Pierre Athanase Larousse, encyclopédiste et éditeur.

Pierre Athanase Larousse, né le 23 octobre 1817 à Toucy et mort le 3 janvier 1875 à Paris, est un pédagogue, encyclopédiste, lexicographe et éditeur français. Il est surtout connu pour les dictionnaires qui portent son nom, dont Le Petit Larousse.

Fils d’Edmé Athanase Larousse (1793-1877) charron-forgeron et de Louise Guillemot (1795-1871) cabaretière, il est un brillant élève déjà désireux de devenir encyclopédiste, comme Diderot, et obtient à 16 ans une bourse de l’université pour compléter sa formation à Versailles1. De retour à Toucy, il devient, à 20 ans à peine, instituteur à l’école primaire

supérieure. Pédagogue dans l’âme, il est déçu par l’absence de manuels de qualité. Pendant trois ans, il cherche à renouveler la pédagogie en faisant appel à la curiosité des enfants avant de rejoindre Paris en 1840. Républicain et démocrate bien avant la Révolution de février 1848, lecteur assidu des philosophes des Lumières, il entend placer la parole de l’instituteur sous la seule autorité de la Raison éclairée par la Science et non par la Religion, dans l’esprit des Hussards noirs de la IIIe République.

Pierre Larousse, carte maximum, Toucy, 11/05/1968.

Pendant huit années, il suit les cours gratuits de la Sorbonne, étudie au Conservatoire national des arts et métiers, au Muséum national d’histoire naturelle et au Collège de France et fréquente de grandes bibliothèques. Il étudie le latin, le grec, la linguistique, le sanskrit, le chinois, les littératures française et étrangère, l’histoire, la philosophie, la mécanique et l’astronomie. Il constitue des milliers de fiches sur tous les sujets, dans la frénésie d’une formidable boulimie intellectuelle, ce qui lui vaut d’être surnommé le « bibliothécaire » par ses compagnons d’hôtel.

Alors qu’il songe se consacrer au commerce des vins de Bourgogne en s’associant avec sa sœur et son beau-frère, il renonce et entre en 1848 à l’institution Jauffret comme répétiteur ; il y restera trois ans.

Larousse acquiert une propriété à Toucy où son désir secret de Bourguignon attaché à la terre est de cultiver la vigne. La Lexicologie des écoles primaires publiée à compte d’auteur, paraît en 1849. Une nouvelle édition de cet ouvrage est publiée en 1852 sous le titre Grammaire élémentaire lexicologique. C’est la première pierre d’un édifice monumental en gestation.

Carnet de 4 timbres émis pour le bicentenaire de la naissance de Pierre Larousse.

En 1851, il rencontre un homme de sa région natale, Augustin Boyer, instituteur avec lequel il se lie d’amitié. Boyer apporte les fonds nécessaires pour que les deux hommes puissent s’associer et fonder une maison d’édition, la librairie Larousse, qui se développe rapidement. Le 1er mai 1852, Pierre Larousse demande officiellement un brevet de libraire-éditeur. Le 23 octobre 1852, il reçoit l’autorisation d’exercer, ce qui permet aux deux hommes de s’installer dans un petit local loué au 2, rue Pierre-Sarrazin. Il a derrière lui plusieurs années de travail acharné. Son objectif est de tout savoir dans tous les domaines. Son autre souhait est aussi de préparer l’édition de manuels scolaires destinés aux écoles primaires, comme le Traité complet des analyses médicales.

En 1856, est publié (avec l’aide de François Pillon) le Nouveau Dictionnaire de la langue française, l’ancêtre du Petit Larousse. Il est condamné par l’Église et mis à l’Index des Livres Interdits par le Saint-Office de l’Inquisition romaine.

Carnet de 20 timbres avec publicité pour le Larousse.

Son œuvre majeure est le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle. D’abord publié en fascicules entre 1863 et 1866, il les regroupe en 17 volumes de 1866 à 1876 et mit onze ans (jusqu’à sa mort) pour écrire ce dictionnaire de 22 700 pages.

Après vingt-cinq ans de vie en concubinage avec Pauline Suzanne Caubel, le libertaire Pierre Larousse qui avait subi un accident vasculaire cérébral et se savait proche du terme de sa vie, l’épouse sous le régime de la communauté de biens devant le maire du 6e arrondissement le 13 janvier 1872, avec notamment pour témoins Prudence Boissière et Pierre-Augustin Boyer mais en l’absence de sa famille. Agissant de la sorte, Larousse confie en priorité la gestion de ses biens à sa compagne, tout en marquant son amitié à son ex-associé, sans toutefois que son affection pour son neveu Julien Hollier soit à remettre en question. Celui-ci demeure d’ailleurs son héritier avec celle qui est désormais sa tante.

Pierre Larousse meurt de congestion cérébrale à Paris en 1875, l’année de la fondation de la société Larousse. Conformément à ses volontés, il est enterré civilement au cimetière du Montparnasse (14e division).

La succession Larousse donnera lieu à d’âpres différends après le décès en 1890 de Pauline Larousse, qui avait bénéficié de l’usufruit de la moitié du ménage Larousse et qui s’était mise en ménage avec le peintre Constant Noleau9. Mais l’œuvre du lexicographe sera poursuivie et achevée par son neveu Julien Hollier (1842-1909). JuIien Hollier deviendra administrateur du grand dictionnaire universel et directeur de la librairie Larousse. Par décret du 19 janvier 1885, il est autorisé à ajouter à son nom celui de sa mère (il est donc Julien Hollier-Larousse). De son mariage avec Louise Jozwick (1854-1920), il a quatre enfants : Pierre (1878-1959), Jules (1879-1970), Jeanne (1880-1954) et Louise Hollier-Larousse (1882-1951).

Aujourd’hui, le patronyme de Larousse est devenu un nom commun et l’activité de la Librairie Larousse a pris un essor considérable depuis les premiers pas lors de l’installation à Paris, rue Pierre-Sarrazin puis rue Saint-André-des-Arts.

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Sources : Wikipédia, YouTube.