Ville de Reims (Marne).

Reims (orthographe ancienne Rheims) est une commune française qui se situe dans le département de la Marne en région Grand Est. Avec 181 194 habitants (appelés Rémois et Rémoises) en 2019, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n’est, en revanche, que la 31e aire urbaine française avec 323 022 habitants en 2017. Quant à son unité urbaine, elle est la 5e de la région Grand Est avec 215 275 habitants en 2019 sur neuf communes : Bétheny, Saint-Léonard, Taissy, Cormontreuil, Tinqueux, Saint-Brice-Courcelles, Champigny, Bezannes et Reims.

Elle est de loin la ville la plus peuplée du département de la Marne, mais elle n’en est pas le chef-lieu. On avance souvent que Châlons-en-Champagne aurait pris cette place sous la Révolution française par la volonté des parlementaires révolutionnaires d’effacer l’importance historique de Reims, ville des sacres, car Châlons était le siège des intendants de Champagne sous l’Ancien Régime ainsi que par sa position centrale dans le département. Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée du pays à ne pas être préfecture de département.

La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c’est sur le futur emplacement de la cathédrale Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois carolingiens puis capétiens pendant plus de dix siècles de Louis le Pieux en 816 jusqu’à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses  manifestations culturelles, elle est désignée Ville d’Art et d’Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d’Hautvillers près d’Épernay, constitue l’un des atouts historiques de l’économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d’une position privilégiée à la lisière du Bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris – Strasbourg (TGV-est Européen et autoroute A4) et mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.


Les premières traces d’implantation humaine dans les environs de Reims remontent au Néolithique et au Chalcolithique (fin du IIIe millénaire av. J.-C.). Des champs d’urnes de l’âge du bronze y ont été retrouvés. La vallée de la Vesle a connu une occupation assez dense durant l’âge du fer. Il ne reste cependant que très peu de vestiges de ces époques sur le site de l’actuelle Reims.

L’oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C.. lors de la construction de l’oppidum de Durocortorum, sur le site qui deviendra Reims.

Il n’existe que peu d’informations sur ce qu’était Durocortorum avant l’arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.

Article détaillé : Campagne contre les Belges lors de la Guerre des Gaules.
Voyant l’avancée de l’armée de César en Gaule, les Belges s’unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s’allier avec Rome. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l’oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L’armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s’étendait à l’époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.

En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliæ de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.

La ville des Rèmes devient alors une agglomération importante de la Gaule romaine. Elle est organisée autour d’un cardo (avenue de Laon), dont l’axe reliait Lille à Genève, et un decumanus, reliant Nantes à Coblence. À son intersection se trouvait le forum. Cette organisation, mise à mal à la fin de l’empire, continuera néanmoins de dicter l’urbanisme de Reims jusqu’au XVIIIe siècle. La place du forum demeurera un lieu de marché jusqu’au XXe siècle. Redécouvertes en 1838, ses substructures, un cryptoportique, sont aujourd’hui sont dégagées et visibles.

Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu’elles n’atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s’emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l’église chrétienne et l’évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.

Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l’évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n’est qu’au ve siècle que l’emplacement actuel commence à être occupé par l’Église qui y installe d’abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu’à celle qui existe aujourd’hui.

À l’époque mérovingienne, saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux ve et vie siècles. En tant qu’évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l’actuel  emplacement de l’église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D’après Grégoire de Tours, 3 000 soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d’une colombe. C’est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l’archevêque de la ville.

En 511, Reims devient la capitale du royaume d’Austrasie, le « pays des Francs de l’est ». Thierry Ier y fixe sa cour. L’histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l’historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l’ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l’époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l’empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l’empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux, y est couronné empereur par le pape Étienne IV. En 882 à l’approche des vikings, le archevêque de Reims Hincmar se réfugia à Épernay, où il mourut. Les envahisseurs les vikings assiégèrent Reims, sans succès, mais incendièrent les villages voisins.

En 945, le roi Louis IV d’Outremer rassembla une armée de Normands, ravagea le Vermandois puis aidé d’Herluin de Montreuil, d’une partie des soldats d’Arnoul Ier de Flandre, de l’évêque Artaud de Reims, le comte Bernard et son neveu Théodoric, il vint mettre le siège devant Reims, ravager les moissons, piller et brûler les villages alentour et ruiner les églises.

Vers l’an mil, l’archevêque de Reims, Gerbert d’Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.

En 1119, la ville reçoit un concile.

En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.

Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.

Reims suivit ce mouvement. Pour Pierre Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu’un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour Pierre Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».

En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les  administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».

La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant  indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.

Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques ; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l’intermédiaire de la maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.

Après l’accord de Paul III en 1547, l’université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d’obtenir l’accord du roi ; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d’arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine ; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.

En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l’enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint-Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville, est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu’au traité de Liverdun de 1632.

C’est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d’un espace pour bâtir la place royale sous l’impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d’un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.

C’est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques, place de la Couture, étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ; ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.

L’université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne ou Saint-Just, de nouveaux cours s’ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l’hôtel de ville, des cours d’accouchement en 1774 et d’anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.

Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n’est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l’hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l’on s’en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l’hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d’indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.

Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun. La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.

Le début du XIXe siècle est marqué à Reims par la dernière bataille dite “bataille de Reims” qui a eu lieu le 13 mars 1814, entre les troupes françaises et les troupes russes et prussiennes, ou les troupes françaises, conduites par Napoléon, furent victorieuses à Reims.

En 1840, une décision historique est prise pour Reims qui va démolir ses remparts (début de la destruction).

Au XIXe siècle, de nombreux aménagements d’infrastructures sont réalisés : en 1848 inauguration du premier port canalisé et du canal entre Berry-au-Bac et Reims, à partir de 1851 le pavage des rues est généralisé comme l’aménagement de trottoirs, en 1852 début de construction du réseau des égouts de la ville, en 1854 ouverture de l’embranchement ferroviaire d’Épernay à Reims par la Compagnie des chemins de fer de l’Est, en 1858 la gare de Reims est mise en service lors de l’ouverture de la section Reims – Rethel et en 1872 création de deux premières lignes d’omnibus à cheval.

De nombreux établissements à caractères publics sont construits : en 1839 emménagement du Palais de justice construit de 1829-1839, en 1843 création du cimetière sud, en 1845 la gendarmerie et la prison situées à l’arrière du palais de justice sont achevées et resteront en activités jusqu’en 1906, en 1860 le square Colbert est réalisé sous forme de jardin à l’anglaise en séparant les promenades en deux entités, en 1866 les travaux de  construction d’une École Professionnelle démarrent sur le site qui abrite aujourd’hui le lycée Libergier, en 1867 construction du Cirque et du manège de Reims, le 3 mars 1873 inauguration de l’Opéra de Reims construit par l’architecte rémois Alphonse Gosset avec la collaboration de Narcisse Brunette et Ernest Leclère, de 1875 à 1881 construction de l’église Sainte-Geneviève par l’architecte Ernest Brunette, en 1879 inauguration de la synagogue actuelle, en 1887 Ernest Brunette édifie le bâtiment de la Caisse d’épargne, en 1896 une statue équestre de Jeanne d’Arc a été installée au centre de la place du Parvis Notre Dame.

Le XIXe siècle est considéré comme le point culminant de l’industrie textile à Reims et le début du développement des futurs grandes maisons de champagne.

Pendant ce XIXe siècle, la ville de Reims est occupée à deux reprises : Une première fois par les troupes russes après l’abdication de Napoléon Ier le 6 avril 1814 ; Une deuxième fois par les prussiens qui entrent dans Reims le 4 septembre 1870.

Ils y resteront jusqu’au mois de novembre 1872, car bien le Traité de Francfort fut signé, Reims devient le siège du gouvernement allemand pour le Nord de la France qui s’assure du payement de l’indemnité de guerre.

Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l’un des berceaux de l’aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :

  • le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 m et large de 800 m, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes ;
  • le premier voyage aérien de l’histoire mondiale de l’aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d’aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d’aviation), seconde Grande semaine d’aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d’aéroplanes militaires de Reims d’octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d’aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Maurice Prévost avec 203 km/h.
  • La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d’Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l’objet  d’importants travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.

En 1924, la ville de Reims construit Le Monument aux Héros de l’Armée Noire, inauguré le 13 juillet 1924 par Édouard Daladier ministre des colonies, pour rendre hommage aux soldats noirs qui ont défendu la ville en 1918.

La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C’est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu’au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Ce sont les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements allemands sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la  restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l’abside, s’enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et le reste de l’édifice. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20 000 obus. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu’en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.

Une rame du tramway de Reims circule dans la rue de Vesle reconstruite.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l’instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd’hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d’obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.

En 1918, Reims est la « ville la plus meurtrie de France », ce qui lui vaut l’expression de « ville martyre », notamment utilisée par l’historien de l’art Thomas W. Gaehtgens. Après la guerre, un grand débat s’amorce pour savoir s’il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d’autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.

Durant la première Reconstruction de Reims, les architectes mettent l’accent sur la richesse des détails des bâtiments. Ainsi les édifices urbains sont reconstruits en béton, comme la cathédrale Notre-Dame de Reims qui est rebâtie en béton armé, et les ornements extérieurs sont majoritairement faits en brique. L’architecture de la Reconstruction se remarque par ses tons ocre, jaune et rouge, et par ses sculptures. La Reconstruction de la ville est une occasion de construire des références au terroir rémois pour parer les bâtiments, comme des vignes ou des grappes de raisin. Des pommes de pins, symbole de la longévité, sont également représentées sur les façades afin que Reims renaisse de ses cendres.

Pendant les années 1920, Reims est le foyer d’un mouvement littéraire d’importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s’épanouit l’Art déco par la construction de nombreuses maisons. C’est le cas du projet de l’hôtel de la Mutualité qui était un projet haussmannien au début des années 1920, et qui finalement devient un projet Art Déco en 1926.

Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec sept cinémas : l’Alambra rue Émile-Zola, l’Empire, l’Accin et l’Opéra place Drouet-d’Erlon, l’Eden rue Jean-Jaurès, le Familial Place des Loges-Coquault appelée localement place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault remplacée par l’Esplanade Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place Drouet-d’Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d’oie. Le Grand théâtre accueille l’opérette et d’autres actions.

Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d’infanterie et avec l’occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l’esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d’arme, pas de TSF et radiodiffusion pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 226 Juifs rémois furent arretés et deportés entre 1942 et 1944.

Le 30 août 1944, les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l’armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l’initiative de l’Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.

Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l’aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).

En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d’une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix-la-Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.

Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd’hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.

Source : Wikipédia.

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