Pierre Marivaux, écrivain.

Marivaux (né Pierre Carlet) est un écrivain français, baptisé à Paris le 8 février 1688 et mort à Paris le 12 février 1763.

Surtout connu pour son théâtre et attaché au Comédiens italiens, Marivaux fut aussi romancier et journaliste, toujours spectateur solitaire d’une société en pleine transformation.

Il est élu à l’Académie française en 1742. Au 1er septembre 2009, il est le 5e auteur le plus joué par la Comédie-Française.


Marivaux est issu d’une famille de nobles originaires de Normandie qui avait fourni un sénateur au parlement de cette province. Son père, Nicolas Carlet, travaille dans l’administration de la marine jusqu’en 1698, puis à la Monnaie, où il deviendra directeur. Sa mère, Marie-Anne Bullet, est la sœur de Pierre Bullet, architecte du roi, qui ouvrira à Marivaux les portes de la Cour.

Pierre Marivaux, carte maximum, Paris, 23/02/1963.

En 1698, la famille part s’installer à Riom, en Auvergne. Il est élève au collège des Oratoriens de Riom de 1704 à 1711, et poursuit sa formation à Limoges.

Sa première pièce, Le Père prudent et équitable, est jouée à Limoges en 1706.

Logé à Paris chez son oncle Pierre Bullet (mort en 1716), Marivaux entreprend, en dilettante, des études de droit.

Le 7 juillet 1717, il épouse Colombe Bollogne, fille d’un riche avocat originaire de Sens, conseiller du Roi9, dont la dot permet au ménage de vivre dans l’aisance. Prosper Jolyot de Crébillon10 signe l’acte comme témoin. La fille unique du couple, Colombe Prospère naquit moins de 7 mois plus tard, le 24 janvier 1718 ; elle entrera à l’Abbaye Notre-Dame du Trésor en 1745 et y terminera sa vie.

Pierre Marivaux, essais de couleurs.

Nicolas Carlet meurt le 14 avril 1719. La famille est vraisemblablement fortement affectée par la banqueroute de Law en 1720.

Il obtient sa licence en droit en 1721, est reçu avocat, mais n’exercera jamais.

Il perd son épouse en 1723.

Malade depuis 1758, il succombe à une pleurésie le 12 février 1763.

Son premier texte est une comédie d’intrigue en un acte et en vers le Père prudent et équitable, ou Crispin l’heureux fourbe jouée dans un cercle d’amateurs en 1706 à Limoges et éditée en 1712n 2. Il édite son premier roman en 1712 Les Effets surprenants de la sympathie.

Sa rencontre avec Fontenelle et la fréquentation du salon Madame de Lambert sont déterminantes. Il fréquente les « Modernes » et s’engage les Anciens en traitant dans un esprit néo-précieux enjoué et décalé tout ce qui fait le patrimoine culturel des écrivains classiques – comme Homère, par exemple, dont il parodie l’œuvre dans deux romans, Télémaque travesti (1715) et L’Iliade travestie (1716).

En 1720, il s’essaie néanmoins à la tragédie classique, en cinq actes et en vers, avec Annibal, joué en 1720 à la Comédie-Française, mais ne rencontre pas de succès et ne reviendra jamais à ce genre.

Son premier succès, il le doit, la même année, à Arlequin poli par l’amour joué par les acteurs italiens de Luigi Riccoboni. Marivaux apprécie le jeu des comédiens italiens et devient l’auteur attitré de la troupe. La jeune Silvia Balletti devient son interprète idéale et il écrit spécialement pour elle.

Il révolutionne le genre de la comédie sentimentale, qu’il explore au travers des deux Surprises de l’amour ou de La Double Inconstance, mais surtout de ses pièces devenues de grands classiques du répertoire : Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737).

Il écrit aussi des comédies sociales sur des sujets tels que la liberté et l’égalité entre les individus (L’Île des esclaves en 1725), ou la situation des femmes (La Nouvelle Colonie en 1729). Placées dans des cadres utopiques, ces pièces, qui ont eu peu de succès à leur création, développent ses réflexions sur les relations humaines et ancrent Marivaux dans le XVIIIe siècle.

Mais ses succès ne sont jamais éclatants ; les Comédiens Français et leur public ne l’apprécient pas et le Théâtre-Italien reste une scène parisienne secondaire.

Marivaux s’est toujours tenu à l’écart des « philosophes ».

Parallèlement, il expose ses réflexions dans des journaux dont il est l’unique rédacteur, à la fois conteur, moraliste et philosophe : Le Spectateur françois (25 livraisons entre 1721-1724), inspiré du Spectator anglais, L’Indigent Philosophe (1727) et Le Cabinet du philosophe (1734). Il y décrit la société cloisonnée et hiérarchisée de son temps, décrit avec humour les travers de ses contemporains, développe ses conceptions esthétiques, défend son goût pour une écriture spontanée et son droit de rire des hommes en général « et de moi-même que je vois dans les autres ».

Marivaux est, avec l’abbé Prévost, un des écrivains qui ont le plus profondément réfléchi sur le paradoxe de l’écriture romanesque.

Sa grande œuvre romanesque est La Vie de Marianne dont la rédaction s’étend sur environ quinze ans (1726-1741). L’héroïne, âgée, raconte sa vie, mais entremêle son récit de réflexions, de méditations, sur l’amour, l’amitié, la sincérité, la reconnaissance sociale du mérite personnel. L’œuvre, qui couvre une semaine de la vie de son héroïne, demeure inachevée. Ces thèmes sont repris dans Le Paysan parvenu, un roman d’apprentissage de 1735 racontant la montée à Paris et l’ascension sociale de Jacob grâce à ses succès amoureux.

À partir de 1733, il fréquente le salon de Claudine de Tencin, qui devient pour lui une amie précieuse. Grâce à elle, après plusieurs échecs et l’opposition menée par Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet), Marivaux est élu à l’Académie française en 1742, contre Voltaire.

Il y prononça plusieurs discours – Réflexions en forme de lettre sur le progrès de l’Esprit humain (1744), Réflexions sur l’esprit humain à l’occasion de Corneille et de Racine (1749), Réflexion sur les Romains et les anciens Perses (1751) – et il ne composa alors plus que quelques pièces, à destination de la Comédie-Française, d’ailleurs éditées sans être jouées, et un dialogue, L’Éducation d’un prince (1753).

Si le travail de Marivaux en tant que romancier et journaliste reste peu connu, la classification de ses pièces proposée par Marcel Arland montre que notre connaissance de son théâtre, abondant, est elle aussi bornée, au seul registre des comédies d’amour, aux dépens, en particulier, des comédies morales.

La chronologie montre par ailleurs, que Marivaux n’a pas abordé successivement ces registres, mais les a alternés tout au long de sa carrière littéraire, attestant ainsi d’une volonté et de capacités à utiliser tous les ressorts de la comédie.

Voir aussi cette vidéo :

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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