Paolo Sarpi, historien et scientifique.

Pietro Paolo Sarpi, dit Fra Paolo, né le 14 août 1552 à Venise, mort le 15 janvier 1623 à Venise, est un historien, érudit, scientifique et patriote vénitien. Il est notamment l’auteur d’une histoire du concile de Trente.


Paolo Sarpi est né Pietro Sarpi à Venise, fils de Francesco di Pietro Sarpi, marchand d’origine frioulane, et d’Isabella Morelli. Il perdit son père quand il était enfant et fut accueilli chez son oncle maternel, un prêtre qui fit son éducation. En 1566, il entra dans le monastère vénitien des Servites de Marie, contre la volonté de son oncle qui voulait en faire un prêtre. Envoyé en 1567 à Mantoue pour participer au chapitre général de son ordre, il est nommé théologien du duc de Mantoue Guglielmo Gonzague, alors que l’évêque de la ville le recrute comme professeur de théologie. Il se rend à Milan en 1574 auprès de l’archevêque Charles Borromée, puis retourne en 1575 à Venise, dans le couvent de son ordre. Docteur en théologie de  l’université de Padoue en 1578, il devient prieur de la province vénitienne des Servites en 1579, puis procureur général de son ordre en 1585. Il réside alors à Rome (1585-1589), avant de retourner à Venise à la fin de son mandat.

À partir de 1606, il se porta défenseur de Venise dans ses démêlés avec le pape Paul V. La République entendait en effet soumettre le clergé au contrôle de la République. Ainsi, le 10 janvier 1604, le Sénat vénitien interdit-il la fondation d’hôpitaux religieux, de monastères, d’églises et autres lieux de cultes sans l’autorisation de la Seigneurie. Le 26 mars 1605, il interdit l’aliénation de biens possédés par des laïcs à des ecclésiastiques et limite les compétences des tribunaux ecclésiastiques. Le 10 décembre 1605, le pape exige l’abrogation des deux lois. Nommé théologien de la  République par le doge Leonardo Donà le 28 janvier 1606, Sarpi s’emploie à défendre la position de Venise par de nombreux écrits. Le pape Paul V frappe alors la république d’interdit, le 17 avril 1606. Les Jésuites, ainsi que les Capucins et les Théatins, sont expulsés de Venise le 9 mai 1606.

Sarpi dut affronter l’excommunication pendant le conflit. À l’université de Padoue, il rencontra Galileo Galilei, qui devint son ami.

Ayant été, en 1607, blessé par des assassins au Ponte Santa Fosca, il fut traité aux frais de l’État.

En 1619, est publié à Londres son chef-d’œuvre littéraire l’Istoria del Concilio Tridentino (Histoire du Concile de Trente). Ce livre paraît sous le nom de Pietro Soave Polano, une anagramme de Paolo Sarpi Veneto. Modifié par Marco Antonio de Dominis, son manuscrit n’est pas trahi par ces modifications. Il est presque aussitôt traduit dans d’autres langues, en anglais par Nathaniel Brent grâce aux efforts de ses amis Daniel Nijs et Dudley Carleton, en latin (1620) par Adam Newton, puis en français et en allemand.

C’est une histoire non officielle, et de fait Sarpi a été grandement utilisé par les protestants ; John Milton l’appelait le grand démasqueur.

Pour autant, Sarpi n’a jamais endossé sa paternité. Fut-ce sur les instances de Louis II de Bourbon, prince de Condé.

Sarpi fut également respecté par la communauté scientifique de son époque. Il a introduit en Italie l’Algèbre Nouvelle de François Viète, que lui a vraisemblablement fait connaître Marino Ghetaldi. Il appréciait l’œuvre du grand mathématicien français. Et sa propre compétence en mathématiques est reconnue à l’époque par Anderson et Jacques Aleaume, qui lui soumettent leurs publications pour avis. En métaphysique, dans un traité aujourd’hui perdu, Sarpi aurait anticipé les idées de John Locke. On lui prête également d’avoir découvert la circulation du sang avant Walter Warner et William Harvey mais cette prétention ne repose sur aucune autorité. La seule découverte qui peut lui être attribuée en toute sécurité est celle de la contractilité du diaphragme.

Source : Wikipédia.

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