seigneur de Rochefort connu est Thibaud, qui vivait en 1280. Cette seigneurie fut érigée en châtellenie en 1304 en faveur de Thébaud par le duc Jean Ier de Bretagne ; Guillaume IV de Rochefort fut évêque de Léon entre 1349 et 1346 ; en 1349, la seigneurie passa aux mains de la maison de Rieux par le mariage le 16 février 1374 de Jean III de Rieux (1377-1431), avec Jeanne de Rochefort. En 1440 Jean de Rieux fonda le monastère des Cordeliers de Saint-François de Bodelio, situé à Malansac. Le 30 mars 1498, Jean IV de Rieux, sire de Rieux et de Rochefort, ordonne que pendant toute sa vie, en l’église de La Tronchaye, soient dits tous les jours « matines, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies, avec une messe votive, à diacre et sous-diacre, comme dans les églises cathédrales ou collégiales ». En conséquence il créa six chapelains et un doyen, et assigna aux premiers trente livres monnaie de rente, et aux seconds quarante livres, et quinze livres qu’il promit pour l’entretien du luminaire. Son fils Claude de Rieux (1497-1532), rendit cette fondation perpétuelle par ses lettres du 1er juin 1527.

La châtellenie s’étendait sur une dizaine de paroisses ; au sud, celles de Limerzel, Questembert, Péaule, Caden fournissaient les ressources issues de la culture et de l’élevage ; au nord, celles de Pluherlin et Malansac le bois des Landes de Lanvaux ; au centre se situait le bourg aux fonctions artisanales et commerçantes.

La chapelle Saint-Roch, dédiée à saint Roch, fut construite en 1527 après l’éradication d’une épidémie de peste.

Pendant les Guerres de la Ligue, en novembre 1592, le prince de Conti et le maréchal d’Aumont assiégèrent la ville et le château de Rochefort, qui résistèrent à ces attaques « et à plus de 2 500 coups de canons qui ne purent faire une brèche pour l’assaut ». Le 10 décembre 1592, le duc de Mercœur fit lever le siège. En 1594, Nicolas de Talhouët prit le château et le fit raser. Il a été depuis reconstruit et appartint au XVIIIe siècle à la maison de Nétumière.

Jean-Baptiste de Larlan Kercadio et son fils François Julien de Larlan Kercadio, tous deux comtes de Rochefort, furent aussi tous les deux présidents à mortier au Parlement de Bretagne. En 1737, leur petit-fils et fils « haut et puissant seigneur Messire Jean Anne Vincent Larlan de Kercadio, chevalier (…) », mousquetaire, est comte de Rochefort, marquis de la Dobrays, seigneur de Questembert, etc. et des châtellenies de Malestroit et autres lieux.

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Rochefort en 1778 :

« Rochefort ; petite ville et trève de la paroisse de Pluherlin, près de la rivière d’Ars ; à 7 lieues à l’est de Vannes, son évêché, à 15 lieues de Rennes et à 4 lieues ½ de Redon, sa subdélégation. Le séjour de l’endroit est très agréable. On y remarque un très beau château et une collégiale.(…) Rochefort, Keralio et annexes forment une haute justice, qui appartient à Madame de Nétumière. »

En mars 1793, le château fut assigné et pris par les chouans. Trois administrateurs du district (Lucas Boucherel, Duquerno et Denoual), qui faisaient partie de la vingtaine de républicains qui s’ y étaient réfugiés, qui s’étaient rendus pour éviter la mise-à-sac de la ville et obtenir la vie sauvé, furent massacrés sauvagement et leurs restes promenés à travers les rues de la ville. La commune a pris les noms de Rochefort-des-Trois et de Roche-des-Trois pendant quelques années. Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.

Rochefort-en-terre, prêt-à-poster.

En 1800, Rochefort est chef-lieu de canton. Une activité industrielle s’y développe autour des ardoisières, des clouteries et tanneries.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d’Ogée, décrivent ainsi Rochefort en 1843 :

« Rochefort : commune formée de l’ancienne ville et paroisse de ce nom, aujourd’hui cure de 2e classe. En 1790, Rochefort fut créé chef-lieu de district. Il y a aujourd’hui en cette ville bureau de poste, brigade de gendarmerie à pied, bureau d’enregistrement, perception des contributions directes. (…) Rochefort est une petite ville située au fond d’un vallon abrupt que forme l’une des extrémités de la chaîne des montagnes schisteuses dans laquelle est l’exploitation ardoisière de Malansac. Les ruines du vieux château qui donna son nom à cette ville la dominent encore et semblent, du haut de leur colline rocheuse, veiller sur elle. La collégiale de La Tronchaye (…) a subsisté telle que le maréchal de Rieux l’avait instituée. Depuis, elle est devenue l’église paroissiale de Rochefort ; c’est un édifice irrégulier, dont la construction peut remonter aux premières années du XVe siècle. Sa façade nord est assez belle, mais elle semble avoir été enfouie par l’élévation assez extraordinaire du cimetière, qui la borde. Les tombeaux des seigneurs de Rochefort étaient dans cette église ; ils furent détruits pendant la Révolution. L’on dit qu’une sainte Vierge et un saint Joseph ne sont autres que deux statues d’une comtesse et d’un comte de Rochefort, sauvées alors de la destruction. (…) Le vieux château de Rochefort, à demi ruiné du temps de la Ligue, puis rebâti, a été détruit dans les guerres de la Révolution, à la suite d’un combat entre les insurgés bretons et les Républicains, qui s’en emparèrent. Il y a foire le deuxième lundi de chaque mois ; marché tous les mardis. (…) Géologie : schiste argileux. On parle le français. »

L’abbé Pierre Marot, précédemment recteur de Sérent, fut curé de Rochefort-en-Terre pendant 21 ans à partir de 1844. Il fit des recherches archéologiques, découvrant des objets de l’âge de pierre et de l’âge du bronze.

Un teste publié en 1887 présente les ardoisières exploitées depuis longtemps à Rochefort-en-Terre : « La société actuelle date de 1860 (…) : elle exploite (…) quatre carrières à ciel ouvert ou en galerie. Elle occupe 350 à 400 ouvriers et produit 16 000 000 d’ardoises [par an] (…), expédie ses ardoises dans toute la France. (…). Il convient, au sujet de l’ardoise de Rochefort, d’insister sur sa dureté, son élasticité et sa résistance à la flexion, qualités premières de tout schiste ardoisier ».

En 1892, la commune prend le nom de Rochefort-en-Terre.

Vers la fin du XIXe siècle, Naïa, une sorcière connue, hantait à Rochefort-en-terre le vieux château ruiné des Rieux. « Instruite, intelligente, crainte et respectée, elle fait le bonheur des photographes. On la prétend capable de manipuler les braises, de lire entre les lignes de la main, de prédire l’amour, de parler au démon Gnâmi et, bien entendu, de jeter des sorts… ».

À partir de 1903, Alfred Klots, propriétaire du château, invite des peintres dans la cité et met en place les activités touristiques. Il eut l’idée en 1911 de lancer un concours à travers la ville : celui des « fenêtres fleuries », devenu au fil du temps celui des « villages fleuris ».

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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