Mark Twain, écrivain, essayiste et humoriste.

Mark Twain, nom de plume de Samuel Langhorne Clemens, né le 30 novembre 1835 à Florida dans le Missouri (États-Unis) et mort le 21 avril 1910 à Redding dans le Connecticut (États-Unis), est un écrivain, essayiste et humoriste américain.

Après avoir fait une carrière de militaire, été imprimeur et journaliste chez les mineurs du Nevada, il se fait connaître par son roman Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et, Les Aventures de Huckleberry Finn (1884).


Mark Twain est issu d’une famille installée de longue date sur le continent américain, dont la trajectoire a épousé le front pionnier dessiné par les colons. L’environnement de l’enfance de Twain est donc le monde de « la Frontière » américaine. Toutefois, la famille Clemens, tout comme Twain lui-même une fois parvenu à l’âge adulte, ne compte pas aux rangs des aventuriers et des défricheurs partis à l’avant-garde du mouvement de colonisation vers l’Ouest. Elle s’est glissée dans le sillage de ce vaste mouvement de population et s’est installée sur des terres déjà travaillées par les colons où la vie sociale est déjà relativement stabilisée.

Sa mère, Jane Lampton, est née dans le Kentucky au sein d’une famille qui fait vraisemblablement partie des premières générations de pionniers à franchir la chaîne des Appalaches ; la légende familiale lui prête une lointaine ascendance avec les Lampton, ducs de Durham.

La branche paternelle de la famille est originaire du Sud du pays. Son grand-père, fermier en Virginie, migre vers le Kentucky au début du XIXe siècle pour y devenir percepteur (commissioner of revenue). Le père de Twain, John Marshall Clemens, fait des études de droit dans l’Est puis revient dans le Comté d’Adair (Kentucky) où il épouse Jane Lampton en 1823. Il exerce la fonction d’« attorney » et court sa vie durant après la fortune. Sa quête le mène successivement dans le Tennessee, à Gainesboro puis à Jamestown dans le Fentress County, où il investit ses économies dans 75 000 acres de terres. Le faible nombre d’affaires de justice à traiter le pousse à la reconversion : il se fait marchand, en ouvrant un magasin d’approvisionnement général, typique de la frontière. Il tente sa chance dans plusieurs localités du Tennessee puis rejoint John Adams Quarles, le beau-frère de sa femme, dans le Missouri sur les conseils de ce dernier. Le village de Florida (comté de Monroe) dans lequel la famille s’installe est le théâtre de la naissance de Samuel Langhorn Clemens, le cinquième enfant de la famille.

Mark Twain a prétendu ultérieurement avoir eu un frère jumeau (d’où viendrait son pseudonyme), et il a répété à plusieurs reprises une histoire inventée de toutes pièces où son frère se serait noyé dans une baignoire : « Vous comprenez, nous étions jumeaux — le défunt — et moi — et on nous a mélangés dans la baignoire quand nous n’avions que deux semaines, et l’un de nous s’est noyé. Mais nous ne savions pas lequel. Certains pensent que c’était Bill. D’autres pensent que c’était moi. »

En mars 1847, son père meurt d’une pneumonie. Sa disparition bouleverse la vie de la famille Clemens. Au mois de mai de l’année suivante, le futur Mark Twain, âgé de douze ans, quitte l’école et devient apprenti typographe dans l’imprimerie locale. À défaut d’être agréable, le métier qu’il expérimente est à cette époque susceptible d’offrir des revenus réguliers. Chaque village de quelque importance possède en effet au moins un journal. À partir de 1850, le jeune homme travaille pour le Western Union, un hebdomadaire dont son frère aîné, Orion, s’est fait le fondateur. Il y rédige ses premiers papiers et s’imprègne des techniques et des thèmes journalistiques de son temps, à une période où l’abondance de la production et un système d’échange gratuit facilitent la circulation de l’information au sein de la profession.

Mark Twain, carte maximum Saint-Marin.

À dix-huit ans, Twain quitte le Missouri, non pour rejoindre le Grand Ouest mais pour arpenter le Nord-Est des États-Unis en s’embauchant comme typographe à New York, Philadelphie, Washington puis Saint-Louis. Il rejoint le syndicat des typographes et fréquente le soir les bibliothèques publiques, découvrant un monde que l’école d’Hannibal ne lui avait pas laissé entrevoir. Ses impressions de voyage paraissent sous forme d’articles dans un journal de Muscatine, la nouvelle entreprise de son frère Orion.

En juin 1855, il s’installe comme imprimeur à Keokuk (Iowa) où son frère le rejoint peu après. Leur collaboration dure jusqu’à l’hiver 1856-57. Samuel prend alors la direction de Cincinnati. Le récit de son séjour paraît cette fois dans un journal de Keokuk sous le pseudonyme de « Thomas Jefferson Snodgrass ».

Se tournant vers le Sud, il s’embarque ensuite sur le Mississippi en direction de La Nouvelle-Orléans, avec l’intention probable de gagner l’Amazonie. Au cours du voyage, la rencontre avec le pilote de bateau à vapeur Horace E. Bixby le persuade cependant d’épouser la carrière de son nouveau mentor. C’est de cette époque que vient son pseudonyme : alors qu’il tire la corde de sondage pour vérifier la profondeur du fleuve, son capitaine lui criait : « Mark Twain!, Mark Twain! », c’est-à-dire : « Marque deux (brasses) ! ». Cela signifie « profondeur suffisante », dans le jargon anglais dit du safe water. Il travaille sur le Mississippi jusqu’au déclenchement de la guerre de Sécession en 1861 qui interrompt le trafic sur le fleuve. Il s’engage alors au sein d’une milice de volontaires sudistes, les « Marion Rangers ». Le manque de fermeté de ses convictions sudistes et la perspective de se voir incorporer dans les rangs de l’armée confédérée le poussent à quitter son premier engagement et à se tourner vers les territoires de l’Ouest ; profitant de la nomination de son frère Orion comme secrétaire d’État du Nevada, il prend la route le 28 juillet 1861. Le Nevada ayant rallié l’union, Mark Twain passe donc de la sécession sudiste à l’unionisme du nord.

En juin 1867, Samuel Clemens, mandaté et financé par l’éditeur du journal « Alta California » de San Francisco pour un montant de 1 250 dollars, embarque à New York sur le Quaker City, un bateau à vapeur qui prend le large dans l’océan Atlantique afin réaliser une croisière le menant en mer Méditerranée, avec des arrêts en France, en Angleterre, en Italie, dans les îles grecques, en Turquie et en Terre Sainte dans l’empire ottoman.

Les 52 lettres de voyage de Mark Twain, écrites dans son style humoristique et sarcastiques – car pour Twain, « rien n’est plus saint qu’une blague » -, sont publiées agrémentées de dessins dans le journal et reçoivent un tel accueil des lecteurs, qu’il est décidé d’en faire un livre intitulé The innocents abroad or the new pilgrims progress (Le Voyage des Innocents) qui sort en 1868, imprimé en 70 000 exemplaires et souvent réédité depuis.

Samuel et Orion Clemens effectuent en quatorze jours le voyage à bord d’une diligence Wells Fargo, s’engageant sur la piste de la Californie qui chemine par Independence Rock et Devil’s Gate jusqu’à South Pass ; ils empruntent ensuite la route des Mormons, bifurquant à Fort Bridger vers l’Echo Canyon pour rejoindre Salt Lake City et finalement s’arrêter à Carson City dans le Nevada, juste avant la Californie.

La ville se stabilise tout juste après la période de grande effervescence consécutive à la découverte en 1859 de gisements d’argent dans les monts Washoe. À la recherche du filon caché, une foule de déçus de la ruée vers l’or en Californie de 1849 et de nouveaux aventuriers attirés par la promesse d’une fortune facile ont convergé vers la ville. Le profil de ces prospecteurs diffère sensiblement des pionniers traditionnels qui s’installent pour mettre en valeur le pays par le travail de la terre. La population de Carson City est alors essentiellement masculine ; l’avidité, la concurrence et la recherche des plaisirs faciles y maintiennent un climat de tension permanente.

Samuel Clemens est lui-même gagné par la « fièvre de l’argent » ; persuadé de faire fortune rapidement, il se lance tous azimuts dans la prospection. Ses espoirs sont déçus ; confronté à des difficultés financières, il finit par accepter en août 1862 l’offre d’emploi permanent que lui propose le Territorial Enterprise, un journal de la ville de Virginia City, pour lequel il écrivait jusque-là occasionnellement des chroniques comiques. C’est l’époque des folles spéculations du Nevada sur les riches mines d’argent du Comstock Lode, cotées à la bourse de San Francisco, racontées avec  réalisme dans À la dure, publié en 1872.

À partir de 1864, il exerce l’activité de reporter à San Francisco et se déplace en Europe en tant que correspondant de presse. Après son mariage avec Olivia Langdon en 1870, il s’installe à Hartford, Connecticut. Il eut quatre enfants dont trois filles : Susan, Clara et Jeanne et un fils mort  prématurément. Dans ses premiers romans, Mark Twain évoque ses voyages en Europe et en Polynésie (Le Voyage des innocents, 1869) en se moquant des préjugés et de la conduite de ses compatriotes, ainsi que sa période de chercheur d’or et de journaliste sur le Comstock Lode, dans À la dure (Mark Twain) (1872). Envoyé par son journal en Polynésie en 1866, Mark Twain y passe quatre mois, sympathise avec les marins et baleiniers, loue un cheval et constate le déclin dramatique de la population d’origine, les Kanaka Maoli. Il en rapporte des reportages et une série de lettres publiées par le Sacramento Union, puis rassemblées dans un livre en 1947, Letters from Hawaï.

C’est grâce à ses deux romans Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et Les Aventures de Huckleberry Finn (1885) qu’il acquiert la célébrité comme écrivain humoriste. Mark Twain écrit cependant, dans la seconde partie de son œuvre des textes plus graves dénonçant avec pessimisme les excès de la civilisation et l’immoralité érigée en morale.

Les dernières années de sa vie sont marquées par une reconnaissance mondiale : il est une des plus grandes figures littéraires de son époque et fait entre 1895 et 1896 une tournée de conférences à travers le monde saluée par les critiques et couronnée de succès. Cependant, la fin de sa vie est assombrie par des ennuis financiers, ainsi que par la mort d’une de ses filles à 24 ans causée par une méningite, puis la mort de sa femme. Il perd une seconde fille, âgée de 29 ans, noyée dans sa baignoire à la suite d’une crise d’épilepsie.

Il meurt d’une crise cardiaque le 21 avril 1910 à Redding (Connecticut), le lendemain du passage de la comète de Halley à son périhélie. Il avait déclaré un an plus tôt : « Je vins au monde avec la comète de Halley en 1835. Elle reviendra l’année prochaine, et je m’attends à partir avec elle. Le Tout-Puissant a dit : “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble”. »

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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