Ville de Charleville-Mézières (Ardennes).

Charleville-Mézières est une commune française située dans le département des Ardennes, en région Grand Est. Elle est divisée en quatre cantons. L’agglomération Ardenne Métropole qu’elle forme avec la ville de Sedan compte plus de 130 000 habitants.

Avant la fusion des deux communes principales en 1966, les gentilés respectifs étaient Carolopolitains pour Charleville et Macériens pour Mézières. Ses habitants sont appelés les Carolomacériens ou plus couramment les Carolos. À ne pas confondre avec les Carolorégiens, habitants de Charleroi, eux aussi couramment appelés Carolos.


Mézières quant à elle aurait été fondée en 899. L’étymologie du nom Mézières vient du latin Maceriae dont la signification peut être ruines ou fortifications.

Castrice fut détruite par le feu au Xe siècle ; Erlebade, comte de Castrice, fit reconstruire à proximité une citadelle, sur le site de Maceria. Les remparts construits alors puis modernisés sont conservés sur presque un tiers de leur longueur d’origine. Il en reste la porte de Bourgogne, la tour du Roy et la tour Millard. La citadelle de « Mézières » et sa ville se trouvent sur la rive droite de la Meuse, ils dépendent cependant des rois de France en raison des méandres parcourus par le fleuve autour du site.

Charleville-Mézières, carte maximum, 17/09/1983.

En 1608, Charles III déclare Charles-ville capitale de sa principauté souveraine d’Arches, et cité monacale, ce qui va lui permettre d’étendre son influence dans le nord de l’Europe, à deux pas de deux régions riches, les Pays-Bas et la Hollande.

En 1611, Charles III acquiert, des princes de Conti, le mont Castelet c’est-à-dire la colline qui fait face à Charleville et où se situait la cité gallo-romaine de Castrice. Il la renomme Mont Olympe et elle sera, dans un premier temps, le symbole de la cité et de la principauté. Elle deviendra ultérieurement, après la destruction de la citadelle en 1686, en même temps que les fortifications de la cité, le village de Montcy-Saint-Pierre, aujourd’hui intégré à la ville.

Un nombre important d’édifices consacrés et de constructions civiles vont voir le jour :

  • en 1612, la citadelle du mont Olympe dont les travaux dureront jusqu’en 1635,
  • en 1616, un collège de Jésuites,
  • en 1620, un couvent de Carmélites,
  • en 1620 également, l’église des Capucins,
  • en 1622, un couvent du Sépulcre,
  • en 1623, le grand prieuré de la Milice chrétienne qui sert d’hôpital,
  • en 1624, un pont qui relie la ville et le mont Olympe,
  • en 1626, un moulin banal,
  • en 1627, la chapelle du collège des Jésuites.
  • En 1627, à la suite de l’extinction de la branche aînée des Gonzague à Mantoue, Charles part pour l’Italie. Il ne reviendra jamais à Charleville. À la suite de ce départ, les travaux du palais ducal sont interrompus. Il ne sera jamais achevé.

L’existence d’une petite principauté souveraine à sa frontière nord est une épine dans le pied de la monarchie française, qui n’aura de cesse d’en réduire l’importance. Louis XIII achète le Mont-Olympe en 1629. L’atelier monétaire est fermé en 1656 et les fortifications bastionnées sont détruites en 1686.

Les successeurs de Charles ne s’intéressent que peu à leur principauté. Charles III n’y fait que de brefs séjours et Ferdinand-Charles n’y vient qu’une seule fois, pour en obtenir un soutien financier. À sa mort, en 1708, la principauté échoit à un prince français, Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé.

Tout cela n’empêche pas Charleville de prospérer. En 1667 commence l’activité d’une grande manufacture d’armes qui en 1675 devient manufacture royale.

Le tsar Pierre le Grand, lors de son tour d’Europe, est passé par Charleville.

En 1748, sur proposition de Nicolas de Chastillon, commandant de la citadelle de Charleville, au comte d’Argenson, secrétaire d’État à la Guerre, l’École royale du génie de Mézières est créée : cet établissement, essentiellement destiné aux jeunes gentilshommes, formera l’essentiel des ingénieurs militaires jusqu’au Premier Empire.

Les massacres de Septembre font une victime à Charleville : le commandant de la place est tué le 4 septembre 1792 par les volontaires du 3e bataillon de Seine-et-Oise, sur l’accusation de trahison.

La ville s’est surtout développée aux XIXe siècle et XXe siècle grâce à l’industrie métallurgique (nombreuses petites usines et ateliers) ; les noms les plus connus étant certainement Clément-Bayard, les établissements Deville (Charleville) et plus récemment Citroën. La ville accueillait l’étape du Circuit de l’Est sur le terrain d’aviation de Villers-Semeuse.

La ville fut desservie par le tramway de Charleville-Mézières de 1899 à 1914, puis, sous administration militaire allemande, jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

La ville a souffert lors de chaque conflit. Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, elle a été le théâtre proche de la chute du Second Empire à Sedan. Lors de la Première Guerre mondiale, elle a abrité le quartier général du Kronprinz (prince héritier allemand) et a dû subir des bombardements notamment place de l’Hôtel-de-Ville à Mézières où la mairie et l’hôpital ont été détruits. Le nouvel hôtel de ville a été inauguré en 1933 par le président de la République Albert Lebrun, dont l’épouse était originaire de Mézières, en style Art déco, et le nouvel hôpital s’est appelé Manchester en hommage à la ville britannique qui participa à sa construction, le lord maire de la ville avait d’ailleurs aussi participé à son inauguration la même année.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville étant presque vidée de ses habitants dès le début du conflit (ordre d’évacuation oblige), le quartier de la place de Nevers a brûlé pendant plusieurs jours sans que les pompiers interviennent (il en est de même de la synagogue du XVIIIe siècle « bombardée »).

En mai 1944, la ville est victime des bombardements américains. Le dimanche 7, devant la Basilique Notre-Dame-d’Espérance, toute une famille a été fauchée, ainsi que deux jeunes communiantes. Les habitations autour de la place de l’église sont touchées. Le jeudi 11, plusieurs immeubles sont anéantis et une famille de six personnes est ensevelie.

À chaque conflit mondial, la ville et sa région étaient déclarées « zone de peuplement » (1er conflit), littéralement colonie, ou « zone interdite » (2e conflit), ce qui ne facilita pas le ravitaillement et la circulation des biens et des personnes. Les Ardennes ont été, avec le Bas-Rhin, le seul département de France à appliquer l’ordre d’évacuation (chaque commune du département avait un « jumelage » avec une commune des Deux-Sèvres), durant laquelle le train transportant la plupart des archives départementales a été bombardé.

En 1965, Mézières et Le Theux fusionnent, suivies en 1966 de Charleville, Etion, Montcy-Saint-Pierre et Mohon, pour former Charleville-Mézières. On peut noter que malgré l’intégration de Mohon à la ville réunie, la commune a conservé sa gare.

Voir aussi cette vidéos :

Sources : Wikipédia, YouTube.