Sir Paul McCartney, né le 18 juin 1942 à Liverpool, est un auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste britannique.
Il est le bassiste du groupe The Beatles, qui connaît un succès planétaire au cours des années 1960n 2. Après sa participation aux Beatles, McCartney enregistre deux albums solo, McCartney et Ram, puis fonde le groupe Wings, rencontrant également le succès au cours des années 1970, avant de continuer de nouveau en solo par la suite. Nommé membre de l’ordre de l’Empire britannique en 1964, il est anobli le 31 décembre 1996 par la reine Élisabeth II au sein du même ordre de chevalerie, puis fait compagnon d’honneur en 2017 pour services rendus aux arts. En 2010, il reçoit également les Kennedy Center Honors.
Né dans une famille modeste, fils d’un musicien amateur et d’une infirmière qui meurt d’un cancer du sein alors qu’il n’est âgé que de 14 ans, il développe à l’adolescence une passion pour la musique et ses compétences instrumentales. Le 6 juillet 1957, il rencontre John Lennon et devient membre de son groupe, The Quarrymen, qui évolue pour former — avec George Harrison et Ringo Starr — The Beatles, dont il est le bassiste et un des chanteurs. Au sein du quatuor, à ce jour le groupe le plus populaire et lucratif de l’histoire, il forme avec Lennon le tandem d’auteurs-ompositeurs le plus influent et prolifique de l’histoire du rock, à l’origine de plus de 200 chansons publiées en 45 tours ou sur des albums au succès international.
Tout d’abord guitariste, McCartney se charge de prendre la basse à la suite du départ de Stuart Sutcliffe en 1961. Si, dans un premier temps, il utilise la basse de Sutcliffe, la Höfner 500/5, il s’achète rapidement un nouvel instrument : la Höfner 500/1. Cette basse semi-acoustique, au corps de violon, a une forme symétrique, contrairement à la plupart des guitares électriques de l’époque. Elle peut donc être utilisée indifféremment par un droitier ou un gaucher comme lui, en inversant seulement l’ordre des cordes ainsi que le sens des encoches du sillet. Elle est indissociable de son image sur scène durant toute sa carrière.
Après la séparation des Beatles en 1970, McCartney lance deux albums en solo (McCartney sur lequel il est seul musicien et Ram seul album de sa discographie à être crédité Paul & Linda McCartney), puis forme le groupe Wings avec sa femme Linda et Denny Laine, un ancien membre des Moody Blues. La formation, à laquelle se grefferont au fil du temps plusieurs autres musiciens, enregistre 7 albums studio et 1 live bien accueillis par le public. Après avoir connu une notoriété mondiale, le groupe se dissout en 1981.
Paul McCartney poursuit alors sa carrière en solo, ininterrompue depuis. Il effectue des tournées dans le monde entier avec ses propres musiciens, en interprétant ses plus grands succès – dont certains sont écrits ou coécrits depuis plus de cinquante ans. Il contribue également à la bande originale de quelques films (dont Live and Let Die, la chanson thème d’un film de James Bond), produit des albums de musique expérimentale (sous le nom collectif The Fireman) et compose de la musique classique. Il prend part à plusieurs projets caritatifs. Il est l’unique détenteur d’un disque de rhodium décerné en octobre 1979 par le Livre Guinness des records, en récompense de son record mondial pour 200 millions d’exemplaires vendus à l’époque. Récipiendaire du MTV Ultimate Legend Award, avec plus d’une quarantaine d’albums à son actif, Paul McCartney est considéré comme l’un des compositeurs les plus prolifiques et populaires du XXe siècle et l’un des plus grands vendeurs de disques de la seconde moitié du siècle. Il est considéré par ses pairs comme l’un des bassistes les plus influents de ces dernières décennies. Il est également un des musiciens les plus riches au monde, avec une fortune estimée à 800 millions de livres sterling en 20202.
Depuis le début des années 2000, il enchaîne les tournées mondiales avec ses musiciens, Abe Laboriel, Jr. (batterie et chant), Rusty Anderson (guitare et chant), Brian Ray (guitare, basse et chant) et Paul Wickens (claviers, accordéon et chant), qui constituent le groupe avec lequel il joue le plus longtemps durant ses six décennies de carrière. Ses deux derniers albums, Egypt Station (2018) et McCartney III (2020) ont atteint le sommet des charts dès leurs sorties.
À la fin des années 1950, la musique skiffle connaît un grand succès à Liverpool, et de nombreux jeunes forment des groupes qui se produisent dans toute la région. Parmi eux, les Quarrymen, groupe fondé par John Lennon. Le 6 juillet 1957, le groupe donne un concert pour la fête paroissiale de l’église St. Peter, dans le quartier de Woolton. Ivan Vaughan, ami commun de Lennon et McCartney, suggère à ce dernier d’assister à la représentation, puis organise leur rencontre. Tandis que les bières circulent librement dans une ambiance relâchée, ce à quoi il n’est pas habitué, McCartney se lance dans une interprétation à la guitare des classiques du rock ‘n’ roll Be-Bop-A-Lula et Twenty Flight Rock, puis un medley au piano des chansons de Little Richard. Son jeu a tôt fait de convaincre Lennon de l’accepter parmi eux.
Durant l’été, parti en vacances en famille, McCartney réalise sa première prestation publique dans un radio-crochet aux côtés de son frère Michael. À l’automne suivant, il est sur scène avec les Quarrymen. Les membres du groupe se dotent de pseudonymes et McCartney devient pour l’occasion, Paul Ramon ; les Ramones s’en inspireront plusieurs années plus tard. Alors que le groupe progresse, McCartney invite son ami George Harrison à assister aux concerts, et finit par le présenter à un Lennon réticent qui l’auditionne dans un bus. Impressionné par ses talents de guitariste, Lennon l’accepte également au sein du groupe, malgré son jeune âge.
L’été 1958 est particulièrement fort en événements. Les Quarrymen se rendent en effet pour la première fois dans un petit studio artisanal où ils enregistrent leur premier disque : une reprise de That’ll Be the Day et une première composition, créditée McCartney/Harrison, In Spite of All the Danger. Toujours en juillet 1958, un événement tragique rapproche Lennon et McCartney : la mère de Lennon, Julia, est tuée par une voiture, ce qui plonge son fils dans un grand désarroi.
En 1960, fraichement renommé The Beatles, le groupe va pour la première fois à Hambourg jouer dans un club du quartier chaud de Sankt Pauli. McCartney est alors guitariste, tandis qu’un ami de Lennon, Stuart Sutcliffe, joue de la guitare basse. Les journées sont particulièrement intenses puisque le groupe joue durant plusieurs heures, tard dans la nuit, à grand renfort d’amphétamines. Les relations au sein du groupe sont parfois tendues : un soir, une bagarre éclate entre Sutcliffe et McCartney, ce dernier ayant fait une remarque sur la petite amie du bassiste. La tension entre eux s’accroît dans la mesure où Sutcliffe est piètre musicien. Le séjour hambourgeois trouve une fin prématurée lorsque le groupe part jouer dans un club rival. Dans sa colère, leur employeur fait renvoyer en Angleterre un George Harrison encore mineur. McCartney et Pete Best sont quant à eux renvoyés pour tentative d’incendie criminel, ayant mis le feu à un préservatif dans la chambre où ils logent.
Au cours des deux années suivantes, ils passent pourtant maintes fois de Liverpool à Hambourg. Après la débâcle du groupe, McCartney prend un travail respectable dans une entreprise de bobinage, pour satisfaire son père. Il répond cependant vite à l’appel de Lennon. Les Beatles enchaînent ainsi les concerts, même s’ils le font souvent dans des conditions précaires, avant de connaître à nouveau le succès à Hambourg au cours de l’été 1961. Leur compatriote, le chanteur Tony Sheridan, leur propose en effet de l’accompagner pour l’enregistrement d’un son premier 45-tours, My Bonnie} / The Saints. Peu après, McCartney prend le rôle de bassiste du groupe, Sutcliffe ayant décidé de reprendre ses études d’art.
À cette époque également, Lennon et McCartney, qui commencent à composer ensemble peu de temps après leur rencontre en 1957, progressent et affinent leur technique, bien qu’ils accordent peu d’importance à leurs chansons et interprètent principalement des reprises. À Liverpool, ils jouent dans des clubs plus huppés, notamment le célèbre Cavern où l’on constate les débuts d’un engouement pour le groupe. Les quatre garçons sont finalement repérés par Brian Epstein, qui devient leur manager et fait les démarches auprès des maisons de disques et les encourage à jouer leurs chansons originales.
Après plusieurs refus, notamment par la maison de disques Decca, Epstein décroche un contrat avec le label Parlophone, filiale de EMI menée par George Martin. McCartney jongle avec l’idée de se doter du nom de scène Paul James mais il se ravise rapidement. Les 4 et 11 septembre 1962, les Beatles enregistrent leur premier single, Love Me Do/P.S. I Love You. Martin voulait d’abord leur faire publier une reprise, mais ce sont finalement deux compositions venues principalement de McCartney qui figurent sur le disque31. Cependant, elles sont signées McCartney/Lennon, signature appelée à changer par la suite. Le disque finit par atteindre une honorable 17e place alors que les foules commencent à se prendre de passion pour les Beatles.
Durant les deux premières années du phénomène Beatles, en 1963 et 1964 (c’est-à-dire sur les quatre premiers albums), John Lennon domine clairement le duo de compositeurs et, de façon générale, le groupe. Cela n’empêche pas McCartney de composer un certain nombre de morceaux importants, comme le vif I Saw Her Standing There, qui ouvre le tout premier album du groupe, Please Please Me. Cependant, cette période voit surtout une forte harmonie entre Lennon et McCartney qui aboutit à de grands succès écrits à quatre mains, comme She Loves You et I Want to Hold Your Hand. Dans le même temps, tandis que les singles du groupe atteignent les sommets des charts, les Beatles découvrent l’Amérique, où ils rencontrent un franc succès et tournent leur premier film.
À cette époque, McCartney vit chez la famille de sa petite-amie, l’actrice Jane Asher, à Londres, dans un milieu prestigieux qui l’aide à se créer des relations. Durant ces années, McCartney se montre capable d’écrire de belles ballades telles que And I Love Her que Lennon considère comme « le premier Yesterday de Paul ».
Progressivement, les Beatles et McCartney s’ouvrent à la culture, ainsi qu’à la marijuana. L’album Help!, qui paraît en 1965, marque de ce point de vue une forte progression de McCartney au sein du groupe. Si Lennon signe encore plusieurs grands hits, son partenaire d’écriture est le plus créatif, avec Yesterday, sa plus célèbre chanson, sur laquelle il est accompagné d’un quatuor à cordes, sur suggestion de George Martin. Dans des tonalités beaucoup plus neuves, l’album Rubber Soul poursuit cette progression et permet aux Beatles de voir leur talent progresser. À la même époque, ils enchaînent les tournées à travers le monde. McCartney signe des chansons de plus en plus importantes, notamment Michelle.
Grâce à Jane Asher, McCartney découvre les arts et la musique underground, ainsi que des événements culturels qui l’inspirent. Il devient ainsi habitué de l’Indica Gallery et la fait connaître aux autres membres des Beatles. Il y provoque la rencontre entre Lennon et Yoko Ono. En 1966, les Beatles sortent l’album Revolver, qui voit la créativité du groupe exploser. McCartney y prend l’ascendant, avec des compositions célèbres telles que Eleanor Rigby, Here, There and Everywhere et Yellow Submarine.
À l’été 1966, les Beatles décident d’un tournant dans leur carrière en arrêtant de donner des concerts, à la suite de tournées particulièrement troublées aux Philippines, au Japon et aux États-Unis, accompagnées de menaces de mort. Cette décision résulte également de la lassitude face aux cris du public qui ne vient finalement pas pour écouter la musique. McCartney est le seul à exposer de – légères – réticences à l’idée de cet arrêt. Devant le temps libre gagné par cette fin des tournées qui occupaient le plus clair de leur calendrier, les Beatles se livrent chacun à de nouvelles activités. Pour McCartney, il s’agit de la composition de la bande originale du film The Family Way, avec l’aide de George Martin. Le disque, qui sort en 1967, est ainsi le premier album solo d’un membre du groupe, ce que John Lennon vit mal.
1967 est un tournant dans l’histoire du groupe, à plusieurs titres. Face à un Lennon de plus en plus accro au LSD, McCartney prend l’ascendant sur les idées et décisions du groupe. C’est lui qui lance le projet de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, album concept dont il prend la direction. Si le concept en lui-même ne dépasse pas la chanson titre, l’album n’en est pas moins un succès retentissant, critique et commercial. Comme l’explique George Harrison : « Je croyais qu’on était en studio simplement pour faire le prochain disque, mais Paul suivait son idée de groupe fictif. Cet aspect-là ne m’a pas vraiment intéressé. » Quant aux chansons, elles tiennent tant de Lennon que de McCartney, même si ce dernier affiche une omniprésence.
Si l’épisode Pepper marque pour beaucoup l’apogée des Beatles, et de McCartney en particulier, la suite est plus laborieuse. Le 27 août 1967, le manager Brian Epstein meurt prématurément. Le groupe se retrouve alors perdu, particulièrement Lennon qui lui vouait une grande amitié. C’est donc McCartney qui remotive le groupe espérant poursuivre le projet dans lequel il s’était lancé : le film Magical Mystery Tour. Il se charge de la réalisation avec l’aide des trois autres Beatles. Si les chansons qui l’accompagnent rencontrent un succès égal aux précédentes, le film est le premier véritable échec critique du groupe, et le pousse à se remettre en question en tirant un trait sur sa parenthèse psychédélique.
Le début de l’année 1968 voit donc le groupe partir dans une nouvelle direction, avec la publication du single Lady Madonna, chanson aux tonalités jazzy composée par McCartney. Peu après, sur une idée de George Harrison, le groupe part pour l’Inde, à l’ashram de Maharishi Mahesh Yogi pour y approfondir leur expérience de la Méditation transcendantale qu’ils ont apprise en 1967 à Bangor (pays de Galles). Dans cet environnement isolé, Harrison, Lennon et McCartney composent un grand nombre de chansons utilisées sur les albums à venir, ensemble ou en solo. Dès le départ, McCartney a décidé de partir à une date prévue : « Ayant l’esprit pratique, j’avais prévu de rester à Rishikesh pendant une période bien définie. […] Si ça avait été quelque chose qui méritait vraiment qu’on y retourne, j’y serais retourné. Mais quand le mois s’est achevé, j’ai été content de partir ». Il rentre ainsi sereinement en Angleterre, tandis que peu après, Lennon et Harrison se brouillent sévèrement avec le maître spirituel et s’en vont à leur tour.
À leur retour en studio, les Beatles disposent de nombreuses compositions à enregistrer, ce qui aboutit au double « Album blanc » de trente chansons. Cet album est marqué par un certain individualisme, quelques morceaux étant interprétés par un Beatle seul, dans le cas de McCartney pour Mother Nature’s Son ou Wild Honey Pie par exemple. Cependant, l’album donne lieu à de grands moments d’harmonie, comme l’enregistrement du bruyant Helter Skelter, précurseur du heavy metal. À la même époque, McCartney compose une de ses chansons les plus célèbres, Hey Jude, pour le fils de Lennon, Julian, dont les parents divorcent alors. L’album est également marqué par des débuts de tensions, notamment par un départ provisoire de Ringo Starr pendant lequel McCartney se charge de jouer de la batterie61 sur les titres Back in the U.S.S.R. et Dear Prudence.
Face à ces tensions, McCartney envisage une nouvelle solution pour remettre le groupe sur les rails : retourner aux valeurs initiales des Beatles, quatre garçons jouant du rock devant leur public. Il propose de tourner une émission de télévision montrant les Beatles en train de répéter pour un concert, projet qui se transformera en documentaire et qui comblera une obligation contractuelle de sortir un dernier film. Cela donne les sessions d’un album avorté, Get Back, durant lesquelles les tensions s’accroissent. Une brouille éclate notamment entre McCartney et George Harrison, qui quitte à son tour provisoirement le groupe. Le tout s’achève cependant sur une note positive avec le dernier concert des Beatles, sur le toit de l’immeuble d’Apple Corps, la société qu’ils ont fondée.
Les enregistrements de Get Back semblant inutilisables et la dissolution du groupe approchant vraisemblablement à grands pas, McCartney réussit à unir les Beatles, ainsi que George Martin, pour finir en beauté avec un dernier bon album. Au printemps et à l’été 1969, les Beatles travaillent donc Abbey Road. McCartney tient un rôle prépondérant, notamment dans la composition du fameux medley qui constitue le principal morceau de la face B de l’album, et qui n’intéresse que peu Lennon.
Tandis que l’album sort et connaît à nouveau le succès, des rumeurs sur la mort de Paul McCartney commencent à circuler : celui-ci serait depuis plusieurs années remplacé par un sosie après sa mort dans un accident. L’intéressé doit s’en expliquer à plusieurs reprises auprès des médias. Lennon quitte définitivement le groupe en septembre, signant la fin des Beatles. La séparation reste néanmoins secrète. Pendant que chacun œuvre à ses premiers travaux en solo, le producteur Phil Spector est chargé de mettre en état les bandes enregistrées pour Get Back afin de produire l’album Let It Be. Le nouveau manager du groupe, Allen Klein, peu apprécié de McCartney, pense que la nouvelle de l’explosion du groupe nuirait aux ventes.
À l’occasion de la sortie d’une collection de 12 enregistrements inédits de Jimi Hendrix « People, Hell and Angels », un télégramme envoyé le 21 octobre 1969 par Jimi Hendrix à Paul McCartney (via Apple) attire l’attention des journalistes. Hendrix invite Paul McCartney à former un super-groupe avec Miles Davis et Tony Williams, il dit : « Nous enregistrons un LP ensemble ce week-end à NewYork [sic]. Que diriez-vous de venir pour jouer de la basse ? Appelle Alan Douglas au 212-5812212. Paix (Signé) Jimi Hendrix Miles Davis Tony Williams ». D’après l’autobiographie de Miles Davis parue en 1990, Miles & Hendrix jouaient ensemble de temps en temps dans son appartement de New York. Les Beatles étaient à ce moment-là en train d’éclater, ce qui n’aurait pas été un obstacle à la collaboration McCartney-Hendrix-Davis. Cependant ce même jour, le DJ Russ Gibb à partir de la radio WABC de New York lançait la rumeur que McCartney était mort dans un accident de voiture en 1966 et avait été remplacé par un imposteur. Mais il n’est pas certain que Paul McCartney ait jamais eu connaissance de ce message. Jeff Nolan historien du Rock déclare : « Cela aurait été l’un des super-groupes les plus fous. Ces quatre chats auraient certainement réinventé leurs instruments et la façon dont ils sont perçus ». Le télégramme est maintenant exposé au Hard Rock Cafe à Prague, en République tchèque.
À la suite de ce début de carrière solo en demi-teinte, McCartney doit expérimenter de nouvelles méthodes. À cela s’ajoute l’envie de retrouver le plaisir d’être en groupe et de partir en tournées. Il fonde donc Wings, avec son épouse Linda, le batteur Denny Seiwell, et le guitariste Denny Laine, appelé à devenir son partenaire d’écriture pendant près de dix ans. Le premier album du groupe, Wild Life, se caractérise par sa simplicité, et ne convainc que peu la critique. En dépit de ventes très honorables, il s’agit d’un des plus gros échecs d’un ex-Beatle dans les années post Beatles. L’année suivante, Wings publie plusieurs singles dont deux sont censurés par la BBC, mais le succès doit encore attendre. Cela n’empêche pas la publication d’un hit, Live and Let Die, chanson du film Vivre et laisser mourir.
Au cours de l’année 1973 cependant la barre se redresse : après un Red Rose Speedway beaucoup mieux accueilli par le public et même les critiques. Une émission spéciale intitulée James Paul McCartney (en) est diffusée sur ATV la même année, afin de mettre fin au différend juridique qui opposait Lew Grade (en) et le musicien. La prestation n’est pas à la hauteur des attentes et les critiques ne sont pas élogieuses. Paul opte ensuite d’aller enregistrer un nouvel album à Lagos, au Nigeria où l’enregistrement s’avère difficile : des musiciens quittent Wings juste avant le départ, les studios sont en mauvais état, Paul se fait accuser de « voler la musique locale », et Linda et lui sont victimes d’un vol et agressés en pleine rue, échappant de peu à la mort. En pleine guerre civile, ils assistent également à une exécution et se voient faire remettre des objets du défunt. Cependant, au retour, le groupe, réduit aux deux McCartney et à Laine, est prêt à faire paraître fin 1973 Band on the Run, qui lui vaut la consécration des critiques.
Le groupe semble tirer un maximum de profits de son album phare, et l’année 1974 est relativement vide. McCartney enregistre en privé de nombreuses ébauches de chansons, dont certaines n’ont jamais été publiées, et les autres ont été utilisées dans divers albums. Durant l’été, McCartney rencontre John Lennon alors exilé à Los Angeles : les deux anciens partenaires se retrouvent dans une très bonne ambiance oubliant les conflits passés. Ils se lancent avec d’autres musiciens dans un gigantesque bœuf.
En 1975, le groupe Wings sort un nouvel album, Venus and Mars, particulièrement travaillé. Il marque également le début d’une tendance nouvelle au sein de Wings : McCartney n’y est en effet plus le seul compositeur. Toutefois, on reproche à cet album une structure trop proche du précédent mais il n’en est pas moins un grand succès commercial. La même année, McCartney fonde sa propre société de production, MPL Communications. À la fin de l’année, le groupe part pour une gigantesque tournée mondiale. Celle-ci est cependant scindée en deux, le temps d’enregistrer Wings at the Speed of Sound, qui connaît un succès moindre. La chanson Silly Love Songs vaut à la tournée de Wings aux États-Unis un succès qui ne cède en rien à celui des anciens Beatles. L’album live qui en découle, le triple Wings over America, se vend énormément. Il marque également une évolution : c’est la première fois que McCartney chante à nouveau les titres des Beatles.
Désireux de se distancer de Wings, Paul McCartney décide de réitérer l’expérience du totalement solo. Dix ans après McCartney, il publie McCartney II où il joue à nouveau de tous les instruments. Les projets suivants sont vite interrompus : le 8 décembre 1980, John Lennon est assassiné ; la nouvelle choque terriblement McCartney.
En 1981, Paul McCartney et Michael Jackson enregistrent la chanson The Girl Is Mine, qui figure dans l’album de Michael Jackson, Thriller, sorti en 1982, et qui deviendra par la suite, l’album le plus vendu au monde. Un single avec cette chanson sort également, chanson qui se classe no 1 aux Hot R&B/Hip-Hop Songs.
Il faut ainsi attendre 1982 pour que sorte un nouvel album, dans un esprit totalement différent. McCartney renoue en effet avec le producteur George Martin qui l’incite à travailler avec des musiciens adaptés à ses chansons plutôt qu’à un groupe fixe. Il publie ainsi Tug of War, album auxquels participent notamment Stevie Wonder, Carl Perkins et Ringo Starr. Le succès est total.
L’expérience est retentée l’année suivante avec Pipes of Peace, auquel participe Michael Jackson. Cependant, en dépit du succès du single Say Say Say, les ventes sont en baisse. En 1984, McCartney se livre également à l’exercice du cinéma, avec Give My Regards to Broad Street, mais sans succès, bien que l’album de la bande-originale se vende bien. Cette même année, il sort un 45 tour de sa chanson pour enfants We All Stand Together tirée du dessin animé Rupert and the Frog Song98. McCartney entame alors une fin de décennie plus difficile.
La première moitié des années 2000 est plus difficile pour McCartney qui voit rapidement son mariage avec Heather Mills souffrir de la pression médiatique qui repose sur le couple. Ils divorcent dans la douleur en 2006. À la même époque, McCartney sort un nouvel album classique, Ecce Cor Meum, qu’il compose et fait représenter quelques années auparavant. Il s’agit de son dernier album publié chez EMI : après plus de quarante ans de fidélité, McCartney signe chez Starbucks. Sous ce label, il publie en 2007 un nouvel album studio : Memory Almost Full. Le succès revient, propulsé par la campagne de promotion de Starbucks : l’album n’atteint pas la tête des charts, mais les ventes ayant été faites dans les magasins de la chaîne n’étant pas comptées, il est probable que le disque se soit nettement plus vendu. Le disque fait également l’objet d’une publicité soignée avec la sortie du single Dance Tonight dont le clip, réalisé par Michel Gondry, met en scène l’actrice Natalie Portman aux côtés de McCartney.
Si McCartney délaisse le studio pour quelques années, il n’en reste pas moins actif, en se produisant au cours de tournées mondiales qui donnent lieu à deux albums live. Il apparaît également plusieurs fois en public, notamment avec Ringo Starr pour la remastérisation du catalogue des Beatles et la sortie du jeu The Beatles: Rock Band. Il récidive en 2008 au sein du duo The Fireman, bien que le nom des deux artistes cachés derrière le pseudonyme soit annoncé avant la sortie du disque. Enfin, en 2011, McCartney travaille à un ballet intitulé Ocean’s Kingdom, qui paraît en octobre. En février 2012, accompagné par Diana Krall et son orchestre, il sort un album studio de reprises de jazz intitulé Kisses on the Bottom auxquels Macca ajoute 2 nouvelles compositions dont le nostalgique My Valentine. Le 4 juin 2012, Paul est invité au concert du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II. Il y joue les titres Magical Mystery Tour, All My Loving, Let It Be, Live and Let Die et termine avec Ob-La-Di, Ob-La-Da. De plus, le 27 juillet 2012, il participe à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été de 2012 au Stade Olympique de Londres en interprétant une partie de la chanson The End et le tube Hey Jude. C’est lui qui clôture la cérémonie. En septembre de cette année-là, il est fait Chevalier de la légion d’honneur à l’Élysée par le président François Hollande.
Entre mai 2013 et octobre 2015, il sillonne le monde avec sa tournée Out There. Entre-temps, en octobre 2013, il sort New, un album unanimement célébré par la critique internationale. En janvier 2014, il obtient 4 prix lors des Grammy Awards dont celui de la meilleure chanson rock, Cut Me Some Slack, cosignée avec Dave Grohl. En décembre 2014, il publie la chanson Hope for the Future écrite spécialement pour le jeu vidéo Destiny. En décembre 2014, il collabore avec le rappeur américain Kanye West pour le titre Only One. Il le retrouve ensuite pour la chanson de Rihanna, FourFiveSeconds, qui sort en single en janvier 2015. La même année, il enregistre un duo avec Lady Gaga pour High in the Clouds, film fondé sur son propre livre destiné aux enfants. En 2016, il lance la tournée One on One et les 8 et 15 octobre 2016, il partage la scène avec Neil Young au Desert Trip. Ce festival de rock regroupe des légendes musicales Bob Dylan et les Rolling Stones ainsi que Roger Waters et les Who. Le même mois sort le film animé Ethel & Ernest : A True Story, adaptation du livre éponyme, dans lequel on l’entend interpréter sa chanson inédite, In the Blink of an Eye.
En décembre 2017, un enregistrement de Paul McCartney du temps des Beatles réapparaît. En effet, en 1965, il avait eu l’idée d’offrir à chacun de ses trois acolytes, en guise de cadeau de Noël, un 33 tours contenant un enregistrement sous forme d’une émission de radio en y faisant figurer ses morceaux favoris comme Don’t Be Cruel ou I Get Around. L’enregistrement est calqué sur une émission de radio dans laquelle le beatle joue le rôle d’un animateur américain.
Il profite de la sortie de son nouveau single Come on to Me / I Don’t Know pour accepter l’invitation de James Corden à participer au segment Carpool Karaoke de son Late Late Show du 21 juin 2018. Tourné à Liverpool, ils se rendent sur Penny Lane, visitent l’ancienne demeure des McCartney au 20 Forthlin Road et effectuent un spectacle surprise dans un pub du centre-ville. Sur Youtube, la vidéo de ce Carpool Karaoke cumule plus de 23 millions de vues en quelques jours. Une version rallongée, intitulée When Corden Met McCartney (Live from Liverpool), sera diffusée sur le réseau CBS le 20 août suivant. Son 17e album, Egypt Station, sort le 7 septembre 2018 pour atteindre aussitôt la première place dans le palmarès Billboard 200, une première dans sa carrière solo. La tournée Freshen Up s’amorce à Québec le 17 septembre suivant et devait se terminer à Pilton au Glastonbury Festival en juin 2020 mais tous les spectacles en Europe à partir du mois de mai 2020 ont été annulés à cause de la pandémie de Covid-19. La dernière prestation de la tournée s’est donc déroulée au Dodger Stadium de Los Angeles, le 13 juillet 2019.
En 2019, il est annoncé que McCartney participera à l’écriture d’une comédie musicale fondée sur le film La vie est belle, de Frank Capra, en collaboration avec Lee Hall et le producteur Bill Kenwright et que son livre pour enfants High in the Clouds sera adapté pour le grand écran par Netflix en association avec la société Gaumont et réalisé par Timothy Reckart.
Lors de son confinement dans sa ferme du Sussex (son « rockdown », mot-valise de son cru issu de « rock » et « lockdown »), McCartney se met à enregistrer seul quelques vieilles compositions mises de côté mais surtout de nouvelles chansons enregistrées avec sa collection d’instruments des années 1950 et 1960, dont la contrebasse de Bill Black, membre du Elvis Presley Trio ou sa propre basse Hofner et son mellotron du temps des Beatles. Il sort l’album McCartney III le 18 décembre 2020 complétant en quelque sorte une trilogie avec ces deux autres albums enregistrés seul. Cette fois, les critiques sont unanimes à propos de la qualité du projet et aussitôt sa sortie, l’album atteint la première position des palmarès britannique et américain.
Source : Wikipédia.
Paul McCartney en 2021.
En 2021, il est invité à discuter avec Rick Rubin de sa carrière et de ces enregistrements dans une série de six épisodes de trente minutes, présentée sur la plateforme Hulu, intitulée McCartney 3,2,1 (en)152. Le 2 novembre de la même année sera publié un beau-livre en deux volumes intitulé The Lyrics: 1956 to the Present153 qui compile les paroles de 154 de ses chansons et des anecdotes de leur écriture. Écrit en collaboration avec le poète irlandais Paul Muldoon, cette collection comprend les paroles d’une chanson datant de l’époque des Beatles qui n’a jamais été enregistrée, Tell Me Who He Is.
En février 2022, Paul McCartney annonce le lancement de sa première tournée depuis la survenue de la pandémie de Covid-19154. Intitulée Got Back, cette nouvelle série de concerts se tiendra aux États-Unis puis au festival Glastonbury 2022.