Victor Basch, philosophe.

Victor Basch, né le 18 août 1863 à Pest, aujourd’hui en Hongrie, et mort assassiné par la milice française, le 10 janvier 1944 à Neyron dans l’Ain, est un philosophe français d’origine hongroise et cofondateur et président de la Ligue des droits de l’homme.

Victor Basch est issu d’une famille juive : il est le fils de Raphaël Basch et de Fanny Françoise Weissweiler. Lorsqu’il est enfant, la famille s’installe à Paris, au 62, rue Rodier ; Raphaël Basch y est correspondant de presse. Fanny Françoise Weissweiler se suicide le 18 novembre 1876, au cours d’une crise de neurasthénie.

Il fait de brillantes études au lycée Condorcet d’abord, puis ses études supérieures en allemand et en philosophie, à la Sorbonne.

Il se marie le 7 novembre 1885, au temple de Pest, avec Ilona Fürth (Hélène Basch). Il est naturalisé Français en 1887. Hélène et lui habitent d’abord à Paris (au 8, rue Huysmans) de 1913 à 1940.

Victor Basch, carte maximum, La Rochelle, 26/04/1986.

Reçu à l’agrégation de langues vivantes en 1884, il devient professeur d’allemand et d’esthétique à l’université de Nancy ; il y restera de 1885 à 1887. Il sera ensuite professeur de philosophie à l’université de Rennes de 1887 à 1906. En 1921, il est nommé professeur d’esthétique à la Sorbonne6.

Ses travaux sur l’esthétique, en particulier L’Esthétique de Kant (1896), auront une profonde influence sur l’un de ses étudiants qui deviendra également l’un de ses disciples favoris, le jeune philosophe Valentin Feldman, qui rendra un hommage appuyé à son maître dans son ouvrage de vulgarisation sur le sujet, L’Esthétique française contemporaine (Paris, Félix Alcan, 1936).

Victor Basch, épreuve de luxe.

Socialiste anticonformiste, il s’est battu dans sa jeunesse pour Dreyfus. Septuagénaire, il a pris une part importante dans la naissance du Front populaire et a apporté son soutien aux républicains espagnols.

Victor Basch adhère à la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen dès la création de celle-ci en 1898 ; il en sera le quatrième président de 1926 jusqu’à 1944.

Dans les années 1920 et 1930, il s’engage contre l’extrême droite et est même blessé en novembre 1930 par les Camelots du roi, lors d’un meeting houleux, alors qu’il est âgé de 67 ans. Il étudie de près le régime nazi, rédigeant des analyses sur les causes de l’antisémitisme nazi et sur celles de la nuit des Longs Couteaux.

Inquiétés dès les débuts de l’Occupation (son logement est pillé, Victor Basch perd ainsi nombre d’écrits entreposés dans l’appartement), Victor et Hélène fuient en zone libre, en 1940, et s’installent dans le quartier de Saint-Clair à Caluire-et-Cuire, exactement au 116, Grande-rue-Saint-Clair.

Investi dans la défense des droits de l’homme et dans la franc-maçonnerie, Victor Basch est recherché par Vichy. En janvier 1944, la milice de Lyon, dirigée par Paul Touvier, repère Victor Basch à Caluire-et-Cuire. Le 10 janvier 1944, accompagné d’une dizaine de miliciens, en particulier Lécussan, chef régional de la milice, et du lieutenant Moritz de la Gestapo, Touvier participe lui-même à l’arrestation de Victor Basch et de son épouse Hélène, âgée de 79 ans, qui refuse d’abandonner son mari. Lécussan racontera par la suite : Moritz jugea Victor Basch trop âgé pour pouvoir l’arrêter, et nous décidâmes de l’exécuter ; Lécussan, accompagné d’autres miliciens et de Moritz, conduira alors le couple à Neyron dans l’Ain où Victor et Hélène Basch seront abattus de plusieurs coups de feu, le soir même. Lécussan reconnaîtra avoir abattu lui-même Victor Basch ; Gonnet se chargeant d’assassiner Hélène Basch de deux balles de pistolet.

Sur le corps de Victor Basch, sera retrouvé un écriteau laissé par les miliciens sur lequel était inscrit :

« Terreur contre terreur. Le juif paie toujours. Ce juif paye de sa vie l’assassinat d’un National. À bas De Gaulle-Giraud. Vive la France. »
— Comité national anti-terroriste, région lyonnaise.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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