Joseph-Marie Jacquard, inventeur de la machine à tisser

Fils d’un maître-fabricant en soie brochée et d’une mère liseuse de dessins, Antoinette Rive originaire de Saint-Maurice-de-Rotherens, il exerce de nombreuses professions comme relieur, fondeur, ou employé dans le Bugey à l’exploitation d’une carrière à plâtre. Ayant étudié seul la mécanique, il met au point, en 1801, le métier à tisser Jacquard, dit métier Jacquard. Dans la continuité des travaux de Jacques de Vaucanson, il équipe son métier d’un mécanisme sélectionnant les fils de chaîne à l’aide d’un programme inscrit sur des cartes perforées (que l’on doit à Basile Bouchon). Il devient ainsi possible à un seul ouvrier de faire fonctionner le métier à tisser, sans l’assistance d’un tireur de lacs (emploi généralement tenu par une femme).

Le 12 avril 1805, Napoléon rencontre Joseph Jacquard lors d’un séjour à Lyon. Quelques semaines plus tard, le 27 août 1805, Jacquard reçoit, de la part de l’Académie de Lyon, le prix des inventeurs. À partir de cette date, il accumule les prix d’honneur et les récompenses. Le 17 novembre 1819, il est fait chevalier de la Légion d’honneur et en 1826, il est nommé conseiller municipal d’Oullins.

Amélioré par Jean-Antoine Breton en 1806 et 1817, le métier connaît un succès international (certains sont encore utilisés de nos jours). À Lyon, le métier Jacquard marque les prémices de la révolution industrielle, qui profite beaucoup à la ville, mais qui entraîne aussi une restructuration sociale difficile. À ce titre, le métier Jacquard, accusé de mettre des tisseurs au chômage, est souvent évoqué comme l’une des causes de la révolte des Canuts de 1831.

Le 16 août 1840 fut inaugurée, place Sathonay à Lyon, une statue en son honneur, faite en bronze. Déplacée en 1898 à la place de la Croix-Rousse, elle honore le « bienfaiteur des ouvriers lyonnais ». Fondue en 1942, elle est remplacée en 1947 par l’actuelle statue en pierre.

Le métier Jacquard, qui a inspiré Charles Babbage, est souvent présenté comme l’un des ancêtres de l’ordinateur, il ne fait pas à proprement parler de traitement de l’information mais c’est la plus ancienne machine programmable.

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Aristide Briand, ministre, Président du conseil et député.

Aristide Pierre Henri Briand est issu d’une famille modeste. Il naît à Nantes au 12 de la rue du Marchix, donc dans un quartier très populaire et miséreux, au domicile et lieu de travail de ses parents, Pierre-Guillaume Briand et Madeleine Bouchaud, aubergistes. Deux ans après la naissance de leur fils, ils s’installent à Saint-Nazaire où ils gèrent plusieurs établissements, notamment « Le Grand Café ». Ils reviennent à Nantes en 1894.

Après avoir été élève du collège de Saint-Nazaire, Aristide Briand entre comme élève boursier au lycée de Nantes (actuellement lycée Georges-Clemenceau). Il fait une très bonne année scolaire, avec les premiers prix de version latine et de version grecque et les deuxièmes prix d’histoire et d’anglais, et le premier prix de version grecque au concours général. Aussi, il passe directement en rhétorique en 1878-1879 (il y obtient seulement 3 accessits). Durant ces années, il semble qu’il ait fait la connaissance de Jules Verne.

Après le baccalauréat, il entreprend des études de droit et devient clerc de notaire en revenant à Saint-Nazaire. En 1886, il s’inscrit comme avocat stagiaire au barreau de cette ville portuaire, il rencontre Fernand Pelloutier, figure de l’anarcho-syndicalisme et secrétaire de la Fédération des Bourses du travail. Il décide alors de s’engager en politique et se lie d’amitié avec Eugène Courroné, directeur de la Démocratie de l’Ouest auquel il collabore. Devenu directeur politique de l’Ouest Républicain, il s’engage aux côtés des radicaux-socialistes. Il est élu conseiller municipal de Saint-Nazaire le et démissionne le . Il fait ensuite élire des « candidats-ouvriers » au sein du premier municipe socialiste de la ville.

D’août 1900 à novembre 1909, il est inscrit au Barreau de Pontoise. Son cabinet est installé près du lac d’Enghien, où il aime pêcher à la ligne avec ses amis, le dimanche. Il se fait connaître comme journaliste, notamment dans le journal anticlérical La Lanterne, et également en assurant la défense dans des procès emblématiques pour le monde ouvrier, comme celui des employés de l’horlogerie Crettiez de Cluses. Célibataire, il multiplie les conquêtes ; il a eu un temps pour compagne la psychanalyste Marie Bonaparte, disciple de Freud.

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Paul Doumer, un président assassiné !

Joseph Athanase Doumer, dit Paul Doumer, né le à Aurillac (Cantal) et mort assassiné le à Paris, est un homme d’État français. Il est président de la République du au .

Issu d’un milieu modeste, il travaille dès l’âge de douze ans, comme coursier puis ouvrier graveur. En parallèle de ces emplois, il obtient une licence en mathématiques, puis devient enseignant. Il est également journaliste dans l’Aisne et à Paris.

Entré en politique comme radical, il s’éloigne de la gauche à partir de la fin des années 1890. Il est élu plusieurs fois député entre 1888 et 1910, alternativement pour l’Aisne et l’Yonne. Partisan du colonialisme, il occupe de 1897 à 1902 la fonction de gouverneur général de l’Indochine française, dont il assainit les finances publiques et où il lance d’importants travaux, notamment le Transindochinois et le chemin de fer du Yunnan.

Entre 1895 et 1926, il est ministre des Finances à trois reprises. À ce titre, il porte en 1896 un projet de loi visant à instaurer l’impôt sur le revenu qui se heurte à l’opposition du Sénat, et cherche invariablement à atteindre l’équilibre budgétaire. Élu président de la Chambre des députés en 1905, il se présente sans succès à l’élection présidentielle de 1906 face à Armand Fallières. Battu aux élections législatives de 1910, il se consacre un temps au monde des affaires.

Lors de la Première Guerre mondiale, qui coûte la vie à quatre de ses fils, il dirige le cabinet civil du gouvernement militaire de Paris, puis est nommé ministre d’État et membre du comité de guerre. Ministre des Finances après la victoire alliée, il adopte une attitude intransigeante sur les réparations de guerre dues par l’Allemagne. Sénateur de la Corse à partir de 1912, il devient président du Sénat en 1927. Briguant une nouvelle fois la présidence de la République en 1931, il l’emporte sur le pacifiste Aristide Briand grâce au soutien du centre et de la droite.

En tant que chef de l’État, il se montre partisan d’un renforcement de la puissance militaire française, appelle à l’unité nationale, et critique l’attitude des partis politiques. Moins d’un an après le début de son septennat, alors qu’il inaugure un salon d’écrivains anciens combattants, il est assassiné par Paul Gorgulov, un immigré russe aux motivations confuses.

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