Valéry Giscard d’Estaing, homme d’état.

Valéry Giscard d’Estaing — communément appelé « Giscard » ou désigné par ses initiales, « VGE » —, né le 2 février 1926 à Coblence (Allemagne) et mort le 2 décembre 2020 à Authon (France), est un homme d’État français ayant été président de la République de 1974 à 1981.

Inspecteur des finances, il devient en 1955 directeur adjoint du cabinet d’Edgar Faure, président du Conseil, puis est élu l’année suivante député du Puy-de-Dôme. Sous la présidence du général de Gaulle, il est successivement secrétaire d’État aux Finances (1959-1962) et ministre des Finances et des Affaires économiques (1962-1966). Après son éviction du gouvernement, il exprime ses réserves envers le pouvoir gaulliste, en particulier lors du référendum de 1969, contribuant ainsi au départ du général de Gaulle. Durant la présidence de Georges Pompidou, de 1969 à 1974, il occupe à nouveau la fonction de ministre de l’Économie et des Finances. En parallèle, il fonde et préside les Républicains indépendants, qui constituent la deuxième composante de la majorité de droite.

Candidat à l’élection présidentielle de 1974, il élimine au premier tour le gaulliste Jacques Chaban-Delmas et l’emporte face au représentant de l’Union de la gauche, François Mitterrand, à l’issue d’un second tour marqué par une participation record dans l’histoire de France. À 48 ans, il devient le plus jeune président de la République depuis 1895. Prônant une « société libérale avancée », il fait voter l’abaissement de la majorité civile, la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, le divorce par consentement mutuel, l’élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel et la fin de la tutelle de la télévision publique. Sa politique étrangère est marquée par le renforcement de la « construction européenne », par sa contribution au lancement du G7, ainsi que par l’implication militaire de la France dans la bataille de Kolwezi (Zaïre) et dans l’opération Caban (Centrafrique), qui renverse l’empereur Bokassa, qui sera à l’origine de l’« affaire des diamants ».

Tout en développant le projet de train à grande vitesse (TGV) et en relançant l’industrie nucléaire, il est confronté à des difficultés économiques alors que les Trente Glorieuses touchent à leur fin. En 1976, après la démission de Jacques Chirac, il nomme à la fonction de Premier ministre l’économiste Raymond Barre, qui mène jusqu’à la fin de son septennat une politique de rigueur très impopulaire. Malgré son positionnement centriste, Valéry Giscard d’Estaing se montre de plus en plus conservateur, en particulier sur l’immigration. Bien que sa majorité de droite ait remporté à la surprise générale les élections législatives de 1978 et qu’il ait longtemps été donné réélu pour un second mandat, il est battu par François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981, notamment à cause des réticences du RPR de Jacques Chirac à le soutenir.

Par la suite, il est réélu à l’Assemblée nationale et accède à la présidence du conseil régional d’Auvergne. Devenu président de l’Union pour la démocratie française (UDF), dont il est le fondateur, il est l’un des principaux dirigeants de l’opposition au pouvoir socialiste. Fervent partisan de l’Union européenne, il est député européen puis président de la Convention sur l’avenir de l’Europe. Il se retire en 2004 de la vie politique pour siéger au Conseil constitutionnel français, dont il est membre de droit en tant qu’ancien président de la République.

Auteur de plusieurs essais et romans, il est élu en 2003 à l’Académie française.


Valéry René Marie Georges Giscard d’Estaing naît le 2 février 1926 à Coblence, où son père est directeur des finances du Haut-Commissariat français en Rhénanie, région alors occupée par les forces françaises.

Il est issu d’une ancienne famille bourgeoise active dans la vie politique française.

Son père, Edmond Giscard (1894-1982), devenu Giscard d’Estaing en juin 1922e, est inspecteur des Finances, économiste, membre de l’Institut de France, et grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur. Recevant Paul Reynaud et cultivant l’amitié de Jean Tardieu, l’autre leader de la droite des années 19309, il est membre de huit conseils d’administration en Indochine, préside la Société financière française et coloniale (SFFC) et dirige la délégation française au congrès de la Chambre de commerce internationale, en mai 1953.

Sa mère, May Bardoux (1901-2003), est la fille de l’homme politique Jacques Bardoux, élu sénateur du Puy-de-Dôme en 1938, et la petite-fille d’Agénor Bardoux, qui fut notamment ministre de l’Instruction publique au début de la IIIe République. Du même côté de son arbre généalogique, Valéry Giscard d’Estaing est issu des ministres Jean-Pierre et Camille de Montalivet, par leur petite-fille et fille Marthe, épouse du juriste et historien Georges Picot ; il est également l’un des descendants en ligne féminine d’Adélaïde de Saint-Germain, qui passe pour une fille adultérine du roi Louis XV et de Catherine Éléonore Bénard, maîtresse royale.

Il a trois sœurs — Sylvie (épouse Las Cases, 1924-2008), Isabelle (épouse Lasteyrie du Saillant, née en 1935) et Marie-Laure (épouse Froissard de Broissia, née en 1939) —, qui portent toutes trois le titre de courtoisie de comtesse (par mariage), et un frère — Olivier (né en 1927).

C’est par l’intermédiaire du journaliste et écrivain Alfred Fabre-Luce (époux de Charlotte de Faucigny-Lucinge, sa tante et marraine) qu’il rencontre Anne-Aymone Sauvage de Brantes. Le 17 décembre 1952, il l’épouse à la mairie du 8e arrondissement de Paris, avec pour témoin de mariage la maréchale de Lattre de Tassigny. Le 23 décembre a lieu la cérémonie religieuse, dans la chapelle du château d’Authon, propriété des de Brantes. Anne-Aymone Sauvage de Brantes est la fille du comte romain François Sauvage de Brantes, lieutenant-colonel de cavalerie, officier de la Légion d’honneur, résistant mort au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) en 1944, et de la comtesse, née princesse Aymone de Faucigny-Lucinge (elle-même descendante du roi Charles XI).

Valéry et Anne-Aymone Giscard d’Estaing ont quatre enfants : Valérie-Anne (née en 1953), éditrice, Henri (né en 1956), homme d’affaires, Louis (né en 1958), homme politique, et Jacinte (1960-2018), vétérinaire.

Quelques mois après sa naissance, en juillet 1926, le père de Valéry Giscard d’Estaing est rappelé à Paris par l’Inspection des finances. La famille s’installe alors au 71, rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement de Paris.

Enfant, Valéry Giscard d’Estaing fréquente le château de la Varvasse, Chanonat, acquis en 1931 près de Clermont-Ferrand. Sa famille y reçoit à l’occasion empereur d’Annam Bao-Dai, rencontré par Edmond Giscard d’Estaing en Indochine, qui venait prendre les eaux à Vichy, ou prend le thé les dimanche avec celle d’Anne Pingeot, des industriels voisins de 5 kilomètres et apparentée à la Famille Michelin, elle-même liée à la famille Callies. Les Giscard et les Michelin se croisent à la messe à la cathédrale de Clermont-Ferrand, mais « chacun de son côté », même si VGE assistera au mariage d’Edouard Michelin en 1992, à Chartres et le soutiendra dans les épreuves sociales.

Le jeune homme pratique le scoutisme chez les Scouts de France et fait ses humanités à l’école Gerson et au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Plus tard à Paris, il est au lycée Janson-de-Sailly et au lycée Louis-le-Grand, pendant l’Occupation. Il obtient son double baccalauréat en philosophie et mathématiques élémentaires en 1942, à l’âge de 16 ans.

Après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, Valéry Giscard d’Estaing participe à la libération de Paris à l’âge de 18 ans, en août 1944, faisant partie du service d’ordre chargé de la protection du représentant civil du général de Gaulle en zone encore occupée, Alexandre Parodi. Il refuse de retourner au lycée Louis-le-Grand pour y préparer l’École polytechnique et s’engage dans la 1re armée française, sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny.

Le 13 avril 1945, il est promu au grade de brigadier et obtient cette citation à l’ordre de l’Armée quelques jours plus tard : « Brigadier Giscard d’Estaing du 2e escadron. Engagé volontaire à 19 ans. Devenu rapidement un pointeur de grande classe, a fait preuve de calme et de sang-froid le 21 avril à Behla, en dirigeant à pied le conducteur d’un char remorqué sous le feu, montrant un complet mépris des armes automatiques et des mortiers qui l’environnaient. Le 25 avril, à Zollhaus, son char, ayant reçu un Panzerfaust, a continué à tirer au canon malgré la violence de l’explosion […]. Grâce à cette action immédiate, l’ennemi a cessé son feu de Panzerfaust et le char a pu reprendre sa mission. »

Il est par ailleurs dans le premier char qui entre dans Constance, le 26 avril 1945. Il apprend la capitulation allemande, le 8 mai 1945, alors qu’il est sur un char en Autriche.

Après huit mois de campagne et 28 jours au combat, il est décoré de la croix de guerre 1939-1945. Il défile devant le général de Gaulle le 14 juillet 1945.

À la rentrée 1945, Valéry Giscard d’Estaing réintègre le lycée Louis-le-Grand. Il est reçu sixième (sur 385) au concours de l’École polytechnique en juillet 1946. Il en sort en juin 1948 et choisit d’intégrer la toute nouvelle École nationale d’administration (ENA) ; son entrée est facilitée par le décret du 19 juillet 1948 permettant à un polytechnicien par promotion d’y entrer sans passer de concours.

Avant sa rentrée à l’ENA, il voyage aux États-Unis et au Canada : il trouve à Montréal un emploi temporaire de professeur au collège Stanislas. Le 3 janvier 1949, il intègre l’ENA. Il effectue un stage de huit mois en Sarre, à l’issue duquel il rédige un mémoire intitulé Le Rattachement économique de la Sarre à la France, pour lequel il obtient la note de 19/20.

Sorti sixième de l’ENA en 1951 (promotion Europe), il entre à l’Inspection générale des finances.

Les débuts en politique de Valéry Giscard d’Estaing ont pour toile de fond la concurrence pour la présidence du Conseil entre le radical Pierre Mendès France et le libéral Antoine Pinay. En janvier 1955, une semaine avant de changer de portefeuille ministériel, Edgar Faure, ministre des Finances et figure de l’aile droite du Parti radical, associe Valéry Giscard d’Estaing à un « comité de libération des échanges » chargé d’analyser l’inflation. Peu après, une fronde au sein du Parti radical entraîne la chute de Mendès France. Appelé à dénouer la crise, Antoine Pinay, président du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), appelle à une union nationale mais renonce finalement à Matignon face au risque de barrage de la SFIO et du MRP, s’effaçant au profit d’Edgar Faure.

Introduit au cabinet du nouveau président du Conseil par son directeur adjoint, Jacques Duhamel, qui lui offre un « rôle officieux », Valéry Giscard d’Estaing remplace ce dernier en juin 1955, tandis que son ami Michel Poniatowski dirige le cabinet de Pierre Pflimlin, ministre des Finances. Valéry Giscard d’Estaing bénéficie alors d’une délégation de signature. À la fin de l’année 1955, il conseille à Edgar Faure la décision qui motive l’exclusion — attendue — du chef du gouvernement du Parti radical : la dissolution de l’Assemblée nationale, et ce pour contrer Pierre Mendès France, en pleine reconquête du parti.

Aux élections législatives qui suivent, avec le soutien appuyé d’Antoine Pinay, que sa famille connaît bien, Valéry Giscard d’Estaing figure en deuxième position sur la liste du CNIP dans le Puy-de-Dôme, département pour lequel son arrière-grand-père Agénor Bardoux et son grand-père Jacques Bardoux furent longtemps députés. Grâce à la loi sur les apparentements et malgré un recul du CNIP face à la SFIO, qui obtient quelque 5 000 voix de plus mais un seul député, il est élu parlementaire. Âgé de 29 ans, il quitte Matignon avec la chute de Faure et rejoint la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Défenseur de l’Algérie française, il s’oppose en 1956 au plan de Jean de Lipkowski de statut d’indépendance pour le Constantinois. Lors des débats de 1957 sur la ratification du traité de Rome créant la Communauté économique européenne (future Union européenne), il s’élève contre Mendès France, qui demande des délais.

Nommé membre de la délégation française à la XIe session de l’Assemblée générale des Nations unies en 1956, il est élu en 1958 conseiller général du Puy-de-Dôme dans le canton de Rochefort-Montagne, où il sera réélu sans discontinuer jusqu’en 1974. La liste d’union de la droite qu’il mène aux élections municipales de 1959 à Clermont-Ferrand ne réunit cependant qu’un tiers des voix, étant battue par celle du sénateur et maire SFIO sortant, Gabriel Montpied.

Georges Pompidou, élu au second tour face à Alain Poher, prend ses fonctions de chef de l’État le 20 juin 1969 et nomme Jacques Chaban-Delmas au poste de Premier ministre. Deux jours plus tard, Valéry Giscard d’Estaing se voit confier le portefeuille de ministre de l’Économie et des Finances.

L’un de ses premiers actes est, dans le plus grand secret, de contribuer au succès de la première dévaluation du franc depuis 1958, nécessaire au rétablissement de la compétitivité des produits français, notamment après les accords de Grenelle. Le 9 août 1969, le franc est dévalué de 11,1 %. Valéry Giscard d’Estaing parle alors de « franc amaigri mais guéri ». Cette dévaluation est la dernière se mesurant à partir du poids en or de l’unité monétaire, puisqu’en août 1971, le président américain, Richard Nixon, met fin à la convertibilité du dollar en or, ce qui ouvre la voie à la mise en place d’un système de changes flottants, auquel sont opposés le président Pompidou et le ministre Giscard d’Estaing, qui milite pour un système fondé sur des « parités stables mais ajustables ». En décembre 1971, un accord est conclu avec Nixon sur de nouvelles parités entre les principales monnaies. Giscard reconnaîtra par la suite que « le flottement des monnaies a constitué le moindre mal » pour traverser « la crise de 1974-1981 ».

Au niveau économique, la priorité est donnée à la production industrielle, qui augmente de près de 40 % pendant le mandat de Georges Pompidou, tandis que la croissance dépasse les 5,5 %. Concernant les finances publiques, Valéry Giscard d’Estaing cherche à renouer avec l’équilibre budgétaire, ce qu’il fait avec le budget de 1969, celui de 1970 étant même excédentaire. En revanche, il ne parvient pas à lutter efficacement contre la hausse des prix, renforcée par le premier choc pétrolier. Les plans anti-inflation successifs, qui comprennent essentiellement des mesures de contrôle des prix, se révèlent inefficaces. Les effets de la dévaluation de 1969, renforcés par la réévaluation du mark allemand quelques mois plus tard, conduisent à la perte de la valeur du franc face au mark. Le 19 janvier 1974, Valéry Giscard d’Estaing annonce la sortie de la France du Serpent monétaire européen, laissant ainsi le franc fluctuer en fonction de l’offre et de la demande, ce qui va renforcer l’inflation.

Louant le « réformisme » du ministre d’État suédois social-démocrate Olof Palme, Valéry Giscard d’Estaing peut, dans un premier temps, paraître proche de la ligne politique défendue par le nouveau Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, promoteur de la « Nouvelle société ». Mais ses relations avec le chef du gouvernement vont se dégrader au fil du temps.

Le ministre de l’Économie et des Finances s’inquiète notamment d’une certaine forme de dirigisme dans la politique économique, du risque d’accroissement de l’inflation que font courir les mesures préconisées par Jacques Delors ou encore de la conception du dialogue social du Premier ministre. Des tensions apparaissent entre des proches de Valéry Giscard d’Estaing et des partisans de Jacques Chaban-Delmas, perçu comme un successeur possible de Georges Pompidou, ceux-ci accusant le ministre de l’Économie et des Finances d’être à l’origine de révélations embarrassantes pour les gaullistes, en particulier sur la situation fiscale du Premier ministre.

En froid avec l’Élysée, Jacques Chaban-Delmas démissionne le 5 juillet 1972, Pierre Messmer lui succédant. Valéry Giscard d’Estaing conserve ses fonctions de ministre de l’Économie et des Finances dans les trois gouvernements Messmer, gagnant même le titre de ministre d’État le 1er mars 1974. Pendant cette période, il fait voter la loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, qui limite le financement de l’État par la banque centrale ; cette loi sera vivement critiquée par la suite par les souverainistes.

Il s’oppose au projet de train à grande vitesse (TGV) de la SNCF, lui préférant le projet d’aérotrain ; en mars 1974, lors d’un conseil interministériel restreint sur les économies d’énergie, après trois heures de discussions, le président Pompidou coupe court au débat en avalisant le projet. Est également décidé le lancement d’un important parc de centrales nucléaires.

Afin de financer des mesures de relance dont la baisse de la TVA, Valéry Giscard d’Estaing lance un emprunt indexé sur le poids en or du franc60. Selon des économistes, l’emprunt se révéla extrêmement onéreux pour le Trésor français, du fait combiné de son taux d’intérêt de 7 %, de la dévaluation du franc et de la croissance du prix de l’or. Finalement, pour 6,5 milliards de francs empruntés en janvier 1973 pour 15 ans, l’État français fut contraint de rembourser plus de 90 milliards de francs (intérêts compris).

Les élections législatives de 1973 sont marquées par une progression de la gauche et permettent à la FNRI, qui compte 54 députés, de retrouver, comme en 1967-1968, un rôle d’arbitre au sein de la majorité, l’UDR disposant de 184 sièges, soit moins que la majorité absolue. Peu avant la mort du président Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing est pressenti pour devenir Premier ministre.

Georges Pompidou, atteint de la maladie de Waldenström, meurt le 2 avril 1974, deux ans avant la fin de son mandat. Le président défunt n’avait pas exprimé de préférence sur un éventuel successeur. Il n’avait en tout cas pas dissuadé les ambitions de Valéry Giscard d’Estaing, qui n’était pas issu du même parti politique que lui, mais à qui il voyait une « vocation nationale ».

Quatre candidats issus de la majorité sont alors pressentis pour concourir à l’élection présidentielle anticipée : le Premier ministre, Pierre Messmer (UDR), le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas (UDR), le président de l’Assemblée nationale, Edgar Faure (UDR), et le ministre des Finances, Valéry Giscard d’Estaing (FNRI). Jacques Chaban-Delmas, qui craint que le Premier ministre Messmer ne rassemble l’ensemble de la droite sur son nom, est le premier à se déclarer, le 4 avril, alors que l’hommage de l’Assemblée nationale au président défunt n’est pas terminé, ce qui lui vaut des critiques.

Valéry Giscard d’Estaing attend le 8 avril pour annoncer sa candidature : depuis la mairie de Chamalières, il explique vouloir « regarder la France au fond des yeux ». Il promet aux gaullistes de ne pas se présenter si Pierre Messmer se porte lui aussi candidat. Peu après, le Premier ministre s’inquiète de la division de la majorité et manifeste sa volonté de se présenter. Mais il renonce finalement face au refus de Jacques Chaban-Delmas de se désister en sa faveur, ce qui ouvre la voie à un affrontement inévitable entre ce dernier et Valéry Giscard d’Estaing. À la suite de cet épisode, l’image du maire de Bordeaux, vu comme un diviseur, continue de se dégrader, tandis que le ministre des Finances peut pleinement compter, avec le retrait d’Edgar Faure, sur le soutien des centristes, ainsi que de plusieurs personnalités de l’UDR, puisque le 13 avril, 39 parlementaires et quatre ministres (Jacques Chirac, Jean-Philippe Lecat, Olivier Stirn et Jean Taittinger) font publier un texte, dit « appel des 43 », qui est considéré comme un soutien implicite à sa candidature.

Au départ, Valéry Giscard d’Estaing, qui n’est pas soutenu par un grand courant de la vie politique française, semble avoir peu de chances d’être élu à la présidence de la République. Sa campagne est beaucoup moins organisée que celle de Jacques Chaban-Delmas, qui se prépare depuis des années et bénéficie de l’appui du puissant parti gaulliste. Il manque également de moyens financiers et de militants, ce qui contraint son équipe à recruter des proches de l’extrême droite pour former son service d’ordre. Son directeur de campagne est le préfet Lucien Lanier. D’abord donné en troisième position dans les sondages, Valéry Giscard d’Estaing parvient à prendre l’ascendant sur son rival gaulliste, qui multiplie les maladresses et passe dans les études de l’Ifop de 29 à 18 % d’intentions de vote entre le 9 et le 25 avril.

Le candidat de la FNRI maîtrise la communication audiovisuelle. Pendant ses fonctions ministérielles, il avait gagné en popularité et innové en matière de communication en présentant l’image d’un homme politique jeune et dynamique, jouant au football ou pratiquant le ski. Alors qu’il s’identifie volontiers au président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy, son équipe de communication, qui comprend les publicitaires Joseph Napolitan et Jacques Hintzy, s’inspire de la communication politique outre-Atlantique. Fait unique, il pose également aux côtés de sa fille Jacinte, âgée de 13 ans, sur une affiche électorale étant considérée comme une réussite. De leur côté, ses partisans, qui comptent des personnalités du monde artistique comme Brigitte Bardot, Charles Aznavour, Alain Delon, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila, Mireille Mathieu et Danièle Gilbert, arborent des t-shirts, affiches et autocollants reprenant son slogan de campagne, « Giscard à la barre ». Cette campagne d’un type nouveau, proche de celles qui ont lieu aux États-Unis, lui permet de dégager une image de renouveau et de se démarquer de ses adversaires. Le 5 mai 1974, après moins d’un mois de campagne, il arrive en deuxième position avec 32,60 % des voix, derrière François Mitterrand (43,25 %), candidat de l’Union de la gauche, mais largement devant Jacques Chaban-Delmas (15,11 %). Entre les deux tours, lors du débat télévisé qui l’oppose au candidat de la gauche, sa phrase « Vous n’avez pas le monopole du cœur » marque les esprits. Il reçoit également l’appui du directeur de L’Express et président du Parti radical, Jean-Jacques Servan-Schreiber. Le 19 mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing emporte le second tour avec 50,81 % des suffrages et 425 000 voix d’avance sur son adversaire : il recueille 50,67 % en France métropolitaine et 57,31 % en France d’outre-mer. Cette élection reste à ce jour la plus serrée de l’histoire de la Ve République et celle pour laquelle la participation a été la plus élevée (87,33 % des inscrits).

Le 27 mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing devient le troisième président de la Ve République. À 48 ans, il est — et le restera jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 — le plus jeune président de la Ve République et le troisième plus jeune de l’histoire (après Louis-Napoléon Bonaparte, en 1848 et Jean Casimir-Perier en 1894). Dans son discours d’investiture, lors duquel il ne porte pas le costume traditionnel en queue-de-pie, il déclare : « De ce jour, date une ère nouvelle de la politique française. […] Ainsi, c’est moi qui conduirai le changement, mais je ne le conduirai pas seul. […] J’entends encore l’immense rumeur du peuple français qui nous a demandé le changement. Nous ferons ce changement avec lui, pour lui, tel qu’il est dans son nombre et dans sa diversité, et nous le conduirons en particulier avec sa jeunesse ». Fait inédit, c’est à pied qu’il remonte les Champs-Élysées, afin d’aller fleurir la tombe du Soldat inconnu et de raviver la flamme sous l’Arc de triomphe.

Valéry Giscard d’Estaing refuse de dissoudre l’Assemblée nationale, à majorité gaulliste, et nomme au poste de Premier ministre Jacques Chirac, qui forme un gouvernement composé de 15 ministres, dont les titres sont simplifiés, à l’instar de ceux de leurs grands homologues internationaux, et dont la moyenne d’âge est de 52 ans seulement. La plupart sont giscardiens, avec Michel Poniatowski à l’Intérieur, Jean Lecanuet à la Justice, ou Michel d’Ornano à l’Industrie, le reste des ministres étant des gaullistes, comme Robert Galley à l’Équipement, et des personnes issues de la société civile, comme Simone Veil à la Santé ou René Haby à l’Éducation nationale. Le nouveau président s’entoure d’un cabinet plus resserré que ceux de ses prédécesseurs, avec Claude Pierre-Brossolette comme secrétaire général de l’Élysée, fonction qui sera ensuite assurée par Jean François-Poncet, de 1976 à 1978, et par Jacques Wahl, de 1978 à 1981. Le gouvernement Chirac est remanié dès le 9 juin, avec la nomination des secrétaires d’État et la démission du ministre des Réformes, Jean-Jacques Servan-Schreiber, qui protestait contre le début de la huitième campagne française d’essais nucléaires. Le 16 juillet, un secrétaire d’État à la Condition féminine est créé et confié à la journaliste Françoise Giroud.

Les premières élections européennes se tiennent en 1979, au scrutin proportionnel à un tour. Simone Veil est choisie pour être tête de liste de l’UDF, tandis que Jacques Chirac est celle du RPR. Le 6 décembre 1978, celui-ci, hospitalisé à la suite d’un grave accident de voiture, signe l’appel de Cochin, sur les conseils de Marie-France Garaud et Pierre Juillet, dont il se séparera après cet épisode. Dans ce communiqué, il critique le projet européen, parlant de « politique d’asservissement », et critique l’UDF pour ses prises de position pro-européennes : « Comme toujours quand il s’agit de l’abaissement de la France, le parti de l’étranger est à l’œuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l’écoutez pas. C’est l’engourdissement qui précède la paix de la mort. » Ces propos sont vus comme une charge violente à l’égard du président de la République et sont considérés comme excessifs, y compris au sein du RPR. Le 9 juin 1979, l’UDF arrive en tête du scrutin avec 27,6 % (25 élus), contre 23,5 % pour le PS (22 élus), 20,5 % pour le PCF (19 élus) et seulement 16,3 % pour le RPR (15 élus). Simone Veil est ensuite élue présidente du Parlement européen, malgré l’opposition des députés européens français issus du RPR, qui présentent un candidat contre elle.

Les dissensions au sein de la majorité conduisent le Premier ministre à utiliser, à plusieurs reprises, l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire passer des textes sans vote si aucune motion de censure n’est adoptée. Après le recours à cet article lors du vote du budget 1980 — auquel s’opposait le RPR —, le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chaban-Delmas, saisit le Conseil constitutionnel, qui annule le vote de la loi pour une question de procédure, ce qui conduit à la convocation d’une session extraordinaire à la fin de l’année 1979.

Sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, trois figures politiques de droite meurent de façon violente ou suspecte. Le député Jean de Broglie (Républicain indépendant) est assassiné le 24 septembre 1976, vraisemblablement victime d’un règlement de comptes. Le 2 février 1980, l’ancien ministre gaulliste Joseph Fontanet est également tué ; ce meurtre reste non élucidé. Le 30 octobre 1979, le ministre du Travail, Robert Boulin (RPR), accusé, par des lettres anonymes publiées par Le Canard enchaîné, d’avoir acquis de manière illégale une garrigue, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet. L’enquête judiciaire ne permet pas d’aboutir à des conclusions définitives. Des personnalités du RPR proches de Valéry Giscard d’Estaing accusent alors les gaullistes d’avoir mené une campagne de déstabilisation à l’encontre de Robert Boulin, qui était pressenti pour succéder à Raymond Barre à la tête du gouvernement à l’approche de l’élection présidentielle de 1981. L’hypothèse de l’assassinat politique est envisagée, Robert Boulin ayant notamment fait l’objet de menaces de mort de la part du SAC gaulliste.

Un an avant l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire L’Express le 10 mai 1980, le président de la République estime avoir réalisé les trois quarts de ce qu’il souhaitait faire. Un sondage publié le mois précédent dans Le Point le donne vainqueur avec 57 % des voix face à Michel Rocard et 61 % face à François Mitterrand. C’est finalement ce dernier qui est désigné candidat du Parti socialiste en janvier 1981.

Rassuré par la victoire surprise de son camp aux élections législatives de 1978 et par les sondages, Valéry Giscard d’Estaing s’est peu à peu désintéressé des stratégies politiques au profit des questions économiques. Il annonce sa candidature à un second mandat, depuis le palais de l’Élysée, le 2 mars 1981. À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la stratégie et l’organisation de sa campagne ne sont pas définies.

La campagne est notamment marquée par l’affaire des diamants, lors de laquelle Valéry Giscard d’Estaing, est accusé d’avoir reçu à plusieurs reprises, ainsi que deux de ses cousins, deux de ses ministres et un de ses conseiller, alors qu’il était ministre des Finances puis président de la République, des diamants d’une grande valeur en guise de cadeaux de Jean-Bedel Bokassa, alors président de la République centrafricaine. Avec notamment des documents, obtenus de l’administration centrafricaine pendant l’intervention militaire que Valéry Giscard d’Estaing a ordonné pour renverser Bokassa à la tête de la Centrafrique, Le Canard enchaîné estime la valeur de ces diamants à un million de francs ; alors que président de la République ignore les accusations dans un premier temps, il les traite ensuite avec mépris, et déclare que la valeur de ces cadeaux est surestimée. Par la suite, Valéry Giscard d’Estaing déclarera que ces diamants ont été remis à des organisations caritatives sans toutefois jamais en apporter la preuve. D’autres facteurs, comme son absence pendant les jours suivants l’attentat de la rue Copernic ou son entretien en mai 1980 avec le dirigeant soviétique Léonid Brejnev, durant la guerre d’Afghanistan, ont un impact négatif sur sa campagne.

Le 26 avril 1981, Valéry Giscard d’Estaing arrive en tête du premier tour de l’élection présidentielle avec 28,3 % des voix, devant François Mitterrand (25,8 %) et Jacques Chirac (18,0 %). Le président du RPR, qui a rencontré secrètement le premier secrétaire du Parti socialiste au domicile d’Édith Cresson en octobre 1980 afin d’élaborer une stratégie visant à faire battre le président sortant, refuse d’appeler ses partisans à soutenir Valéry Giscard d’Estaing pour le second tour et ne se prononce en sa faveur qu’à titre personnel ; des permanences du RPR donnent alors pour consigne de voter pour François Mitterrand, dans l’espoir que le parti gaulliste affirme son ascendant sur l’UDF.

Dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 1981, Valéry Giscard d’Estaing refuse de porter à la connaissance du public cette photo de François Mitterrand reçu par le maréchal Pétain le 15 octobre 1942.
Lors du débat télévisé de l’entre-deux tours, le 5 mai 1981, François Mitterrand qualifie Valéry Giscard d’Estaing d’« homme du passif », en réaction à « l’homme du passé » ou « vous n’avez pas le monopole du cœur », dont Giscard l’avait crédité sept ans plus tôt lors du débat télévisé de la présidentielle de 1974. À l’issue de cette confrontation, la comparaison entre les points forts et les points faibles des deux candidats est néanmoins favorable au président sortant.

Peu avant le second tour, Le Canard enchaîné publie des documents indiquant que le ministre du Budget, Maurice Papon, a été responsable de la déportation de Juifs sous le régime de Vichy. De son côté, Valéry Giscard d’Estaing refuse de publier une photographie — trouvée par ses services — montrant François Mitterrand pendant la Seconde Guerre mondiale en compagnie du maréchal Pétain ; alors qu’il affirme à ses collaborateurs ne pas vouloir rabaisser le niveau de la campagne, ses soutiens estiment que la fuite de ce cliché lui aurait permis de l’emporter.

Le 10 mai 1981, Valéry Giscard d’Estaing perd le second tour de l’élection en recueillant 48,24 % des suffrages exprimés, contre 51,76 % à François Mitterrand167. Neuf jours plus tard, il prononce un discours de fin de mandat diffusé au journal télévisé d’Antenne 2, qu’il conclut par la locution « Au revoir », dans une mise en scène demeurée célèbre. Le 21 mai, après un entretien d’une heure avec François Mitterrand, il quitte à pied le palais de l’Élysée, applaudi par ses partisans et hué par des militants socialistes.

Dans Le Pouvoir et la Vie, Valéry Giscard d’Estaing écrit : « Pourquoi ai-je échoué ? En raison du chômage ? d’une lassitude des Français ? J’étais crédité de 60 % de bonnes opinions et puis tout à coup une tornade s’est levée. C’est un phénomène étrange ». À l’occasion du trentième anniversaire de sa défaite, en 2011, il déclare que sa campagne était « mauvaise », « bâclée ». Sa campagne, la fin des Trente Glorieuses, l’attitude de Jacques Chirac et la large préférence pour François Mitterrand des électeurs de 18 à 21 ans — à qui Valéry Giscard d’Estaing a donné le droit de vote — semblent avoir été déterminants dans sa défaite.

À 78 ans, après avoir échoué à obtenir un quatrième mandat de président de région, Valéry Giscard d’Estaing décide d’abandonner la vie politique active pour siéger au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit depuis son départ de l’Élysée. Ayant en 1974 ouvert la saisie du Conseil constitutionnel aux parlementaires de l’opposition, il refuse de participer aux séances de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) introduites par la réforme constitutionnelle de 2008 et mises en œuvre à partir de 2010.

En 2012, sortant comme en 2007 du devoir de réserve que lui impose le Conseil constitutionnel, il renouvelle son soutien à Nicolas Sarkozy en vue de l’élection présidentielle, indiquant que celui-ci est « le plus crédible pour redresser le pays ». À l’occasion du congrès fondateur de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), en octobre 2012, il « souhaite bonne chance » au nouveau parti de centre droit.

Il continue à prendre part au débat public, notamment en publiant, dans l’hebdomadaire Le Point, des chroniques, dans lesquelles il traite des questions économiques et de la politique de l’Union européenne, dont il critique le mode de gouvernance. Il exprime également son soutien au mariage entre couples de personnes de même sexe et ses réticences quant à une participation de la France à une intervention militaire en Syrie visant à renverser le régime de Bachar el-Assad.

Il soutient François Fillon dans le cadre de la primaire de la droite et du centre de 2016, puis à l’élection présidentielle de 2017. S’il exprime dans un premier temps une forme de sympathie envers le président Emmanuel Macron, louant sa vitalité, il prend rapidement ses distances avec celui-ci et dénonce « l’enrichissement des plus riches » sous sa présidence.

Le 23 janvier 2017, il devient le président de la République française ayant vécu le plus longtemps, dépassant Émile Loubet. Il est également le président ayant vécu le plus longtemps après son mandat (39 ans, 6 mois et 11 jours), là encore devant Émile Loubet. À partir de mai 2017, après l’élection d’Emmanuel Macron, il n’est plus le détenteur du record du plus jeune président au moment de son investiture sous la Cinquième République.

Il fait l’objet, en mai 2020, d’une plainte déposée par une journaliste allemande pour attouchements au niveau des fesses qui auraient eu lieu en 2018. L’ancien président juge « grotesque » cette accusation pour « un geste dont personne n’a gardé le souvenir ».

En juillet 2020, après la mort d’Albin Chalandon, il est avec Jacques Trorial l’un des deux derniers anciens membres du gouvernement français sous la présidence de Charles de Gaulle encore en vie.

Le 14 septembre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, Valéry Giscard d’Estaing est admis à l’hôpital européen Georges-Pompidou de Paris, où une infection aux poumons lui est diagnostiquée ; sa famille précise cependant qu’il n’est pas touché par la maladie à coronavirus. Le 15 novembre suivant, après être retourné dans sa résidence secondaire du château de son épouse à Authon (Loir-et-Cher), il est de nouveau hospitalisé, cette fois au CHU de Tours, pour une insuffisance cardiaque — alors qu’il s’était fait poser des stents plusieurs années auparavant. Il quitte l’hôpital quelques jours plus tard et meurt à Authon le 2 décembre 2020, à deux mois de son 95e anniversaire, des suites de la Covid-19 selon son entourage.

De nombreuses personnalités politiques lui rendent rapidement hommage. Une minute de silence est observée à l’Assemblée nationale et au Sénat. Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande saluent sa mémoire, tandis qu’une journée de deuil national est décrétée par le président Emmanuel Macron le 9 décembre 2020. Un livre d’or est déposé au musée d’Orsay, au nom duquel des personnalités politiques appellent à accoler celui de l’ancien président. Au niveau international, la chancelière allemande Angela Merkel salue un « grand Européen », le Premier ministre britannique Boris Johnson un « grand modernisateur de la France » et le président chinois Xi Jinping un président « qui aimait la culture chinoise ». Le 2 février 2021, jour de sa naissance, un hommage lui sera rendu au Parlement européen de Strasbourg.

Conformément à ses dernières volontés, exprimées plusieurs années avant sa mort, aucun hommage national ne lui est rendu et ses obsèques se déroulent dans l’intimité familiale, le 5 décembre 2020, à Authon. Une quarantaine de personnes assistent à la cérémonie, célébrée par Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, et Mgr Jean-Michel Di Falco, dans l’église du village. Les musiques et chants pendant la cérémonie sont interprétés par la soprano Karine Deshayes, le violoncelliste Roland Pidoux et le pianiste Alexandre Kantorow. Valéry Giscard d’Estaing est ensuite inhumé au côté de sa fille Jacinte, sur une parcelle privée jouxtant la mairie du village. Sa stèle porte l’épitaphe « In te Domine speravi non confundar in aeternum » (« En vous, Seigneur, j’ai mis mon espérance : je ne serai pas confondu à jamais », Psaumes, 31).

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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