Rudolph Valentino, acteur.

Rudolph Valentino (version américanisée et raccourcie de son nom complet Rodolfo Alfonso Raffaello Piero Filiberto Guglielmi di Valentina d’Antoguolla) est un acteur italien naturalisé américain, né le 6 mai 1895 à Castellaneta, dans la province de Tarente (Pouilles, Italie), mort le 23 août 1926 à New York (États-Unis).


Rudolph Valentino est né dans une famille aisée. Son père italien, Giovanni Antonio Giuseppe Fidele Guglielmi, est un ancien officier devenu vétérinaire. Sa mère, Marie Berthe Gabrielle Barbin, française, est née le 7 mai 1856 à Lure dans la Haute-Saône ; elle est la fille de Philibert Barbin (1819) et d’Anne Marie Rose Willien (1824).

Son père tyrannique meurt quand Valentino n’a que onze ans. À quinze ans, il tente de s’inscrire dans une académie militaire, mais n’est pas accepté en raison d’un problème physique (son volume pulmonaire est trop faible). Par la suite, il étudie et devient diplômé de science agronomique à Nervi (près de Gênes). Il passe ensuite quelque temps à Paris, où il devient danseur, et revient en Italie.

En 1913 il part pour les États-Unis, suivant le conseil de son ami Domenico Savino et du ténor d’opéra Tito Schipa. Il débarque à New York le jour de Noël 1913. Après avoir épuisé son petit pécule, il connaît la pauvreté pendant laquelle il survit grâce à différents petits boulots comme transporteur ou jardinier. Par la suite il trouve un travail en tant que danseur (d’abord comme cavalier, puis comme instructeur et plus tard comme danseur professionnel) et obtient une certaine renommée locale, en particulier pour son interprétation du tango argentin. On a dit de lui, sans que ce ne soit jamais avéré, que pendant cette période, il était également gigolo et qu’il avait eu des ennuis avec la justice à ce sujet (il a été interrogé comme témoin important au lendemain d’une perquisition dans une maison close, mais n’a jamais été inculpé).

Il rejoint une compagnie d’opérette qui s’arrête en Utah, de là il atteint San Francisco, où il rencontre l’acteur Norman Kerry, qui le convainc de tenter une carrière dans le cinéma. Après de petits rôles dans une douzaine de films, il épouse en 1919 Jean Acker, une actrice lesbienne. On raconte qu’Acker a enfermé Valentino à clef en dehors de leur chambre au Hollywood Hotel lors de leur nuit de noces. Ils divorcent en 1922.

Rudolph Valentino, carte maximum, Italie, 2002.

Valentino rencontre par la suite June Mathis qui avait été impressionnée par son rôle de « parasite de cabaret » dans le film Les Yeux de la jeunesse (The Eyes of Youth). Elle suggère au directeur Rex Ingram qu’il soit pris comme premier rôle masculin dans son prochain film Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse et impose son nom en 1921, ce sera « Rudolph Valentino » au lieu de Rodolfo di Valentina, jugé trop italien. Du jour au lendemain ce nom est communiqué à la radio, aux agences de presse et aux journaux : une star est née. Et le film, distribué est un triomphe. La même année, il interprète le rôle du cheik Ahmed Ben Hassan dans Le Cheik de George Melford. Toujours en 1921, il partage l’affiche avec Alla Nazimova dans La Dame aux camélias.

Le 13 mai 1922, à Mexicali au Mexique, Valentino se marie avec l’artiste Natacha Rambova, la fille adoptive du millionnaire Richard Hudnut. Il est alors accusé de bigamie car son divorce avec Acker n’était pas encore terminé (la loi de Californie exigeant une attente d’une année après un divorce avant de se remarier). Ils se remarient un an après.

Il joue dans Arènes sanglantes (Blood and Sand), diffusé en 1922, avec l’actrice Nita Naldi. Il entretient la même image de séducteur dans Eugénie Grandet (retrouvant un rôle veule, comme dans La dame aux camélias) et Le droit d’aimer, face à Alice Terry ou Gloria Swanson. Alors qu’il publie un recueil de poèmes dédié à « G. S. », tout le monde pense qu’il s’agit de Swanson alors qu’en réalité il s’agit de George Sand. The Young Rajah choque toujours plus une partie du public (conservateur) par son exotisme précieux.

En 1923 un conflit avec la Paramount Pictures a comme conséquence une injonction interdisant à Valentino de faire des films avec d’autres producteurs. Pour s’assurer que son nom reste en haut de l’affiche, Valentino, suivant la suggestion de son directeur George Ullman, se lance dans une tournée nationale de danse, commanditée par une compagnie de produits de beauté appelée Mineralava, avec Rambova (une ancienne ballerine) en tant qu’associée. Il voyage également en Europe et dans sa ville d’origine.

Après le très dispendieux voyage en Europe, Rambova peine à réaliser le chef-d’œuvre qu’elle ambitionne pour Valentino. The Hooded Falcon, malgré des dépenses somptuaires, ne se fera pas. Valentino accusera sa femme d’avoir ruiné sa carrière en le ridiculisant. Le film de son  retour, Monsieur Beaucaire de l’esthète Sidney Olcott, pêche sans doute par son luxe suranné alors que John Gilbert triomphe en soldat de la Première Guerre mondiale, dans une vision de l’Europe plus contemporaine et dont les Américains sont des acteurs à part entière. Valentino forme pourtant un couple bien séduisant avec la jeune Bebe Daniels, rivalisant avec Lowell Sherman et Paulette Duval en Louis XV et Madame de Pompadour.

En 1925, Valentino négocie un nouveau contrat avec United Artists qui inclut une clause empêchant son épouse d’entrer sur les plateaux. Il se sépare de Rambova peu après. Durant la procédure de divorce, elle émet des doutes sur l’orientation sexuelle de son mari[réf. nécessaire]. Après sa séparation, Valentino a une liaison avec l’actrice polonaise Pola Negri. À cette époque, il tourne dans L’Aigle noir (basé sur une histoire d’Alexandre Pouchkine) réalisé par Clarence Brown, et Le Fils du Cheik, une suite du film Le Cheik tourné par George Fitzmaurice, les deux avec l’actrice populaire d’origine hongroise Vilma Bánky.

Alors en tournée pour promouvoir Le Fils du Cheik, Valentino, qui apparaît de plus en plus maquillé dans ses films, est attaqué dans un éditorial du Chicago Tribune dans lequel on l’accuse de féminiser l’image du mâle américain[réf. nécessaire]. Furieux, Valentino répond en défiant l’accusateur avec un match de boxe qui reste sans réponse. Peu après, Valentino rencontre dans un dîner le journaliste H. L. Mencken afin qu’il le conseille pour ses relations publiques. Mencken écrira plus tard qu’il avait trouvé Valentino gentleman et publiera un article élogieux dans le magazine Photoplay quelques mois après la mort de celui-ci.

Le 23 août 1926, Rudolph Valentino meurt à l’âge de 31 ans à New York d’une septicémie survenue après une opération chirurgicale pour un ulcère gastrique aigu. Il s’était effondré sur un trottoir de Manhattan.

Des rumeurs sur les conditions de sa mort ont circulé : on a pensé à un empoisonnement à l’aluminium, à des médicaments illégaux, ou à une blessure à l’estomac infligée par un mari jaloux.

Environ 100 000 personnes se rassemblèrent dans les rues de New York pour accompagner sa dépouille lors de ses obsèques, organisées par la Frank Campbell Funeral Home. Des fenêtres sont cassées par des fans tentant d’assister à la cérémonie, Campbell loue quatre acteurs pour former une garde d’honneur (on prétendra que Mussolini l’avait envoyée, en fait ce n’était qu’une opération publicitaire. Plusieurs femmes se sont suicidées par désespoir amoureux.

Ses funérailles à New York sont célébrées à l’église catholique Saint-Malachie, surnommée « The Actor’s Chapel », car elle est située sur West 49th Street dans le quartier des théâtres de Broadway et est souvent fréquentée alors par des célébrités du monde du spectacle américain. L’actrice Pola Negri s’effondre hystérique à côté du cercueil. La rumeur populaire selon laquelle c’est une effigie en cire de Valentino, plutôt que son corps, qui fut exposée, afin de le protéger des fanatiques, est probablement sans fondement.

Après que le corps eut été convoyé par chemin de fer à travers les États-Unis, une deuxième cérémonie a lieu sur la Côte Ouest, à l’église du Bon-Pasteur, à Beverly Hills (Comté de Los Angeles), et ses restes sont enterrés au cimetière d’Hollywood Forever Cemetery en Californie.

L’auteur américain John Dos Passos décrit la jeunesse, la carrière, la mort et l’enterrement de Valentino dans un chapitre appelé Le danseur  d’Adagio dans son roman The Big Money.

Deux films biographiques retraceront la légende de Valentino : Rudolph Valentino, le grand séducteur (Valentino) de Lewis Allen (1951) et Valentino de Ken Russell (1977) avec respectivement Anthony Dexter et Rudolf Noureev dans le rôle du latin lover.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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