Ville de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

Chalon-sur-Saône est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.

Avec ses 45 096 habitants au dernier recensement de 2017, il s’agit de la ville la plus peuplée du département (devant Mâcon, le chef-lieu), 4e ville la plus peuplée de la région (après Dijon, Besançon et Belfort, devant Auxerre et Nevers) et 2e plus grande ville de Bourgogne. Elle est classée 147e ville de France en nombre d’habitants (sur 35 357 communes). C’est également la plus densément peuplée du département avec près de 3 000 habitants/km2

La communauté d’agglomération dénommée Le Grand Chalon comptait 113 920 habitants et son aire urbaine 135 560 habitants en 2016.


Malgré de très nombreux vestiges archéologiques trouvés dans le lit de la Saône (Bronze tardif et La Tène ou second Âge du Fer), on ne connait pas de traces archéologiques de la ville de Chalon pour la période antique. Elle est mentionnée pour la première fois dans la Guerre des Gaules de Jules César (VII, 42 et 90) sous le nom de Cavillonum. La ville bénéficie, tout au long de son histoire, de ses importantes voies de communication. Elle constitue un nœud sur la via Agrippa allant de Lugdunum (Lyon) à Augustodunum (Autun) puis vers Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer) – mentionnée dans l’Itinéraire d’Antonin et sur la table de Peutinger. Elle reliait aussi les voies dirigées vers Andemantunnum (Langres), vers Besançon et Mayence.

Chalon-sur-Saône, carte maximum, 17/04/2015.

Cavillonum est le plus important centre commercial et artisanal des Éduens et son port de commerce principal. L’axe principal des Eduens relie leur capitale Bibracte à Cavillonum. Cette artère pré-romaine sera partiellement remplacée par la voie vers Augustodunum (Autun). Les Romains construisent à Cavillonum des entrepôts et un port fluvial stratégique sur la Saône.

Au Bas-Empire, une enceinte est construite pour défendre la ville, qui se trouve réduite à 15 ha26. Au Ve siècle, un évêché est établi.

Chalon est une capitale du royaume durant l’indépendance du royaume des Burgondes, elle garde toute son importance en revenant dans les royaumes francs.

Chalon est, du Ve au XIIIe siècle, le théâtre de douze conciles, de 470 à 1073. Les principaux sont :

  • celui de 647/649, où paraissent saint Ouen, saint Médard et saint Éloi, qui impose à la Gaule les conclusions du concile de Nicée ;
  • celui de 813, qui oblige les évêques à fonder des écoles pour les clercs, interdit de baptiser plusieurs fois les pénitents, et impose à tous les moines la règle de saint Benoît ;
  • celui de 886 tente en vain de réconcilier entre eux les princes Carolingiens.
    La ville est détruite par les Sarrasins en 732, rebâtie par Charlemagne un demi-siècle plus tard, incendiée en 834 par Lothaire ; prise d’assaut par les Hongrois en 937 et de nouveau en 1168 par Louis VII, irrité contre le comte Guillaume.

Jean Ier de Chalon, dit Jean l’Antique ou Jean le Sage, (1190-1267), en 1237, échange avec Hugues IV le Pacifique, duc de Bourgogne, les comtés de Chalon et d’Auxonne contre les seigneuries de Salins, de Bracon, de Vuillafans et d’Ornans, et conserve jusqu’à sa mort (1267) le titre de comte de Chalon qu’il transmet à ses descendants27. Au milieu du XIIe siècle, Chalon obtient une charte communale.

Un tournoi en 1273 entre le roi anglais Édouard Ier et le comte de Chalon est appelé « Petite guerre de Chalon ».

La ville est encore assiégée en 1478 par les troupes de Louis XI, puis revient, grâce à ce dernier prince, à la couronne de France, après avoir appartenu, de 938 à 1237, aux comtes de Chalon et, de 1237 à 1477, aux ducs de Bourgogne.

La frontière du Chalonnais est désormais, pour deux siècles, celle du royaume de France et des Ėtats des Habsbourg. C’est pourquoi cette ville joue encore un assez grand rôle comme place forte durant les guerres de religion du XVIe siècle. En 1552 les églises sont pillées lors des affrontements qui opposent catholiques et protestants28. Une citadelle est finalement construite à partir de 1560 sous la conduite de l’architecte italien Girolamo Bellarmato. Commencée en 1547, elle ne sera terminée qu’en 1591. Charles IX entre dans la ville le 1er juin 1564 lors de son tour de France royal (1564-1566), et y reçoit, accompagné de la Cour et des Grands du royaume, un accueil triomphal. Chalon, ville de passage, est touchée très tôt par les idées nouvelles. Proches de Genève, appuyés par les armées huguenotes, les calvinistes de Chalon prennent brièvement le pouvoir. Enfin la réaction catholique, la Ligue, s’appuient sur la citadelle toute neuve : Chalon sera l’ultime bastion de résistance à Henri IV. Une nouvelle bourgeoisie émerge et s’enrichit, qui, après avoir été tentée par la Réforme, se rallie rapidement à Henri IV.

Le XVIIe siècle voit, avec la Contre-Réforme, un foisonnement d’ordres religieux qui couvrent la ville de nombreux couvents, dont les bâtiments marquent encore l’architecture urbaine contemporaine. L’hôpital de l’île Saint-Laurent, fondé au milieu du XVIe siècle, est agrandi sous l’égide d’Abigaïl Mathieu. Les travaux se poursuivront de 1635 à 1688. L’hospice Saint-Louis est construit à Sainte-Marie en 1692.

À cette époque, la ville est toujours ceinturée de murailles et, en 1704, on estime qu’il est nécessaire de maintenir en bon état les pont-levis des portes : de Beaune, du Grand Pont de Saône, de Sainte-Marie et de Saint-Jean de Maizel.

Pour améliorer le trafic du port de la ville, de véritables quais sont construits au XVIIIe siècle. À la fin du même siècle, l’ingénieur Émiland Gauthey achève le canal du Centre, dont le bassin final aboutissait au pied de l’obélisque actuel. Ce canal apporta à Chalon-sur-Saône, un nouvel atout économique, grâce à l’accès à la Saône du bassin Le Creusot-Montceau-les-Mines.

Sous le Premier Empire, le blocus continental donne un grand essor à son commerce.

En 1814, Chalon résiste à l’invasion autrichienne. Ce fait d’armes vaudra à la ville d’être décorée de la Légion d’honneur par l’Empereur lors de son séjour du 14 au 15 mars 1815 (décret impérial du 22 mai 1815), décoration que recevront dans le même temps – et pour les mêmes motivations – les villes de Tournus et de Saint-Jean-de-Losne.

À partir de 1827, avec la mise au point de la machine à vapeur, les transports fluviaux se développent entre Chalon et Lyon, notamment à partir de 1849, avec l’arrivée du chemin de fer depuis Paris. En 1854, avec le chemin de fer raccordé à Lyon, ces transports vont disparaître.

Durant toute la première moitié du XIXe siècle, Chalon-sur-Saône dispose d’une station (ou poste télégraphique aérien) du télégraphe Chappe, implantée dans la « maison Belleville », rue de la Colombière. Grâce à un « embranchement » (nécessitant quatre stations intermédiaires : Châtenoy-le-Royal, Givry, Buxy et Saint-Martin-du-Tartre), la ville était en effet reliée à la ligne Paris-Toulon, installation qui cessa de fonctionner en 1853, remplacée par la télégraphie électrique. Le 1er novembre 1891, Chalon-sur-Saône entre dans la modernité en mettant officiellement en service son réseau téléphonique urbain (50 abonnés en 1894, 98 en 1900).

C’est la création en 1839 des chantiers « Le Petit Creusot » par Adolphe Schneider, codirigeant de Schneider et Cie, qui lancera le développement industriel de la cité et engendrera un tissu serré d’entreprises de constructions mécaniques. La ville à vocation commerçante se transforma en un pôle industriel majeur pour le département et contribua à son expansion démographique (voir ci-dessous “Histoire industrielle”).

En 1901, sous le gouvernement Waldeck-Rousseau, la ville connaît une grève importante. La troupe est envoyée pour la réprimer.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Chalon-sur-Saône, située sur la ligne de démarcation, est scindée en deux et la partie nord occupée à partir du 17 juin 1940. La Saône joue alors le rôle de frontière entre zone libre et zone occupée. C’est ainsi qu’une famille habitant à Saint-Marcel, au sud de Chalon en zone libre, se retrouvait coupée du reste de leur famille habitant à Champforgeuil, au nord-est de Chalon en zone occupée. De nombreux faits de résistance se sont produits dans les alentours et également beaucoup d’exécutions. De nombreuses rues actuelles portent le nom de résistants chalonnais et de personnes ayant eu un rôle majeur dans la continuité de la guerre en France. Chalon est libérée le 5 septembre 1944 par les troupes de la 3e division d’infanterie algérienne qui avaient débarqué en Provence.

Après l’implantation du “Petit Creusot” en 1839, la première société d’importance dans la construction mécanique fut fondée par Gustave Pinette (1863). Elle se développa grâce à l’essor de l’industrie minière, des briqueteries et des tuileries. Cette société existe aujourd’hui sous le sigle PEI (« Pinette Emidecau Industries ») située en zone industrielle Nord.

L’activité mécanique a suscité l’apparition de sociétés de négoce de métaux, en particulier la société « Gros » (1857), puis de fournitures industrielles comme « Tremeau-Jambon » en 1900. Une floraison de sociétés se créèrent à partir du début du XXe siècle autour des activités métallurgiques et mécaniques. On peut citer la « Société industrielle de ferblanterie » (1900), « Brunet-Meige » (1912), « Niepce et Fetterer » (1918), « Fonderie Mathieu Fils et Cie » (1925), « Dussau » (1926), devenu « Ventec » en 1937.

La verrerie « Aupècle » se développa au XIXe siècle dans la fabrication de flaconnage. La société Saint-Gobain s’implanta à Chalon pour la fabrication de verre à vitre et verre imprimé. Elle entraîna la création de la « SEVA » en 192448(équipements pour la verrerie) qui se diversifia par la création d’une filiale « Le Bouchage Mécanique », spécialisée dans le bouchon de flaconnage. Saint Gobain s’étendit dans les années 1960 en créant l’UVEX, centre de recherches sur le verre, reconverti en usine de fabrication de bouteilles. Ce groupe a également créé une usine de fabrication de fibre de verre pour l’isolation ainsi qu’une unité d’assemblage de vitrages isolants.

Après la deuxième guerre mondiale et au début des années 1950 fut entrepris la création de la zone industrielle Nord . Elle fut complétée en 1974 par la zone industrielle Sud implantée autour du nouveau port fluvial créé à l’occasion de la construction de l’usine Framatome de Saint-Marcel49 qui s’est révélée indispensable à la réalisation du programme de construction de centrales nucléaires décidé en 1974. En effet l’usine Framatome d’origine, située au sein du Petit Creusot (groupe Schneider puis Creusot-Loire) était trop petite. Inutilisée elle a été transformée en « CETIC », Centre d’expérimentation des techniques d’intervention sur les chaudières nucléaires (GIE Framatome-EDF).

D’autres industries se sont implantées et développées : « FRLE » (tubes fluorescents), « Delle » (équipements électriques moyenne tension), « Gardy » (disjoncteurs basse tension).

La société Kodak Pathé sélectionné en 1954 la ville de Chalon-sur-Saône pour l’implantation de son nouveau site industriel, lui permettant de transférer les activités de son usine de Vincennes en province. Ce campus industriel, démarré en 1962, s’est considérablement développé, comptant jusqu’à plus de 3 000 emplois. L’évolution technologique de la pellicule argentique à la photo numérique, au début des années 2000, a conduit à un déclin rapide de son activité et à sa fermeture en 2008.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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