Ville de Québec (Canada).

Québec, en forme longue la Ville de Québec, est la capitale nationale du Québec, une des provinces du Canada. Située au cœur de la région administrative de la Capitale-Nationale, elle est le siège de nombreuses institutions dont le Parlement du Québec. En 2021, la ville de Québec compte 549 459 habitants et sa communauté métropolitaine regroupe une population de 800 296 habitants.

Fondée en 1608 par Samuel de Champlain, Québec est une des plus  anciennes villes d’Amérique du Nord. Le rétrécissement du fleuve Saint-Laurent entre les villes de Québec et de Lévis, sur la rive opposée, a donné le nom à la ville, Kébec étant un mot algonquin signifiant « là où le fleuve se rétrécit ».

Les remparts font de Québec la seule ville fortifiée subsistant au nord du Mexique. Le Vieux-Québec a été déclaré patrimoine mondial en 1985 par l’UNESCO.


Le site de la ville de Québec, il y a 14 000 ans, était sous une calotte glaciaire. 2 000 ans plus tard, ce même site se retrouva submergé par l’eau, à la suite de la fonte des glaciers, qui formera la mer de Champlain, devenue avec le temps un simple fleuve. Seule la colline de Québec était visible à ce moment-là. Ainsi, 6 000 ans plus tard, l’emplacement de Québec se montre fièrement.

Le 18 mars 1534, Jacques Cartier quitte le port de St-Malo en France pour explorer, au compte du roi de France François Ier, l’intérieur navigable des terres de l’Amérique septentrionale. Celui-ci connaît déjà les côtes  maritimes de l’Est des continents américains jusqu’au Brésil. Il choisit de baliser les régions qui se trouvent sur le même parallèle et la plus directe avec la France. Le but est d’y trouver la route permettant de passer aux Indes, en Chine et au Japon. S’il peut y arriver, Cartier serait en position d’établir un contrôle territorial et commercial sur ce nouveau passage maritime en direction des richesses de l’Orient. Le tout à l’avantage du royaume de France et des vues pécuniaires que ce dernier pourrait en obtenir.

À l’intérieur du golfe, le navigateur et l’équipage visitent différents lieux et se rendent à l’actuelle baie de Gaspé d’où ils auront un rendez-vous inattendu avec un important groupe d’Amérindiens. Cartier fait la rencontre d’un chef du nom de Donnacona. Après avoir établi une relation « commerciale » avec ce premier groupe d’autochtones, Cartier amène les deux fils du chef Donnacona (Domagaya et Tainoagny) avec lui. Ceux-ci semblent connaître l’intérieur des terres de la vallée du St-Laurent. Comme la saison estivale passe rapidement, Cartier prend la décision de retourner en France. Il espère ainsi présenter ses découvertes (divers objets et « indigènes ») à la cour du roi avec les honneurs et attirer l’attention du roi sur ses « nouveaux sujets ». Domagaya et Tainoagny deviendront, à leur façon, explorateurs en accompagnant le Malouin jusqu’à la cour du roi de France.

François Ier autorise à nouveau Cartier à entreprendre une seconde expédition. Jacques Cartier y apprend qu’il y a un endroit où commence une grande rivière, le « chemin du Canada » grâce aux confidences de ses « invités » amérindiens. Il décide donc de remonter le fleuve en 1535. C’est en parcourant le long des rives du fleuve St-Laurent (nom donné au fleuve par Jacques Cartier le jour du (10 août 1535) de la fête religieuse de saint Laurent), que le navigateur entreprend de baliser à nouveau les rivières qui s’y trouvent. Le but, rappelons-le, est d’éventuellement trouver la bonne voie d’accès à la route de la soie. Il y marque de balises de nombreuses rivières ; la rivière Saguenay et la rivière Ste-Croix (aujourd’hui connue sous le nom de la rivière Saint-Charles) entre autres. L’actuelle région de Québec vient d’être visitée par celui qui sera désigné comme le principal découvreur de la vallée du St-Laurent et l’un des cofondateurs du Canada avec Jean Cabot (pour les Anglais sur les côtes de Terre-Neuve-et-Labrador (1497)). Il ne faut pas oublier qu’à cette époque, d’autres navires des différents royaumes d’Europe, se promènent dans les eaux du fleuve et des côtes du Labrador, avant même le début des véritables intérêts de colonisation en Nouvelle-France, les marins français, espagnols, basques, portugais et anglais viennent chaque année pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve. De plus en plus de navires font escale dans le golfe Saint-Laurent. Les Amérindiens se font la guerre en vue d’un meilleur positionnement pour le commerce avec les Européens.

Jacques Cartier est le premier Français à avoir officiellement découvert la région de Québec (en 1535) pour le compte du roi de France. Lui et ses hommes localisent le village nommé Stadaconé, une agglomération iroquoise à cette époque (Champlain y découvre en 1603 une population montagnaise). Ils furent accueillis par Donnacona à nouveau, le chef amérindien du village. Des relations s’établissent en vue de faire le commerce. Cependant, les craintes sont réciproques entre les Français et les habitants du village de Stadaconé. (Stadaconé est un village qui existait avant l’établissement de Québec) Plus tard, l’usage sera de présenter ces premiers habitants comme autochtones en opposition aux nouveaux occupants du continent européen.

Les hommes de Cartier construisent un fort sur la rive droite de la rivière Sainte-Croix, (l’actuelle rivière Saint-Charles, près du boulevard Hamel et de l’autoroute Laurentienne) en attendant de passer l’hiver. Cette     fortification est suffisamment éloignée du village iroquois et gardée de jour comme de nuit.

Les relations demeurent tendues avec les Amérindiens. Puis, les Français affrontent les rigueurs de l’hiver. En effet, 110 des 145 hommes de Cartier contractent le scorbut. Grâce à l’aide in extremis des Amérindiens de Stadaconé qui connaissent un remède pour les secourir, une infusion faite d’annedda (cèdre blanc35), beaucoup s’en sauveront, incluant Cartier lors de son voyage suivant. 25 hommes mourront tout de même du scorbut cette année-là. Une fois le printemps revenu, Cartier retourne en France.

Par stratégie, Agona, un Amérindien, aspire aux pouvoirs face à Donnacona. Cartier décide de retourner en France avec ce dernier et ses enfants afin de les protéger, le 3 mai 1536. Il lui promet de revenir d’ici un an. Il abandonne l’un de ses bateaux, la Petite-Hermine, faute d’hommes. Il quitte avec une dizaine d’Iroquois dont 4 enfants qui lui avait été donnés à l’automne précèdent. Il arrive à Saint-Malo, en France, le 16 juillet 1536. La presque totalité des Amérindiens vont mourir en France en raison des maladies contre lesquelles ils ne sont pas protégés par les anticorps. Seule, une jeune fille s’en sauve.

Cinq ans plus tard, le 23 août 1541, Jacques Cartier est de retour dans la future région de Québec pour s’y installer à nouveau. En effet, il y construit un nouveau bâtiment à l’embouchure de la rivière du Cap Rouge, qu’il nomme Charlesbourg-Royal en l’honneur du fils de François Ier. C’est un lieu idéal pour les navires, l’artillerie et la construction d’habitations. L’ancien site de la rivière Sainte-Croix n’est plus du tout sûr. Le chef de Stadaconé est maintenant Achelacy.

Quelque temps plus tard, Jacques Cartier et ses hommes découvrirent de petites pierres blanches qu’ils croient être des diamants sur l’actuel site Cap Diamant. En réalité, ce n’est que du quartz. Durant l’hiver 1541-1542, une nouvelle vague de scorbut frappe son équipe. En plus, les Iroquois  assassinent des membres de l’équipe de Cartier. Il en résulte la mort de 35 personnes. Après avoir fait le plein de nouvelles marchandises (or et « diamants »), Cartier décide de retourner en France. À son arrivée en Europe, Jacques Cartier fait rapidement évaluer ses découvertes. La déception sera très grande et l’aventure mène à l’échec pour d’éventuels projets d’exploration dans le Nouveau Monde. Pendant ce temps, toujours en 1542, Jean-François de La Rocque de Roberval s’installe à l’endroit occupé par le second site de Cartier et le renomme France-Roy. Jean-François de La Rocque, sieur de Roberval y fait construire un édifice au bas et un autre sur la montagne. Il connaît également la difficile situation d’un hiver vigoureux. Les morts sont nombreux. L’idée de peupler les lieux par les Français s’estompe de ces nombreuses pertes de vies et des faux espoirs de richesse. Il faut attendre l’arrivée de Samuel de Champlain plus de 60 ans plus tard pour connaître à nouveau la volonté d’une colonisation française en Amérique du Nord et de fonder Québec en 1608.

La ville de Québec a officiellement été fondée par Samuel de Champlain le 3 juillet 1608, sous l’aile de Pierre Dugua de Mons au titre de gouverneur général de la Nouvelle-France, sur un site situé à proximité d’un ancien village iroquoien autrefois appelé Stadaconé dont le chef était Donnacona. L’emplacement, connu aujourd’hui sous le nom de place Royale, devient le berceau de la francophonie en Amérique du Nord. À l’aube du XVIIe siècle, le site actuel de la ville de Québec n’était alors plus visité que par quelques nomades algonquins. Puisque c’est là où le fleuve rétrécit, le lieu semblait propice à l’établissement d’une colonie permanente.

Lors de la construction de l’Habitation de Québec, un complot est fomenté par les Basques afin d’éliminer Champlain et faire mainmise sur les provisions et produits nécessaires à l’établissement de la nouvelle colonie. Puis, on se prépare à l’hiver de 1608 et 1609. En l’absence d’une alimentation saine, la dysenterie et le scorbut provoquent la mort de vingt des vingt-huit personnes qui y sont restées.

Samuel de Champlain s’engage avec les Algonquins et les Hurons dans les territoires iroquois. Les Français possèdent l’arquebuse et devront le faire savoir pour leur sécurité devant la menace iroquoise. C’est le prétexte pour pouvoir s’établir en Amérique comme colonisateurs auprès des Amérindiens en guise de négociation. En 1612, Champlain devient lieutenant en Nouvelle-France.

Pendant de nombreuses décennies, Québec demeurera un poste de traite. Les problèmes de développement sont liés à la contrebande inlassable qui s’y pratique. Entre autres, des marchands français voient d’un mauvais œil l’établissement d’un poste permanent dans la vallée du Saint-Laurent. Québec perdra son monopole de la traite. Toujours en poste, Champlain viendra ainsi à Québec de façon régulière tous les deux ans jusqu’en 1617. La vie à Québec est maintenue. Ceux qui y demeurent le font sous contrat. Le poste de traite tient bon malgré la contrebande. Champlain poursuit ses explorations en 1613 au sud du poste de traite et dans la région de la rivière des Outaouais. Il poursuit sa quête de la route pour l’Asie puis retourne en France à nouveau.

En 1615, Champlain revient à Québec avec des religieux récollets. La Nouvelle-France sera catholique.

Les Algonquins, Montagnais et Hurons sont confrontés à des conflits avec les Iroquois. Champlain participe à une offensive guerrière dans laquelle il sera blessé aux genoux. Peupler le pays est une tâche ardue et la population française est peu encline à quitter la France pour venir dans une Amérique dure à habiter en raison du climat. Les moyens étant peu nombreux, peu de colons y viennent. Les uns y viendront sporadiquement par contrat,  d’autres voudront tenter une chance d’améliorer leur sort. Certains avantages, tel obtenir des terres et s’enrichir de son travail, permettront de susciter un intérêt certain. C’est à partir de 1617 que des gens viendront dans la colonie pour des raisons autres que celle de la traite des fourrures. Champlain sait que s’il n’y a aucune intervention bientôt, les terres de la vallée du Saint-Laurent qui n’auront pas été occupées par la France, le seront par les Anglais et les Néerlandais.

Des familles commencent à s’installer à Québec et les hommes occupent les métiers liés aux besoins de la jeune colonie. Ainsi, ils obtiennent les droits et les privilèges liés aux métiers plus rapidement que s’ils étaient en France où ils doivent suivre les règles strictes des professions. Il est bien entendu que les meilleurs artisans ne sont pas du voyage pour l’Amérique. Les bons artisans viendront plus tard.

Le maintien par le Roides privilèges liés au commerce de la fourrure sera étendu au projet de développement du territoire. Cependant, l’essor de Québec ne se fera pas vraiment avant les années 1660.

Champlain était plutôt engagé sporadiquement dans un rôle d’explorateur avant 1619. Les choses prennent une tournure différente au moment où il reçoit le titre de commandant effectif de l’Habitation de Québec. En 1620, il revient à Québec accompagné cette fois de son épouse Hélène Boullé. Il fait remettre le poste de traite en ordre après plusieurs années de laisser-aller. Champlain y fait construire un fort dans le haut du site du Cap-aux-Diamants et lui donne le nom de château Saint-Louis en l’honneur de Louis XIII. (Le site archéologique du château Saint-Louis longe le château Frontenac au sud-est). La colonie prend véritablement forme avec la présence d’une soixantaine de personnes, hommes, femmes et enfants cette fois. Les besoins sont nombreux dans tous les domaines de la vie de groupe.

En 1623, Champlain fait construire un chemin entre le fort et les nouvelles installations. De 1624 à 1626, Champlain s’occupe en France des préoccupations liées aux besoins de la jeune colonie. Celle-ci progresse peu durant ce temps. Le développement du poste de traite tient toujours à la nécessité et aux privilèges des droits sur le territoire exclusif et du commerce en Nouvelle-France. Les progrès sont encore peu nombreux lors d’une visite de Champlain au poste de traite en 1626. En effet, il n’y a en 1628 qu’un seul réel colon permanent : Guillame Couillard.

À partir de 1627, la colonie de la Nouvelle-France sera modelée selon le modèle du régime seigneurial. La mémoire de Samuel de Champlain est liée à celle de la ville de Québec et à toute son histoire. Il vient de mourir au jour de Noël de 1635 à Québec. En 1629, les frères Kirke, envoyés par Charles Ier56, roi d’Angleterre, remontent le Saint-Laurent jusqu’à la ville de Québec, et la prennent le 26 juillet en interceptant les ravitaillements, ce qui conduit Champlain et ses hommes à la famine, puis à la reddition. Québec est alors vidée de sa population, qui rembarque pour la France avec Champlain, hormis la famille du premier colon Louis Hébert qui reste. Le poste de traite de Québec est néanmoins rendu en 1632 à la France par le Traité de Saint-Germain-en-Laye.

En 1635, la famille Hébert-Couillard possède à elle seule près des quatre cinquièmes de la future haute-ville intra-muros, dès lors vouée à l’agriculture, alors que les berges du fleuve, au pied de la colline de Québec, étaient consacrées au commerce. En 1636, Québec devient une ville davantage axée sur la défense : une garnison, des canons et une nouvelle forteresse sont ajoutés. C’est aussi en 1636 que Québec devient une ville à proprement parler, alors que le gouverneur Montmagny fait dresser un plan de ville prévoyant des rues et des terrains davantage alignés. Pour cela, la Compagnie de la Nouvelle-France récupérera entre 1638 et 1641 de la famille Couillard et de communautés religieuses environ 59 arpents de terre pour la suite procéder à une nouvelle redistribution du sol.

Beaucoup plus tard, lorsque la ville prend de l’envergure et après la tentative manquée de l’amiral William Phips60de prendre Québec en 1690, le gouverneur Frontenac fit ériger des remparts à l’ouest de la ville. Une cinquantaine d’années plus tard, sous la menace d’une nouvelle guerre contre les Anglais, d’autres remparts sont édifiés un peu plus à l’ouest. Lors d’une excavation, les traces de ces remparts ont été fortuitement retrouvées en 2018.

À la fin du Régime français, le territoire de l’actuelle ville de Québec est contrasté. Bois, villages, champs en culture et pâturages entourent la ville de 8 000 habitants. Celle-ci se démarque par son architecture monumentale, ses fortifications, ses rues boueuses et insalubres, ses riches maisons de maçonnerie et ses bicoques des faubourgs Saint-Jean et Saint-Roch. Malgré son urbanité et son statut de capitale, Québec reste une petite ville coloniale étroitement liée à l’arrière-pays. Les habitants viennent s’y procurer des marchandises de France et vendre leurs surplus agricoles et du bois de chauffage aux deux marchés de la ville.

En 1759, le siège de Québec, puis la bataille des Plaines d’Abraham remet la capitale de la Nouvelle-France aux troupes britanniques. L’histoire de Québec sous la gouverne française se terminera par un événement majeur. En participant à la guerre de Sept Ans, la ville en ressort dévastée.

En avril 1760, le maréchal de Lévis remporte la bataille de Sainte-Foy. Cependant, l’arrivée de renforts britanniques oblige l’armée française à se replier vers Ville-Marie, qui capitule à son tour, en septembre 1760. Trois ans plus tard, la plupart des possessions françaises d’Amérique du Nord sont cédées à la Grande-Bretagne. L’ancienne capitale de la Nouvelle-France devient celle de la Province de Québec.

En 1775, à la suite du deuxième congrès continental, avant la révolution américaine, la garnison britannique de la ville de Québec est attaquée sans succès par les troupes américaines de Benedict Arnold lors de la Bataille de Québec. Le général américain Richard Montgomery y trouvera la mort. Quant au major general britannique Isaac Brock, il fortifiera la ville en renforçant ses murs et en élevant une batterie d’artillerie juste avant la guerre de 1812.

Début XIXe siècle et pour un siècle, le commerce du bois carré vers l’Angleterre va donner à des villes comme Ottawa, mais aussi Québec et Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), un article de base sur lequel une communauté de taille pourra être érigée. La consolidation des fonctions majeures de la ville (commerciale, militaire et administrative), couplée à la conjoncture économique et à la politique internationale de cette époque, feront vivre à Québec son âge d’or au début du XIXe siècle, particulièrement entre 1808 et 1827 où la population passe d’environ 9 000 à 27 000 habitants, ce qui pour cette période représente au taux d’accroissement légèrement supérieur à celui de Montréal, supérieur ou égal à celui des grandes villes portuaires américaines, et nettement supérieur à celui des villes d’Angleterre. L’activité portuaire de Québec et sa construction navale connaissent un essor considérable. Le bois arrivait à Québec par le fleuve en provenance des grandes rivières du nord de la région dans de l’ouest de la province. Les bateaux transportant le bois destiné à l’international ne pouvant dépasser la ville en aval, soit vers Montréal, la marchandise était obligatoirement expédiée depuis Québec. En 1860, on recensait 6 000 débardeurs au port de Québec, alors que la ville comptait moins de 60 000 habitants.

Québec a été la capitale (partagée avec Toronto) du Canada-Uni de 1859 à 1865, avant son transfert définitif vers Ottawa. La « Conférence de Québec » de 1864 sur la confédération canadienne y a été tenue. Cette perte de prééminence politique à l’échelle du pays sera l’occasion d’un réinvestissement sur un rôle provincial à l’échelle du Canada français.

Du fait d’une croissance rapide qui ne s’est pas toujours accompagné des infrastructures et de la qualité de l’habitat nécessaire, la ville connait deux épisodes d’incendies : les incendies de 1845 ainsi que le Grand incendie de 1866 ravagent à chaque fois plusieurs milliers d’habitations dans les faubourgs populaires de Saint Roch, Saint Sauveur, et Saint Valier situés à l’ouest de la ville. En 1846, plus de 44 personnes périssent dans l’incendie du Théâtre Saint-Louis (ancien manège militaire), dépourvu de sorties de secours.

En juillet-septembre 1849, une épidémie de choléra arrivée des États-Unis emporte 1 185 citoyens de la ville.

En 1872, soit cinq ans après la Confédération canadienne, le gouverneur général du Canada, Lord Dufferin, décide d’établir une résidence officielle à la citadelle de Québec, décision facilitée par le renvoi d’une partie des officiers, qui étaient britanniques. Dès sa venue à Québec, Lord Dufferin entend consolider le patrimoine et l’esthétisme de la ville. Il ordonne in extremis la préservation et la rénovation des murs de la fortification, alors qu’il était de plus en plus question de démolir une partie de ces infrastructures jugées anti modernes en droite ligne avec la conception de l’urbanisme du Baron Haussmann ayant fait raser des quartiers entiers de Paris vers 1850 pour faire place à de larges boulevards et jardins publics. Il fait également concevoir des plans pour élargir les portes de Québec en réponse à l’une des critiques adressées à ces infrastructures, à savoir qu’elles gênaient le passage du transit lourd. Il fit également ériger une place publique adossée à la falaise, faisant face au fleuve et portant aujourd’hui son nom : la terrasse Dufferin.

Tout au long des XIXe et XXe siècles, la ville de Québec fut la principale destination d’un nombre croissant d’immigrants, qui quittèrent annuellement les îles Britanniques pour venir s’établir en Amérique du Nord, en raison de sa situation sur le fleuve Saint-Laurent, principale voie navigable en Amérique du Nord. Ainsi, vers les années 1830, la ville de Québec accueillit une moyenne annuelle de 30 000 nouveaux immigrants, dont les deux tiers furent des Irlandais.

L’âge d’or de la ville, qui a débuté au XIXe siècle en lien avec la navigation à voile, se poursuit jusqu’au années 1870 où débute un déclin économique. En effet, la prospérité de la ville reposait alors sur la construction navale et l’exportation de billots de bois équarris. Plusieurs facteur ont contribué à ralentir cette activité économique : le blocus de Napoléon, l’avénement des bateaux à vapeurs en coque d’acier, le développement des chemins de fers, le tarissement des ressources forestières à proximité des cours d’eau, la construction d’écluses sur la voie maritime du Saint-Laurent permettant de gagner l’intérieur des États-Unis depuis Montréal, ainsi que la faible rétention de la population immigrante.

En 1917, la construction du pont de Québec, reliant Québec sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent à Lévis sur la rive sud, est achevée. Il est, depuis ce jour, le plus long pont à structure cantilever au monde. Pendant sa construction, deux effondrements de la partie centrale du pont coûteront la vie à plus de 80 ouvriers.

En 1920, le Royal 22e Régiment emménage à la Citadelle. Pour la première fois depuis 1759, des troupes francophones assument la garde de ce que certains ont appelé le « Gibraltar d’Amérique », de par sa localisation perchée sur un promontoire.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, deux conférences interalliées furent tenues à Québec. La première rassembla en 1943 Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis ; Winston Churchill, premier ministre britannique ; William Lyon Mackenzie King, premier ministre du Canada et T.V. Soong, ministre des Affaires étrangères de la Chine. La seconde fut tenue en 1944 et Churchill ainsi que Roosevelt y participèrent. Elles furent tenues à la Citadelle de Québec et au Château Frontenac.

L’Édifice Marie-Guyart, et l’Édifice Hector-Fabre à gauche (ministère des Relations internationales) sur la colline parlementaire. À partir des années 1960, la ville de Québec bénéficie de la construction de l’État québécois moderne voulue par la Révolution tranquille. La part d’emplois occupés tant dans la fonction publique provinciale que fédérale augmente considérablement pour atteindre un sommet dans les années 1970 avec un peu moins de 18 %. C’est notamment dans ce contexte que sera construit l’imposant Édifice Marie-Guyart. Ce pourcentage redescendra fortement par la suite pour se chiffrer au milieu des années 2000 au même niveau qu’il était en 1951, soit environ 11 %.

L’arrondissement historique de Québec, le Vieux-Québec, est classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1985. Québec demeure la seule ville en Amérique du Nord à avoir conservé ses remparts qui regroupent de nombreux bastions, portes et ouvrages défensifs ceinturant toujours le Vieux-Québec. La Haute-Ville, située au sommet de la falaise, centre social et administratif, avec ses églises, ses couvents et autres monuments comme la redoute Dauphine, la Citadelle et le Château Frontenac, et la Basse-Ville, avec ses quartiers anciens, forment un ensemble urbain qui est un des meilleurs exemples de ville coloniale fortifiée.

En 1997, le Gouvernement du Québec décide de créer un organisme d’État, la Commission de la capitale nationale du Québec, ayant comme but d’embellir la capitale, conseiller et promouvoir cette dernière.

En avril 2001, Québec fut l’hôte du Sommet des Amériques pour discuter de l’accord de libre-échange des Amériques (ZLEA). La conférence fut marquée par des affrontements importants entre les forces policières et des groupes altermondialistes ainsi que par la décision de murer une partie de la ville autour des lieux de la conférence pour des raisons de sécurité.

En 2008, la ville de Québec célèbre son 400e anniversaire (la ville ayant été fondée en 1608 par Samuel de Champlain). En cet honneur, la Maison Simons offre à la ville la fontaine de Tourny, originaire de la ville de Bordeaux, en France, et qui est ornée de sculptures qui sont l’œuvre de Mathurin Moreau. La fontaine est installée devant le bâtiment de l’Assemblée nationale du Québec.

Source : Wikipédia.

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