Ville de Givors (Rhône).

Au confluent du Rhône et du Gier, Givors est située à vol d’oiseau à 19,3 km au sud de Lyon.

Enserrée entre les monts du Lyonnais, au nord et à l’ouest, et les contreforts du Pilat, au sud et à l’ouest, elle est un carrefour faisant communiquer les régions stéphanoises, le Velay et le Forez, avec le Dauphiné, le sud lyonnais et la vallée du Rhône. L’autoroute A47 qui passe au cœur de la ville relie la ville de Givors à 20 minutes de Saint-Chamond, trente minutes de Saint-Étienne, 20 minutes de Lyon et dix minutes de Vienne. Givors est, par ailleurs, ville porte Nord du Parc régional du Pilat.


Givors est habitée, dès le Ier siècle av. J.-C., par les Gaulois, plus particulièrement, les Atesui, peuple libre des Ségusiaves.  Ceux-ci sont particulièrement attirés par les lieux, le futur Givors étant riche de nombreuses mines de plomb. Au XIXe siècle un lingot ou « saumon de plomb » est retrouvé lors de fouilles aux alentours de la ville de Bollène. L’inscription qu’il comporte porte à croire que ce saumon a été fabriqué par les Ségusiaves, sur le territoire de Givors. On constate que Givors est ainsi, très tôt, terre de métallurgie.

Ce sont les Romains, pour nombre d’historiens tel Théodore Ogier5, qui posent les premières pierres du futur Givors. Givors est traversée à cette époque par la Voie Narbonnaise6. Les Romains font en effet reposer l’expansion de leur empire, en partie sur un solide réseau routier. Les historiens émettent l’hypothèse que la Voie Narbonnaise partait de Lyon (Montée de Choulans), puis rejoignait Saint-Genis Laval, et Givors pour rejoindre la Voie Domitienne par la Vallée du Rhône. Les fouilles archéologiques ayant eu lieu à Givors, à partir du XIXè Siècle, attestent sinon la présence durable des Romains à Givors, tout au moins, la présence de ceux-ci le temps de l’aménagement du réseau routier.

Givors, carte maximum, 20/04/1985.

Comme le relate Étienne Abeille, la Voie Narbonnaise passait aux pieds des Coteaux de Montgelas et Gizard. Dès le XIXe siècle, des briques romaines ont été trouvées dans le sol, indiquant la présence d’anciens ouvrages d’art, certainement des aqueducs.

Toujours aux alentours de Montgelas, une campagne de fouilles a permis d’identifier les traces de tombes romaines. Ceci indiquerait donc que ces lieux ont été habités des Romains, les morts étant, à l’époque romaine, enterrés à proximité des habitations.

La présence romaine à Givors est attestée également par la découverte en 1869, au lieu de la Reynière, au Puy-de-Montgelas, d’une Fortune impériale (statuette en bronze). Etienne Abeille relate également cette tradition orale selon laquelle il y aurait eu au Gizard une agglomération d’habitations romaines appelée Villa Longa.

Outre Étienne Abeille, il est fait mention par le Groupe de recherches historiques et archéologiques de Givors, en 1970, de la découverte en 1967, toujours sur les mêmes lieux, d’un motif décoratif en bronze représentant une déesse gauloise de la fécondité, d’une bague et d’une pièce romaine.

Enfin, on sait aujourd’hui, d’après les fouilles entreprises dans les années 1970, que les Romains ont occupé et valorisé plusieurs lieux givordins tels que l’actuel hameau de Bans. Lieu très ensoleillé, Bans aurait permis aux Romains la culture du blé sur le plateau et la viticulture sur les coteaux.

Au début du Ve siècle, la province Ségusiave est envahie, au même titre que le reste de la Gaule, par les Barbares venus d’outre-Rhin. Parmi eux, les Burgondes, vont se fixer pendant près d’un siècle sur ce territoire auquel Givors appartient. Il faut noter que, au contact des Gallo-Romains, les Burgondes vont progressivement s’instruire et se civiliser, offrant au territoire une paix relative.

Givors, épreuve de luxe.

Malgré cela, au VIe siècle, les Burgondes voient leur royaume affaibli. En effet, les Francs, menés par Clovis, leur roi, remportent au gré de leurs victoires, la plupart des provinces Burgondes jusqu’à l’anéantissement de ceux-ci.

Les rois Mérovingiens marquent ensuite de leur puissance l’ancienne Burgondie jusqu’à ce que, au VIIIe siècle, l’administration de la région lyonnaise revienne d’abord à l’Eglise de Lyon, puis à Charles Martel et ses descendants, les Carolingiens.

Les luttes de pouvoirs, loin de s’atténuer, vont reprendre de plus belle, aboutissant à la domination de l’Empereur Conrad le Salique sur tout le territoire lyonnais. Ainsi en 1032, Givors, comme le reste de la région lyonnaise, devient allemande. Plus tard, la province lyonnaise, dans la partie occidentale du Diocèse (Rhône), avec l’affaiblissement de l’empereur germanique Frédéric Barberousse, est définitivement adjointe au Royaume de France : ainsi, Givors, en 1157, passe durablement sous la protection du Roi de France.

Au XIe siècle, Givors appartient à l’Église de Lyon et aux comtes de Lyon et du Forez. Plus particulièrement, la ville dépend du mandatement de Montagny. Les possessions de la grande famille de Montagny étaient très importantes. La puissance des Montagny est telle que l’on est aujourd’hui quasiment certains que le premier château de Givors, situé sur la colline Saint-Gérald, à l‘emplacement des ruines actuelles, a été édifié par les Montagny, dès le milieu du XIe siècle.

À ce sujet, la campagne de fouilles archéologiques datant des années 1970, nous renseigne sur le fait que ce château était certainement en bois. Une église (ou une chapelle), a été édifiée à la fin du XIe siècle, en contre-bas du château. En effet, on note aujourd’hui la présence d’une façade percée d’une porte, surmontée d’une petite fenêtre : il s’agit d’un vestige de cette chapelle, nommée « Chapelle Saint-Gérald ».

Au XIIe siècle, la ville actuelle de Givors entre en possession du chapitre cathédral de Lyon. Renaud de Forez devenu archevêque de Lyon en 1193, atténue dans un premier temps les différends existant entre l’Église de Lyon et le Comté de Forez. Jusqu’à sa mort en 1226, Renaud de Forez achète de nombreux terrains et accroît ainsi la puissance de l’Église de Lyon. Les actes capitulaires11 de cette période rendent compte de ces acquisitions : vignes, jardins, bâtiments – moulins, habitations – situés dans les quartiers actuels de la Freydière, Bans, centre ancien de Givors.

La présence de Renaud de Forez à Givors, est visible encore de nos jours : les ruines du Château Saint-Gérald, situées sur la colline du même nom faisant face à l’Hôtel-de-Ville, sont celles du château édifié par Renaud au début du XIIIe siècle. Ce château, en pierre, est construit sur les ruines de l’ancien château de bois de la famille Montagny. À cette époque, le château domine la colline ainsi que de petites maisons d’habitation construites elles-aussi à flanc de coteau, le tout étant enserré à l’intérieur de remparts. On sait également qu’au XIIIe siècle, les remparts situés aux pieds de la colline (Rues Puits-Ollier – Saint Gérald), sont ouverts par cinq portes (nommées « Turrel » sur la rue Puits-Ollier, Lyon, Ginot sur la rue du Suel, Saint-Clair, Fraity sur le chemin de Condrieu).

L’acquisition la plus importante faite par l’Église de Lyon a lieu en 1208. Le roi de France, Philippe Auguste, par lettre patente, autorise la concession du péage de Givors à Renaud de Forez. Ce péage se nomme « Carcabeau » (du nom de la pancarte sur laquelle étaient indiqués les tarifs du péage). Le Carcabeau fait ainsi mention des produits soumis à taxe locale et des préposés chargés de lever les taxes pour l’Eglise de Lyon.

Du XIIIe au XVIe siècle. Conflits d’églises et guerres de Religion
Givors, jusqu’au XVIe siècle, demeure, à l’image du Royaume de France, le fruit de guerres de territoires.

Les conflits se succèdent, les protagonistes changent. L’un des conflits à retenir est probablement celui ayant eu lieu entre les Eglises de Lyon et de Vienne, à partir de 1297. Le Chapitre de Vienne est soutenu par le Roi Philippe Le Bel lequel obtient la soumission de l’Archevêque de Lyon en 1312. Lyon et par extension, Givors, entrent dans l’unité nationale. Au gré des alliances et des jeux de pouvoirs, les Eglises soutenues ou non par le pouvoir royal, se disputent les fiefs de l’actuelle région lyonnaise.

Givors n’échappe pas aux Guerres de Religion qui ravagent le Royaume de France à partir des années 1560. Ce sont ainsi les troupes du Duc de Lesdiguières, Maréchal de France, qui détruisent le château Saint-Gérald en 1591. Givors, assiégée par l’armée royaliste, est dès juillet 1591, canonnée pendant trois heures Le bourg, les fortifications, en plus du Château, sont dévastées. Jusqu’aux années 1910, des boulets de canons, attribués aux troupes de Lesdiguières, sont encore retrouvés dans les sols de la colline Saint-Gérald. Leur situation permet d’en déduire que les canons des troupes Royales étaient, à ce moment-là, situés sur le coteau de Cras.

A la fin du XVIIe siècle, la paroisse de Givors est à dominante agricole. Les habitants sont majoritairement vignerons ou laboureurs.

Le XVIIIe siècle voit Givors s’urbaniser progressivement, au rythme de la Première Révolution industrielle. Allant de pair avec l’industrialisation, le transport des marchandises devient une préoccupation grandissante.

Source : Wikipédia.

 

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