Ville d’Autun (Saône-et-Loire).

Autun est une commune française du département de Saône-et-loire en région Bourgogne-Franche-Comté, située dans le parc naturel régional du Morvan.

Sous-préfecture de Saône-et-Loire depuis 1790, la ville comptait 13 290 habitants (Autunois et Autunoises) au recensement de 2017, au cœur d’une intercommunalité regroupant environ 40 000 habitants.

Fondée par les Romains comme Augustodunum, sœur et émule de Rome au début du règne de l’empereur Auguste, capitale gallo-romaine des Éduens en remplacement de Bibracte, évêché dès l’Antiquité, Autun a été jusqu’à la fin du xve siècle une cité prospère et un centre culturel influent, en dépit des pillages et des invasions. Son enclavement géographique et la concurrence croissante de Dijon, de Chalon-sur-Saône et plus tard du Creusot ont contribué à son déclin au cours des siècles suivants. Difficilement convertie dans l’industrie au XIXe siècle (exploitation du schiste bitumineux et de la fluorine), Autun a connu au xxe siècle un regain de dynamisme qui en a fait le siège de plusieurs entreprises nationales (Dim, Nexans) et le lycée militaire, l’un des six lycées de la défense français. La ville conserve de son passé antique et médiéval un riche patrimoine qui en fait par ailleurs un important site touristique au cœur de la Bourgogne.


C’est sous le règne de l’empereur romain Auguste (-27/14) qu’a été fondée la cité d’Autun : son nom antique, Augustodunum, signifie la forteresse d’Auguste. Auguste avait la volonté de créer une grande cité en Gaule qui montrerait la puissance romaine. Augustodunum fut donc doté de splendides monuments qui font aujourd’hui encore sa renommée.

La ville s’équipe rapidement :

une enceinte longue d’environ 6 km et enfermant une superficie de 200 ha, comportant de nombreuses tours. Elle était percée de quatre portes — dont deux, les portes de Saint-André et d’Arroux, subsistent — aux extrémités des deux rues principales qui se coupaient à angle droit (cardo maximus et decumanus maximus) ;

Autun, carte mamxmum, 14/05/1991.
  • un théâtre romain pouvant contenir jusqu’à 20 000 personnes, le plus grand en capacité de la partie occidentale de l’Empire romain ;
  • un amphithéâtre aujourd’hui disparu, situé à côté du théâtre ;
  • le temple dit « de Janus », à l’extérieur des remparts. Si ce temple a été à tort attribué à la divinité romaine Janus, les archéologues ignorent quelle divinité y était vénérée. On peut lire sur une plaque explicative près du temple de Janus :

« Au nord-ouest de la ville antique, sur la rive droite de l’Arroux, se développait un quartier dont le seul vestige visible, le temple dit « de Janus » souligne la vocation cultuelle. […] La forme particulière de ce temple, dit fanum, est de tradition gauloise quoique sa technique de construction, datable du Ier siècle de notre ère soit romaine. Le nom de Janus lui a été associé à tort au XVIe siècle par l’historien Pierre de Saint-Julien de Balleure qui interprétera ainsi le nom du secteur où il s’élève : La Genetoye. Ce terme désigne en fait un lieu où poussent des genêts. La divinité vénérée ici reste totalement inconnue. […] »


En 1976, à la suite de la grande sécheresse, la prospection aérienne de René Goguey permit enfin au bout de 13 ans de mettre en évidence tout un ensemble dont un vaste théâtre à 150 mètres au nord-ouest du temple de Janus, dont les sondages de 1977 révélaient des murs courbes et rayonnants de la cavea édifiée sur les murs d’un important bâtiment antérieur. Son diamètre de 120 mètres dépassant le demi-cercle, il appartient à la série des théâtres gallo-romains associés à des temples.

la pyramide de Couhard, qui se dresse à proximité d’une ancienne nécropole le « Champ des Urnes », serait la sépulture du druide éduen Diviciacos, ami de Cicéron et de César, ou encore d’un ancien vergobret. Toutefois, sa destination exacte, tombeau ou cénotaphe a donné lieu à des interrogations.
La création d’Autun attira les populations environnantes et notamment les habitants de Bibracte, l’oppidum éduen, qui tomba peu à peu dans l’oubli.

Autun fut célèbre pour son école de rhétorique, dont les premiers à avoir apporté les lettres à Trèves furent les panégyristes, professeurs de rhétorique venant des écoles d’Autun, Bordeaux, Rome et de Trèves même. Parmi les discours rédigés de 197 à 312, cinq furent composés à Autun. Déjà en 107 cette école de philosophie et de rhétorique d’Autun attirait des étudiants de tout l’Empire. Un poème de 148 hexamètres fut écrit par un rhéteur de la fameuse école de rhétorique qui fleurissait à Autun à l’époque de Constantin.

Prise par Julius Sacrovir en l’an 21, Autun fut le foyer de la révolte de Sacrovir menée par ce Gaulois et Julius Florus. Battu par les légions arrivées pour rétablir l’ordre, Julius Sacrovir finit par se suicider dans l’une de ses villas aux environs de la ville. Au iiie siècle, elle fut assiégée pendant sept mois, prise et détruite par l’usurpateur Victorinus en 270 ; puis rebâtie au siècle suivant par Constantin.

Début 2010, lors de la construction de logements près de la porte d’Arroux, les travaux ont permis de découvrir un quartier antique ainsi que plus de 100 000 pièces de monnaie en bronze datant du IIIe siècle.

Léger (né vers 616- mort en 678), était évêque d’Autun. Il fut torturé à Lucheux (Somme) sur l’ordre du maire du palais Ébroïn, qui le fit ensuite assassiner. Il avait présidé vers 670 le deuxième concile d’Autun (après celui de 599 réuni par l’évêque Syagre).

La ville fut saccagée par les Sarrasins du général Ambiza le 22 août 725. À la suite de ce désastre, quelques années plus tard en 733, Charles Martel la confia à Théodoric Ier (708-755?), petit-fils de Bernarius, fondateur de la lignée des Thierry, comtes d’Autun, dont Thierry II d’Autun (748-804) est frère du célèbre Guillaume de Gellone (751-28 mai 812).

Elle fut à nouveau saccagée par les Normands en 888. Elle devint au Xe siècle le chef-lieu d’un comté dépendant du duché de Bourgogne.

Au Moyen Âge, la ville devient un important lieu de pèlerinage, et se voit dotée d’une nouvelle cathédrale en plus de la cathédrale Saint-Nazaire d’Autun. On venait y vénérer les reliques supposées de Lazare d’Aix, non pas celles de saint Lazare de Béthanie, celui de la Bible, mais celles d’un évêque d’Aix-en-Provence du Ve siècle ; ce dernier avait participé à l’évangélisation de la Provence et avait été décapité sous le règne de Domitien, en l’an 94. Le culte de Lazare d’Aix, dit aussi saint Lazare à Autun au XIIe siècle répondait certainement à celui de Marie-Madeleine présent à Vézelay. La cathédrale Saint-Lazare (1120), église romane de type clunisien, est célèbre notamment par son tympan, sculpté avec beaucoup de détails représentant le jugement dernier et signé de l’artiste Gislebert. Ce portail magistral doit aux chanoines d’Autun sa préservation exceptionnelle, malgré les destructions d’œuvres médiévales commises au XVIIIe siècle.

Les causes d’appel de la cour du duc de Bourgogne, reconnaissent que l’abbaye de Saint-Martin d’Autun, possède d’ancienneté, la haute, moyenne et basse justice sur la terre de Chanchauvain, aujourd’hui Champ-Chanoux, et qui a appartenu aussi au prieuré de Chanchanoux, au finage de Saint-Eugène.

C’est le 13 juillet 1463, que les habitants de Saint-Martin et de Saint-Pantaléon reçurent leurs lettres d’affranchissement de l’abbé de l’abbaye Saint-Martin d’Autun.

En 1788, Talleyrand devint évêque d’Autun. Il fut élu député du clergé pour les états généraux (France) de 1789. Il prononça un vibrant discours en 1789 pour se faire connaître, car il n’était venu qu’une fois auparavant.

En 1790, Autun est retenu pour être le chef-lieu de l’un des sept districts du tout nouveau département de Saône-et-Loire.

Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune porta provisoirement le nom de Bibracte.

Le lycée du XVIIe siècle tient une place importante dans l’histoire de la ville et même de la France puisque Napoléon Bonaparte, qui lui a donné son nom actuel, ainsi que ses frères Joseph et Lucien y ont fait leurs études. Ce lycée continue de fonctionner de nos jours. On peut y admirer les grilles en fer forgé érigées en 1772, les matières enseignées dans ce lieu y sont indiquées par divers représentations d’objets le long du haut de ces grilles.

L’ancien hôtel du marquis de Fussey situé rue de l’Arquebuse, construit en 1782, devient le siège de la sous-préfecture en 1820. Pendant la guerre franco-prussienne, Garibaldi en fait son quartier général fin 1870 et début 1871.

Au début du XXe siècle, la commune était desservie par une des lignes du tacot du Morvan : le chemin de fer d’Autun à Château-Chinon.

Sa gare terminus était située aux côtés de la gare de la liaison PLM. Ce terminus marquait le départ du calcul des points kilométriques de la ligne ; la gare était donc située au PK 0.

Après avoir traversé un pont métallique (dont il ne subsiste de nos jours que la pile de la rive droite) au-dessus de l’Arroux, la ligne disposait de deux haltes facultatives au carrefour de la Folie (appelé carrefour de la Légion aujourd’hui) et au hameau les Moreaux.

Le trafic voyageurs fut stoppé le 31 juillet 1931, remplacé par un service d’autocars. La ligne, fermée définitivement en 1936, fut démontée entièrement en 1939.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Autun est libérée le 9 septembre 1944 par les troupes françaises débarquées en Provence (le 2e régiment de dragons du colonel Demetz), les groupes armés FFI (corps franc Pommiès) et FTP (régiment Valmy).

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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