Robert Louis Stevenson, écrivain.

Robert Louis Stevenson, né le 13 novembre 1850 à Édimbourg et mort le 3 décembre 1894 à Vailima (Samoa), est un écrivain écossais et un grand voyageur, connu dans le monde entier pour ses deux romans, L’Île au trésor (1883), L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886), qui en ont fait un objet de vénération dans tout le monde anglo-saxon.

Stevenson est à la fois considéré comme un auteur de romans d’aventures ou de récits fantastiques pour adolescents, mais son œuvre a plus généralement été saluée avec enthousiasme par les plus grands de ses contemporains et de ses successeurs pour sa profonde intelligence de la narration, de ses moyens et de ses effets, qui exploite tous les ressorts du récit comme la multiplication des narrateurs et des points de vue, afin de créer un climax, point culminant du récit, et pratique en même temps une écriture très visuelle, propice aux scènes particulièrement frappantes.


Malgré des travaux prometteurs (des dessins de phares commentés  élogieusement), il s’applique peu aux études, aspirant déjà à devenir écrivain. Il mène alors une vie dissolue, scandalisant famille et professeurs, notamment par sa relation avec une prostituée d’Édimbourg. C’est à cette époque qu’il transforme la graphie « Lewis » de son nom en « Louis » à la française, la prononciation demeurant la même. Il adopte ainsi le nom de Robert Louis Stevenson et utilise désormais le sigle « R. L. S. » pour se désigner. Il abandonne ses études d’ingénieur en 1871, sa mauvaise santé s’accordant décidément mal avec le métier de constructeur de phares. Il se réoriente alors vers le droit — reçu à l’examen du barreau le 14 juillet 1875, il n’exerça pourtant jamais la profession d’avocat — pensant ainsi disposer de plus de loisirs afin de se consacrer à sa vocation secrète : l’écriture. En septembre 1872, il fréquente le club « L.J.R. » (Liberty, Justice, Reverence) fondé avec son cousin Bob, une société d’étudiants en rébellion prônant l’athéisme et le rejet de l’éducation parentale. Bien évidemment, cela est fort peu au goût de son père. Le scandale familial atteint son paroxysme début 1873, quand il lui annonce qu’il a perdu la foi.

Après un premier voyage en France en 1875 avec son ami Sir Walter  Grindlay, tous deux voyagent l’année suivante en canoë sur les rivières du Nord d’Anvers à Pontoise. Il n’en publiera le récit que deux ans plus tard, en 1878, dans le livre Voyage en canoë sur les rivières du Nord (An Inland Voyage), tiré à seulement 750 exemplaires.

En août 1876, séjour à Barbizon puis à Grez où il rencontre Fanny Osbourne, née Van de Grift. Cette Américaine de dix ans son aînée est une artiste-peintre qui vit séparée de son mari Samuel Osbourne et élève seule ses deux enfants Isobel et Lloyd. Entre eux deux, le coup de foudre est immédiat. Ils se retrouvent durant l’été 1877 de nouveau à Grez, puis à Paris en octobre. Ils veulent se marier mais Fanny n’est pas divorcée de son mari. En 1878, elle repart en Californie, pour obtenir ce divorce. De son côté, Stevenson voudrait bien la suivre mais ses finances ne le lui permettent pas. De surcroît, son père menace de lui couper les vivres s’il persiste dans cette idée de mariage.

Déçu et en proie au doute, il part s’isoler au Monastier-sur-Gazeille, en Auvergne. Depuis cette localité, il effectue une randonnée en compagnie d’une ânesse, nommée Modestine, le bât fixé sur l’animal est un sac servant à contenir ses effets et son sac de couchage. Durant ce périple, il pense énormément à Fanny Osbourne. Parti le 22 septembre 1878 de Haute-Loire, il atteint douze jours plus tard la petite ville de Saint-Jean-du-Gard. Son parcours a cheminé dans le Velay, la Lozère ou ancien pays de Gévaudan (mont Lozère et Cévennes), en passant par les communes de Langogne, Luc, Le Bleymard, Le Pont-de-Montvert, Florac et Saint-Germain-de-Calberte, en pays camisard.

Cette randonnée de 230 km est connue sous le nom de « chemin de Stevenson » et référencée comme sentier de grande randonnée GR70. Le récit de ce périple, Voyage avec un âne dans les Cévennes publié en 1879, ne connait qu’une diffusion confidentielle, avec un premier tirage de  seulement 750 exemplaires, et recueille quelques bonnes critiques. Il inspirera au siècle suivant de nombreux randonneurs adeptes du tourisme durable.

En 1879, malgré l’opposition de sa famille, il part rejoindre Fanny Osbourne en Californie. Partant de Glasgow le 7 août, il atteint New York le 18 et retrouve Fanny à Monterey, après un voyage en chemin de fer.

Il lui est cependant impossible de vivre immédiatement sa passion car elle est encore mariée. En attendant qu’elle divorce, ce qui ne se produit qu’en janvier 1880, Stevenson doit vivre très chichement, rédigeant quelques articles pour le Monterey Californian, une gazette locale. Il prend le train pour San Francisco cherche du travail dans les journaux et sur le port, sans en trouver de durable, décrit le hurlement de la foule toute la journée devant la Bourse de San Francisco, effondrée depuis le krach du Comstock Lode, scènes dont s’inspire Jules Verne en 1879 aussi, pour son roman Les Cinq Cents Millions de la Bégum.

Le 31 octobre 1879, un article du grand quotidien local, The San Francisco Call, révèle que deux navires différents ont lancé une expédition pour retrouver un trésor pirate sur l’Île Cocos. Parmi eux, la Goélette Vanderbilt est revenue bredouille. Le mois suivant, Stevenson rédige Le Pavillon sur la lande, nouvelle à peine ébauchée en 1878, publiée l’été suivant dans un magazine londonien. Ce récit d’un vagabond par choix qui parcourt  l’Angleterre avec sa roulotte, puis est témoin d’événements mystérieux autour du pavillon qu’il partagea dans sa jeunesse, sera perçu comme un rite de « transgression de la morale », menant à « une sorte d’enthousiasme romanesque », de « l’homme qui peut enfin agir ».

En mars 1880, Stevenson manque de mourir d’une pneumonie: il ne doit son salut qu’à l’attention de Fanny, qui se dévoue six semaines à son chevet. À peine rétabli, il l’épouse le 19 mai à San Francisco et ils partent en lune de miel, accompagnés du fils de Fanny, Lloyd. Cette lune de miel, qu’ils passent à Calistoga en Californie dans une mine d’argent désaffectée, est relatée dans Les Squatters de Silverado publié en 1883. Dès le 17 août 1880, tous deux sont de retour en Écoss, mais dès l’été 1881, exceptionnellement pluvieux, son médecin lui interdit de sortir, sa santé se dégradant. Lors de l’un des derniers jours d’août 1881, il trace une carte d’une île au trésor, à la demande de son beau-fils de 12 ans, Lloyd, puis débute la rédaction du grand roman d’aventure éponyme, pour laquelle s’enthousiasme son père Thomas Stevenson, avant de perdre toute inspiration après les quinze premiers chapitres.

Entre 1880 et 1887, Stevenson voyage beaucoup en Écosse, en Angleterre, séjourne à Davos, cherchant un climat bénéfique à sa santé et où il bénéficie des soins du docteur Karl Rüedi. C’est à Davos, où il arrive le 18 octobre 188134, qu’il retrouve l’inspiration, écrivant les quinze derniers chapitres de L’Île au trésor en seulement deux semaines.

En novembre 1881, l’éditeur, satisfait, lui envoie 30 livres. Cette oeuvre, la première à connaitre un vrai succès, sera traduite en français qu’en 1885. Dans une lettre de juillet 1884, il demande à son ami Sydney Colvin de lui envoyer une copie du livre écrit par Daniel Defoe en 1720, “La vie, les aventures et les pirateries du capitaine Singleton”, lui-même inspiré par des textes imprimés à Londres au début du 18e siècle et qui inspireront “Swallows and Amazons”, roman d’aventure de son futur biographe Arthur Ransome.

Il passe deux ans en 1883 et 1884 à Hyères40 dans un chalet appelé Solitude, propriété d’Alexis Godillot. Il écrit alors : « Ce coin, notre jardin et notre vue sont subcélestes. Je chante tous les jours avec Bunian le grand barde. Je réside près du Paradis ». Plus tard, il écrit « Heureux, je le fus une fois et ce fut à Hyères ». Il y reçoit les soins du docteur Léon Émile Vidal pour traiter son emphysème pulmonaire.

En 1887, après le décès de son père, il part aux États-Unis, où il est accueilli par la presse new-yorkaise comme une vedette, à la suite du succès de L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886). Il passe l’hiver dans les monts Adirondacks pour soigner son emphysème pulmonaire43, et décide au printemps d’effectuer une croisière en Océanie où il visite les îles Marquises, les îles Gilbert et les Samoas.

En 1889, il passe aux Samoa à l’occasion d’une série de reportages dans les mers du Sud et se lie avec Harry Jay Moors (1854-1926), un employé des planteurs de sucre de Hawaï, qui a recruté pour eux des employés dans plusieurs îles du Pacifique et fera plus tard fortune aux Samoa.

Début 1890, sa santé se détériorant, Stevenson s’installe définitivement à Vailima, en investissant tout son patrimoine, 4 000 dollars, dans une parcelle de jungle de 1,6 kilomètre carré, à quatre kilomètres au sud de Apia, la capitale des Samoa. Dans une lettre du 20 janvier 1890, contredisant tout ce qu’il avait auparavant écrit sur les Samoa, il justifie cette décision par le fait que le climat tropical serait bénéfique à ses problèmes respiratoires. Les îles Samoa ont, pourtant, un climat humide qui est peu adapté à sa santé fragile et dont la nocivité est dénoncée en 1895 par un rapport du consul britannique affirmant qu’avec « un tel climat, aucun Européen ne peut travailler au grand air tout en restant en bonne santé ». Stevenson y vit avec ses proches dans une surprenante opulence.

Sans négliger sa carrière littéraire, il s’investit beaucoup auprès des  Samoans : lors d’une guerre civile en 1893, il prend même leur défense contre l’impérialisme allemand. Pleins de gratitude, les indigènes bâtissent en son honneur une route menant à sa plantation. Il devient même un chef de tribu, appelé respectueusement Tusitala (« le conteur d’histoires ») par ses membres.

Stevenson meurt le 3 décembre 1894, d’une crise d’apoplexie (ou accident vasculaire cérébral) à l’âge de 44 ans. Il est enterré selon son désir face à la mer au sommet du mont Vaea surplombant Vailima. Lors de ses obsèques, quatre cents Samoans se relaient pour porter son cercueil au sommet du mont Vaea.

Source : Wikipédia.

 

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