Ville de Béziers (Hérault).

Béziers est une commune française située dans le département de l’Hérault en région Occitanie, traversée par l’Orb et entourée de vignobles et de la Méditerranée toute proche. Il pourrait s’agir de la plus ancienne ville de France, avant Marseille : de multiples fouilles archéologiques entreprises depuis les années 1980 ont révélé que Béziers fut construite par les Grecs au VIIe siècle av. J.-C.

Avec 77 177 habitants en 2017, Béziers est la seconde commune de l’Hérault après Montpellier et la cinquième d’Occitanie. Son aire urbaine compte 171 010 habitants, au 53e rang national. Ses habitants sont appelés les Biterrois et Biterroises, de Baeterrae, le nom latin de la ville.

La renommée contemporaine de Béziers s’est faite à travers la viticulture, son équipe de rugby à XV ou encore sa feria, qui se déroule chaque été autour du 15 août.

Béziers est une ville très ancienne : 2 700 ans d’histoire qui commencent avec l’installation d’une population exogène au début du VIe siècle av. J.-C. sur une acropole très anciennement fréquentée (industries du Paléolithique, occupations de la période chasséenne au Bosquet et au Crès, occupations du Néolithique final / Chalcolithique, occupations de l’âge du bronze moyen et final, ainsi que du premier âge du fer). La ville grecque de Betara fut construite sur la colline Saint-Jacques vers 625-600 avant notre ère.

Durant l’âge du fer (VIIIe – IIe siècle av. J.-C.), Béziers constitue l’un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne, occupé par les Elisyques. Dès la première moitié du VIe siècle av. J.-C. l’occupation se densifie et se structure selon une trame pérenne. Les productions locales de céramiques, déjà nombreuses, sont quasi exclusivement tournées et l’influence très hellénisante. Ce noyau ancien connaît à la fin du VIe siècle avant notre ère, un important développement aboutissant à l’urbanisation dense de plus de 35 hectares. Tant par les productions locales de céramiques tournées dont plusieurs ateliers de potiers ont été déjà fouillés, que par l’urbanisme, l’architecture publique et privée, les matériaux (dont les tuiles de couverture de type corinthien, fréquentes dès le Ve siècle avant notre ère, les artisanats, les commerces, les consommations (dont l’alimentaire), la ville s’avère très singulière. Cette problématique, excessivement passionnante et passionnée devrait alimenter encore pour de nombreuses années, au gré des opportunités de fouilles, les débats scientifiques dont les implications dépassent largement le seul cadre régional.

Béziers, carte maximum, 7/09/1968.

Après un hiatus au IIIe siècle avant notre ère (ou une très forte récession de l’espace urbain, encore non localisée pour cette période), la ville est réoccupée par une population volque sur les ruines de la précédente.

Les invasions barbares touchent de plein fouet Béziers, au centre d’une Narbonnaise très disputée : d’abord aux mains des Wisigoths au VIe siècle, elle est bientôt conquise par les musulmans au début du VIIIe siècle, puis par les Francs qui, sous la bannière de Charles Martel s’en emparent en 737.

Pendant la suite du Moyen Âge, Béziers est le siège d’un évêché puis bientôt, grâce à Charlemagne, d’un comté. Béziers continue à se fortifier, notamment au début du XIIe siècle, au moment de la grande guerre méridionale entre la maison d’Aragon et la maison de Toulouse, et son enceinte, englobant les bourgs de Capnau, Saint-Aphrodise et Saint-Jacques, prend sa forme définitive.

L’élimination des Bérenger (1067) livre la ville, sous forme de vicomté aux appétits des comtes de Carcassonne, vicomtes de Béziers, Agde, Narbonne, Nîmes, Rouergue. Cela sera prétexte à l’entrée en force des Berenger de Barcelone et à la ruine de la famille de Carcassone, et le début de la grande guerre méridionale (mariage du roi Ramon Berenger et de Douce, comtesse du Gévaudan, 1112). La lutte des Berenger de Narbonne et des derniers Trencavel est aussi une lutte d’influence géostratégique entre Barcelone et Toulouse, ce qui explique l’ampleur du conflit, et peut être aussi l’intervention française sous couvert de croisade, qui mit tout le monde d’accord un siècle plus tard… Contrairement aux affabulations parfois répandues, c’est le duc d’Aquitaine Guilhem IX qui déclenche les grandes hostilités, en capturant Toulouse (1100) pendant que le comte est en terre sainte. Il devra officiellement rendre la ville sous la pression morale de l’église et de l’aristocratie. Mais le chaos qui s’ensuit est presque inextricable : tous les comtes et vicomtes sont reconnus légitimes par un des deux grands (Barcelone ou Toulouse) et les agents de Guilhem IX entretiennent le chaos. En 1142, les Trencavel de Beziers prennent officiellement parti pour les catalans. Le comte de Toulouse réagit en s’alliant à l’évêque de Béziers (1152). Raimond-Roger Trencavel est fait prisonnier par Raimond de Toulouse (1155) puis relâché contre rançon. Il est assassiné le 15 octobre 1167 dans l’église de la Madeleine.

Béziers, épreuve d’artiste.

En 1187, la vicomté d’Agde est séparée de la famille des Trencavel, pour revenir à Bernard Aton VI (qui capitulera devant Simon de Monfort, 20 ans plus tard). En 1198, Innocent III est élu pape, en promettant de réduire l’hérésie Cathare. Pendant ce temps, la guerre continue entre Raimond Trencavel et ses alliés et les Raimond de Toulouse et leurs alliés.

Les invasions barbares touchent de plein fouet Béziers, au centre d’une Narbonnaise très disputée : d’abord aux mains des Wisigoths au VIe siècle, elle est bientôt conquise par les musulmans au début du VIIIe siècle, puis par les Francs qui, sous la bannière de Charles Martel s’en emparent en 737.

Pendant la suite du Moyen Âge, Béziers est le siège d’un évêché puis bientôt, grâce à Charlemagne, d’un comté. Béziers continue à se fortifier, notamment au début du XIIe siècle, au moment de la grande guerre méridionale entre la maison d’Aragon et la maison de Toulouse, et son enceinte, englobant les bourgs de Capnau, Saint-Aphrodise et Saint-Jacques, prend sa forme définitive.

L’élimination des Bérenger (1067) livre la ville, sous forme de vicomté aux appétits des comtes de Carcassonne, vicomtes de Béziers, Agde, Narbonne, Nîmes, Rouergue. Cela sera prétexte à l’entrée en force des Berenger de Barcelone et à la ruine de la famille de Carcassone, et le début de la grande guerre méridionale (mariage du roi Ramon Berenger et de Douce, comtesse du Gévaudan, 1112). La lutte des Berenger de Narbonne et des derniers Trencavel est aussi une lutte d’influence géostratégique entre Barcelone et Toulouse, ce qui explique l’ampleur du conflit, et peut être aussi l’intervention française sous couvert de croisade, qui mit tout le monde d’accord un siècle plus tard… Contrairement aux affabulations parfois répandues, c’est le duc d’Aquitaine Guilhem IX qui déclenche les grandes hostilités, en capturant Toulouse (1100) pendant que le comte est en terre sainte. Il devra officiellement rendre la ville sous la pression morale de l’église et de l’aristocratie. Mais le chaos qui s’ensuit est presque inextricable : tous les comtes et vicomtes sont reconnus légitimes par un des deux grands (Barcelone ou Toulouse) et les agents de Guilhem IX entretiennent le chaos. En 1142, les Trencavel de Beziers prennent officiellement parti pour les catalans. Le comte de Toulouse réagit en s’alliant à l’évêque de Béziers (1152). Raimond-Roger Trencavel est fait prisonnier par Raimond de Toulouse (1155) puis relâché contre rançon. Il est assassiné le 15 octobre 1167 dans l’église de la Madeleine.

En 1187, la vicomté d’Agde est séparée de la famille des Trencavel, pour revenir à Bernard Aton VI (qui capitulera devant Simon de Monfort, 20 ans plus tard). En 1198, Innocent III est élu pape, en promettant de réduire l’hérésie Cathare. Pendant ce temps, la guerre continue entre Raimond Trencavel et ses alliés et les Raimond de Toulouse et leurs alliés.

La cathédrale Saint-Nazaire est reconstruite[Quand ?] et la ville est intégrée au domaine royal en 1247. En 1598, le roi Henri IV accorde à la ville, par lettres patentes, l’autorisation d’un Collège Royal d’éducation, tout près de la cathédrale et sur un large promontoire dominant toute la plaine de l’Orb jusqu’aux Pyrénées. C’est l’actuel lycée Henri-IV qui s’est agrandi et modifié au fil des siècles pour apparaître de nos jours dans des bâtiments hausmanniens classés, agrémenté d’un jardin paysagé (la cour d’honneur du lycée). La ville est alors aux mains de trois pouvoirs : l’évêché, qui connaît son apogée au XVIe et au XVIIe siècle quand il est occupé par la famille des Bonsi, alliée aux Médicis ; le consulat, créé à la fin du XIIe siècle ; et enfin le roi, représenté par un viguier pour les affaires judiciaires, puis par un subdélégué de l’intendant à partir du XVIIe siècle.

Béziers n’est pas inquiétée pendant la guerre de Cent Ans.

En 1381, le 8 septembre, une émeute aboutit au siège du conseil municipal enfermé dans la maison commune par leurs concitoyens, ; les conseillers se réfugient dans la tour de la maison. L’incendie est porté dans la tour, et les conseillers meurent tous par le feu ou en sautant de la tour sur la place.

Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine16. En 1551, Béziers devient le siège d’une sénéchaussée par distraction de la sénéchaussée de Carcassonne. Elle sert de base arrière pendant toutes les guerres de l’époque moderne : surtout contre les Habsbourg. Elle n’est réellement en danger qu’en 1710 quand les Britanniques, au cours de la guerre de succession d’Espagne (1701-1714), débarquent à Sète et poussent jusqu’à quelques kilomètres de Béziers avant d’être repoussés par le duc de Roquelaure. En 1598, la ville se voit accorder par lettres patentes du roi Henri IV la création d’un collège royal — le futur lycée Henri IV, dont les bâtiments de type Haussmanniens actuels datent de 1904 —. Béziers est, par ailleurs, au cœur de la révolte de Montmorency en 1632 : c’est là que se retrouvent Gaston d’Orléans et le gouverneur de la province au début de la rébellion, c’est là aussi que le roi, par l’édit de Béziers, en octobre 1632, supprime les privilèges de la province, rétablis en 1649.

Lors de la Révolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire créée en mai 1790, qui connut plusieurs noms successifs : d’abord « cabinet littéraire et patriotique » dans la lignée des lieux de sociabilité d’Ancien Régime, elle devient la « société des amis de la constitution et de la liberté ». Affiliée au club des jacobins de Paris, elle devient la « société des Jacobins » ; puis la chute de la monarchie provoque deux changements de noms : « société des frères et amis de la République » puis « société régénérée des jacobins, amis de la République » ; elle compte jusqu’à 400 membres et est installée aux pénitents blancs.

De 1790 à 1800, Béziers est le chef-lieu du district de Béziers. La ville ne prend pas part au mouvement des fédéralistes, bien que située dans une région girondine.

En 1939, la caserne Mauraussan a été utilisé à la fois comme camp et comme hôpital pour les républicains espagnols. Entre janvier et juin, 1 238 espagnols y ont été soignés par un personnel médical franco-espagnol.

Le 5 juillet 1944, la ville est bombardée par la 15th USAAF et des appareils de la mission Shuttle, avant d’être libérée par la 1re DFL (division française libre).

Bien après la Seconde Guerre mondiale, l’heure d’un certain déclin sonne pour Béziers. D’abord à travers la chute des prix du vin, puis par la crise des industries classiques. Le Nord de la ville est transformé par la construction de quelques ensembles d’HLM (La Devèze, L’Iranget, La Dullague) après l’arrivée des rapatriés d’Algérie (les pieds-noirs) et, progressivement, Béziers est rongée par l’un des fléaux de l’époque actuelle : un taux de chômage particulièrement élevé. À partir du recensement de 1975 et jusqu’en 1990, la population décline et passe de 84 000 à 70 000 habitants.

Pour autant, Béziers a bénéficié depuis les années 1960 de l’essor touristique du golfe du Lion. Les Biterrois peuvent poursuivre leurs études à Béziers depuis la création de l’IUT en 1992 et du centre universitaire Du Guesclin (université Paul-Valéry) en 1996. La ville connaît actuellement une nouvelle phase de développement associé à un nouvel essor démographique qui profite à l’ensemble de l’agglomération de Béziers grâce notamment à l’arrivée de l’A75 (Clermont-Ferrand – Béziers) et une répercussion par ricochet de l’effervescence montpelliéraine. En 2008, l’artiste plasticien Guillaume Bottazzi peint sur les Mûriers Blancs une œuvre contemporaine de 3 000 m2 environ TV FR329. La réhabilitation du centre historique et les grands projets d’aménagement urbanistique sont les signes d’un nouveau départ. Depuis 2005, la municipalité, dans le cadre de l’ANRU, a lancé un grand chantier de restructuration du quartier populaire de la Devèze. Le 27 janvier 2008, la « barre Capendeguy », barre HLM de 500 logements construite en 1972, a été démolie. De nos jours, certains quartiers délabrés du centre-ville font peau neuve grâce à une politique de réhabilitation. La bourgeoisie d’avant-guerre s’est déplacée du centre-ville vers les quartiers verdoyants et très prisés de l’Université (ancien Champ de Mars) et des Arènes. Cependant, le nombre de logements vacants (parfois vétustes) demeure important en centre-ville malgré un important programme de restauration entrepris avant l’élection de Robert Ménard et poursuivi par ce dernier.

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Sources : Wikipédia, YouTube.