Serge Frolow, météorologue de l’île Tromelin.

Avant l’installation de la station météorologique l’île était inhabitée.

Etant donné la position de l’île, située près des trajectoires empruntées par la plupart des cyclones susceptibles de concerner les îles Mascareignes et Madagascar, il fut décidé d’y installer une station du réseau d’alerte et de prospection contre les cyclones.

Les premiers renseignements météorologiques provenant de l’Ile de Tromelin furent diffusés le 8 mai 1954.

L’année précédente, en novembre, une première mission de reconnaissance avait été effectuée; dirigée par M. Serge Frolow, ingénieur en chef de la météorologie, qui donnera son nom à la station météorologique actuelle.

Venu de Madagascar, le Marius Moutet, un baliseur de la Direction générale des travaux publics débarqua, le 30 avril 1954, une équipe d’une vingtaine de personnes chargées d’installer les premiers bâtiments de la station. Le débarquement du matériel fut très acrobatique en raison des conditions de mer, et plusieurs blessés furent à déplorer.

Il fut facile de construire une piste au centre de l’île en compactant le corail, cette piste fut d’abord utilisée par les Junker de l’armée de l’air basés à Madagascar puis, après divers moyens civils, par les Transall basés à la Réunion.

La première équipe de météorologues fut mise en place en mai 1954. L’observation météorologique fut alors continue jusqu’à aujourd’hui. Durant les premières décennies, le personnel en place effectuait des missions pouvant durer plus de 6 mois. Les conditions sont pénibles car, outre l’éloignement des familles, toujours d’actualité, les installations d’alors étaient assez sommaires et les moyens de distraction plutôt rares.

La station expérimenta le passage de son premier cyclone destructeur le 25 janvier 1956, vers 2 h 30 du matin. Le cyclone en question, caractérisé par une pression au centre d’une valeur de 961.5 hPa (ou millibars), et des vents de plus de 200 Km/h, rasa l’île, détruisant tout à l’exception du phare.

Des bâtiments en dur furent alors construits et complétés  par des  bâtiments techniques, qui font de la station un ensemble confortable et fonctionnel.

Parmi les cyclones violents qui ont intéressé l’île, il faut citer ERENISTA

Aujourd’hui, la durée des séjours des météorologues varie de 1 à 3 mois, et nous sommes régulièrement en contact avec le monde extérieur via la télévision et téléphone par satellite, la radio,  et même depuis quelques temps par courriel, l’envoi du journal quotidien ayant constitué la première liaison régulière avec envoi de photos via la nouvelle liaison Inmarsat Fleet 77, installée par les TAAF. Depuis peu, la relève du personnel est effectuée par les seuls avions Transall de l’Armée de l’Air, avec une périodicité d’environ un vol par mois.

Les principaux problèmes restent l’alimentation en eau et en électricité.
Pour l’eau de nombreuses citernes recueillent les eaux de pluies (il tombe environ 1,10m d’eau par an, avec une période sèche de juin à novembre). En cas de pénurie, un désalinisateur fournit l’eau nécessaire.

Pour l’électricité, une éolienne assure l’essentiel des besoins toutefois, en période de calme, la station dispose d’un groupe électrogène.

Plus de 14 200 radiosondages, pour mesurer les vents, températures, humidités et pression en altitude (jusqu’à environ 25 Km) et plus de cent milles observations de surface (même paramètres plus l’état de la mer, la visibilité et les nuages) ont été réalisés sur l’île et envoyées aux centres météos nationaux et internationaux.

Les météorologues participent également au comptage quotidien des tortues venues pondre sur les plages, pour le compte de l’IFREMER.

Source : Archéonavale.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.