Omar Bongo, homme d’état.

Omar Bongo Ondimba, né Albert-Bernard Bongo le 30 décembre 1935 à Lewaï et mort le 8 juin 2009 à Barcelone, est un homme d’État gabonais. Il est président de la République gabonaise du 2 décembre 1967 à sa mort.


Albert-Bernard Bongo naît à Lewaï, dans la province du Haut-Ogooué. Il est le benjamin d’une famille d’agriculteurs de douze enfants, issue des ethnies Teke du Congo-Brazzaville (à l’époque Congo et Gabon formaient une même entité) et Obamba. Sa famille paternelle se nomme Ondimba et maternelle Ebori. À sept ans, il perd son père, puis, à douze ans, sa mère. Il effectue ses études primaires et secondaires au Congo.

En 1952, il rejoint Brazzaville où il devient employé des PTT. Sur les conseils d’un de ses nouveaux collègues, il intègre à cette époque la franc-maçonnerie. Lors des grandes vacances, en 1955 à Franceville, il fait la connaissance de Louise Mouyabi Moukala. De cette liaison naîtra Pascaline Bongo Ondimba, sa première fille en 1956.

Après son service militaire (de 1958 à 1960), qu’il conclut au grade de lieutenant, il rejoint l’armée de l’air, puis les services secrets français, tout en intégrant les PTT de Libreville. C’est durant son service militaire qu’il devient père de son deuxième enfant, Ali Bongo.

En s’impliquant dans les élections législatives de 1961, il est repéré par Jean-Hilaire Aubame, ministre des Affaires étrangères, qui l’intègre à son cabinet. Le président Léon Mba le repère alors à son tour, et lui confie la direction-adjointe, puis, en octobre 1962, la direction de son cabinet.

En février 1964, Albert Bongo est arrêté et interné au camp Baraka de Libreville à la suite d’un coup d’État militaire visant à placer Jean-Hilaire Aubame au pouvoir. Très rapidement libéré par les forces françaises accourues au secours de Léon Mba, il restera néanmoins profondément marqué par cette expérience, au point de ne jamais accorder la moindre confiance à son armée tout au long de ses quatre décennies de pouvoir.

En septembre 1965, il est nommé ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense et des Affaires étrangères. Lorsque Léon Mba tombe gravement malade, le général de Gaulle et son éminence grise chargée des Affaires africaines, Jacques Foccart, décident, avec le soutien du président gabonais moribond, de faire d’Albert Bongo l’héritier du pouvoir. À cet effet, à la fin de l’année 1966, une modification de la Constitution instaure le poste de vice-président de la République, chargé de prendre la succession du chef de l’État en cas de vacance du pouvoir. La Constitution nouvelle prévoit que le président de la République et son vice-président sont élus ensemble sous la forme d’un ticket électoral. Au mois de mars 1967, le président Léon Mba est réélu avec pour vice-président le jeune Albert Bernard Bongo. Il accède à la présidence de la République gabonaise le 28 novembre 1967, à la mort de Léon Mba.

En 1968, il fonde le Parti démocratique gabonais, socle du monopartisme jusqu’en 1990.

La même année, il se fait baptiser dans le seul but d’obtenir une audience avec le pape Paul VI. En 1973, il se convertit à l’islam et devient El Hadj Omar Bongo. Pour certains, cette conversion ne fut qu’un moyen de se faire bien voir des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, principalement à majorité musulmane, le Gabon étant producteur de pétrole.

En échange du soutien de l’Élysée, qui peut intervenir pour le destituer, Bongo consent à mettre à disposition de la France une partie des richesses du Gabon et en particulier son pétrole et son uranium, ressources stratégiques. Sur les questions de politique internationale, le Gabon s’aligne sur Paris.

Fin 1968, Omar Bongo, toujours sous l’influence de Jacques Foccart, est contraint par la France de reconnaître la pseudo-indépendance du Biafra (sud-est du Nigeria). Il doit même accepter que l’aéroport de Libreville serve de plaque tournante aux livraisons d’armes opérées en faveur du colonel Ojukwu (le dirigeant sécessionniste du Biafra). C’est aussi depuis le Gabon que les mercenaires de Bob Denard tentent de déstabiliser le régime marxiste-léniniste du Bénin.

Son principal opposant, Germain Mba, est assassiné en 1970 à Libreville, par deux mercenaires français. Rien, cependant, ne permet d’incriminer le président gabonais.

En février 1973, Omar Bongo organise une première élection présidentielle, que, seul candidat, il remporte avec 99,6 % des voix. La même année, le choc pétrolier lui ouvre une décennie de prospérité (le cours du baril ayant explosé). Il en profite pour mener une politique d’infrastructures de grande envergure : créations de routes, de chemins de fer, de ports, d’Air Gabon, de centrales électriques mais aussi, nouveau palais présidentiel, Palais des conférences, Cité du 12 mars. La presse internationale parle en ce temps-là de « miracle gabonais ».

Malgré l’importante rente pétrolière, le politologue Thomas Atenga indique que « l’État rentier gabonais a fonctionné durant des années sur la prédation des ressources au profit de sa classe dirigeante, autour de laquelle s’est développé un capitalisme parasitaire qui n’a guère permis d’améliorer les conditions de vie des populations ».

En 1977, un nouvel opposant, le poète Ndouna Dépénaud, est assassiné dans des conditions mystérieuses. Une nouvelle fois, aucune preuve ne permet d’impliquer Omar Bongo.

Il est réélu président de la République gabonaise en 1979 : toujours candidat unique, il obtient 99,8 % des suffrages.

Dans les années 1980, le Gabon est victime d’une crise économique qui oblige son président à faire appel à la France. Le Fonds monétaire international (FMI) critique alors durement la politique économique gabonaise. Cette situation délicate n’empêche toutefois pas Omar Bongo d’être réélu une seconde fois, en 1986, avec 99,97 % des voix.

En 1990, Omar Bongo, à la suite d’une grève générale initiée par une révolte étudiante, est néanmoins poussé à organiser une conférence nationale à l’issue de laquelle il accepte la restauration du multipartisme et diverses réformes démocratiques. Il nomme alors Premier ministre l’opposant Casimir Oyé Mba. Mais la mort, dans des circonstances encore obscures aujourd’hui1, d’un autre leader de l’opposition, Joseph Rendjambé, relance la révolte. En septembre, des élections législatives, libres et transparentes1, ne donnent qu’une faible majorité au Parti démocratique gabonais (PDG). Le Président gabonais démontre qu’en dépit de 20 ans de pouvoir, il maîtrise parfaitement le jeu politique d’une démocratie, et parvient ainsi à asseoir de nouveau son autorité. En décembre 1993, il concourt à sa première élection présidentielle concurrentielle. Il est réélu au premier tour avec 51 % des suffrages, résultat non reconnu par les candidats de l’opposition.

En 1994, il s’oppose vainement à la dévaluation du franc CFA.

En 1998, il est une nouvelle fois réélu, avec plus de 66 % des voix.

Dans les années 2000, Omar Bongo profite d’une nouvelle flambée du prix du baril de pétrole. La dette extérieure gabonaise demeure cependant très importante.

En 2004, il ajoute le nom de son père au sien et devient Omar Bongo Ondimba.

Il est réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages, selon les résultats officiels. L’opposition, avec à sa tête Pierre Mamboundou, a contesté ce scrutin.

Omar Bongo Ondimba a, durant toute sa présidence (près de 42 ans), dirigé le pays de façon très directe, monopartisme ou multipartisme important peu1.

Le 6 mai 2009, Omar Bongo Ondimba suspend ses activités pour se reposer et faire le deuil de son épouse, Édith Sassou Nguesso (fille du président du Congo, Denis Sassou Nguesso), décédée le 14 mars 2009, alors que des rumeurs circulent sur son propre état de santé.

À partir du 11 mai 2009, le président gabonais est hospitalisé dans un état grave mais stationnaire en Espagne, et non en France, sans doute du fait de l’affaire dite des biens mal acquis et des risques judiciaires qui en découlent. Selon la présidence gabonaise, Omar Bongo fait un simple bilan de santé, mais il serait en réalité traité pour un cancer. Le Conseil national de la Communication gabonais s’indigne alors du traitement de l’information par les médias français « en diffusant des informations non officielles et alarmistes », des démentis repris par le Premier ministre français, François Fillon.

Le site Internet du magazine Le Point annonce sa mort le 7 juin 2009, mais le gouvernement gabonais avait alors démenti l’information, et convoqué l’ambassadeur de France, Jean-Didier Roisin.

Le 8 juin 2009, sa mort est confirmée par le Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong. Le site visionafricaine.com, repris par infosplusgabon.com, émet l’hypothèse selon laquelle le président Omar Bongo serait mort le 7 mai 2009 ; sa mort n’aurait été rendue publique que plus tard pour des raisons politiques et familiales.

Ses obsèques nationales ont lieu le 16 juin 2009, en présence du président Nicolas Sarkozy, de l’ancien président Jacques Chirac et d’une quinzaine de chefs d’État d’Afrique francophone (Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo, Mali, Sénégal et Tchad). De nombreuses personnalités françaises dont le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le secrétaire d’État à la Coopération Alain Joyandet, les anciens ministres Michel Roussin, Jean-Louis Debré et Jacques Godfrain s’inclinent devant le cercueil. Bruno Joubert, Robert Bourgi, Patrick Balkany, Loïk Le Floch-Prigent et l’ancien grand maître du Grand Orient de France, Alain Bauer, sont également présents.

Omar Bongo est enterré le 18 juin 2009 à Franceville, capitale du Haut-Ogooué, sa région natale.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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