Otto Klemperer, chef d’orchestre.

Otto Klemperer, né le 14 mai 1885 à Breslau dans l’Empire allemand et mort le 6 juillet 1973 à Zurich en Suisse, est un chef d’orchestre allemand.

L’écrivain et philologue Victor Klemperer (1881-1960), et les frères de ce dernier, les médecins Georg et Felix Klemperer, étaient ses cousins. Il est le père de Werner Klemperer.


Né dans une famille d’origine juive mais converti au catholicisme, Otto Klemperer fut un disciple de Gustav Mahler à Vienne et prit des leçons de composition auprès de Schönberg à Berlin, puis à nouveau pendant la guerre, aux États-Unis. Il est le cousin de Victor Klemperer.

Chef à l’Opéra de Strasbourg dirigé par Hans Pfitzner puis à l’Opéra Kroll de Berlin, il créa des œuvres de Schönberg, Paul Hindemith, Kurt Weill, Franz Schreker, Ernst Křenek et dirigea tous les compositeurs modernes de son époque. Le 12 février 1933, alors que Hitler est arrivé à la Chancellerie le 30 janvier, Klemperer donne encore un concert auquel se rend Goebbels, lequel note dans son Journal :

« Le soir, Tannhäuser. Klemperer le rate complètement. Les Juifs ne comprennent pas Wagner. Ils le haïssent même. Un Tannhäuser – Pilinsky – avec sept moutards. L’ensemble de l’exécution sans aucune piété. Très insatisfaisant. »
— Journal de Joseph Goebbels, 1933-1939, Ed. Tallandier, p. 103

Klemperer décide en 1933 de quitter l’Allemagne pour fuir le régime nazi et s’installe aux États-Unis, où il est rapidement nommé chef d’orchestre du Los Angeles Philharmonic Orchestra.

Otto Klemperer, carte maximum, Berlin, 1985.

Dans l’immédiat après-guerre, le monde musical allemand se montrant réticent à le réinstaller à la tête d’une phalange importante, il dirige d’abord à Budapest, puis à Londres, où il est pris sous contrat pour EMI par Walter Legge. Devenu un elder statesman de la musique, surtout après la mort de ses collègues et contemporains Furtwängler, Toscanini, Erich Kleiber, Mengelberg, Walter et Fritz Busch, il devint sur ses vieux jours un invité de marque de nombreux orchestres, surtout à partir de la fin des années 1950. C’est à cette époque que Walter Legge fait connaître Klemperer au monde entier en enregistrant en une quinzaine d’années presque tout son répertoire avec l’Orchestre Philharmonia dont il devient chef principal. À la fin des années 1960, une série de concerts triomphaux à Vienne et à Munich (succédant à ceux donnés à Cologne quelque temps plus tôt) marqua, au moins extérieurement, la réconciliation entre le chef et l’univers culturel dont il fut toujours le représentant.

Marqué par l’expérience amère de l’exil, Otto Klemperer se détourne après 1945 du répertoire moderne (à l’exception de Mahler) pour se consacrer au répertoire austro-germanique classique et romantique. Sa discographie officielle ne comptant presque que des œuvres écrites avant 1918, et ses tempos étant quelquefois d’une lenteur surprenante, mais toujours soutenue sans relâche (exemple : le 1er mouvement de la 5e symphonie de Beethoven avec l’Orchestre philharmonique de Vienne en 1968), on a oublié qu’il avait été, dans sa jeunesse, un chef particulièrement fougueux et avant-gardiste. Cette évolution de style et de répertoire se retrouvera plus tard chez Sergiu Celibidache, qui l’admirait beaucoup, ou encore Günter Wand.

Tout au long de sa vie, Otto Klemperer souffre de graves épisodes de dépression et d’insomnie. Après une fracture de la hanche et du col du fémur en 1951, il doit se résoudre à diriger assis. Hospitalisé à Zurich à l’automne 1958 pour une bronchite, il subit de graves brûlures au corps et au visage après avoir mis accidentellement le feu à son lit en fumant la pipe.

Il est enterré au cimetière israélite d’Oberer Friesenberg à Zurich.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=Mqz-qUiCgbQ

Sources : Wikipédia, YouTube.

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