Pierre Sabbagh, pionnier de la télévision.

Pierre Sabbagh, né le 18 juillet 1918 à Lannion et mort le 30 septembre 1994 à Paris, est une personnalité de la télévision française, ayant exercé successivement les métiers de journaliste, réalisateur, producteur, animateur et directeur de chaînes de télévision.


Pierre Sabbagh est le fils du peintre Georges Sabbagh (1887-1951), Alexandrin d’origine chrétienne libanaise d’Égypte (descendant du Bey Hanna Sabbagh, banquier à Alexandrie). Dans les années 70, une rumeur compètement fantaisiste et erronée se répandait dans les couloirs de l’ORTF, que Pierre Sabbagh était juif. Son nom et bien juif et il est juif même si certaines personne ne le veulent pas ! Son nom était bien Pierre Allain Sabbagh, fils de George Hanna Sabbagh, né en Egypte d’une famille copte et maronite. Catherine Langeais, sa seconde épouse, répétait à qui voulait l’entendre que son mari était chrétien. Sa mère s’appelait Agnès Humbert, résistante du réseau Musée de l’Homme. Il était le frère du Contre-Amiral Jean Sabbagh.

Renvoyé de plusieurs lycées, il ne rêve alors que de théâtre. Il devient l’élève de Charles Dullin, qui le fait engager pour jouer dans Volpone (1940) le rôle d’un page vénitien ; lors du tournage il lui dit “Décidément, tu n’as aucun talent de comédien. Depuis trois jours, je te regarde : tu t’intéresses à la caméra, aux lumières, au son, au maquillage. Tu sais, le métier est aussi noble derrière la caméra que devant, et je crois que derrière, tu pourras faire quelque chose.”

Pierre Sabbagh renonce à devenir comédien et commence, en 1945, une carrière de radio-reporter. Il fait un enregistrement sonore, sans autorisation, de l’exécution de Pierre Laval le 15 octobre 1945 à la Prison de Fresnes, son reportage est diffusé à la radio le soir même. Il entre ensuite en 1946 à la télévision française.

Il invente et présente le 29 juin 1949 le premier journal télévisé français. Il a été animateur populaire à la télévision pendant 14 ans pour avoir animé des jeux télévisés le Gros Lot, Télé-Pok, L’Homme du XXe siècle, et de l’émission documentaire Le Magazine des explorateurs de 1956 a 1970.

Pierre Sabbagh, carte maximum, Paris, 18/10/2013.

Le 10 décembre 1954, il épouse en secondes noces la présentatrice de télévision Catherine Langeais.

En 1960, il renvoie toutes les femmes journalistes à l’exception de Danièle Breem et s’en explique : “Au J.T. il me faut du dynamisme, des nerfs solides et être disponible à tout moment : jamais mes collaborateurs masculins n’auraient l’idée de retarder un reportage avec un argument du genre : “Je n’ai rien à me mettre !”

En 1961, il est le producteur de trois émissions : “Le Magazine des explorateurs”, “Avis aux amateurs” et “L’Homme du XXe siècle”.

La création, en 1966, de l’émission Au théâtre ce soir à la suite d’une grève à la télévision française qui s’éternisait, sera son plus grand succès.

Dans le cadre du programme minimum, La Bonne Planque est diffusée pendant cette période, ce qui provoque l’engouement du public pour ce genre d’émission.

À son actif aussi, le premier grand jeu audiovisuel qui réunissait la France des années 1960 devant l’écran en noir et blanc : L’Homme du XXe siècle, jeu de questions de culture générale qui a duré un peu plus de deux années avec deux célèbres finales du Super homme du XXe siècle, réunissant les anciens meilleurs vainqueurs de l’année (dont le comédien Robert Manuel la 1re année) et gagnée en 1963 par un professeur de « cours complémentaire », Georges Rivault, et en 1964 par un professeur d’histoire, Francis Pichon. Le visage de Pierre Sabbagh apparut sur le jeu de société (ancêtre du Trivial Poursuit) qui fut édité avec cette émission.

Il confie en 1970, à Marc Gilbert la direction de l’émission Volume et en 1971, celle d’Italiques.

En septembre 1971, il est nommé Directeur général de la Deuxième chaîne couleur de l’ORTF. Il parvient en trois ans à en faire la première chaîne de l’ORTF, tant en audience qu’en indices de satisfaction. Après l’éclatement de l’ORTF en 1974, le conseil des ministres du 18 septembre 1974, nommant les présidents des chaînes de télévision, ne le reconduit pas dans ses fonctions.

En 1981, il est nommé PDG de Technisonor, société de production filiale de la Sofirad, ayant notamment produit La Chambre des dames, et “Thérèse Humbert”.

En 1983, il est nommé par Hervé Bourges, président de TF1, président du comité de réflexion, constitué de 17 personnes, chargé d’établir des propositions de stratégie pour l’image et les programmes de TF1. Lors de la séance d’installation du comité, Pierre Sabbagh précise qu’il avait accepté cette présidence “à titre gracieux, sans contrat avec la société TF1”.

En 1986, il est nommé membre de la CNCL (Commission nationale de la communication et des libertés).

Pierre Sabbagh n’était absolument pas franc-maçon, contrairement à certaines idées fausses qui circulent trop sur Internet !

Il meurt le 30 septembre 1994, il est enterré dans le cimetière de Valmondois où il avait une résidence secondaire avec son épouse.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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