Miron Costin, chroniqueur et homme politique.

Miron Costin est un chroniqueur et figure politique moldave, né le 30 mars 1633 et décédé en 1691. Il est l’un des premiers écrivains et historiographes de la littérature roumaine. Son œuvre principale, Letopiseţul Ţărâi Moldovei [de la Aron Vodă încoace] (Les Chroniques du pays de Moldavie [sous le règne de Aron Vodă]) visait à compléter le récit de Grigore Ureche, couvrant les événements de 1594 à 1660. Ses Chroniques furent initialement publiées en 1675.

Il écrivit également Istoria în versuri polone despre Ţara Moldovei şi Munteniei (Histoire en vers polonais de la Moldavie et Valachie), connue également sous le titre de Poema polonă (Le poème polonais).


Né en 1633, Miron est le fils de Ion ou Iancu Costin, riche boyard moldave, et de Safta Scoarțeș. Son père, noble polonais comme l’était Grigore Ureche, lui donna son prénom en l’honneur du prince de Moldavie Miron Barnovschi-Movilă, proche parent de sa femme. Il fit partie de l’escorte du prince lors de son voyage à Constantinople, pour confirmer auprès du Grand vizir la légitimité de son élection en tant que prince de Moldavie. Résultat des intrigues menées par son rival Basile le Loup au Divan, le gouvernement ottoman refuse de le reconnaître, le condamne et le fait décapiter. Iancu Costin ramènera la dépouille du prince au Patriarcat orthodoxe de Constantinople.

Costin, carte maximum, Roumanie, 1984.

La même année, face à l’invasion turque de la Moldavie, Iancu Costin décide de fuir avec sa famille en Pologne, où il possède plusieurs domaines aux alentours de la ville de Bar.

Le jeune Miron entre en 1647 au collège jésuite de Bar et poursuit ensuite son éducation à Kamianets-Podilskyï. Très rapidement, il est remarqué par son intelligence ainsi que par ses traits nobles. Il se passionne pour les valeurs de l’Antiquité, et apprend, en plus du polonais et du russe, les langues latine et grecque. Grand amateur d’Histoire, il maîtrise la rhétorique ainsi que la poétique.

En tant que noble polonais, Miron est enrôlé en 1651 dans l’armée, et prend part aux combats contre les Cosaques d’Ukraine emmenés par Bohdan Khmelnytsky. Vers la fin du règne de Basile le Loup, il décide en 1653 de retourner avec ses frères en Moldavie. Il commence dès lors son apprentissage de dignitaire auprès du trésorier Iordache Cantacuzène. Il se voit confier sa première mission diplomatique, consistant à obtenir le soutien du gouverneur de Kamianets-Podilskyï contre Gheorghe Ștefan, menaçant le trône affaibli de Basile le Loup.

En 1658, le nouveau prince Gheorghe Ștefan le nomme sluger, titre donné au boyard qui s’occupe de l’approvisionnement en viande de la Cour et de l’armée. Il est envoyé en Valachie en tant qu’émissaire diplomatique, afin de sceller un pacte anti-ottoman avec Constantin Șerban Basarab. Il gravit rapidement l’échelle sociale, et devient en 1659 paharnic, titre donné au noble chargé de l’approvisionnement en vin, puis pârcălab, personne responsable d’un județ. Il participe durant cette année à la campagne contre Georges II Rákóczi en Transylvanie. En 1661, le nouveau prince Eustatie Dabija l’envoie en tant qu’émissaire auprès du roi polonais Jean II Casimir. Il participe au sein de l’armée de Dabija à la guerre austro-turque en 1663.

Costin, entier postal, Roumanie.

Il se voit accorder en 1664 le titre de Mare comis (équivalent français du Grand Écuyer). Trois ans plus tard, sous le règne d’Ilie III Alexandru, il est élevé au rang de vornic, responsable de la justice et des affaires internes du Haut-pays moldave. En 1669, il devient vornic du Bas-pays moldave. En 1671, il est envoyé en tant qu’émissaire sur ordre de Ștefan Petriceicu auprès du hetman Jean Sobieski, futur roi de Pologne, avec lequel Miron  entretenait des liens étroits.

Il compose son premier grand poème philosophique en 1672, Viața lumii (La vie du Monde)3. Il commence également la traduction de l’ouvrage Origines et occasus Transsylvanorum de Laurențiu Toppeltin de Mediaș, rédigé en latin en 1667. Ses vers sur l’origine des Roumains et son Apostrophe sont repris en préface du psautier de l’évêque Dosoftei, publié en 1673.

Quand Jean Sobieski fut désigné roi en 1674, Démétrius Cantacuzène, prince de Moldavie, promeut Miron au poste de chancelier (logofăt en roumain). Il est envoyé en mission diplomatique à Constantinople, puis de nouveau en Pologne. Sous le règne d’Antonie Ruset, il reçoit Jan Gninski, trésorier de la Cour royale polonaise, effectuant plusieurs missions diplomatiques en France, au Danemark ainsi qu’en Russie, et en route vers la Sublime Porte pour la ratification du traité de paix de Jouravno. C’est à cette occasion qu’il lui remet son Istoria în versuri polone despre Ţara Moldovei şi Munteniei (Histoire en vers polonais de la Moldavie et Valachie), dédiée à son ami Marcu Matezynski. Écrite en polonais dans une forme épistolaire, il vise à démontrer la romanité du peuple moldave, ainsi que la latinité de la langue roumaine. Le but implicite de cet ouvrage était de convaincre la Pologne d’aider la Moldavie à sortir du joug ottoman. Il offre ainsi aux Chrétiens, bien avant l’ouvrage de Dimitrie Cantemir, Descriptio Moldaviae, publié en 1714, la possibilité de trouver des informations sur l’histoire, la géographie et l’organisation politique du peuple roumain.

En 1675, il rédige Letopiseţul Ţărâi Moldovei [de la Aron Vodă încoace] (Les Chroniques du pays de Moldavie [sous le règne de Aron Vodă]), beaucoup plus analytique que l’ouvrage d’Ureche, qu’il entend continuer.

En 1691, sa relation avec le prince de Moldavie Constantin Cantemir se détériore. Aidé de son frère, l’Hetman Velicico, il tente d’usurper le trône à Iași. Leur plan échoue et ils seront exécutés.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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