Ville de Dreux (Eure-et-Loir).

Dreux est une commune française située dans le département d’Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. C’est la deuxième plus grande ville du département par sa population après Chartres.

En 2016, la communauté d’agglomération du Pays de Dreux rassemble 81 communes et dépasse les 115 000 habitants. La ville se situe dans le nord du département. Elle est également la capitale du Drouais.


La localité était la civitas de la tribu gauloise des Durocasses.

Vers 463, Childéric pénétra dans le centre de la Gaule et défia les Wisigoths sous les murs d’Orléans. Peut-être que Dreux vit défiler ses bandes victorieuses lorsqu’elles effectuèrent leur retraite mais ni l’histoire ni les traditions ne mentionnent leur passage dans cette ville.

Les Francs commencent à prendre pied dans les Gaules, ils occupaient déjà Arras, Boulogne, Thérouanne, Tournai, Cambrai… On ne peut pas dire quel fut le sort de la ville de Dreux pendant cette époque de bouleversements, mais on suppose qu’elle dut beaucoup souffrir. Clovis réunit les différentes provinces gauloises et fonda de cette manière l’unité de la nation franque. C’est à cette époque que date le droit de souveraineté des rois de France sur Dreux avec les partages successifs du royaume de Clovis entre ses

descendants. Dans le premier partage, elle appartient à Clodomir, l’aîné des trois fils de Clotilde qui possédera tout le centre de la Gaule. Childebert qui, dans le premier partage de l’héritage de son père, avait eu le Parisis, le Perche, la Normandie, s’adjugea avec l’Orléanais la ville de Dreux, limitrophe des provinces précitées. L’origine de Dreux est restée ensevelie dans les ténèbres des siècles accumulés. Ce n’est qu’à dater de l’époque de l’occupation romaine que cette ville commença à être mentionnée par les géographes sous le nom de Durocassio.

On doit l’Abbaye Saint-Marcel-lès-Chalon, ainsi que celle de Saint-Bénigne de Dijon, à Gontran ainsi qu’à ses frères Chérebert et Childéric. Les princes francs faisaient surtout consister leurs devoirs de chrétiens dans la  construction des églises et la dotation des couvents. Très  vraisemblablement, la petite église du château de Dreux lui dut aussi son existence mais il est difficile de préciser l’époque de sa construction. Quant au nom de son fondateur, un hymne rapporté par Dorat, donnerait lieu de penser que c’était Childebert, qui a commencé à la faire bâtir, ou a contribué seulement à son achèvement et à son embellissement. Certains récits émettent l’hypothèse que ce serait Childebert Ier qui aurait fait construire cette église primitive pour honorer un jeune martyr, Conobre, mort dans un combat sanglant. Le nom de Childebert attesterait de la haute antiquité de l’église, sur les ruines de laquelle s’éleva au XIe siècle, la collégiale de Saint-Étienne de Dreux surtout si Childebert est bien celui qui succéda à Clovis Ier en 511. Tous les historiens font de lui un grand fondateur d’églises, de monastères et d’hôpitaux ; mais ce point ne peut être éclairci que par des recherches consciencieuses sur le temps où vivait Mélor ou Méloire (il s’était adjugé la ville et le pays de Dreux après la mort de son frère Clodomir ); recherches fort épineuses, attendue l’obscurité dont s’entourent les évènements de ces époques reculés.

Ville frontière du domaine royal français face au duché de Normandie, Dreux a longtemps commandé l’accès au royaume de France. Cela lui vaut d’avoir été convoitée par les ducs de Normandie et les comtes d’Anjou à de multiples reprises au fil de l’histoire.

Elle fut assiégée vers l’an 1000 par Richard II duc de Normandie.

On situe aux alentours de l’an mil la création et l’ouverture d’une halle marchande. Réputée notamment pour sa draperie, elle commerce avec les régions environnantes mais également les royaumes plus éloignés, comme la Bourgogne ou la Savoie.

La ville fut le chef-lieu d’un comté célèbre : elle fut érigée en commune vers 1108, par Louis le Gros, ou même, selon quelques-uns, dès 1092.

Elle est confirmée par Robert de Dreux en 1180, les bourgeois s’engageant alors à défendre la place contre les ennemis du roi.

Cette place forte soutint divers sièges. Elle fut assiégée en 1188 par Henri II d’Angleterre puis en 1412 par les Bourguignons pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, en 1421 par Henri V d’Angleterre.

Au cours des guerres de religion, le 19 décembre 1562, se déroula la Bataille de Dreux entre l’armée catholique et royale de Catherine de Médicis,  régente du Royaume de France et comtesse de Dreux, et les troupes protestantes du prince Louis de Condé et de l’amiral de Coligny. Les catholiques remportèrent la victoire, mais au prix de 8 000 morts laissés sur le champ de bataille.

La ville de Dreux fut ensuite assiégée à deux reprises par Henri IV en 1590, sans succès, puis en 1594 après quoi les fortifications de la ville furent démantelées.

En 1816, quelque 23 ans après le saccage, le 21 novembre 1793 lors du vandalisme révolutionnaire, de la collégiale Saint-Étienne dont son père avait fait sa nécropole familiale, la duchesse d’Orléans, fille unique, seule héritière du duc de Penthièvre et mère de Louis-Philippe Ier, fait ériger la chapelle Saint-Louis sur la colline qui domine la ville.

Dreux était une ville étape de la chaîne des forçats. Celle-ci venait de Paris et à son arrivée à Dreux, on y attachait également les condamnés à plus de dix ans de prison en provenance d’Évreux, de Chartres et d’Orléans. Les forçats passaient la nuit dans les caves de la rue de la grande falaise, avant de rejoindre le bagne de Brest ou celui de Lorient.

Le 30 septembre 1870, le ballon-poste Céleste piloté par Gaston Tissandier s’envole de l’usine à gaz de Vaugirard à Paris alors assiégé et termine sa course près de Dreux après avoir parcouru 81 kilomètres.

Dans la nuit du 24 au 25 mai 1923, Pierre Quémeneur accompagné de son associé en affaires Guillaume Seznec a été vu pour la dernière fois à la gare de Dreux. Selon le premier témoignage de ce dernier, il a laissé son associé prendre un train pour Paris seul ; plus tard, l’enquête a évoqué la possibilité que Seznec et Quémeneur se sont arrêtés à la gare d’Houdan. Pierre Quémeneur ne fut jamais retrouvé. Guillaume Seznec a été condamné aux travaux forcés à perpétuité pour assassinat le 4 novembre 1924 par la cour d’assises de Quimper. Il fut envoyé au bagne de l’Île Royale jusqu’à sa grâce le 22 juin 1948. Aujourd’hui encore le doute subsiste quant à la culpabilité de Seznec.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Dreux connut l’occupation allemande de 1940 à 1944. Elle fut libérée le 16 août 1944 par le bataillon blindé américain du lieutenant Sam Isaacs, de la 5e Division blindée US (5th Armored Division US). C’est dans l’après-midi du mercredi 16 août 1944 que les premiers éléments de l’armée américaine entrent dans Dreux, sans grande résistance allemande. Le vendredi 18 août 1944, se tient une cérémonie à l’hôtel de ville, le capitaine Farjon, délégué militaire du gouvernement provisoire pour l’arrondissement de Dreux réinstalle solennellement le maire de Dreux.

Dreux est l’héritière d’une longue tradition industrielle : papeterie et imprimerie (famille Firmin-Didot), draperie au XVIIIe siècle puis métallurgie (Grosdemouge, Facel, Potez). Les préoccupations sociales de la municipalité de l’époque de Maurice Viollette aboutissent à la création d’une des toutes premières sociétés d’Habitation à Bon Marché (HBM) en France. Le souci hygiéniste est ainsi à l’origine d’un habitat ouvrier (petits immeubles et surtout maisons collectives) qui entourent la vieille ville. Plusieurs établissements de cette période industrielle font progressivement faillite à partir de 1945.

De 1954 à 1964, Dreux accueille les usines de Facel Vega, marque  automobile de prestige. À partir des années 1960, à cause d’une nouvelle génération d’industries, délocalisées depuis la région parisienne (radiotechnique, automobile, pharmacie), les entreprises utilisent des travailleurs immigrés (Maghreb, Portugal, Afrique subsaharienne). Des cités, au nord de la ville ancienne (Prudhomme) et au sud (Chamards), poussent dans les anciens champs de blé. Au total, la population de la ville double de 1945 à 1975.

Source : Wikipédia.

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