Theodor Mommsen, historien.

Theodor Mommsen, de son nom complet Christian Matthias Theodor Mommsen (1817–1903), est un historien allemand et le plus influent spécialiste de la Rome antique du XIXe siècle. Il est l’auteur d’une monumentale Histoire romaine et d’un Corpus Inscriptionum Latinarum encore actualisé et mis à jour. Cette œuvre immense et exceptionnelle est couronnée en 1902 par le prix Nobel de littérature.


Né à Garding (duché de Schleswig), fils de pasteur, Mommsen est né sujet danois germanophone, mais s’est toujours reconnu allemand d’origine et de cœur. Mommsen a cinq frères et sœurs dont August né en 1821 et Tycho né en 1819.

Il étudie de 1831 à 1838 à Altona, puis à l’université de Kiel1, où il se spécialise à la fois en histoire, droit et philologie. Brillant élève, Mommsen obtient une bourse qui lui permet de voyager en France et en Italie, dernier pays où s’affirment son goût et son habileté à déchiffrer les inscriptions antiques. Il travaille d’arrache-pied de 1845 à 1850 sur les dialectes de l’Italie méridionale (marse, osque, messapien, etc.), ce qui fait déjà de lui un érudit de grande envergure.

Il fait un voyage en France et en Italie (1844–1847) pour travailler à la recherche épigraphique, puis s’engage dans la politique, soutenant les idées nouvelles dans un journal local alors qu’il enseigne le droit à Leipzig en 1848. Révoqué peu après à cause de ses opinions libérales, Mommsen enseigne quelque temps à Zurich (1852), puis à Breslau (1854), et enfin à Berlin (1858), où il est chargé de l’histoire en 1861.

Secrétaire à l’Académie prussienne de 1874 à 1895, il est mis à la tête du projet d’un monumental Corpus Inscriptionum Latinarum. il fait de celui-ci la base, encore valable aujourd’hui, de toute recherche épigraphique.

Chercheur hors pair, capable de maîtriser de multiples domaines, il fonde par ses travaux et son enseignement une école historique qui dépasse les frontières allemandes. Reçu par Napoléon III aux palais des Tuileries, il est une sommité reconnue de l’histoire antique, non seulement par  l’empereur, qui prépare son Histoire de Jules César (1865), mais aussi par les savants qui épaulent le monarque dans cette entreprise, dont Victor Duruy, alors ministre de l’Instruction publique.

Proche des milieux libéraux, Mommsen a participé à la vie politique de son pays. Il se réjouit, en 1870, de l’unité allemande dans une série d’articles, ce qui compromet ses relations avec les épigraphistes français. Fustel de Coulanges lui répondit dans un article publié dans la Revue des deux Mondes, puis d’autres, réunis plus tard sous le titre de Questions  contemporaines. Très souvent qualifié de francophobe, Mommsen a certes manifesté jusqu’à sa mort le plus grand mépris pour la politique française, ce que la communauté scientifique française ne lui pardonna pas. Il était cependant un admirateur de Racine, de Musset et de Voltaire. Avec le temps, il s’opposa politiquement à Bismarck, attitude qui lui valut une condamnation à quelques mois de prison. Il abandonna ainsi en 1882 le siège de député au Reichstag qu’il occupait depuis 1873.

En 1889, sa candidature à l’Académie des inscriptions est repoussée sous la pression d’une campagne de presse française hostile, mais il est finalement admis comme associé étranger en 1895.

Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences de Prusse depuis 1878, il reçoit au crépuscule de sa vie, en 1902, le prix Nobel de littérature. Il se consacre ensuite uniquement à son œuvre, en tant que professeur à Berlin, et secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences de Prusse. Il eut avec son épouse Marie (1832–1907) seize enfants, dont certains moururent en bas âge. Une de ses filles épousa Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff. Ses petits-enfants Hans et Wolfgang devinrent des historiens reconnus.

Source : Wikipédia.

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