Paul-Abraham Dukas, compositeur.

Né à Paris le 1er octobre 1865, mort à Paris le 17 mai 1935.

Son père, Jules Dukas, après avoir été diplômé bachelier en 1848, et avoir accompli son service militaire devient commissionnaire en grains et en farine aux Halles e Paris, puis trouve emploi au crédit mobilier espagnol, où il fait une belle carrière. Il épouse Eugénie Gompertz en 1855. Elle est élève de Louise Ferrenc, une pianiste accomplie, mais ses parents ne lui permettent pas de faire carrière, ce qui semble peu convenable à cette époque pour une femme de bonne famille. Elle décède en 1870 au cours de l’accouchement de son quatrième enfant mort-né. Paul Dukas est alors âgé de 5 ans. Sa sœur aînée, Lucie Laure, née en 1856 est morte en 1864, son frère Adrien Josué Léon est né quant à lui en 1860 et Marguerite Aline Caroline en 1868.

Il commence les études de piano, à l’âge de 8 ans avec une amie de la famille, Claire Hadamard, puis avec Pauline Royer. Il commence à composer au cours d’une convalescence à l’âge de 14 ans. Il intègre le Conservatoire deux ans plus tard.

Il suit la classe d’harmonie de Théodore Dubois, la classe de piano de Georges Mathias, mais aussi celles d’orchestration et de direction d’orchestre.

À la fin de l’année scolaire de 1883, il compose deux ouvertures, l’une sur Götz von Berlichingen de Goethe (jouée dans un concert privé en Suisse), l’autre sur le Roi Lear de Skakespeare. En septembre il passe dans la classe de composition d’Ernest Guiraud.

En 1886 et 1889, il fait le « pèlerinage » Bayreuth.

Il se présente plusieurs fois au concours du Prix de Rome, n’y est admis que deux fois, obtient le second Prix en 1888, pour sa cantate Velléda . En 1889, le jury de 9 membres, dont Ambroise Thomas, Charles Gounod, Ernest Reyer, Camille Saint-Saëns et Léo Delibes, octroie 3 voix à sa cantate Sémélé.

Paul Dukas, carte maximum, Paris, 13/02/1965.

Dépité, il quitte le conservatoire, décide de devenir critique musical, et d’accomplir son service militaire. Au 74e régiment d’infanterie à Rouen, en contacte avec le chef de musique, il n’abandonne pas toute activité musicale.

Après son service et avoir repris brièvement ses études musicales, il commence une double carrière de critique musical et de compositeur.

En 1891 il compose l’ouverture de concert de Polyeucte, qui est créée en janvier 1992, est sa première création parisienne. La première publication d’une de ses critiques sur le Ring de Wagner donné à Londres est de la même année, pour la « Revue hebdomadaire ». Jusqu’en 1901, il écrit pour «La Gazette des Beaux- arts».

Il tente, toujours en 1892, la composition d’un opéra sur son propre livret, Horn et Riemenhild, mais ne compose que le premier acte. La même année, il se rend à Londres, pour entendre le Ring de Wagner. En 1895, il orchestre le premier acte de Frédégonde, un opéra de son ancien professeur Ernest Guiraud, Saint-Saëns orchestre les deux actes suivants.

En 1897, il compose la symphonie en do majeur, créée aux Concerts de l’Opéra le 3 janvier 1897 sous la direction de Paul Vidal, le dédicataire et son œuvre la plus célèbre, d’après Der Zauberlehrling, une ballade de Goethe, L’apprenti sorcier. Il en dirige la première le 18 mai 1897 à la Société Nationale des Concerts. Il acquiert dès lors une reconnaissance internationale.

Il tente une nouvelle fois la composition d’un opéra, écriture du livret compris, L’arbre de science, d’après une légende hindoue, mais abandonne le projet au profit de Ariane et Barbe bleue que Maurice Maeterlinck lui propose, fin 1899, après avoir pensé à Edvard Grieg. Dukas y consacre la plus grande partie de son temps, mais compose la sonate en mi♭ mineur, créée le 10 mai 1901 par Édouard Rissler Salle Pleyel, qui crée également les Variations, interlude et finale sur un thème de Rameau, le 23 mars 1903 a Société Nationale des Concerts.

Le 6 octobre, il est en mesure de faire entendre des parties du premier acte au librettiste. La création à l’Opéra-Comique, le 10 mai 1907, avec Georgette Leblanc, la maîtresse de Maeterlinck, dans le rôle d’Ariane, fit grand bruit. On jugea l’œuvre moderne et classique, dans l’héritage de Debussy, son originalité. Dans les années immédiates, l’opéra est joué à Vienne, Francfort, Milan et New York.

En, 1910-1913, il enseigne l’orchestration au Conservatoire. Dans les années 1920, il est inspecteur de l’enseignement musical.

En 1916, il épouse Suzanne Pereyra. Leur fille Adrienne-Thérèse naît en décembre 1919.

Il ne composera plus qu’une œuvre de grande forme, La Péri « poème dansé , dédicacé à la danseuse Natalia Trouhanova, créé au Châtelet le 22 avril 1922.

De plus en plus critique sur ses productions, il n’achèvera aucun de ses grands projets, dont nous avons connaissance par sa correspondance. Il a détruit tous ces projets inachevés, à l’exception des quelques petites pièces et esquisses.

En 1928, il reprend la classe de composition de Charles Widor au Conservatoire. Il a entre autres élèves Duruflé, Jehan Alain, Jean Langlais, Claude Arrieu, Jean Hubeau, Yvonne Lefebure, Elsa Barraine.

Entre 1892 et 1932, il a publié plus de 400 articles, pour la Revue hebdomadaire, la Chronique des Arts et de la Curiosité, La Gazette des Beaux-Arts, Le Figaro, la Revue Musicale, Le Quotidien.

Il a été membre du Conseil supérieur du Conservatoire, du Conseil des émissions radiophoniques, président de l’Union syndicale des compositeurs, officiers de la Légion d’honneur.

En décembre 1934, il reprend le fauteuil d’Alfred Bruneau à L’Académie des Beaux-Arts.

Source : Musicologie.