Ville de Gand (Belgique).

Gand, en néerlandais : Gent, est une ville belge néerlandophone, située en Région flamande au confluent de la Lys et de l’Escaut. Elle est le chef-lieu de la province de Flandre-Orientale et depuis 1559 le siège de l’évêché de Gand. Avec 263 614 habitants, elle est la deuxième commune la plus peuplée de Belgique, après Anvers. L’agglomération gantoise compte environ 455 000 habitants.

Capitale de l’ancien comté de Flandre, grande cité drapière et commerçante, puis ville natale de Charles Quint, elle connut à partir du XIIe siècle, et plus encore du xive au xvie siècle, une période de floraison tant économique que culturelle. De cette époque rayonnante, Gand conserve un patrimoine architectural foisonnant qui agrémente son centre-ville.

De plus, elle est aujourd’hui animée par une vie culturelle importante  (théâtre, opéra, musées), un festival annuel du spectacle populaire (Gentse Feesten) attirant chaque année près de deux millions de visiteurs, un festival international du film, qui font de cette ville un centre touristique de tout premier plan.

Gand, carte maximum, Belgique.

Aujourd’hui, Gand est la ville étudiante la plus peuplée de Belgique avec une université, de nombreuses hautes écoles et établissements d’enseignement supérieur, elle est devenue un centre de pointe dans de nombreux domaines, dont les biotechnologies1. Le port maritime de Gand, creusé à l’intérieur des terres, est le troisième port du pays par son tonnage, il a permis à la ville de diversifier son industrie, naguère encore fortement dominée par l’activité traditionnelle du textile.


Le nom « Gand » vient du gaulois condate (accentuation sur la première syllabe qui a apocopé la suite du mot), qui veut dire « confluent ». Déjà avant le Ier siècle, il y avait au confluent des rivières de la Lys et de l’Escaut plusieurs hameaux. Les Francs saliens s’installent en Flandre au Ve siècle en y apportant le bas francique, qui donnera plus tard le flamand. Gand fut l’un des derniers réduits du paganisme dans les royaumes francs : saint Amand, venu l’évangéliser, fut jeté dans l’Escaut. Vers 650, saint Amand y fonda deux abbayes : l’abbaye Saint-Pierre et l’abbaye Saint-Bavon. La cité de Gand prit naissance sous les Carolingiens autour de trois quartiers : ceux des deux abbayes et un marché. Vers 800, Louis le Pieux, un des fils de Charlemagne, choisit Éginhard, le biographe de Charlemagne, comme abbé des deux fondations religieuses.

Les Vikings ont occupé et détruit Gand et sa région en 851-852 et 879-883.

Au IXe siècle, Baudouin II édifie, à l’emplacement de l’actuel château des comtes de Flandre, un castrum en pierre dominant un troisième noyau urbain. Il en confie la garde à des châtelains héréditaires issus de Wenemar, avoué de l’abbaye Saint-Pierre de Gand vers 900.

Après leur départ à la fin du IXe siècle, le château des comtes de Flandre fut érigé. Le quartier autour de ce château devint vite un nouveau noyau de la ville grandissante. Du XIe au XIIIe siècle, Gand était la deuxième ville d’Europe (hors la Péninsule Italienne) après Paris (avec 100 000 habitants) par sa population (jusqu’à 65 000 habitants), devant Londres, Cologne et Moscou. Il ne subsiste du tissu urbain d’alors que le beffroi et les tours de la cathédrale Saint-Bavon et Saint-Nicolas.

Les deux rivières (Lys et Escaut) inondaient la plaine environnante. Les meersen (« prairies humides » : le mot néerlandais est apparenté à l’anglais marsh, mais n’a pas exactement le même sens, car le meers néerlandais n’est pas en permanence submergé) étaient idéales pour l’élevage d’ovins, dont la laine formait la matière première de l’industrie drapière.

Cette industrie drapière (drap de laine), originaire de Ypres et Bruges, donna naissance à Gand à la plus vieille zone industrielle d’Europe. Cette zone d’échange était à ce point active qu’on importait la laine même d’Angleterre : c’est l’une des raisons pour lesquelles les îles Britanniques entretinrent toujours d’étroits liens avec les Flandres.

Au XIVe siècle, les Flandres devinrent l’apanage du duché de Bourgogne, et les échanges avec l’Angleterre se dégradèrent notablement au cours de la guerre de Cent Ans.

En 1379, une première révolte eut lieu contre Louis II de Flandre, qui ne put l’écraser qu’avec l’aide de Charles VI de France, à la bataille de Roosebeke en 1382.

L’augmentation des impôts, jointe à la baisse des exportations, entraîna une seconde révolte qui s’acheva en 1453 par la bataille de Gavere, où les milices gantoises furent défaites par Philippe le Bon. Le centre de gravité économique des Pays-Bas se déplaça alors des Flandres (Bruges, Gand) au Brabant (Anvers, Bruxelles), même si Gand continua à jouer un rôle important.

En 1500, Jeanne de Castille y donna naissance à Charles Quint, futur empereur romain germanique et roi d’Espagne. Quoique natif de Gand, celui-ci prit des mesures brutales pour réprimer la révolte de Gand de 1539, exigeant que les notables de la ville défilent pieds nus avec une corde autour du cou : depuis cette époque, les Gantois sont surnommés Stroppendragers (les « garrotés »). La congrégation de Saint-Bavon fut dissoute, son  monastère rasé et remplacé par une caserne ducale. Seuls quelques édifices de l’ancienne abbaye échappèrent à la démolition. L’empereur était cependant fier de cette métropole : il se faisait fort de « mettre Paris dans son Gant ».

La fin du xvie et le début du xviie siècle se traduisirent par des  bouleversements liés à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Face à la menace des troupes espagnoles, des états généraux des Dix-Sept Provinces se tiennent à Gand en 1576. Il en résulte un acte de pacification qui affirme l’autonomie nationale contre les ministres et les troupes espagnoles5. Don Juan d’Autriche est obligé d’accepter la pacification de Gand. Cependant, la minorité calviniste, organisée en un parti d’une grande efficacité, s’empare du pouvoir par la force. En 1577, les calvinistes s’appuient sur le programme du prince d’Orange qui promet la restauration des libertés communales. Les vieilles magistratures municipales retrouvèrent leurs prérogatives, les chartes confisquées réapparurent et les métiers siégèrent derechef à la Collace6. Gand est pour un temps une république calviniste.

Mais bientôt les Espagnols, conduits par Alexandre Farnèse, reprirent la ville, la convertissant définitivement au catholicisme. Les conflits de la guerre de Quatre-Vingts Ans mirent un terme au rayonnement international de Gand.

La ville est prise en 1678 par Vauban7. En 1789, elle sera prise aux troupes de l’empereur d’Autriche par les révolutionnaires des États-Belgiques-Unis.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’industrie textile se remit à prospérer. En 1800, Liévin Bauwens installa la première machine à tisser mécanique sur le continent, à partir de plans copiés en Angleterre.

Le traité de Gand mit formellement un terme à la guerre de 1812 entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Pendant les Cent-Jours, le roi Louis XVIII de France et ses partisans se réfugièrent à Gand, ce qui fit surnommer le roi Notre Père de Gand par les satiristes. Après la bataille de Waterloo, Gand fut intégrée au royaume uni des Pays-Bas. Au cours de ces quinze années de monarchie néerlandaise, la ville ouvrit sa propre université (1817) et fit creuser un nouveau canal maritime, le canal Gand-Terneuzen (1824-1827). À l’issue de la Révolution belge, privée pendant une décennie de son accès à la mer, l’économie locale périclita, suscitant la naissance du « Broederlijke Wevers », premier syndicat ouvrier de Belgique, né à Gand en 1857. En 1913, la ville fut le siège d’une Exposition internationale. Pour accueillir cette manifestation, on termina la construction de la gare Saint-Pierre (Sint-Pietersstation en néerlandais) en 1912.

Source : Wikipédia.

 

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