Pierre Auguste Renoir, peintre impressionniste.

Pierre-Auguste Renoir est né le 25 févier 1841 à Limoges dans une famille modeste. Son père est tailleur de pierre et sa mère couturière. La famille s’installe à Paris en 1844 pour améliorer sa situation. Doué pour le dessin, le jeune Pierre-Auguste devient apprenti pour la décoration de pièces en porcelaine chez Lévy Frères. Il a alors treize ans. Il suit parallèlement des cours de dessin.

En 1862, il réussit le concours d’entrée à l’École des Beaux-arts de Paris. Il y suit les leçons de Charles Gleyre (1806-1874), peintre du courant académique et professeur réputé. Dans l’atelier de Gleyre, il a pour condisciples Claude Monet, Alfred Sisley et Frédéric Bazille qui deviendront des amis et des figures importantes du courant impressionniste.

Le premier tableau de Renoir accepté au Salon de l’Académie des Beaux-arts est précisément un portrait du père d’Alfred Sisley, William. L’art du portrait permettra au peintre, tout au long de sa carrière, d’assurer des rentrées financières, alors que les thèmes favoris des impressionnistes (scènes de genre, paysages) ne trouveront pas preneur. En 1868, toujours au Salon, Lise à L’ombrelle obtient des appréciations positives. Il s’agit d’un portrait en pied de sa maîtresse, Lise Tréhot, avec laquelle Renoir aura deux enfants, Pierre Tréhot (1868-1930) et Jeanne Tréhot (1870-1934). Il ne reconnaîtra jamais ces enfants, mais aidera toujours financièrement Jeanne, dans le plus grand secret. La relation avec Lise s’achève en 1872.

En 1869, Renoir séjourne avec Claude Monet à la Grenouillère, restaurant implanté sur une île de la Seine et louant des canots. Il évolue alors nettement vers l’impressionnisme en étudiant les reflets du soleil sur la surface de l’eau (La Grenouillère, 1869). Comme Monet, il éclaircit sa palette et ne lisse plus les touches, mais les juxtapose ou les superpose pour produire, à distance, un effet visuel. La délimitation nette des formes est abandonnée au profit du rendu d’une impression d’ensemble. Une poésie du réel, liée à la perception particulière du peintre, se substitue à la représentation rigoureuse.

Ces tableaux novateurs étant refusés au Salon, Monet, Renoir, Pissarro, Degas et Berthe Morisot fondent la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs qui a pour objectif de permettre aux impressionnistes d’exposer librement sans passer par le salon officiel. Huit expositions impressionnistes vont se succéder de 1874 à 1886. Renoir participe à celles de 1874, 1876, 1877 et 1882. Tout le génie du peintre va alors se déployer dans des réalisations parfois très

ambitieuses et mal perçues du public, mais qui marquent définitivement l’histoire de l’art. Ainsi, le Bal du Moulin de la Galette (1876), composition de 1,75 mètre de large, place la scène de genre au niveau le plus haut. Elle peut désormais concurrencer les intemporelles scènes mythologiques.

En 1881, Renoir persiste dans le genre, avec Le déjeuner des canotiers, où figure (au premier plan à gauche) celle qu’il épousera en 1890, Aline Charigot (1859-1915).

Comme Pierre-Auguste, Aline vient d’un milieu modeste. Son père est boulanger et sa mère couturière à Essoyes (Aube). Son enfance fut difficile car son père quitta le domicile conjugal en 1860. Aline est élevée par sa tante et son oncle, qui viennent en aide à sa mère. En 1872, cette dernière

s’installe à Paris et Aline apprend le métier de couturière. Ayant rencontré Auguste Renoir, elle pose pour lui à partir de 1879. Leur premier enfant, Pierre Renoir (1885-1952), deviendra comédien, ami et collaborateur de Louis Jouvet. Pierre-Auguste reconnaît son fils à la mairie du 18e arrondissement de Paris et épouse Aline en 1890. Jean Renoir, leur second fils (1894-1979), est considéré comme l’un des plus grands cinéastes français de 20e siècle. Enfin Claude Renoir (1901-1969), leur troisième fils, sera initié par son père à l’art de la céramique et deviendra un céramiste réputé, mais aussi un producteur de cinéma et un grand expert de la peinture de son père.

Dans la décennie 1880-1890, Renoir voyage dans le sud de la France, en Italie et en Algérie. La découverte des chambres de Raphaël (stanze di Raffaelo), fresques peintes dans quatre salles du Vatican, le conduit à remettre en cause son style impressionniste. Il doute de ses capacités en dessin et veut revenir vers plus de rigueur formelle et une certaine intemporalité. Ingres et Raphaël deviennent désormais ses modèles et l’on qualifiera ce nouveau style de période ingresque, aigre ou sèche. Ses tableaux impressionnistes ne se vendant pas, il avait d’ailleurs dû, dès les années 1870, revenir à des compositions plus académiques pour être admis au Salon officiel. Les commandes de portraits lui permettent ainsi de vivre de son art. Ce sont parfois des œuvres imposantes comme Madame Charpentier et ses enfants (1878), d’une largeur de deux mètres.

L’aboutissement de la période ingresque se situe en 1887 lorsqu’il présente Les Grandes Baigneuses à l’exposition internationale, dans la galerie du

grand marchand d’art Georges Petit (1856-1920). Le milieu artistique admira le tableau mais la critique fut plutôt défavorable dans l’ensemble.

Les premiers symptômes de la polyarthrite rhumatoïde, qui rendra sa vieillesse extrêmement douloureuse, se faisant sentir à la fin de la décennie 1880, Renoir est confronté à une phase de découragement qui le conduira à faire évoluer à nouveau son style. On qualifie de période nacrée ce nouveau style empruntant à la fois à l’impressionnisme et à l’académisme, où dominent les couleurs en demi-teinte, en particulier les roses, les ocres et les blancs. Son tableau, Les jeunes filles au piano (1892), l’une des premières œuvres de cette période, est acheté par l’État français et exposé au musée du Luxembourg. Cette reconnaissance officielle constitue un encouragement important pour l’artiste, désormais consacré. Les commandes affluent et la production est considérable : nus (beaucoup de baigneuses), portraits de jeunes filles et de femmes, natures mortes et même scènes mythologiques. Les marchands d’art Paul Durand-Ruel et Ambroise Vollard se chargent de la commercialisation des œuvres.

En 1896, Renoir achète une maison à Essoyes, localité d’où son épouse est originaire. Tous les étés, la famille Renoir se retrouve désormais dans cette maison. Mais sa maladie s’aggrave à la fin de la décennie 1890. Peu à peu ses mains se déforment et doivent être bandées. Il continuera toujours à peindre, sauf au cours des crises les plus douloureuses.

En 1903, Renoir acquiert le domaine des Collettes, à Cagnes-sur-Mer, au bord de la Méditerranée, le climat sec étant plus favorable aux rhumatisants. A partir de 1910, le peintre ne peut plus se déplacer. Dans la dernière partie de sa vie,

à partir de 1913, Renoir réalise des sculptures (Eau, grande laveuse accroupie, 1917) avec l’aide de deux sculpteurs : Richard Guino (1890-1973) d’abord, Louis Morel (1887-1975) ensuite.

Aline, sa femme, meurt en 1915. Au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918) ses deux fils, Pierre et Jean, sont grièvement blessés. Le peintre décède le 3 décembre 1919 à la suite d’une congestion

pulmonaire. Pierre-Auguste Renoir fut d’abord inhumé auprès de son épouse dans le vieux cimetière du château de Nice. Mais conformément à la volonté des deux époux, leurs corps furent transférés à Essoyes en 1922.

 

 

 

Source : Rivagesdeboheme.fr