La Canée (de l’italien : La Canea) ou Chaniá (en grec : τα Χανιά / ta Chaniá ) est une ville de Crète occidentale, dans le district régional du même nom, en Grèce. C’est la deuxième ville de l’île, avec environ 55 000 habitants et 108 000 habitants dans l’ensemble de son aire urbaine.
La Canée est située sur l’ancien emplacement minoen de Cydonia, sur la coline de Kastélli. La ville se développe à nouveau à la fin de l’époque minoenne comme une importante cité-État de la Grèce classique, dont les limites s’étendaient de la baie de La Canée jusqu’au pied des Montagnes blanches. Kydonia était constamment en guerre avec d’autres cités-États telles que Aptera, Falásarna et Polyrrinia, voire Égine, qui commémore une victoire au temple d’Aphaïa. La cité est assez importante pour être mentionnée dans l’Odyssée d’Homère. En 69 av. J.-C., le consul romain Metellus défait les Crétois et conquiert Kydonia à qui il accorde les privilèges d’une cité-État indépendante. Kydonia eut le droit de frapper sa propre monnaie jusqu’au iiie siècle apr. J.-C.
Le début de la période de domination byzantine est assez mal documenté. Les armées musulmanes prennent possession de l’île en 824, reprise par les Byzantins en 921, qui commencent alors à fortifier la ville pour empêcher sa reconquête par les musulmans.
Après la quatrième croisade et le démantèlement de l’Empire byzantin, en 1204, la Crète est donnée à Boniface de Montferrat, qui choisit de la revendre aux Vénitiens. Ceux-ci établissent une colonie à La Canée en 1252, la cité étant alors reconstruite. Elle est le siège administratif de la région et un centre de commerce ainsi qu’une région agricole fertile. Des fortifications sont construites tout autour de la ville pour la protéger des invasions et des pirates, donnant à la cité la forme qu’elle a aujourd’hui. En 1266, la ville est pillée par les Génois.
En 1644, un bateau convoyant un dignitaire turc est arraisonné par les chevaliers de Malte, qui transportent le butin à La Canée. Le sultan en prend prétexte pour déclencher la guerre de Crète. Les Turcs débarquent au monastère de Goniá, à Kissamos, qu’ils pillent et incendient. Sous le commandement de Youssouf Pacha, ils s’emparent ensuite de La Canée le 12 août 1645 au terme d’un siège de 57 jours.
La plupart des églises sont transformées en mosquées et les richesses de la ville sont prises. Les Turcs résident principalement dans les quartiers est de la ville, Kastelli et Splantzia, où ils convertissent l’église dominicaine de Saint-Nicolas en mosquée Houghiar Tzamissi. Ils construisent également de nouvelles mosquées telles que la mosquée Kioutsouk Hassan sur le port, des bains publics (hammam), et des fontaines, éléments importants des cités turques. Le pacha de Crète résidait à La Canée.
En 1821, alors que la Grèce se soulève contre l’Empire ottoman, beaucoup de chrétiens sont massacrés, y compris l’évêque de Kissamos, pendu à un arbre.
Elefthérios Venizélos, originaire de Mourniés près de La Canée, est un des meneurs de la révolte crétoise de 1897-1898 contre les Ottomans. Il devient par la suite Premier ministre de Grèce. Sa tombe est au sommet d’une colline surplombant La Canée. En 1898, pendant les derniers pas vers l’indépendance et l’enosis (union avec la Grèce), les grandes puissances font de La Canée la capitale d’un État crétois semi-autonome, avec le prince Georges de Grèce à sa tête. Le quartier de Chalépa possède plusieurs ambassades et consulats néoclassiques datant de cette période. La capitale de l’île sera transférée à Héraklion en 1971.
Bien qu’elle ait été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale, La Canée est considérée comme une des plus jolies villes de Crète, particulièrement le vieux port vénitien avec son phare du XVe siècle et la mosquée des Janissaires. La plupart des bâtiments ont été restaurés afin de devenir des hôtels, des magasins ou des bars. Cependant, le quartier de la Splantzia, derrière le port et les arsenaux vénitiens est toujours très largement intact et très évocateur de l’atmosphère d’alors. La cathédrale (en) grecque orthodoxe de 1860 est située dans un square, faisant face à la cathédrale catholique romaine. La synagogue Etz Hayyim, dans le quartier Topanas, a été restaurée ces dernières années, l’empêchant ainsi de tomber en ruine après que la communauté juive de La Canée a été déportée de l’île par les soldats du Troisième Reich en 1944. Tragiquement, une torpille britannique coula le Tanais qui transportait la plupart des juifs prisonniers.
La ville possède un musée archéologique, un musée de la marine et un musée du folklore, des galeries d’art et de nombreux magasins et tavernes dans la vieille ville. Le marché couvert datant de 1913, est aux abords de la vieille ville et est populaire aussi bien auprès des touristes que des habitants. Dans la nouvelle ville, on trouve l’université et la mairie.
Source : Wikipédia.