Pierre Schoendoerffer, romancier, réalisateur, scénariste et documentariste.

Pierre Schoendoerffer est un romancier, réalisateur, scénariste et documentariste français, né le 5 mai 1928 à Chamalières et mort le 14 mars 2012 à Clamart.

Lauréat de l’Académie française, récompensé par un Oscar, il était membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1988.


Pierre Schoendoerffer a eu une enfance itinérante au gré des postes occupés par son père, Georges Schoendoerffer (1888-1949), ingénieur de l’École centrale. Ce dernier, issu d’une famille protestante alsacienne, fait la connaissance de son épouse, Marie-Louise Friesé, fille de l’architecte Paul Friesé, en 1919 à Strasbourg, lors de la cérémonie marquant le retour de l’Alsace à la France. Quatrième enfant d’une fratrie de cinq, il naît à Chamalières (Puy-de-Dôme) en mai 1928, alors que son père travaille chez Michelin à Clermont-Ferrand. En 1939, son père part chez De Dietrich à Niederbronn (Bas-Rhin). Évacuée à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, toute la famille déménage à Annecy où son père est nommé directeur de l’hôpital. C’est là qu’il lit Fortune carrée de Joseph Kessel, qui lui indique le chemin de « la vraie vie ». Son père étant mort des suites de la guerre, Pierre Schoendoerffer devient pupille de la Nation, comme l’avait été sa mère, Marie-Louise Friesé, dont le père était mort en 1917 au Chemin des Dames, réengagé à 62 ans comme capitaine/interprète.

Il rêve de devenir marin, lui qui n’a jamais vu la mer et embarque comme matelot sur un petit chalutier à voile et à moteur à 18 ans. Il est inscrit maritime. À 19 ans, il embarque sur un caboteur suédois de haute mer, comme matelot de pont léger. Il navigue essentiellement en mer Baltique et en mer du Nord.

Appelé pour son service militaire, il rentre en France. À la lecture du Figaro il est frappé par un article de Serge Bromberger sur le caméraman Georges Kowal qui vient d’être tué. Il s’inscrit comme volontaire, intègre le Service cinématographique des armées et part en Indochine. Il est nommé caporal, puis caporal-chef. Il y rencontre Raoul Coutard, qui devient plus tard son opérateur. Il filme la guerre de 1952 à la chute de la bataille de Ðiện Biên Phủ en 1954 où il est fait prisonnier avec toute la garnison.

Libéré fin août par les accords de Genève, il reste en Indochine et se fait démobiliser sur place en janvier 1955. Il devient alors photographe pour de grands magazines étrangers et, avec le pécule que lui rapportent ses reportages photographiques, il décide de boucler son tour du monde en rentrant par l’Est.

Pierre Schoendoerffer, carte maximum, Chamalières, 21/09/2018.

Il parle de son expérience en tant que reporter de guerre dans le film Les Yeux brûlés de Laurent Roth. Sur le DVD du film figure également en bonus le film Pierre Schoendoerffer, La Peine des hommes, reconstitution de l’entretien intégral de Pierre Schoendoerffer lors du tournage du film Les Yeux Brûlés : il y commente avec passion le métier de la guerre, l’art de la filmer et le sort de son frère d’armes Jean Péraud disparu à Ðiện Biên Phủ. En conclusion, un montage d’archives présente sa libération au milieu des soldats français prisonniers du Vietminh durant l’été 1954.

Avec Dominique Merlin, il réalise en 1967 un film documentaire au Viêt Nam avec l’armée américaine, La Section Anderson, auquel est décerné un Oscar et de nombreuses distinctions internationales.

À Hong Kong, il rencontre Joseph Kessel à qui il fait part de son désir de devenir cinéaste. Kessel lui promet de l’aider, et lorsqu’il le revoit à Paris, il l’impose à un jeune producteur, Georges de Beauregard, pour tourner en 1956, en Afghanistan, le film que lui, Kessel, a écrit : La Passe du diable. D’autres films suivront : Ramuntcho et Pêcheur d’Islande (adaptations des romans éponymes de Pierre Loti).

En 1963, il écrit La 317e Section qui devient en 1964 un film de fiction : La 317e Section, proche du documentaire sur la guerre d’Indochine ; il obtient le prix du scénario à Cannes.

L’Adieu au roi, publié en 1969, obtient le prix Interallié, dont il rejoindra le jury quelques années plus tard. Le réalisateur américain John Milius le porte à l’écran en 1989, L’Adieu au roi, avec Nick Nolte.

Pierre Schoendoerffer écrit, en 1976, un roman, Le Crabe-tambour, qui obtient le grand prix du roman de l’Académie française. Il l’adapte pour le cinéma l’année suivante, tournant pendant sept semaines sur un navire de guerre, l’escorteur d’escadre Jauréguiberry, pendant l’hiver dans l’Atlantique nord. Sorti en novembre 1977, le film reçoit trois Césars en 1978.

En 1992, il réalise son film le plus ambitieux, Diên Biên Phu, tourné au Viêt Nam.

En 2003, dès la création des « écrivains de Marine » par Jean-François Deniau, Pierre Schoendoerffer fait partie de la compagnie de vingt membres.

En 2007, il se rend en Afghanistan, un demi-siècle après avoir découvert le pays aux côtés de Joseph Kessel, invité par le 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP), dont il est soldat de 1re classe d’honneur.

Pierre Schoendoerffer meurt le 14 mars 2012 à l’hôpital militaire Percy de Clamart, où il avait été transféré quelques jours auparavant à la suite d’une opération chirurgicale.

Le 19 mars, jour anniversaire de son parachutage à Ðiện Biên Phủ, ses obsèques sont célébrées en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides à Paris, suivies d’un hommage national dans la cour d’honneur des Invalides en présence du Premier ministre François Fillon, du ministre de la Défense Gérard Longuet, du ministre des Anciens combattants et du ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand. Il repose au cimetière du Montparnasse (division 17).

Voir aussi cette vidéo :

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