Robert Koch, médecin, fondateur de la bactériologie.

Robert Koch (né le 11 décembre 1843 à Clausthal, Royaume de Hanovre -mort le 27 mai 1910 à Baden-Baden, Empire allemand) est un médecin allemand connu pour sa découverte de la bactérie responsable de la tuberculose qui porte son nom : « bacille de Koch ». Les travaux qu’il mènera pour la découvrir lui vaudront le prix Nobel de physiologie ou médecine de 1905. C’est l’un des fondateurs de la bactériologie.

Fils d’un ingénieur dans l’industrie minière, Hermann Koch, qui est intendant des mines Claustahl Zellerfeld, et de Mathilde Juliette Henriette Biewend, fille d’un inspecteur des mines de fer, Robert — baptisé Heinrich Hermann Robert Koch — est le troisième enfant d’une famille qui en comptera treize (onze décédant encore jeunes). Avec deux vieilles tantes, un oncle et la domesticité, la maisonnée pourra compter jusqu’à dix-neuf personnes. À l’âge de quatre ans, il apprend seul à déchiffrer quelques mots dans les journaux ; à cinq ans, il entre à l’école primaire. En 1851, à l’âge de huit ans, il intègre le Gymnasium.

L’oncle maternel, Eduard Biewend, emmène le jeune Robert en excursion observer la nature ; il l’initie également à la photographie (à une époque où chaque photographe doit préparer ses solutions et ses plaques). Au lycée, Robert est un élève studieux, avec des facilités en mathématiques et en sciences naturelles. En 1862, Robert passe son Abitur. Tandis que son père le verrait bien émigrer aux États-Unis comme ses deux frères ainés, le jeune Robert, épris d’Emmy Fraatz, se rend la même année à Göttingen, dans l’intention de s’y former rapidement au métier de professeur. Au cours de son second semestre d’étude, il réoriente sa formation vers celle de médecin. L’université de Göttingen est renommée. Koch étudie ainsi l’anatomie avec Jacob Henle, défenseur depuis 1840 de la théorie microbienne des maladies contagieuses. Il étudie également la clinique avec Karl Ewald Hasse, la psychologie avec

Rudolf Hermann Lotze, la physique avec Wilhelm Eduard Weber et la chimie avec Friedrich Wöhler. Le physiologiste Georg Meissner l’initie à l’expérimentation animale. Après son diplôme de médecin en janvier 1866, Koch part trois mois à Berlin assister aux conférences de Virchow. Le 12 mars 1866 il obtient sa licence de Médecin à Hanovre. En 1867, après un poste de médecin adjoint de l’hôpital de Hambourg2, il trouve un poste à Langenhagen dans une institution accueillant des enfants retardés mentaux. Dans cette même ville il ouvre également un cabinet de généraliste. Le 16 juillet 1867, il se marie avec Emmy Adolfine Josephine Fraats, la fille d’un pasteur de l’Église évangélique de Clausthal. À Langenhagen, il commence ses travaux de

microscopie et ses études naturalistes ; sa femme, Emmy, l’aide dans le classement des échantillons prélevés. Deux ans après s’être installé à Langenhagen, à la suite d’une réorganisation administrative de l’institution, Koch doit chercher un nouvel emploi. En juin 1868, il tente d’ouvrir un cabinet à Braetz ; il tente à Niemegk, près de Potsdam, où sa femme et leur toute jeune fille Gertrud (née le 6 septembre 1868) le rejoignent. Sa situation professionnelle et financière est difficile.

Koch déménage à Rakwitz dans la province de Posen, où il réussit à se constituer une clientèle fidèle. Quand la guerre de 1870 éclate, Koch, myope, est dispensé de service actif ; il se porte toutefois volontaire pour le service de santé de l’armée. Il sera affecté à Neufchateau et à Orléans où il aura notamment à traiter de la fièvre typhoïde et des blessures de guerre. Démobilisé avant la fin de la guerre, il revient à Rakwitz. En janvier 1872, il réussit l’examen de Kreisphysikus (médecin cantonal). Un poste se libérant à Wollstein en Grande-Pologne, il y emménage en avril 1872. Il réside jusqu’en 1880 à Wollstein, où il est responsable de la santé publique au niveau local ; c’est là qu’il fait ses premières découvertes qui le rendront célèbre, sur la maladie du charbon.

La lecture du rapport de Coze et Feltz sur le streptocoque incite Koch à entreprendre ses recherches bactériologiques concernant les maladies contagieuses.

  • En 1876, Ferdinand Julius Cohn publie les travaux de Koch, ce qui vaut immédiatement à ce dernier une grande renommée.
  • En 1877, il publie un texte sur la microphotographie.
  • En 1880, il est nommé professeur au Reichs-Gesundheitsamt de Berlin.
  • Entre 1884 et 1885, il est commissaire de l’office impérial à la Santé.
  • En 1885, Robert Koch obtient la chaire d’hygiène à l’Université de Berlin.
  • En 1891, est créé pour lui l’Institut prussien des maladies infectieuses, dont il prend la direction.

En 1892, il divorce et se remarie quelques mois plus tard avec Hedwig Freiberg, une étudiante et actrice amateure âgée de 17 ans.

En 1905, Robert Koch reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses investigations et ses découvertes en lien avec la tuberculose1. Il devient membre étranger de la Royal Society le 4 mars 1897.

Il meurt le 27 mai 1910 d’une crise cardiaque lors d’une cure à Baden-Baden2. Incinéré selon ses volontés, ses cendres sont transportées à Berlin.


Il s’intéresse principalement à la maladie du charbon (mouton), à la peste bovine et équine, aux intoxications par le plomb et aussi au paludisme, à la piroplasmose et à la maladie du sommeil. Il possède une ouverture d’esprit assez importante puisqu’il s’intéresse aussi à l’archéologie, à l’anthropologie et à la parasitologie.

Il commence ses observations microscopiques sur la maladie du charbon en 1873, examinant alors le sang de moutons charbonneux. Il y voit les mêmes organismes en forme de bâtonnets que Casimir Davaine avait nommés « bactéridies » en 1863. En 1874, il découvre la phase sporulée de la bactérie.

Il est le premier en 1876 à réussir la culture du bacille du charbon découvert en 1850 par les Français Pierre Rayer et Casimir Davaine. Il développe à cette occasion plusieurs techniques nouvelles de coloration, de mise en culture et d’identification des germes.

En 1876 paraît son article intitulé Die Ätiologie der Milzbrandkrankheit, gegründet auf die Entwicklungsgeschichte des Bacillus anthracis / L’étiologie du charbon, fondée sur le cycle de vie de Bacillus anthracis dans les Beiträge zur Biologie der Pflanzen de Ferdinand Cohn.

Koch présente sa découverte du bacille à l’Institut de physiologie d’Emil du Bois-Reymond le 24 mars 1882. À l’issue de la présentation, les scientifiques stupéfaits, n’émettent aucune question ; Virchow, connu pour son opposition à la théorie des germes, quitte la salle sans mot dire. Le soir même, le télégraphe porte la nouvelle dans le monde entier. Cette présentation, qui donne lieu à publication le 10 avril suivant, est suivie de trois articles : Über die Ätiologie der Tuberkulose (à l’été 1882, au Congrès de médecine interne de Wiesbaden), Kritische Besprechung der gegen die Bedeutung der Tuberkelbazillen gerichteten Publikationen en 1883, et enfin en 1884 le monumental Die Ätiologie der Tuberkulose qui offre une présentation détaillée de ses travaux.

Ayant adopté une compréhension de la maladie semblable à celle développée précédemment par Laennec, Bayle, Villemin et Cohnheim, Koch et l’équipe qu’il dirige au Reichsgesundheitsamt isolent le bacille en seulement huit mois. Du fait de sa petite taille et de l’inaptitude du bleu de méthylène à le colorer, le bacille a jusqu’alors échappé à l’attention des chercheurs (le bacille est observable toutefois à l’état frais ; Ehrlich qui a déjà observé ces bâtonnets, croit reconnaître des cristaux : grâce à la technique de double coloration qu’il met au point, Koch arrive à l’identifier. Procédant comme Albert Neisser l’a fait dès 1879 pour le bacille de la lèpre, Koch laisse d’abord les lames de frottis 24 heures dans le bleu de méthylène alcalinisé par la potasse puis les traite à la vésuvine : les bacilles sont bleus sur un fond d’éléments cellulaires et de microbes bruns (au même moment, voire un peu avant, Paul Clemens von Baumgarten identifie lui aussi la bactérie). En retrouvant le bacille dans des formes cliniques considérées alors comme des entités nosographiques distinctes, Koch contribue à unifier le concept de tuberculose (Koch n’arrive toutefois pas à prouver la nature tuberculeuse des scrofules). Alors même qu’il a signalé, dans des travaux précédents, l’importance de la publication de microphotographies, supposées plus objectives et impartiales que les dessins, Koch ne publie pas de photographies du bacille mais simplement des dessins. Dans son article de 1884, Koch mentionne la présence de spores dans les bacilles.

Alors qu’en 1882 Koch évitait d’exprimer une opinion trop tranchée quant au poids respectif du bacille et de l’hérédité, en 1884 il se montre plus catégorique, qualifiant l’hérédité comme un facteur marginal.

Koch utilisa la méthode d’inoculation à l’iris de lapin publiée en 1879 par Carl Julius Salomonsen et Cohnheim.

En 1882, il isole le bacille de la tuberculose en mettant au point une méthode de culture in vitro et en reproduisant la maladie chez les animaux avec la souche cultivée, prouvant que le germe est bien responsable de la maladie et invalidant la théorie cellulaire de Virchow. Ce germe lui doit son nom, bacille de Koch. Son nom scientifique est Mycobacterium tuberculosis. Cette découverte entraîne l’utilisation des mesures d’hygiène pour lutter contre la transmission de la maladie. Notamment parce que la tuberculose n’est pas immunisante, Koch ne croit pas en la possibilité d’un vaccin ; il cherche donc un traitement qu’il croit trouver dans un produit extrait du bacille qu’il met au point, la tuberculine, ce qu’il annonce en 1890 : c’est un échec. Il persévère, présentant en 1897 une deuxième version de la tuberculine… qui s’avèrera aussi inefficace et dangereuse, voire fatale, que la première. La tuberculine servira toutefois ensuite au diagnostic de la maladie.

En 1883, au cours d’une expédition en Égypte, il isole l’agent microbien du choléra (Vibrio cholerae) avec l’aide de Gaffky et de Bernhard Fischer. En fait, cette découverte a déjà été publiée par Filippo Pacini en 1854. Il prouve, peu après, le rôle de l’eau dans la transmission de la maladie, rôle déjà mis en évidence en 1855 par John Snow.

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Sources : Wikipédia, YouTube.