Stratís Tsírkas, écrivain.

Stratís Tsírkas (en grec moderne : Στρατής Τσίρκας) — de son vrai nom Yánnis Chatziandréas (Γιάννης Χατζηανδρέας) —, né le 23 juillet 1911 au Caire (ville dans laquelle était installée une importante communauté grecque) et décédé le 27 janvier 1980 à Athènes, est un écrivain et un essayiste de langue grecque. À Alexandrie, il se lia d’amitié avec l’écrivain Constantin Cavafy. Il s’installa à Athènes en 1963.


Son œuvre la plus connue est sa trilogie romanesque intitulée Cités à la  dérive (Le Cercle ; Ariane ; La Chauve-souris). Elle se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, au Proche-Orient (d’abord à Jérusalem, puis en Égypte) et en Grèce. Le personnage principal de Manos Simonidis brûle d’envie de reprendre les armes pour porter secours à sa patrie, attaquée par l’Allemagne. Les troupes du Reich ont en effet été détournées in extremis du Front de l’Est par Hitler pour punir la petite armée hellénique d’avoir tenu tête aux troupes de Mussolini. Les intérêts des grandes puissances viennent s’opposer à ceux des humbles patriotes et citoyens de base. La Grande-Bretagne notamment, inquiète de perdre à l’issue du conflit sa mainmise sur la région (voir le protectorat en Égypte et le contrôle sur le canal de Suez, ou encore le mandat en Palestine), est déjà prête à s’entendre en catimini avec l’URSS pour préparer l’après-guerre. Les deux puissances n’hésitent pas à manipuler et sacrifier sans scrupules leurs alliés respectifs, gouvernement grec libéral en exil à Londres et mouvements de résistance communiste. Ce sont les racines du monde bipolaire et de la Guerre froide, en particulier de la tragique Guerre civile grecque que Stratís Tsírkas décrit subtilement au travers du destin de ces multiples exilés, politiques, espions et militaires grouillant alors au Moyen-Orient. Mais, chez Tsírkas, ce n’est pas la victoire de la realpolitik, qui tente de fouler aveuglément aux pieds les légitimes aspirations démocratiques des individus, qui est importante, mais les Hommes qui font l’Histoire, et cet ouvrage en ce sens est également un appel à la raison et à l’exercice responsable de ses libertés individuelles. Un élément souvent négligé dans la trilogie de Tsírkas relève de la place  prépondérante qu’occupent les allusions à la mythologie grecque et à l’hellénisme généreux et salvateur des petites gens d’Égypte opposé à l’helléno-christianisme étriqué et sans pitié des idéologues.

En France, Cités à la dérive a reçu le prix du Meilleur livre étranger en 1971.

Source : Wikipédia.

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