Poznań ; en allemand Posen ; parfois orthographiée en français Posnan, est l’une des plus anciennes et grandes villes polonaises, située dans l’ouest de la Pologne, sur la Warta. Avec Cracovie, c’est l’un des berceaux de l’État polonais, métropole de la région historique de Grande Pologne (aussi appelée « Posnanie ») et chef-lieu de la voïvodie de Grande-Pologne et du powiat de Poznań (même si elle ne fait pas partie de son territoire, car la municipalité de Poznań constitue le powiat-ville de Poznań). La ville est divisée en 42 quartiers (osiedle).
Avec plus de 500 000 habitants, Poznań est la cinquième ville la plus peuplée de Pologne, après Varsovie, Cracovie, Łódź et Wrocław. Elle se situe aussi sur l’axe de communications Berlin-Varsovie-Moscou et à un peu plus de 160 kilomètres de la frontière allemande.
De nos jours, Poznan constitue un important centre de l’industrie, de la culture, de l’enseignement supérieur et des sciences. Dans la ville, il y a 25 écoles supérieures, dont 8 publiques. La plus grande est l’Université Adam-Mickiewicz. Chaque année, la ville accueille la Foire Internationale de Poznan. Fondée en 1920, elle est l’événement le plus important dans la vie industrielle et commerciale de Pologne. Poznan est également l’un des plus anciens organisateurs de salons en Europe. A Poznan se tiennent les Concours internationaux de violon Henryk Wieniawski. Il convient aussi de mentionner un autre festival à portée internationale : le Festival international des arts performatifs « Malta ».
Les origines de Poznań sont étroitement liées aux débuts de l’État polonais. Les premières bourgades slaves découvertes dans la région datent du IXe siècle : un château fut alors construit sur Ostrów Tumski, île sur la Warta. Le développement de la ville débuta au temps du prince Mieszko Ier et du roi Boleslas le Vaillant, les premiers souverains polonais. Dès 968, un évêché y fut fondé. Poznań était alors un des deux centres clés de l’État polonais ; l’autre était Gniezno.
Les XIVe et XVe siècles furent une période faste pour Poznań qui s’enrichit grandement sous les Jagellons. Malheureusement, la ville dut endurer au XVIIe siècle les guerres suédoises, et ne put retrouver sa prospérité qu’au XIXe siècle.
Après avoir appartenu durant plus de deux siècles à la République des Deux Nations (au sein de la voïvodie dont elle est la capitale), la ville se retrouva sous l’administration prussienne lors du second partage de Pologne à partir de 1793. De 1807 à 1815, Posen fut rattaché comme département au Duché de Varsovie par Napoléon Ier, mais après la chute du Premier Empire français, elle retomba sous la domination prussienne. De 1815 à 1848, la ville devient la capitale du Grand-duché de Posen puis capitale de la province de Posnanie. Elle était alors souvent désignée en français sous son nom allemand de Posen. En 1831, le choléra fit plus de 500 morts pour une population d’environ 30 000 résidents dont le maire de la ville, Ludwig Tatzler (1763-1831) et le generalfeldmarschall August Neidhardt von Gneisenau.
Jusqu’à 1840, la province de Posnanie dotée d’une assemblée provinciale et d’un gouverneur polonais jouit d’une large autonomie. Après 1840 la Prusse, reprenant la politique de Frédéric II, y établit des colons allemands, et supprima l’égalité des langues. En 1848, la Posnanie s’insurgea contre la Prusse, mais l’échec du soulèvement provoqua un renforcement de la germanisation. Elle fut particulièrement forte sous l’Empire allemand (depuis sa proclamation de 1871 jusqu’à sa défaite en 1918) qui a soumis province de Posnanie à de vigoureuses campagnes de germanisation dont le principal vecteur a été l’école allemande.L’extension de l’enseignement religieux en allemand occasionna en Posnanie des grèves scolaires de grande ampleur (1901-1906), déclenchée dans la ville de Września (Wreschen).
La germanisation s’illustra également dans l’architecture, en effet de nombreux monuments ont été bâtis entre la gare et le centre ancien, tels que l’Université (inspirée par la Renaissance hollandaise), le théâtre (datant de 1910, néo-classique), la Commission de colonisation (surmontée d’une imposante coupole), le Palais impérial (de style néo-roman, dont la tour fait 73 mètres de haut).
La ville et la province de Poznań redeviennent polonaises avec l’insurrection de Grande-Pologne de 1918-1919. Le traité de Versailles confirme ce rattachement en 1919.
Du 1er novembre 1939 au 20 février 1945, la ville, renommée Posen par les autorités allemandes, devient le chef-lieu du Reichsgau Wartheland, constitué de territoires polonais annexés au Reich et dirigé par Arthur Greiser.
En janvier 1945, les unités allemandes stationnées dans la ville doivent affronter un siège meurtrier, qui se termine par la conquête de la ville par les unités soviétiques à la fin du mois de février 1945.
Le 28 juin 1956 éclata un soulèvement populaire contre la présence soviétique, violemment réprimé par le nouveau régime communiste.
Le 20 novembre 2020, le quartier-général avancé en Europe du Ve Corps d’armée des États-Unis y est inauguré.
L’industrie textile y est présente aux côtés des nouvelles technologies avec notamment Microsoft et IBM, et de l’automobile, avec Solaris Bus & Coach, entreprise polonaise de construction d’autobus, trolleybus, autocars de tourisme et tramways et l’usine du groupe Volkswagen AG qui y produit le Volkswagen Multivan et celle de production de bus de MAN. Avec la Foire Internationale de Poznan (Międzynarodowe Targi Poznańskie), Poznan est le rendez-vous d’une industrie polonaise dynamique dont l’industrie du meuble qui fait partie du top ten mondial.
Poznan est aussi un centre de design important. La ville accueille « Concordia Design » – le premier centre de design et de créativité en Pologne – et « School of Form » – école supérieure internationale de conception.
Poznan constitue un pôle économique en voie de forte métropolisation à l’image de Gdańsk, Łódź, ou de l’ensemble Silésie / Petite Pologne de Wrocław à Cracovie.
Source : Wikipédia.