Philippe Néri , Saint catholique.

Philippe Néri (en italien : Filippo Neri), né à Florence le 22 juillet 1515 et mort à Rome le 26 mai 1595, fondateur de la congrégation de l’Oratoire, est une figure très importante de la Réforme catholique entreprise avec le concile de Trente.

Béatifié le 11 mai 1615 par le pape Paul V et canonisé le 12 mars 1622 par le pape Grégoire XV, son caractère enjoué lui valut le surnom de « Saint de la joie ». Dans la liturgie catholique, il est commémoré le 26 mai.


Durant son enfance, Florence connut les turbulences politiques liées aux ambitions de la Maison de Médicis qui avait été au pouvoir avec Côme de Médicis, puis Pierre II. Après l’épisode théocratique du dominicain Girolamo Savonarole (1494-1498), les Médicis reviennent au pouvoir en 1512 et donnent un pape à l’Église, Léon X (Giovanni de’ Medici), élu en 1513. Le contexte est aussi celui de la fracture de la chrétienté latine avec la diffusion des idées de Luther, Zwingli, Calvin et l’apparition des églises protestantes, de celui de l’affrontement entre Charles Quint et François Ier pendant les guerres d’Italie. Le sac de Rome par les troupes de l’empereur Charles Quint en mai 1527 conduit à une réaction importante dans la ville de Florence : celle-ci se rebelle alors contre les Médicis et Florence institue la République. Deux ans plus tard, les Médicis assiègent et reprennent la ville de Florence.

Entre 1520 et 1530, Philippe habite avec sa famille au sein de la paroisse de S. Giorgio. Il fréquente le Couvent San Marco, de l’ordre des dominicains, encore très imprégnés de l’influence de Savonarole. À l’école, il apprend un peu le latin. Durant son adolescence, il ne montre pas de signe particulier de vocation religieuse et ne se distingue pas par sa piété. En revanche, Philippe se caractérise par sa cordialité et sa gaieté ainsi que son tempérament communicatif.

Vers la fin de 1532, Philippe quitte Florence et se rend chez son oncle à San Germano, à côté du mont Cassin. Il y séjourne quelque temps. Il fréquente alors les Bénédictins du mont Cassin et aime se recueillir dans une petite église en rotonde à Gaète. C’est durant cette période que se situe sa vocation religieuse dont le départ pour Rome fut l’effet le plus apparent. La date à laquelle Philippe a quitté Florence est discutée car les documents sont contradictoires. Celle de 1532 est indiquée par la sœur de Philippe, Élisabeth, dans sa déposition au premier procès de canonisation de Philippe Néri ; alors que selon un biographe plus tardif, Guiseppe Maria Brocchi, Philippe serait parti de Florence en 1530 à l’âge de quinze ans. Dans cette hypothèse, son départ pourrait être lié à la chute du régime républicain à Florence et au retour des Médicis, la famille de Philippe étant proche du parti républicain et savonarolien. Cette donnée permettrait d’éclairer le choix de Philippe Néri, d’une part, de se fixer à Rome auprès de l’église de San Giovanni dei Fiorentini qui était le centre des exilés opposés aux Médicis, et d’autre part plus tard, sa position favorable à l’absolution d’Henri IV, et donc pro-française.

À Rome, il habite d’abord dans le quartier de Sant’Eustachio, logeant chez le directeur de la douane, Galeotto del Caccia, un compatriote florentin qui l’emploie comme précepteur de ses deux fils. Durant cette période, Philippe suit des cours de philosophie à La Sapienza ainsi que des cours de théologie à S. Agostino, où ses deux maîtres sont Cesare Giacomelli et Alfonso Ferro. Il étudie la philosophie de saint Augustin et approfondit sa connaissance des traités De Trinitate, De Angelis, De Incarnatione. Mais cette période d’études est relativement brève. Vers 1536, il opte pour un style de vie que ses contemporains qualifient d’érémitique, non pas parce que Philippe s’adonne à la solitude, mais parce qu’il n’est pas rattaché de façon institutionnelle à une communauté religieuse. Cette vie sans règle définie dure jusqu’en 1548. Philippe déambule dans les rues et sur les places, exerçant une sorte d’apostolat à la Socrate, non par des enseignements élaborés mais par le contact amical, sans autre méthode que la cordialité. Il aborde chacun, spécialement les jeunes : « Quand commençons-nous à faire le bien ? ».

Philippe sert les malades et les pèlerins : le premier lieu qui garde sa mémoire à Rome est l’église de la Trinité des Pèlerins. C’est là que se situe l’événement marquant pour sa vie intérieure : sa « pentecôte personnelle ». En 1544, la veille de la Pentecôte, il sent un globe de feu lui entrer dans la bouche et ensuite se dilater dans sa poitrine. La joie intérieure qui en résulte se manifeste par des phénomènes physiques : excès de chaleur, palpitations et tremblements, battements de cœur véhéments qui se répercutent jusque dans le banc où il est assis… À sa mort on découvrira même la saillie de deux côtes formant protubérance à l’endroit du cœur.

En 1548, avec son confesseur Perciano Rosa, il fonde la Confrérie de la Trinité des Pèlerins pour venir en aide aux pèlerins pauvres. Il a grand soin aussi des malades mentaux et fonde pour les accueillir l’Institut de Santa Maria della Pietà, premier établissement du genre. Il fonda aussi une maison de convalescence pour les malades qu’il va visiter très régulièrement dans les hôpitaux.

Ordonné prêtre en mai 1551, il s’installe à l’église San Girolamo della Carità où sa renommée s’accroît.

Il fonde la première école organisée et un collège pour les pauvres les plus capables. Il leur recommande : « Tenez-vous tranquilles, si vous pouvez ! ».

Il fonde la Congrégation de l’Oratoire, qui s’installera après la reconnaissance par Grégoire XIII, en 1575, dans l’église de la Chiesa Nuova, Santa Maria in Vallicella, adjacente à l’Oratoire des Philippins, qui sera le siège de la congrégation.

Il est l’ami des humbles et des pauvres mais aussi des puissants dont il était le directeur spirituel et le confesseur (notamment de saint Camille de  Lellis).

En 1575, Philippe Néri fonde aussi un Oratoire à Rome : l’Oratoire de France reste attaché à son esprit de fraternité et de solidarité13. Rome, où arrive Philippe Néri vers dix-huit ans, est l’un des grands foyers de la Renaissance : période de découvertes, d’inventions, de créativité intellectuelle et artistique. C’est par ailleurs sur le plan religieux un temps d’abus qui entraînera la Réforme. Philippe Néri est habité par une relation intime avec Jésus-Christ : Être qu’il aime par-dessus tout ; une relation dont il témoigne dans sa vocation première de directeur de conscience.

Cette vie joyeuse, ce choix de la joie s’assortit aussi, souvent, d’expériences mystiques ou même de miracles de son vivant, dont les détails de sa vie fourmillent : extases, lévitations, miracles (comme la résurrection du prince Massimo afin que ce dernier ait le temps de se confesser). Le caractère extraordinaire de certaines manifestations, la réputation de sainteté de Philippe suscitent des persécutions et des calomnies. Accusé de folie, poursuivi jusque dans la sacristie lors de sa préparation à la célébration des saints mystères (Eucharistie), (du grec ancien εὐχαριστία / eukharistía, « action de grâce »), il conserve sa gaîté et sa confiance inébranlable en Dieu. Le feu de l’Esprit ne cesse de le brûler. L’humilité qu’il avait prise pour socle de sa vie spirituelle le garde contre toutes les attaques.

Il n’est pas anodin qu’un tel saint ait vécu en une période où l’Église se réformai0t ; le concile de Trente répondait en bien des points aux attentes de cet amoureux du Christ qui préconisait notamment , à une époque où cela était peu fréquent, la communion régulière. Il fut un ardent défenseur des sacrements que le Concile remit au cœur de la vie chrétienne. Il fut aussi un serviteur zélé de l’Église, considérant l’obéissance comme l’une des clés de la vie spirituelle. « L’obéissance est le chemin le plus court conduisant à la perfection. » Son amitié avec Charles Borromée, témoigne du rôle décisif qu’il joua dans l’Église de son temps.

Philippe Néri fut béatifié le 11 mai 1615 par le pape Paul V et canonisé le 12 mars 1622 par le pape Grégoire XV. Liturgiquement, il est commémoré le 26 mai.

Il est le patron de la ville de Rome, des jeunes, et on l’invoque contre les rhumatismes et les tremblements de terre.

Ses reliques sont conservées dans une urne sous l’autel de la chapelle San Filippo Neri de la Chiesa Nuova à Rome.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.