Ville de Bilbao (Espagne).

Bilbao ; en basque : Bilbo est une ville du Nord de l’Espagne d’environ 350 000 habitants (950 000 habitants dans l’agglomération), capitale de la province de Biscaye et de la comarque du Grand Bilbao.

C’est la ville la plus importante de la communauté autonome du Pays basque et du Nord de la péninsule Ibérique. C’est la dixième agglomération de l’Espagne et l’un de ses principaux centres économiques. Elle est située à l’estuaire du fleuve Nervion.


La ville a été fondée par Diego López V de Haro, seigneur de Biscaye (qui donne son nom à l’artère principale de la ville, la Gran Vía), le 15 juin 1300. Un village et un port existaient déjà avant cette date sur la rive droite du Nervion et des traces de peuplement datant d’environ 2 000 ans ont été retrouvées en haut du mont Malmasín.

Au moment de la fondation de la ville, la ville ne compte que trois rues autour d’une église (à l’emplacement de l’actuelle cathédrale) entourées par une muraille et un port. L’église est édifiée en l’honneur de saint Jacques (Santiago en castillan) dont l’un des chemins de pèlerinage qui lui est consacré : le Camino del Norte du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par la ville. La ville grandit lentement mais sans  discontinuer dans la zone actuelle du quartier des sept rues, et bénéficie des privilèges accordés par les seigneurs de Biscaye. Au XVe siècle, la ville compte environ 3 000 habitants.

En 1511, Jeanne Ire d’Espagne crée le Consulado de Bilbao, un organe influent chargé de la gestion du port de Bilbao et donc du commerce qui s’y opère.

En 1602, la ville devient capitale de la Biscaye, en succédant à la ville de Bermeo. Des gisements de fer abondants sont découverts dans les collines entourant la ville, permettant à celle-ci de diversifier son commerce qui était auparavant axé sur les produits issus de l’agriculture. La révolution industrielle, au XIXe siècle, permet d’exploiter les mines de fer à grande échelle, et partant, de développer les industries métallurgiques et sidérurgiques. La croissance de la ville et le développement du commerce lié à la révolution industrielle entraînent le développement des activités de soutien (création du Banco de Bilbao en 1857, de la bourse de Bilbao en 1890, de la première ligne de chemin de fer pour le transport du minerai en 1865…). En matière d’urbanisme, la croissance de la ville entraîne la

planification de la construction d’un nouveau quartier, Ensanche, au moment de l’annexion du village d’Abando en 1876 qui permet de doubler la superficie de la ville. Enfin, en 1886, l’université de Deusto, la première université de la ville est établie. La richesse économique de la ville explique pourquoi elle fut assiégée à quatre reprises lors des guerres carlistes, sans jamais être conquise.

Au début du XXe siècle, la ville est l’une des plus riches d’Espagne et de nombreuses grandes compagnies s’y établissent : Euskalduna en 1900 (construction de bateaux), Ibérduero (l’actuel Iberdrola, par fusion avec Hidroelectrica Española, qui apportait l’énergie électrique dans la ville en 1904), Altos Hornos de Viscaya en 1902 (appartenant actuellement au groupe Arcelor depuis la disparition d’Aceralia),…

De plus, la ville s’étend progressivement par l’annexion de communes environnantes, notamment Deusto en 1925, et de nouveaux quartiers sont aménagés comme Basurto ou Begona. La guerre civile met un frein au développement de la ville.

Un camp de prisonniers pour les soldats de l’Armée populaire de la République espagnole est installé au couvent des Escolapios et plusieurs milliers de prisonniers y sont enfermés.

La crise industrielle des années 1980 a jusqu’à récemment donné à Bilbao l’image d’une ville polluée et constituée de nombreuses friches  industrielles, conséquences des difficultés des entreprises dont les activités étaient fondées sur la métallurgie et la sidérurgie. Pour gommer cette image la municipalité a entrepris, avec succès, de nombreux programmes parallèles à la reconversion économique vers les activités de services et les activités industrielles à plus forte valeur ajoutée.

Portant les stigmates de la crise économique des années 1980 qui a ravagé l’industrie basque espagnole, Bilbao entame sa renaissance en 1989 en lançant un vaste plan de revitalisation urbaine. L’effort financier est considérable : 735 millions d’euros sont investis par « Bilbao ría 2000 », une société anonyme qui compte pour actionnaires le gouvernement basque, la province de Biscaye et les municipalités concernées.

Le projet phare de ce plan de revitalisation est la construction du musée Guggenheim. En 1991, Bilbao présente sa candidature à la Fondation Solomon R. Guggenheim pour accueillir leur antenne européenne. Dès 1997, soit huit ans seulement après le lancement du programme, la  métamorphose de la ville est déjà évidente.

Les façades de la cité « noire » sont rénovées. De grands programmes urbanistiques sont engagés et une politique ambitieuse d’équipement public est lancée. Pour chacun de ces équipements, un mot d’ordre : la qualité architecturale. Les plus grandes signatures mondiales viennent apporter leur patte : celle du musée Guggenheim dessiné par Frank Gehry, l’aéroport et le pont de Santiago Calatrava, le Palacio Euskalduna en 1999 à l’emplacement des anciens chantiers navals Euskalduna, le tramway (Euskotren) en 2002 ou la tour Iberdrola (gratte-ciel de César Pelli qui est le siège de la compagnie Iberdrola).

Actuellement Bilbao est principalement un centre administratif et de services, et ce sont les communes environnantes qui abritent l’activité industrielle (sidérurgie, construction navale, parc technologique de Zamudio…) Le relief et l’hydrographie de la région déterminent le développement urbain et économique.

Les activités portuaires et industrielles, déplacées à dix kilomètres en aval, libèrent enfin les berges du centre-ville. Bilbao se tourne à nouveau vers son fleuve, le Nervion. Cette réappropriation de la ría par la ville va se poursuivre dans les prochaines années. Un plan d’aménagement des friches industrielles de la péninsule artificielle de Zorrotzaurre, élaboré par l’architecte anglo-irakienne Zaha Hadid, prévoit par exemple la construction de plus de 5 000 logements et plusieurs ponts et passerelles sur le fleuve.

Les retombées du plan de redynamisation ne se font pas attendre. En quelques années, Bilbao devient une ville touristique. Entre 1992 et 2002, le nombre de nuitées passées double, permettant de créer 6 000 places hôtelières. En 2014, Bilbao connaît une affluence record, dépassant pour la première fois celle de la très prisée ville balnéaire de Saint-Sébastien.

Indépendamment de ses effets sur le tourisme et l’économie, il faut souligner l’impact environnemental de cette politique de reconversion urbaine. Les grands travaux se sont en effet accompagnés de mesures importantes visant à améliorer le cadre de vie. Les usines vétustes ont été supprimées ou rénovées et des zones économiques modernes ont été construites pour accueillir les entreprises.

Le succès de la politique d’urbanisme menée à Bilbao est reconnu et salué au niveau international, à tel point que « l’effet Bilbao » intéresse de nombreuses villes à la recherche d’une nouvelle image.

En 2004, Bilbao a ainsi reçu le prix du meilleur projet urbain du monde, au cours de la biennale de Venise (prix « Città d’acqua ») ainsi que le prix européen de planification urbaine et régionale. En 2013, la Fondation Pfizer lui décernait le prix de « la ville espagnole la plus saine ». Bilbao préside par ailleurs l’Association Internationale des Villes et Ports.

La métamorphose de Bilbao n’est pas achevée. La ville continue d’évoluer de manière ambitieuse en misant notamment sur l’innovation et la connaissance. Un plan intitulé « Stratégie 2001 : Bilbao cité globale » vise à développer les initiatives et les activités économiques à haute valeur ajoutée tout en continuant à favoriser un cadre de vie harmonieux pour les entreprises et les habitants.

Source : Wikipédia.

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