Rosa Bonheur, peintre et sculptrice.

Rosalie Bonheur dite Rosa Bonheur, née le 16 mars 1822 à Bordeaux et morte le 25 mai 1899 à Thomery, est une peintre et sculptrice française, spécialisée dans la représentation animalière.


Après la mort de sa mère, Rosa Bonheur fréquente l’école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, puis en pension. Son père finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes artistiques. Il sera son seul et unique professeur.

Il lui fait découvrir Félicité de La Mennais, qui prétendait que les animaux avaient une âme, ce dont elle reste convaincue toute sa vie, ainsi que les romans “champêtres” de George Sand. Les animaux deviennent alors sa spécialité, tant en peinture qu’en sculpture.

Elle expose pour la première fois, à 19 ans, au Salon de 1841. Elle obtient une médaille de 3e classe au Salon de 1845, et une médaille de 1re classe (or) au Salon de 1848 pour Bœufs et Taureaux, Race du Cantal. Cette récompense lui permet, d’obtenir, à 26 ans, une commande de l’État pour réaliser un tableau agraire (payé 3 000 francs).

Le tableau issu de cette commande d’État, le Labourage nivernais, devait rejoindre le musée des Beaux-Arts de Lyon. Mais au Salon de 1849, son succès est tel que la direction des Beaux-Arts décide de le conserver à Paris, au musée du Luxembourg. À la mort de Rosa Bonheur, l’œuvre entre au musée du Louvre, avant d’être transférée, en 1986, au musée d’Orsay.

À la mort de son père en mars 1849, Rosa Bonheur le remplace à la direction de l’École impériale gratuite de dessin pour demoiselles (ou École gratuite de dessin pour jeunes filles). Elle y conserve ce poste jusqu’en 1860. « Suivez mes conseils et je ferai de vous des Léonard de Vinci en jupons », disait-elle souvent à ses élèves.

En 1850, elle fait un voyage dans les hauts pâturages des Pyrénées et en rapporte de nombreuses études dont elle se sert tout au long de sa carrière. Elle séjourne aussi, à plusieurs reprises, en Auvergne, et dans le Cantal en 1846 et 1847 (et plus tardivement, en 1889).

Avec son tableau de très grande taille Le Marché aux chevaux, (2,44 × 5 m) présenté au Salon de 1853, Rosa Bonheur acquiert une grande notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau « a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. […] C’est vraiment une peinture d’homme, nerveuse, solide, pleine de franchise » dit le critique Henry de la Madelène dans l’Éclair (revue hebdomadaire artistique de l’époque).

Le tableau n’obtient aucune récompense mais le jury prescrit que « Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et Mme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu’on peut accorder aux artistes, jouiront, à l’avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l’examen du jury. ». Son agent et ami Ernest Gambart achète le tableau pour 40 000 francs, en le faisant voyager dans plusieurs pays (dont Angleterre et Écosse). Par la suite, il sera acheté par un riche collectionneur américain qui en fait don au Metropolitan museum de New-York en 1887.

Rosa Bonheur présente à l’Exposition universelle de 1855 La Fenaison en Auvergne (2,10 × 4,20 m), conservé de nos jours, au château de Fontainebleau, pour lequel elle obtient, pour la seconde fois, une médaille d’or. D’autres œuvres auvergnates sont conservées dans ce même musée.

Entre 1856 et 1867, elle n’expose plus au Salon, toute sa production étant vendue d’avance. « Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur », écrit Théophile Gautier cette année-là23, « avec elle, il n’y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l’art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n’est pas pour elle une variété de broderie au petit point ».

À l’Exposition Universelle de 1867, Rosa Bonheur présente dix toiles, mais n’y obtient qu’une médaille de 2e classe (un véritable camouflet pour elle). Elle décide, alors, de ne plus exposer au Salon de Paris.

En 1893, lors de l’Exposition universelle de Chicago, quatre tableaux de Rosa Bonheur sont exposés au palais des Beaux-Arts. Il en va de même pour 3 lithographies au Woman’s Building. Mais dans les deux cas, ce furent des prêts de collectionneurs privés (Gambart, Keppel…). En effet, bien qu’il l’ait sélectionnée, le Comité français d’organisation fut obligé de renoncer à envoyer ses œuvres à Chicago, ne pouvant faire face aux frais d’assurance requis pour leur transport.

En 1860, Rosa Bonheur s’installe à By, coteau viticole près du village de Thomery en Seine-et-Marne, dans une vaste demeure au sein d’une propriété de quatre hectares où elle fait construire un très grand atelier par Jules Saulnier et aménager des espaces pour ses animaux.

Un de ses proches écrit : « Elle avait une ménagerie complète dans sa maison : un lion et une lionne, un cerf, un mouton sauvage, une gazelle, des chevaux, etc. L’un de ses animaux de compagnie était un jeune lion qu’elle laissait courir et s’ébattait souvent. Mon esprit fut plus libre d’esprit quand cet animal léonin a rendu l’âme . »

En juin 1864, l’impératrice Eugénie lui rend une visite surprise, pour l’inviter à déjeuner, fin juin, au château de Fontainebleau avec Napoléon III. Cette visite a donné lieu à une gravure sur bois d’après un dessin d’Auguste Victor Deroy (1825-1906), conservée au musée du château de Fontainebleau. L’impératrice revient à By l’année suivante, le 10 juin 1865, pour lui remettre, elle-même, les insignes de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur — faisant ainsi de Rosa Bonheur la première artiste et la neuvième femme à recevoir cette distinction. Elle est aussi la première femme promue Officier dans cet ordre, en avril 1894 — soit, selon les termes également en usage dans la presse de l’époque, la première Officière de la Légion d’honneur.

À partir de 1880, Rosa Bonheur et Nathalie Micas passent régulièrement l’hiver à Nice, tout d’abord dans la demeure d’Ernest Gambart, la villa L’Africaine, puis à partir de 1895, dans celle qu’elles acquièrent, la villa Bornala. Rosa Bonheur y peint plusieurs toiles.

À l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris de 1889, elle invite Buffalo Bill dans son domaine après qu’il l’eut invitée à venir assister à son West Wild Show. À cette occasion, son agent lui offre un costume de Sioux. (mais où apparaît le drapeau américain…). Si Rosa Bonheur était contre le massacre des Indiens d’Amérique, une amitié naît entre eux et elle fait son portrait. Rosa Bonheur s’était déjà enthousiasmée pour les Indiens découverts par ses lectures, notamment les œuvres de Fenimore Cooper et du peintre George Catlin.

Ayant contracté une congestion pulmonaire, à la suite d’une promenade en forêt, Rosa Bonheur meurt le 25 mai 1899 au château de By, sans avoir achevé son dernier tableau La Foulaison du blé en Camargue, d’un format monumental de 3,05 × 6,10 m, qu’elle souhaitait (sous l’impulsion d’Anna Klumpke) montrer à l’Exposition Universelle de 1900. Ce tableau ainsi que le dessin préparatoire sont toujours conservés sur place.

Rosa Bonheur est inhumée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (74e division), dans la concession que la famille Micas lui avait léguée. Elle y repose aux côtés de Nathalie Micas, des parents de cette dernière et d’Anna Klumpke.

Le 29 mai, la Société des Artistes français lui décerne la médaille d’Honneur à titre posthume, Tony Robert-Fleury écrivant alors à Anna Klumpke : « Si nous avions pressenti une fin aussi soudaine, nous aurions voté pour Rosa Bonheur, mais nous ne pouvions prévoir la catastrophe. Nous espérions consacrer sa carrière d’une manière plus solennelle en lui décernant la médaille d’honneur à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900. Ainsi nous aurions couronné la carrière d’un des plus grands peintres animaliers du XIXe siècle. »

Les obsèques de Rosa Bonheur ont lieu à Thomery. Et son inhumation au cimetière du Père-Lachaise fait l’objet de nombreux articles dans La Fronde, journal féministe fondé par Marguerite Durand en  1897. Hubertine Auclert regrette qu’elle n’ait pas accepté les honneurs militaires pour ses obsèques, hommage qu’elle aurait pu recevoir en tant qu’Officière de la Légion d’honneur, mais que Rosa Bonheur avait clairement refusé.

Source : Wikipédia.

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