Thalès de Milet, philosophe et savant.

Thalès de Milet, appelé communément Thalès (en grec ancien : Θαλῆς ὁ Μιλήσιος / Thalễs ho Milếsios), est un philosophe et savant grec, né à Milet vers 625-620 av. J.-C. et mort vers 548-545 av. J.-C. dans cette même ville.

C’est l’un des Sept sages de la Grèce antique et le fondateur présumé de l’école milésienne. Philosophe de la nature, il passe pour avoir effectué un séjour en Égypte, où il aurait été initié aux sciences égyptienne et  babylonienne. On lui attribue de nombreux exploits, comme le calcul de la hauteur de la grande pyramide ou la prédiction d’une éclipse, ainsi que le théorème de Thalès. Il fut l’auteur de nombreuses recherches  mathématiques, notamment en géométrie.

Personnage légendaire, qui semble n’avoir rien écrit, sa méthode d’analyse du réel en fait l’une des figures majeures du raisonnement scientifique. Il sut s’écarter des discours explicatifs délivrés par la mythologie pour privilégier une approche caractérisée par l’observation et la démonstration.

Thalès de Milet est considéré comme le premier philosophe de la nature (φυσικὸς φιλόσοφος), scientifique et mathématicien grec. Il est d’abord commerçant et ingénieur mais aussi homme politique. Son père est Examyes, sa mère Cléobuline. Selon Hérodote, les ancêtres de Thalès étaient originaires de Phénicie.

Diogène Laërce, citant Apollodoros, a rapporté quant à lui qu’il serait né pendant la 35e olympiade (vers 640 av. J.-C.) et mort à 78 ans (vers 562 av. J.-C.) ; il cite aussi Sosicrate qui le fait vivre 90 ans, c’est-à-dire jusqu’au début de la 58e olympiade (vers 550). La vie de Thalès a manifestement été idéalisée, et ce que nous connaissons de ce penseur, comme pour les autres présocratiques, nous renseigne surtout sur le type commun du sage en Grèce. Rapportant les dires d’Hérodote, Diogène raconte que Thalès serait le fils d’Examios, un marchand, et de Cléobuline, tous deux d’origine phénicienne (même s’il est plus que probable qu’il ait bien été un Grec).

Une légende raconte en effet qu’il descend de la famille des Thélides, des rois mythiques de Phénicie de la lignée d’Agénor et de Cadmos. Plusieurs autres sources affirment pourtant qu’il était peut-être d’origine béotienne ou phénicienne et probablement contemporain de Solon et de Crésus et qu’il se serait installé à Milet en compagnie de son ami Neileôs. Il n’est donc pas sûr que Thalès soit Milésien, quoiqu’une tradition courante fasse de lui un descendant d’une famille aisée de Milet. Cependant, il faut insister sur le fait que les sources les plus fiables et complètes proviennent de Diogène Laërce et d’Hérodote. Il semble que Thalès ait commencé sa vie comme simple commerçant puis qu’il se soit orienté vers une carrière politique et économique, après un séjour en Égypte. Selon ce que rapporte Diogène Laërce, Platon serait peut-être né à Égine, dans la maison de Phidiadas — ce Phidiadas est fils de Thalès.

Aétius et Proclos, ainsi que d’autres auteurs antiques, rapportent que Thalès, alors jeune, a fait un séjour en Égypte, puis qu’il s’est installé par la suite à Milet. Cette ville entretenait d’ailleurs des relations étroites avec la colonie de Naucratis, en Égypte, ce qui corrobore cette thèse. Selon Jean-Paul Dumont, si Thalès n’eut pas de maître, c’est en Égypte qu’il put acquérir ses connaissances, grâce à l’enseignement des prêtres. L’étude des textes évoquant cette période laisse entendre que Thalès s’y rendit alors très jeune, et qu’il y passa par conséquent son enfance.

Il y aurait rapporté la science de la géométrie et, en effet, nombre de ses réalisations et exploits (notamment sa théorie sur les crues du Nil) s’insèrent dans le cadre de ce pays.

Il fréquenta, selon Michel Soutif, la bibliothèque et l’observatoire fondés par Teglath-Phalasar III qui régna sur l’Assyrie de 744 à 723.

Toutefois, il est possible que le séjour égyptien ait été ajouté à sa légende, du fait qu’il était l’un des Sept Sages, comme Solon. Pour D. R. Dicks, le séjour en Égypte serait un mythe, ainsi que les attributions de découvertes en mathématiques à Thalès par des biographes qui vécurent des siècles après sa mort.

Doué d’une « faculté d’adaptation intellectuelle » hors du commun, Thalès a aussi été un homme d’État rapporte Hérodote. En ce qui concerne sa carrière politique, Diogène Laërce dit : « Il paraît aussi avoir été un éminent conseiller politique. Ainsi il marqua son opposition, quand Crésus envoya une ambassade proposer aux Milésiens de s’engager à ses côtés ; étant donné ensuite la victoire de Cyrus, ce refus assura la survie de la Cité. » Thalès le scientifique ne doit donc pas occulter un autre Thalès, habile en affaires et prompt à dénigrer ses propres découvertes et sa fortune acquise. Il connut en effet d’abord sa renommée comme conseiller militaire et comme ingénieur. Durant la guerre entre les Perses et les Lydiens, il aurait détourné le cours du fleuve Halys pour faire passer l’armée de Crésus selon Hérodote, légende qui semble très vraisemblable.

Passionné de gymnastique, Thalès passe pour avoir été retrouvé dans les gradins, mort par déshydratation lors d’une compétition à laquelle il  assistait, selon Diogène Laërce : « Thalès le Sage mourut en assistant à une rencontre sportive, du fait de la faim, de la soif, et de la faiblesse de l’âge ». Ce dernier aurait écrit une épigramme à ce propos, rapportée au premier livre de son ouvrage Épigrammes.

Source : Wikipédia.

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