Nikola Tesla, inventeur et ingénieur.

Nikola Tesla, né dans la nuit du 9 au 10 juillet 1856 à Smiljan dans l’Empire d’Autriche (actuelle Croatie) et mort le 7 janvier 1943 à New York, est un inventeur et ingénieur américain d’origine serbe. Il est notoirement connu pour son rôle prépondérant dans le développement et l’adoption du courant alternatif pour le transport et la distribution de l’électricité.

Tesla a d’abord travaillé dans la téléphonie et l’ingénierie électrique avant d’émigrer aux États-Unis en 1884 pour travailler avec Thomas Edison puis avec George Westinghouse, qui enregistra un grand nombre de ses brevets. Considéré comme l’un des plus grands scientifiques dans l’histoire de la technologie, pour avoir déposé quelque 300 brevets couvrant au total 125 inventions (qui seront pour beaucoup attribuées à tort à Edison) et avoir décrit de nouvelles méthodes pour réaliser la « conversion de l’énergie », Tesla est reconnu comme l’un des ingénieurs les plus créatifs de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Quant à lui, il préférait plutôt se définir comme un découvreur.

Ses travaux les plus connus et les plus largement diffusés portent sur l’énergie électrique. Il a mis au point les premiers alternateurs permettant la naissance des réseaux électriques de distribution en courant alternatif, dont il est l’un des pionniers. Tesla s’est beaucoup intéressé aux technologies modernes se focalisant sur l’électricité qui était le noyau de ses inventions. Il est connu pour avoir su mettre en pratique la découverte du caractère ondulatoire de l’électromagnétisme (théorisé par James Clerk Maxwell en 1864), en utilisant les fréquences propres des composants des circuits électriques afin de maximiser leur rendement.

De son vivant, Tesla était renommé pour ses inventions ainsi que pour son sens de la mise en scène, faisant de lui un archétype du « savant fou ». Grand humaniste qui se fixait comme objectif d’apporter gratuitement l’électricité dans les foyers et de la véhiculer sans fil, il resta malgré tout dans un relatif anonymat jusqu’à plusieurs décennies après sa mort. Son œuvre trouve un regain d’intérêt dans la culture populaire depuis les années 1990. En 1960, son nom a été donné au tesla (T), l’unité internationale d’induction magnétique. En 2003, le constructeur automobile novateur de voitures électriques Tesla Inc. est créé, le nom choisi de la marque faisant référence à Nikola Tesla en lui rendant ainsi un hommage mérité.

Son lieu de sépulture est à Belgrade, en Serbie, dans le musée Nikola-Tesla.


Nikola Tesla naît dans une famille serbe orthodoxe de Lika, en Krajina croate, venue de l’ouest de la Serbie, près du Monténégro. Fier de ses origines, Tesla a toujours revendiqué à la fois ses ascendances serbes et son héritage croate, s’identifiant comme un Serbe de Croatie. Cependant, né au sein de l’Empire d’Autriche, Tesla s’est déclaré de nationalité autrichienne lors de sa demande de naturalisation américaine en 1891.

Les Tesla seraient issus de la famille Draganić, dont une branche aurait adopté le surnom « Tesla » signifiant herminette en serbe, donné en raison d’une caractéristique physique particulière de ses membres. Une autre légende les lie à la famille noble d’Herzégovine de Pavle Orlović, un chevalier serbe semi-mythologique.

Toutefois, parce qu’il est né dans la partie croate des confins militaires (une zone tampon contrôlée par les Habsbourg le long de la frontière ottomane), certains Croates revendiquent pour Tesla la nationalité croate. Ainsi, depuis sa mort en 1943, de nombreuses controverses ont éclaté quant à sa nationalité, des nationalistes serbes et croates se livrant à de nombreux débats pour s’attribuer son origine.

Nikola Tesla naît dans la nuit du 9 au 10 juillet 1856, à Smiljan, dans les confins militaires de l’Empire d’Autriche6. Il naît lors d’une nuit d’orage très violente. Sa grand-mère interprète cela en disant que l’enfant serait l’« enfant de la nuit », alors que sa mère au contraire déclare qu’il serait l’« enfant de la lumière ». Son père, Milutin Tesla, est le prêtre orthodoxe serbe de Smiljan. Sa mère, Đuka Mandić, est la fille d’un prêtre orthodoxe serbe originaire de Lika et Banija et antérieurement du Kosovo. Elle a un don pour la fabrication d’outils artisanaux et, bien qu’analphabète, est capable de mémoriser des textes de poésie épique serbe et des passages de la Bible. Nikola est le quatrième de cinq enfants. Il a trois sœurs, Milka, Angelina et Marica, et un frère aîné, Dane, qui décède après un accident de cheval alors que Nikola a sept ans.

La mort de Dane a un impact négatif sur la relation qu’a Nikola avec ses parents, et plus particulièrement avec son père. En effet, Dane est vu comme « extraordinairement doué » et est le fils préféré de Milutin. Sa mort est ainsi très difficile à accepter, et Nikola se sent rejeté par ses parents : « Tout ce que j’ai fait de louable n’a fait qu’accentuer le sentiment de perte de mes parents. J’ai donc grandi avec peu de confiance en moi ». Dane étant censé suivre son père en devenant à son tour prêtre, c’est sur Nikola que Milutin repose ses espoirs. Il donne alors à Nikola des exercices, tels que du calcul mental, répéter de longues phrases ou essayer de deviner ses pensées, tous dans un but d’améliorer son esprit critique. Sa relation compliquée avec son père provoque des obsessions étranges chez Nikola : il ne supporte pas la vue de boucles d’oreilles et de perles sur les femmes, il refuse de toucher les cheveux d’autres personnes, est dérangé par l’odeur du camphre, est obligé de compter ses pas et se force à faire un nombre d’actes divisible par trois sans quoi il recommence toute action.

Dès son enfance, Tesla montre de grandes aptitudes intellectuelles, bénéficiant d’une mémoire eidétique hors du commun et d’un génie inventif qu’il attribue plus tard aux gènes et à l’influence de sa mère. Tesla est cependant troublé par des visions et a de la peine à contrôler ses émotions. Il se passionne pour le tir à l’arc et utilise son imagination pour « chevaucher ces flèches qu’il tire hors de vue dans les voûtes bleues du ciel ». Il essaie alors d’imaginer un appareil qui lui permettrait de voler et conçoit un objet volant utilisant les propriétés du vide et de la pression pour faire tourner un cylindre. Ses premières expérimentations s’avèrent concluantes, mais la vitesse de rotation du cylindre n’est finalement pas suffisante pour faire décoller l’engin. Un autre projet de machine volante, censée « mettre les énergies de la nature au service de l’homme », consiste à mouvoir quatre hélices en y attachant des hannetons. Ce projet est cependant abandonné après qu’un autre enfant ait attrapé et mangé un des insectes. Dégoûté par l’événement, Tesla promet de ne plus jamais toucher d’insectes de sa vie.

Peu après la mort de son frère, Tesla commence à lire dans la bibliothèque de son père, ce que ce dernier n’approuve pas. Milutin cache les bougies pour empêcher Nikola de se « ruiner les yeux », mais Tesla finit par créer ses propres bougies et continue à lire. À 12 ans, il découvre le livre Abafi de Miklós Jósika, qui raconte l’histoire d’un « jeune homme absorbé par la débauche et l’amour du plaisir, qui, par la fermeté de sa volonté et l’énergie de sa résolution, s’exalte pour devenir l’un des héros les plus respectés et les plus exemplaires de son pays, que l’inflexibilité des objectifs peut surmonter en tout ». Ce livre est une révélation pour Tesla, et il lui permet d’enfin prendre contrôle de ses émotions : « En peu de temps, j’ai vaincu ma faiblesse et j’ai ressenti un plaisir que je n’avais jamais connu auparavant, celui de faire ce que je voulais ».

En 1861, Tesla fréquente l’école primaire de Smiljan où il étudie l’allemand, l’arithmétique et la religion. En 1862, la famille Tesla s’installe dans la localité voisine de Gospić, où le père de Tesla travaille comme curé de paroisse. Tesla y termine l’école primaire, puis le collège. En 1870, Tesla s’installe à Karlovac pour suivre les cours du lycée au Gymnase Karlovac, où les cours sont dispensés en allemand, comme c’était l’usage dans les écoles situées à l’intérieur de la frontière militaire austro-hongroise. Tesla est capable de faire du calcul intégral de tête, ce qui fait croire à ses professeurs qu’il triche. Il termine un cursus de quatre ans en trois ans, et obtient son diplôme en 1873.

Tesla commence à s’intéresser à l’électricité très jeune. Alors qu’il joue avec le chat familial Macak, il découvre l’électricité statique, « un miracle qui [le] rend muet d’étonnement ». Il déclare plus tard : « Le dos de Macak était une feuille de lumière et ma main produisait une pluie d’étincelles assez forte pour être entendue dans toute la maison ». Curieux, il interroge son père, qui lui répond qu’il s’agit d’électricité, « la même chose que l’on voit à travers les arbres lors d’une tempête ». Ces premiers questionnements deviennent une véritable obsession pour Tesla : « Je ne peux pas exagérer l’effet de cette merveilleuse nuit sur mon imagination enfantine. Jour après jour, je me suis demandé « Qu’est-ce que l’électricité ? » et je n’ai trouvé aucune réponse ».

Au Gymnase Karlovac, Tesla est impressionné par les démonstrations de son professeur de physiqueb. Elles le motivent plus que jamais à étudier l’électricité, cette « force merveilleuse ». Tesla lit alors tout ce qu’il trouve sur le phénomène, se prend de passion pour le radiomètre de Crookes et expérimente avec des batteries, des bobines et des générateurs électriques.

Alors qu’il étudie à Karlovac, Tesla vit avec la sœur de son père dans une zone très marécageuse. Les moustiques y sont ainsi nombreux, et il contracte le paludisme, qu’il traite en prenant énormément de quinine. La maladie ne le quitte cependant pas avant plusieurs années.

Une fois son diplôme au Gymnase Karlovac obtenue, Tesla retourne à Smiljan. Peu après son arrivée, il contracte le choléra, reste alité pendant neuf mois et frôle la mort à plusieurs reprises. Le père de Nikola, dans un moment de désespoir, et bien qu’il veut qu’il entre dans la prêtrise, promet de l’envoyer dans la meilleure école d’ingénieurs s’il se remet de la maladie. Alors qu’il est malade, il lit les œuvres de Mark Twain, ce qu’il considère comme l’ayant aidé à se remettre miraculeusement de sa maladie.

En 1874, Tesla échappe au service militaire obligatoire dans l’armée austro-hongroise à Smiljan en s’enfuyant au sud-est de Lika à Tomingaj, près de Gračac. Là, il explore les montagnes en tenue de chasseur, lit de nombreux livres et conçoit des inventions qu’il juge lui-même de « délirantes ». Selon Tesla, ce contact avec la nature l’a rendu plus fort, tant physiquement que mentalement.

En 1875, Tesla s’inscrit à l’université technique de Graz grâce à une bourse de la Frontière militaire. Il s’enrôle dans les départements de physique et mathématiques dans l’idée de devenir plus tard professeur, probablement pour satisfaire son père qui aurait eu du mal à imaginer Nikola en tant qu’ingénieur. Durant sa première année, Tesla ne manque jamais un cours, obtient les meilleures notes possibles, réussit neuf examens (presque deux fois plus que le nombre requis) et fonde un club culturel serbe. Le doyen de la faculté technique adresse alors une lettre à son père dans laquelle il déclare : « Votre fils est une étoile de premier rang ». Quand Tesla rentre à Smiljan à la fin de l’année scolaire, il s’attend à impressionner ses parents avec ses résultats, mais les retrouve peu enthousiastes et inquiets pour sa santé. En effet, durant l’année scolaire, Tesla a un rythme de vie effréné ; il se réveille à 3 heures du matin et lit généralement jusqu’à 23 heures, ne se laissant aucune pause pour des loisirs, même les dimanches et les jours de fête. Un de ses professeurs, craignant pour la santé de Tesla, envoie ainsi plusieurs lettres tout au long de l’année scolaire au père de Nikola le priant de retirer son fils de l’école.

En 1876 ou 1877, Tesla entre en désaccord avec son professeur de physique Jakob Pöschl lors de la démonstration d’une machine de Gramme. Pöschl raccorde la machine à une batterie pour l’utiliser comme moteur en courant continu, mais les balais, mal ajustés, créent des étincelles. Tesla observe alors la machine et conclut qu’elle pourrait fonctionner de la même manière sans balais. Pöschl, qui pense que ce sont les balais qui convertissent l’énergie électrique en énergie mécanique contredit Tesla en précisant que, selon lui, cela serait équivalent à tenter de créer un mouvement perpétuel. Convaincu qu’il a raison, Tesla abandonne ses plans de devenir professeur et intègre la faculté d’ingénierie.

Bien que sa position d’étudiant en ingénierie lui aurait permis de construire un modèle fonctionnel de moteur sans balais, Tesla choisit de simplement explorer l’idée dans son imagination, en deux étapes : « J’ai commencé par imaginer une machine à courant continu, la faire fonctionner et suivre le flux changeant des courants dans l’armature. Ensuite, j’imaginais un alternateur et j’étudiais les processus qui se déroulaient de la même manière. […] Les images que j’ai vues étaient pour moi parfaitement réelles et tangibles ». Tesla pense donc que la solution se trouve en courant alternatif, une innovation puisque, à cette époque, on utilise du courant continu pour presque toutes les applications de l’électricité. Tesla a également l’idée de coupler un moteur à un générateur, et non pas une batterie, ce qui est également une innovation probablement inspirée par la présentation d’Hippolyte Fontaine à Vienne, que Pöschl a expliqué à Tesla, durant laquelle Fontaine raccorde un moteur à une dynamo. Malgré un concept de base bien établi, Tesla n’arrive pas à réaliser son idée physiquement.

« À un certain âge, j’ai contracté une manie du jeu qui a beaucoup inquiété mes parents. S’asseoir pour jouer aux cartes était pour moi la quintessence du plaisir. […] Je disais à [mon père] : « Je peux arrêter quand je veux, mais vaut-il la peine de renoncer à ce que j’achèterais avec les joies du paradis ? »

Après une altercation avec un camarade de classe allemand, durant laquelle celui-ci se moque de Tesla pour son assiduité au travail scolaire, Tesla commence à sortir avec d’autres étudiants jusqu’à tard le soir. Il y apprend les dominos, les échecs, devient un très bon joueur de billard et développe une addiction aux jeux de cartes et d’argent. Lors du premier semestre de sa troisième année d’études, Tesla ne va plus en cours, et il n’est enregistré dans aucune classe au printemps 1878. Tesla perd ainsi sa bourse militaire, et tente en vain d’en obtenir une nouvelle auprès d’un journal pro-serbe de Novi Sad.

Selon certaines sources, Tesla aurait obtenu son diplôme de premier cycle de l’université de Graz. Toutefois, selon l’université, il n’aurait pas poursuivi ses études au-delà du premier semestre de sa troisième année, et n’aurait ainsi obtenu aucun diplôme.

En décembre 1878, Tesla quitte Graz, ne contacte plus sa famille et déménage à Maribor où on l’emploie comme assistant ingénieur. Il passe alors ses soirées dans un pub, le Paysan Heureux, à jouer aux cartes. En janvier 1879, son ancien colocataire Kosta Kulišić séjourne à Maribor et rencontre par hasard Tesla au Paysan Heureux. Kulišić contacte alors la famille de Tesla, leur indiquant qu’il se trouvait à Maribor. Deux mois plus tard, Milutin Tesla se rend à Maribor pour convaincre Nikola de reprendre ses études à l’université Charles de Prague. Tesla refuse alors de rentrer chez ses parents et tient tête à son père, qui tombe malade. Tesla est cependant renvoyé à Gospić quelques semaines plus tard après avoir été arrêté pour vagabondage. Milutin, choqué de voir son fils ramené par la police, meurt le 17 avril 1879.

Après la mort de son père, Tesla reste à Gospić, continue de participer à des jeux d’argent et enseigne dans son ancienne école. Avec l’aide de sa mère, il parvient à mettre de côté son addiction et accepte finalement de reprendre ses études à Prague, ses oncles maternels lui fournissant les fonds nécessaires. Là, il est influencé par Ernst Mach et suit un cours de Carl Stumpf intitulé « David Hume et l’investigation de l’intellect humain » dans lequel Tesla apprend le concept de tabula rasa. Tesla continue de travailler sur son idée de moteur à courant alternatif à Prague, bien qu’il soit uniquement enregistré à des cours de mathématiques, physique expérimentale et philosophie : « L’atmosphère de cette vieille et intéressante ville était favorable à l’invention ». Il y fait des expérimentations, telles que « détacher le collecteur de la machine et étudier le fonctionnement sous ce nouvel aspect », sans vraiment parvenir à des résultats concluants. Malgré cela, ces tests s’avèrent importants pour Tesla, car ils lui permettent de mieux comprendre le fonctionnement d’un moteur, et il sent qu’il « se rapproche d’une solution ».

En janvier 1881, alors que ses oncles ont arrêté de lui envoyer de l’argent, Tesla quitte Prague pour Budapest. Tesla choisit Budapest car il a récemment appris que Tivadar Puskás, un collaborateur de Thomas Edison, est sur le point d’y construire des centraux téléphoniques. Les travaux doivent être supervisés par Ferenc Puskás, le frère de Tivadar, qui a servi dans l’armée dans la même unité que l’oncle de Tesla, Pavle Mandić. Tesla demande ainsi à son oncle de le recommander pour aider à construire le réseaux téléphonique de Budapest, mais, n’arrivant pas à financer leur projet immédiatement, les frères Puskás trouvent un travail à Tesla comme dessinateur pour l’Office central du télégraphe du gouvernement hongrois. Très vite repéré par l’inspecteur en chef, il est finalement transféré à un poste qui le voit faire des calculs et des estimations et aider à la conception d’une nouvelle installation téléphonique. Tesla réalise alors sa première réelle invention, un ancêtre du haut-parleur qu’il n’a jamais breveté ni exposé publiquement.

Bien qu’il soit d’abord heureux d’être en contact direct avec des appareils électriques, Tesla se lasse vite d’un travail qu’il juge trop limité. Tesla finit donc par démissionner et se concentre sur ses inventions. Au courant 1881, Tesla est affecté par une étrange maladie que les médecins n’arrivent pas à diagnostiquer. Il souffre notamment d’une sensibilité aiguë de tous les sens — John Joseph O’Neill décrit son ressenti entre autres de la façon suivante : « un faisceau de lumière brillant sur lui produit l’effet d’une explosion interne » — et reste cloué au lit plusieurs mois, les médecins lui donnant peu de chance de s’en sortir. Il est possible que cette maladie soit une dépression nerveuse due au peu d’intérêt que les gens portent à ses nouvelles inventions. Tesla doit sa rémission à Anthony Szigeti, un homme qu’il rencontre à Budapest et avec qui il se lie d’amitié : « [Szigeti] était un athlète d’une puissance physique extraordinaire — l’un des hommes les plus forts de Hongrie. Il m’a traîné hors de ma chambre et m’a obligé à faire des exercices physiques… il m’a sauvé la vie ».

Pour aider Tesla à se remettre de sa maladie, Szigeti l’invite à venir marcher avec lui au Városliget. Tesla accepte et passe la plupart de ses soirées avec Szigeti à discuter de ses idées de moteur à courant alternatif. Un jour, alors que Tesla récite un poème de Johann Wolfgang von Goethe, il a un « instant eurêka » pendant lequel une idée lui vient « comme un éclair ». Il commence alors à dessiner les plans d’une nouvelle invention dans le sable tout en l’expliquant à Szigeti. Les images seraient apparues tellement clairement à Tesla qu’il en serait venu à demander à son ami si il « voyait le moteur tourner ». C’est les images « du soleil qui se retire et se précipite en avant » et « des ailes invisibles qui soulèvent l’esprit mais pas le corps » du poème de Goethe qui inspirent Tesla à utiliser un champ magnétique tournant pour la conception de son moteur.

L’épisode du parc à Budapest n’a pas seulement aidé Tesla à avancer dans ses recherches sur le premier moteur à courant alternatif, cela lui a également confirmé qu’il était capable de devenir inventeur, et il prend alors pleine conscience de son pouvoir créatif. Tesla se voit alors devenir « riche et célèbre ». En 1882, il profite de son travail  aux Compagnies Ganz pour en apprendre plus sur le courant alternatif — Károly Zipernowsky, Ottó Bláthy et Miksa Déri, qui travaillent également chez Ganz, créent plus tard le premier réseau électrique en alternatif. C’est en travaillant chez Ganz que Tesla, en faisant des expériences avec un transformateur électrique défectueux en forme d’anneau, confirme sa théorie selon laquelle il est possible d’utiliser un courant alternatif pour créer un champ magnétique tournant.

En 1882, Tesla est enfin engagé par Ferenc Puskás pour aider à développer le réseau téléphonique de Budapest. C’est alors que Tesla invente de nouveaux répéteurs et amplificateurs pour téléphone. Une fois le travail terminé, Tivadar Puskás, qui est à Paris pour aider Thomas Edison à introduire son système d’éclairage public à incandescence en France, invite Tesla et Szigeti à le rejoindre pour travailler pour la Edison General Electric Company.

À Paris, Tesla se distingue auprès du directeur de la Continental Edison, Charles Batchelor, probablement grâce à ses études supérieures en physique et mathématiques qui le rendent autant bon en théorie qu’en pratique. Il tente alors à plusieurs occasions d’expliquer ses idées de moteur à courant alternatif à ses collègues, en vain. Ceux-ci ne sont pas intéressés par ses idées car la Edison Company est occupée à commercialiser des solutions d’éclairages électriques, et ne voit pour l’instant pas l’intérêt de développer des systèmes motorisés. Une autre raison du désintérêt des employés d’Edison vient peut-être aussi du fait que les idées de Tesla semblent être trop gourmandes en cuivre. En effet, une des politiques imposées par Thomas Edison consiste à utiliser le moins de cuivre possible dans ses systèmes, et Tesla prévoit d’alimenter son moteur avec six fils de cuivre, de façon à créer trois courants alternatifs déphasés.

Tesla est ensuite employé par l’entreprise d’Edison en France et en Allemagne dans plusieurs stations d’éclairage. Il impressionne le directeur d’une des filières d’Edison, Louis Rau, et est envoyé à Strasbourg, qui fait alors partie de l’Empire allemand. Là-bas, il est chargé de réparer les dommages causés par un court-circuit à la gare de Strasbourg-Ville, en construction dans le cadre de la Neustadt. La gare de Strasbourg comporte alors un système d’éclairage de 1 200 lampes alimentées par quatre générateurs en plus d’une installation de Siemens & Halske de cinq générateurs à courant continu pour lampes à arc. Durant les travaux, Tesla trouve un générateur à courant alternatif de Siemens et commence à construire un prototype de moteur à courant alternatif dans son temps libre. Après plusieurs essais, il réussit à faire tourner son moteur pour la première fois : « J’ai finalement eu la satisfaction de voir la rotation s’effectuer par des courants alternatifs de phases différentes, et sans contacts glissants ni collecteur, comme je l’avais conçu un an auparavant. C’était un plaisir exquis, mais incomparable au délire de joie qui a suivi la première révélation ».

À Strasbourg et à Paris, Tesla tente à plusieurs reprises de trouver des investisseurs mais personne ne semble vraiment s’intéresser à ses projets. Au printemps 1884, Charles Batchelor est rappelé aux États-Unis par Edison pour gérer Edison Machine Works à New York. Batchelor demande alors à Tesla de le suivre pour travailler sur son moteur.

Tesla émigre en juin 1884 et commence à travailler presque immédiatement chez Machine Works dans le Lower East Side de Manhattan, aux côtés d’une vingtaine d’« ingénieur de terrain » qui peinent à mettre en place l’usine électrique de la ville. Comme à Paris, Tesla travaille au dépannage des installations et à l’amélioration de générateurs. L’atelier où il travaille est surpeuplé : plusieurs centaines de machinistes, d’ouvriers et de cadres y sont employés. L’historien W. Bernard Carlson note que Tesla n’a peut-être rencontré Thomas Edison qu’à quelques reprises. Une de ces rencontres est décrite dans l’autobiographie de Tesla : après avoir passé la nuit à réparer les dynamos endommagées du paquebot SS Oregon, il rencontre Batchelor et Edison, qui l’appellent « notre parisien ». Après que Tesla leur ait dit qu’il était resté debout toute la nuit pour réparer l’Oregon, Edison fait remarquer à Batchelor que « c’est un homme sacrément bon ». L’un des projets confiés à Tesla consiste à mettre au point un système d’éclairage public basé sur des lampes à arc. L’éclairage à arc est le type d’éclairage public le plus populaire, mais il nécessite des tensions élevées et est incompatible avec le système à incandescence basse tension d’Edison, et la société perd des contrats dans des villes qui veulent un éclairage public. Les dessins de Tesla ne sont jamais mis en production, peut-être en raison d’améliorations techniques apportées à l’éclairage public à incandescence ou d’un contrat d’installation qu’Edison a conclu avec une société d’éclairage à arc.

Après six mois de travail chez Machine Works, en 1885, Tesla démissionne. L’événement qui a précipité son départ n’est pas certain. Il s’agit peut-être d’une prime qu’il n’a pas reçue, soit pour avoir conçu de nouveaux générateurs, soit pour le système d’éclairage à arc qui avait été mis de côté. Tesla a déjà eu des démêlés avec la société Edison à propos de primes non versées qu’il pensait mériter. Dans son autobiographie, Tesla déclare que le directeur d’Edison Machine Works lui a promis une prime de 50 000 dollars pour concevoir « vingt-quatre types différents de machines standard », « mais cela s’est avéré être une blague ». Dans des versions ultérieures de cette histoire, Thomas Edison aurait offert lui-même une prime puis serait revenu sur sa parole, en disant « Tesla, tu ne comprends pas notre humour américain ». Tesla aurait alors donné sa démission, et Edison aurait tenté de le faire rester en lui offrant une augmentation. Le journal de Tesla ne contient qu’un seul commentaire sur sa démission, une note qu’il a griffonnée sur les deux pages couvrant la période du 7 décembre 1884 au 4 janvier 1885, en disant « Good by to the Edison Machine Works » (« Adieu à Edison Machine Works »).

Fin de 1886, Tesla rencontre Alfred S. Brown, un surintendant de la Western Union, et Charles Fletcher Peck, un avocat de New York. Les deux hommes ont de l’expérience dans la création d’entreprises et la promotion des inventions et savent comment en tirer un profit. Sur la base des nouvelles idées de Tesla, notamment une idée de moteur thermo-magnétique, ils acceptent de soutenir financièrement l’inventeur et de s’occuper de ses brevets. Ensemble, ils forment la Tesla Electric Company en avril 1887 et s’accordent pour que Tesla reçoive un tiers des bénéfices, tandis que Brown et Peck se partagent un tiers ; le dernier tiers est réinvesti dans des futurs inventions. Ils louent un laboratoire pour Tesla à Manhattan, où il travaille à l’amélioration et au développement de nouveaux types de moteurs électriques, de générateurs et d’autres dispositifs, avec Sziget comme assistant.

En 1887, Tesla met au point un moteur à induction qui fonctionne sur courant alternatif. En plus de faire breveter le moteur, Peck et Brown organisent des tests indépendants pour vérifier qu’il est fonctionnel et en font la promotion au moyen de communiqués de presse envoyés à des publications techniques pour des articles à paraître en même temps que la délivrance du brevet. Le physicien William Arnold Anthony, qui a testé le moteur, et le rédacteur en chef du magazine Electrical World, Thomas Commerford Martin, organisent une démonstration du moteur de Tesla le 16 mai 1888 à l’American Institute of Electrical Engineers. Les ingénieurs de la Westinghouse Electric signalent alors à George Westinghouse que Tesla a un moteur à courant alternatif viable, ce dont Westinghouse a besoin pour un système à courant alternatif qu’il a déjà commencé à commercialiser. Bien que Westinghouse ait cherché à obtenir un brevet sur un moteur similaire développé en 1885 par le physicien italien Galileo Ferraris, il se rabat sur le modèle de Tesla, estimant que celui-ci va probablement dominer le marché.

En juillet 1888, Brown et Peck négocient un accord de licence avec George Westinghouse pour la conception des moteurs et transformateurs de Tesla pour 60 000 dollars en espèces et en actions et une redevance de 2,50 dollars par cheval-vapeur produit par chaque moteur (respectivement 1 707 333 dollars et 71 dollars en 2021). Westinghouse engage également Tesla pendant un an pour la somme de 2 000 dollars par mois (56 911 dollars en 2021) pour être consultant dans les laboratoires de Pittsburgh de la Westinghouse Electric.

Au cours de cette année, Tesla travaille à Pittsburgh, aidant à créer un système de courant alternatif pour alimenter les tramways de la ville. Il trouve cette période frustrante en raison de conflits avec les autres ingénieurs de Westinghouse sur la meilleure façon de mettre en place le courant alternatif. Entre eux, ils se mettent d’accord sur un système à courant alternatif de 60 cycles que Tesla a proposé (pour correspondre à la fréquence de fonctionnement du moteur de Tesla), mais ils s’aperçoivent vite que cela ne fonctionnera pas pour les tramways, puisque le moteur à induction de Tesla ne peut fonctionner qu’à une vitesse constante. Ils finissent par utiliser un moteur de traction à courant continu à la place.

Au cours de l’été 1889, Tesla se rend à l’Exposition universelle de Paris et prend connaissance des expériences de Heinrich Hertz qui prouvent l’existence de rayonnements électromagnétiques. Tesla trouve cette nouvelle découverte « rafraîchissante » et décide de l’explorer plus en profondeur. En répétant, puis en développant ces expériences, Tesla invente la bobine Tesla, utilisée pour produire de l’électricité à haute tension, à faible courant et à haute fréquence en courant alternatif.

Les travaux de Tesla se concentrent alors sur la haute fréquence, et plus particulièrement sur la conversion d’électricité en lumière, alors que Guglielmo Marconi, un autre inventeur, a développé les théories de Hertz pour des utilisations en télécommunications. Afin de promouvoir ses découvertes, Tesla utilise ce qu’il a appris avec Peck et Brown : il publie plusieurs articles dans des journaux spécialisés, pose des brevets sur ses inventions et donne une série de conférences dans des universités et écoles d’ingénieur. Lors de démonstrations publiques pour un système d’éclairage, il allume des tubes de Geissler et des ampoules à incandescence sans utiliser de fils. En 1893, Tesla déclare aux spectateurs de plusieurs conférences qu’il est sûr qu’un système comme le sien pourrait éventuellement conduire « des signaux intelligibles ou peut-être même de l’énergie à n’importe quelle distance sans utiliser de fils » en le conduisant à travers la terre. Tesla entre également en conflit avec Elihu Thomson, qui travaille sur la haute fréquence et n’observe pas toujours les mêmes résultats que lui ; Tesla et Thomson se répondent par une série d’articles dans des journaux spécialisés entre mars et avril 1891.

Tesla, carte maximum, Serbie.

Le 30 juillet 1891, à l’âge de 35 ans, Tesla est naturalisé citoyen des États-Unis. En 1892, et jusqu’en 1894, Tesla devient vice-président de l’American Institute of Electrical Engineers, le précurseur de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers.

Début 1893, les ingénieurs de Westinghouse Charles F. Scott puis Benjamin G. Lamme font des progrès sur une version fonctionnelle du moteur à induction de Tesla. Lamme trouve un moyen de rendre l’alimentation polyphasée compatible avec les anciens systèmes monophasés à courant alternatif et à courant continu en développant une commutatrice124. Westinghouse Electric a dès lors un moyen de fournir de l’électricité à tous les clients potentiels et commence à donner à son système polyphasé à courant alternatif le nom « Tesla Polyphase System ». Ils pensent alors que les brevets de Tesla leur donnent la priorité sur les autres systèmes polyphasés à courant alternatif, et envoient des brochures à leurs clients les avertissant que, s’ils venaient à acheter un système alternatif ailleurs, ils pouvaient être poursuivis en justice.

Westinghouse Electric demande à Tesla de participer à l’exposition universelle de 1893 à Chicago, où la société dispose d’un grand espace consacré aux expositions sur l’électricité. Bien que l’entreprise soit passée très proche de la faillite, Westinghouse Electric remporte également l’appel d’offres pour éclairer l’exposition avec du courant alternatif ; Westinghouse obtient le contrat en proposant des prix bien plus bas que ses compétiteurs, ce qui force ses ingénieurs à utiliser des alternateurs plus gros et une tension électrique plus élevée. C’est néanmoins un moment clé dans l’histoire du courant alternatif, car la société démontre au public américain la sécurité, la fiabilité et l’efficacité d’un système alternatif polyphasé qui peut alimenter les autres stands de la foire en courant alternatif et en courant continu.

Un espace d’exposition spécial est mis en place pour présenter différents modèles de moteur à induction de Tesla. Le champ magnétique rotatif qui les actionne est expliqué par une série de démonstrations, dont un œuf de Colomb qui utilise la bobine biphasée d’un moteur à induction pour faire tourner un œuf en cuivre et le faire tenir debout. Tesla visite notamment la foire pour assister au Congrès international sur l’électricité et faire une série de démonstrations au stand Westinghouse. Une pièce spécialement obscurcie est aménagée où Tesla montre son système d’éclairage sans fil, en utilisant une démonstration qu’il avait déjà faite à travers l’Amérique et l’Europe ; il s’agit notamment d’utiliser un courant alternatif à haute tension et haute fréquence pour allumer des lampes à décharge sans fil.

Lors de sa présentation au Congrès international sur l’électricité, dans le hall agricole de l’exposition universelle, Tesla présente un générateur électrique alternatif à vapeur qu’il a breveté cette année-là, ce qu’il pense être une meilleure façon de générer du courant alternatif. La vapeur est forcée dans un oscillateur et s’échappe par une série d’orifices, poussant un piston fixé à une armature de haut en bas. L’armature magnétique vibre alors de haut en bas à grande vitesse, produisant un champ magnétique alternant. Celui-ci induit un courant électrique alternatif dans les bobines de fil situées à proximité. Cela permet de supprimer les pièces compliquées d’un moteur/générateur à vapeur, mais n’est finalement jamais considéré comme une solution technique viable pour produire de l’électricité.

En 1893, Edward Dean Adams, qui dirige la Niagara Falls Hydraulic Power and Manufacturing Company, demande l’avis de Tesla pour un système de transmission de l’électricité produite aux chutes du Niagara. Pendant plusieurs années, Adams a reçu une série de propositions et a ouvert plusieurs concours afin de déterminer la meilleure façon d’utiliser l’énergie produite sur le site. Parmi les systèmes proposés par plusieurs entreprises américaines et européennes figurent alors des systèmes de courant alternatif biphasé et triphasé, de courant continu à haute tension et d’air comprimé. Adams demande à Tesla des informations sur tous les systèmes en compétition. L’inventeur recommande alors à Adams un système biphasé, jugé plus fiable par Tesla, et lui explique que Westinghouse propose un système compatible avec l’éclairage à incandescence en utilisant un courant alternatif biphasé. L’entreprise d’Adams attribue alors un contrat à Westinghouse Electric pour la construction d’un système de production de courant alternatif biphasé aux chutes du Niagara, sur la base des conseils de Tesla et de la démonstration de Westinghouse à l’exposition universelle, qui prouve qu’ils sont capables de construire un système complet de courant alternatif. Un autre contrat est cependant passé avec General Electric pour la construction du système de distribution.

En 1895, Edward Dean Adams, impressionné par ce qu’il a vu lors de sa visite du laboratoire de Tesla, accepte de participer à la fondation de la Nikola Tesla Company, créée pour financer, développer et commercialiser une variété de brevets antérieurs et nouveaux. Alfred Brown s’engage avec Tesla, apportant avec lui les brevets développés sous Peck et Brown. William Birch Rankine et Charles F. Coaney font également partie du conseil d’administration de la société. Tesla trouve peu d’investisseurs ; le milieu des années 1890 est une période difficile sur le plan financier, et les brevets d’éclairage sans fil et d’oscillateurs qu’il a mis sur le marché n’ont jamais abouti.

De 1890 à 1906, Tesla consacre une grande partie de son temps et de sa fortune à une série de projets visant à développer la transmission d’énergie électrique sans fil. Il s’agit d’une extension de son idée d’utiliser des bobines pour transmettre l’énergie, qu’il a déjà démontrée avec l’éclairage sans fil. À l’époque où Tesla formule ses idées, il n’existe aucun moyen de transmettre sans fil des signaux de communication sur de longues distances, et encore moins de grandes quantités d’énergie. Tesla étudie les ondes radio et arrive à la conclusion qu’une partie de l’étude existante de Hertz à leur sujet est incorrecteh. De plus, Tesla note que, même si les théories sur les ondes radio sont véridiques, elles ne l’aident pas dans ses objectifs, puisque cette forme de « lumière invisible » diminue lorsque la distance augmente, comme tout autre rayonnement, et voyage en ligne droite dans l’espace, devenant « irrémédiablement perdue ».

Le rival de Nikola Tesla remporte le prix Nobel de physique en 1909 et la tour de Wardenclyffe est détruite en 1917. Nikola Tesla vit désormais reclus dans une chambre de l’hôtel New Yorker, refusant toute charité mais recevant de la Westinghouse Electric & Manufacturing Company un salaire mensuel de 125 $ pour continuer ses différentes recherches.

En 1928, Tesla dépose son dernier brevet, un biplan à décollage et atterrissage verticaux.

À l’automne 1937, voulant éviter un taxi, Tesla est victime d’une mauvaise chute alors qu’il fait son trajet régulier vers la cathédrale et Central Park où il a l’habitude de nourrir les pigeons et de les recueillir dans son hôtel. Refusant de consulter un médecin ou d’être amené à l’hôpital, il est raccompagné dans sa chambre d’hôtel où il ne se rétablira jamais complètement.

Perclus de TOC179, insomniaque chronique, il s’éteint le 7 janvier 1943 dans sa chambre d’hôtel à New York, seul, sans un sou et couvert de dettes, laissant derrière lui plus de 300 brevets et la réputation de savant génial, visionnaire et à moitié fou. Il reçoit le 17 janvier des funérailles nationales dans la cathédrale Saint-Jean le Théologien de New York, regroupant 2 000 personnes. Après celle-ci, son corps est transporté au Ferncliff Cemetery (en) où il est par la suite incinéré.

Après le décès de Nikola Tesla, sa famille engage avec l’administration américaine une longue procédure judiciaire pour acquérir ses documents de travail et ses effets personnels. En 1952, son neveu Sava Kosanović obtient que sa succession entière (manuscrits originaux, milliers de lettres, de photographies et la plupart de ses inventions) soit expédiée à Belgrade. Après un long procès, ce même neveu réussit, en 1957, à récupérer l’urne funéraire de son oncle. L’urne et les documents sont aujourd’hui au musée Nikola-Tesla à Belgrade en Serbie.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Désolé, mais la copie des textes et des images n'est pas autorisée.

Retour vers le haut de page
%d blogueurs aiment cette page :