Ville de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Rennes est une commune du nord-ouest de la France, chef-lieu du département d’Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne. La ville se situe en Haute-Bretagne — partie orientale de la Bretagne — à la confluence de l’Ille et de la Vilaine. Ses habitants sont appelés les Rennais et les Rennaises.

Située sur l’arc atlantique européen, à 55 kilomètres des côtes de la Manche, Rennes compte 220 488 habitants intra-muros, ce qui fait d’elle la première ville de la région Bretagne, la deuxième ville du Grand Ouest et la onzième commune la plus peuplée de France en nombre d’habitants. L’unité urbaine est peuplée de 359 934 habitants en 2018 et son aire d’attraction, qui comprend 747 156 habitants en 2018, est la dixième au niveau national. Rennes est le siège d’une métropole de 451 762 habitants en 2018, faisant ainsi partie des onze grandes métropoles françaises de droit commun (depuis janvier 2015).

À l’époque gallo-romaine, la cité fondée par les Riedones porte le nom gaulois de Condate. La ville voit son pouvoir politique s’accroitre au Moyen Âge en devenant successivement forteresse des Marches de Bretagne puis capitale du duché de Bretagne. Sous l’Ancien Régime, l’union de la Bretagne à la France range progressivement Rennes au rang de grande ville  provinciale. L’implantation du Parlement de Bretagne à Rennes au XVIe siècle puis du palais du Parlement de Bretagne au XVIIe siècle a cependant permis à la Bretagne de conserver jusqu’à la Révolution française une certaine autonomie à l’égard du pouvoir royal de l’époque. Rennes a notamment joué un rôle important dans la Révolte du Papier timbré en 1675. Victime d’un terrible incendie en 1720, le centre médiéval en bois de la ville est partiellement reconstruit en pierre (granit et tuffeau). Restée majoritairement rurale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Rennes se développe véritablement au XXe siècle.

À partir des années 1950, la commune surnommée « ville des  administrations » connaît un essor économique, urbain et démographique lié notamment à l’exode rural et à une industrialisation nouvelle (usine automobile de PSA La Janais). Durant les années 1980 et 1990, Rennes acquiert une position stratégique dans les télécommunications (création du Minitel et Transpac). Elle est depuis devenue un pôle important du secteur tertiaire en se tournant vers le numérique et les nouvelles technologies (technopole Rennes Atalante, pôle de compétitivité Images et Réseaux, labellisation French Tech, IRT b-com, choix du métro automatique VAL). En 2018, le bassin d’emploi de Rennes comprend 704 933 habitants. Elle est l’une des plus productives et dynamiques de France, avec un taux de chômage autour de 6,5 % en 2018. Cela est corroboré par le fait que Rennes est, en 2011, la première ville de province pour sa production de richesse par habitant.

Outre les aspects démographiques, historiques et économiques, Rennes fait partie des grandes villes estudiantines françaises en étant en 2016 la huitième ville universitaire avec près de 66 000 étudiants. Labellisée ville d’art et d’histoire, elle a conservé un important patrimoine médiéval et classique au sein de son centre historique. 90 édifices sont ainsi protégés au titre des monuments historiques.

Rennes a été classée première en 2018 au « palmarès des villes de France où il fait bon vivre » selon le magazine L’Express.

En 2019, Rennes a rejoint le mouvement Fab City, suivant l’appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054.


Vers le IIe siècle av. J.-C., la ville aurait été fondée par la tribu des Riedones qui choisit le site du confluent de l’Ille et de la Vilaine pour capitale, et prend le nom de Condate (ce qui signifie « confluent » en gaulois). D’autres sources, plus récentes, mettent en doute les interprétations passées, et indiquent une fondation au Ier siècle, sur la butte au-dessus du confluent (actuel emplacement de la Cathédrale Saint-Pierre).

Durant la Pax Romana, la ville, chef-lieu des Riedones et garnison militaire, se développe jusqu’à occuper un territoire de 80 à 100 hectares. Vers le iiie siècle, des remparts sont érigés pour protéger la ville, dans une emprise considérablement réduite (8 hectares), des attaques barbares, fréquentes à cette époque.

Erispoë, fils de Nominoë, inflige en août 851 une défaite cuisante à Charles le Chauve lors de la bataille de Jengland. Ce dernier, par le traité d’Angers, reconnaît Erispoë comme roi de Bretagne, cette dernière étant dans le même temps augmentée des comtés de Rennes et de Nantes ainsi que du pays de Retz. Rennes passe ainsi du statut de ville franque mineure et excentrée à celui de l’une des principales villes du nouveau royaume de Bretagne.

En 1064, le duc de Normandie Guillaume, futur conquérant de l’Angleterre, mène une expédition contre la Bretagne à laquelle participe activement Harold Godwinson, qui sera ensuite son adversaire à la bataille d’Hastings. La tapisserie de Bayeux, scène 18 à 20, relate les sièges et prises successives des forteresses de Dol-de-Bretagne, Rennes, ou Conan II de Bretagne s’est réfugié après avoir fui Dol-de-Bretagne, et Dinan, où Conan rend les clefs de la ville au bout d’une lance.

La ville, comprise dans les marches de Bretagne, est progressivement intégrée au duché de Bretagne et devient rapidement une ville ducale. Au XVe siècle, Rennes consolide l’enceinte primitive gallo-romaine. Dans ce même siècle, deux enceintes successives agrandiront la ville. Le Bart, connétable de Rennes en 1489, a laissé son nom à une tour qui fut  transformée plus tard en prison, puis démolie en 1840.

Parlement de Rennes, carte maximum, France.

Toujours au XVe siècle, Rennes fut le refuge d’Anne de Bretagne, héritière du duc François II de Bretagne. Alors en très mauvaise posture, elle se réfugia à Rennes où elle fut couronnée duchesse de Bretagne dans la cathédrale Saint-Pierre le 10 février 1489.

Au XVIe siècle, après le rattachement du duché de Bretagne au domaine royal français en 1532 par l’édit de Vannes, la ville devient le siège du Parlement de Bretagne, et donc capitale provinciale. Les fortifications, comme dans la plupart des villes françaises, ressenties comme inutiles à la période moderne, sont lentement démantelées jusqu’au début du XXe siècle.

Le 13 mars 1589, la Journée des barricades vit le triomphe des ligueurs.

En 1720, un incendie détruit les trois quarts de la ville. La reconstruction sera l’occasion de repenser la ville selon l’urbanisme et l’esthétisme du XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, la ville sera également impliquée dans le commerce triangulaire.

La journée des bricoles (26 et 27 janvier 1789) est considérée comme étant un événement préalable à la Révolution française.

En 1806, l’Amiral de Villeneuve de retour de la bataille de Trafalgar séjourna quelques jours rue des Foulons (au 21, de nos jours rue Le Bastard). Il y trouva la mort le 22 avril. Il s’y serait suicidé mais un doute persiste sur un possible assassinat.

En 1857, l’arrivée du chemin de fer au sud de la ville permet le développement urbain entre la ville « noble » située au nord de la Vilaine et la gare située au sud de la partie insalubre de la ville. En 1899, la révision de l’affaire Dreyfus a lieu à Rennes dans l’actuel lycée Émile-Zola.

Rennes était alors une ville de garnison (le 41e régiment d’infanterie, le 24e régiment de dragons et le 7e régiment d’artillerie y étaient basés). Loin des frontières et des côtes tout en étant bien reliée par chemin de fer à l’ensemble du pays, la ville prit aussi un rôle stratégique, à partir du milieu du XIXe siècle dans l’industrie d’armement, avec le développement d’un important arsenal (invention du canon de 75 à tir rapide, chargement de munitions, fabrication d’équipements logistiques et de douilles d’obus) dont les ateliers étaient situés boulevard de la Tour d’Auvergne et à la Courrouze.

Le 7 août 1932, un attentat détruit le monument, niché dans la façade de la mairie, symbolisant l’union de la Bretagne à la France. L’attentat est revendiqué par une organisation indépendantiste, Gwenn ha Du (blanc et noir, soit les couleurs du drapeau breton). Pour ce petit groupe de  clandestins, la statue de Jean Boucher est considérée comme le « monument de la honte nationale » depuis son inauguration en 1911. Ils n’acceptent pas l’attitude jugée humiliante de la duchesse Anne de Bretagne agenouillée devant Charles VIII, roi de France. La statue ne sera jamais reconstruite.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée à partir du 18 juin 1940 par l’armée allemande. Elle subit de nombreux bombardements dont celui du 8 mars 1943, lorsque l’aviation anglo-américaine pilonne la ville d’une hauteur de 6 000 mètres tuant près de 300 personnes, puis du 8 mai, qui sera particulièrement exploité par la propagande. Le 8 juin 1944, les Martin B-26 Marauder pilonnent la gare de triage utilisée par la 17e Panzerdivision. Le 9 juin, la Royal Air Force vise des cibles stratégiques allemandes, remplacée trois jours plus tard par les Boeing B-17 Flying Fortress. Le bilan des bombardements s’élève à 655 victimes. Rennes est libérée le 4 août 1944 par les troupes du général Patton.

À partir des années 1950, la ville connaît un développement important lié notamment à l’exode rural et à une industrialisation nouvelle comme l’usine Citroën implantée au sud de la ville, qui compta jusqu’à 13 000 salariés dans les années 1970. Cela amène à la création de quartiers nouveaux ou à des réhabilitations massives tels que Bourg-l’Évesque ou Maurepas.

Profitant de sa position de préfecture régionale, la ville est actuellement reconnue pour être une ville jeune, dynamique, festive avec de nombreux événements sportifs et culturels ayant lieu toute l’année. Les activités de pointe dans les télécommunications, les réseaux, l’image et les transmissions, la réalité augmentée, sont également très présentes dans la ville.

Source : Wikipédia.

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