Sydney Bechet, clarinettiste, saxophoniste et compositeur de jazz.

Sidney Bechet, né le 14 mai 1897 à La Nouvelle-Orléans et mort le 14 mai 1959 en France à Garches (dans la région parisienne), est un clarinettiste, saxophoniste et compositeur américain de jazz.


Musicien cosmopolite dès sa jeunesse, Sidney Bechet est à l’origine de la première critique de jazz un peu sérieuse. En 1919, il est le clarinettiste soliste du Southern Syncopated Orchestra dirigé par le compositeur Will Marion Cook, qui refusait d’utiliser le mot « jazz » mais tenait beaucoup à avoir Bechet en vedette. Le chef d’orchestre suisse Ernest Ansermet, qui eut plusieurs fois l’occasion d’écouter cette formation à Londres, écrivait à propos de Bechet :

« (Il) ne peut rien dire de son art, sauf qu’il suit sa propre voie… et c’est peut-être la route sur laquelle le monde entier swinguera dans l’avenir. »

Prodige musical, né au sein d’une famille créole de la classe moyenne (dont le nom s’orthographiait « Béchet » autrefois), il a étudié auprès de Louis dit « Papa » Tio et Lorenzo Tio fils à La Nouvelle-Orléans1. Il se joint, après la fermeture du district de Storyville en 1917, à l’exode vers Chicago et y travaille avec deux célèbres exilés, le trompettiste Freddie Keppard et le pianiste Tony Jackson. Puis il accompagne Cook à Londres, où il découvre le saxophone soprano, instrument plus dominant que la clarinette et avec lequel il peut aisément produire le palpitant vibrato qui est son signe distinctif. En juin 1924, Sidney Bechet rejoint le groupe de Duke Ellington et commence la deuxième tournée en Nouvelle-Angleterre avec eux. Moins de trois mois plus tard, « le Duke » le renvoie après qu’il ne s’est pas présenté à trois concerts.

Sydney Bechet, carte maximum, Juan-les-pins, 13/07/2002.

Expulsé de Grande-Bretagne pour cause de bagarre dans un hôtel, Bechet retourne aux États-Unis et s’installe à New York, où le pianiste Clarence Williams veut à tout prix le faire enregistrer, en particulier aux côtés de Louis Armstrong. C’est ainsi qu’a lieu une première rencontre entre ces géants du jazz. Cependant, de nouveaux problèmes le ramènent en Europe, où il passe quatre ans au sein de la Revue nègre, créée à Paris et dont Joséphine Baker est la vedette. Pendant qu’Armstrong réalise ses enregistrements classiques, son principal rival comme soliste de jazz est en tournée en Europe et en Russie. Mais Sidney Bechet a un fort caractère, et en 1928, une bagarre éclate entre lui et le banjoïste Mike McKendrick sur lequel il tire. Le drame est évité, mais Sidney Bechet se retrouve onze mois en prison à Fresnes, puis expulsé de France.

En 1938, Bechet participe, au sein des New Orleans Feetwarmers, au fameux concert From Spirituals to Swing organisé par John Hammond au Carnegie Hall, aux côtés de Count Basie ou Big Joe Turner.

Après un retour triomphal au Festival de jazz de Paris en 1949, il décide de s’établir en France. Bechet y devient une super vedette hexagonale. Son thème Petite Fleur est un succès mondial, même si lui-même était probablement plus fier des partitions de ballets telles que La Nuit est une sorcière qu’il compose pour le danseur et chorégraphe Pierre Lacotte.

En 1951, lors d’une tournée à Alger il retrouve Elisabeth Ziegler (1910-1985), qu’il avait rencontrée à Paris en 1928. Il l’épouse le 17 août 1951 à Antibes en grande pompe devant la jet set de la Côte d’Azur. En 1952, il a une liaison avec Jacqueline Peraldi (?-2011) de laquelle naît son fils Daniel Bechet le 3 avril 1954. Daniel est son unique héritier.

Sydnet Bechet, épreuve de luxe, Gabon.

À la fin de sa vie, en 1956, il entame une grande tournée en Belgique. Le 28 août 1955 déjà, avec l’orchestre d’André Réwéliotty, il avait donné un concert suivi d’un bal à « La Nuit d’Or » à la plaine de Nimy à Mons. Albert Langue, jazzman de Mons et initiateur du Festival mondial des musiques militaires de Mons, l’accompagne dans ses concerts, à la trompette. Sidney Bechet lui demande s’il n’a pas en mémoire une musique locale qu’il pourrait jouer en Belgique pour faire plaisir à son public et personnaliser la tournée belge. Albert Langue lui joue sur un piano Le Doudou, musique emblème de la Ducasse de Mons qu’il adapte au style de musique de La Nouvelle-Orléans.
C’est un tel succès qu’il l’enregistre pour la maison de disques Vogue. Ce disque est une des meilleures ventes de 1956 et permit au Doudou d’être connu partout dans le monde.

Il meurt d’un cancer du poumon, en 1959, le jour de son soixante-deuxième anniversaire. Sa dernière épouse est décédée en 1995.

Parmi ses plus célèbres enregistrements, il faut faire figurer le trio Blues in Thirds, avec Earl Hines et Baby Dodds, Blue Horizon, Out of The Gallion avec Mezz Mezzrow, Petite fleur et n’importe laquelle de ses versions de Summertime 8 ou de Weary Blues.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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