Marcel Cachin, homme politique.

Marcel Cachin est un homme politique français, né le 20 septembre 1869 à Paimpol (Côtes-du-Nord) et mort le 12 février 1958 à Choisy-le-Roi (Seine). Parlementaire socialiste puis communiste de 1914 à 1958, (excepté sous l’Occupation), il est directeur du journal L’Humanité de 1918 à sa mort.


Le père de Marcel Cachin s’appelle également Marcel Cachin et est  gendarme ; sa mère est Marie-Louise née Le Gallou, fileuse de lin. Après des études au lycée Saint-Charles de Saint-Brieuc et au lycée Émile-Zola de Rennes, il suit les cours de la faculté des lettres de Bordeaux et passe sa licence en 1893. Il est professeur de philosophie à Bordeaux pendant quinze ans.

Avec Marguerite Cachin, il a trois enfants. Son fils, Charles Cachin, né en 1908, pédiatre, épousa en premières noces Ginette Signac, fille du peintre libertaire Paul Signac (1863-1935). Leur fille, Françoise Cachin (1936-2011), devint historienne d’art et conservatrice de musée. Sa fille Marie-Louise Alice Cachin (1910-1989), avocate, notamment pour le Secours populaire français, épousa l’avocat Marc Jacquier, fils de Paul Jacquier, député et ministre radical-socialiste. Sa fille Marcelle Cachin (1911-1998) épousa Paul Hertzog2, chirurgien. Elle-même médecin, elle était membre du Parti communiste et fut députée.

Son neveu, Yves Cachin (1916-2010), chirurgien réputé, directeur de l’Institut Gustave-Roussy, milita également un temps au PCF et était titulaire de la médaille de la Résistance. Son arrière-petit-neveu, Olivier Cachin (né en 1962), est un journaliste spécialisé dans les musiques noires et le hip-hop. Il a également été le présentateur de l’émission Rapline sur M6 de 1990 à 1993.

Dès la création de la section girondine du Parti ouvrier français (POF) de Guesde par Raymond Lavigne en décembre 1892, Marcel Cachin, militant de Libourne (Gironde) adhère à ce parti, comme secrétaire chargé de la propagande. En 1900, il est conseiller municipal et adjoint au maire de Bordeaux, Paul-Louis Lande, jusqu’en 1904.

Cachin, carte maximum, Russie.

Membre du Parti socialiste de France (PSdF) après la fusion en 1902 du POF avec le Parti socialiste révolutionnaire (PSR) d’Édouard Vaillant, il participe aux congrès socialistes d’Amsterdam (1904) et de Paris (1905), ce dernier prononçant la création de la SFIO qu’il rejoint, également chargé de la propagande4. Cette fonction de « délégué à la propagande » lui fait parcourir pendant six ans le territoire français, ce qui le fait connaître par un grand nombre de militants socialistes et un large public.

Il quitte la Gironde pour la capitale, où il se marie en 1906 avec une jeune socialiste américaine, Marguerite David, dite von Wien. Il est élu en 1912 conseiller municipal de Paris pour le quartier de la Goutte-d’or et conseiller général de la Seine, puis député de la Seine (18e arrondissement) de 1914 à 1932. Il se rallie à la politique d’union nationale pendant la Première Guerre mondiale, et soutient donc la guerre. Il est envoyé en mission en Italie, puis une première fois en Russie en 1917.

Membre titulaire de la commission administrative de la SFIO à partir de 1906, il entre en 1912 à L’Humanité en tant que rédacteur, en remplacement de Paul Lafargue. Il devient directeur du journal en octobre 1918, succédant à Pierre Renaudel. Cette promotion traduit le changement de ligne politique qui s’opère au sein du parti socialiste par rapport à l’« union sacrée », amorçant l’évolution des deux années suivantes. Il reste officiellement directeur du quotidien socialiste puis communiste jusqu’à son décès en 1958.

Durant l’été 1920, il effectue avec Ludovic-Oscar Frossard un voyage en Russie soviétique : l’un et l’autre en reviennent conquis par le nouveau régime. Cachin est ensuite l’un des artisans de la scission de la SFIO lors du congrès de Tours, durant lequel la majorité approuve la révolution d’Octobre et le soutien aux bolchéviks. Il est l’un des fondateurs du Parti communiste, qui adhère à la IIIe Internationale. En novembre 1922, il quitte le Grand Orient de France.

En janvier 1923, Marcel Cachin dénonce l’occupation de la Ruhr ordonnée par le gouvernement de Raymond Poincaré afin de contraindre l’Allemagne à accélérer les paiements. Lui et d’autres communistes français organisent d’importants meetings, notamment dans les villes de Francfort et Stuttgart. Inculpé pour « attentat contre la sureté extérieure et intérieure de l’État », son immunité parlementaire est levée et il est emprisonné. Il reçoit en février une lettre de soutien de Grigori Zinoviev, le président de l’internationale communiste, qui lui exprime ses « plus amicales salutations » et celles des « camarades Lénine, Trotsky et Boukharine ». Il est finalement innocenté en mai par le Sénat et libéré.

Au tournant des années 1930, bien que député et membre du bureau politique, il n’est pas vraiment en odeur de sainteté. Trop unitaire sans doute, et réaliste envers la politique « classe contre classe », qui a provoqué le désastre électoral de 1932. Mais contrairement à Jacques Doriot et Louis Sellier, notamment, il reste fidèle au Parti, dans les variations de lignes politiques imposées à celui-ci au cours des années 1920-1930 par Staline.

En 1936, il est l’un des piliers du Front populaire. Lors de la drôle de guerre et, alors que la ligne du Parti depuis la signature du pacte germano-soviétique est de condamner la « guerre impérialiste » et de critiquer le gouvernement Daladier, il écrit une lettre ouverte en décembre 1939, sur l’insistance de Benoît Frachon, dans laquelle il approuve la politique de l’Union soviétique, mais souligne que le principal adversaire, c’est « l’impérialisme nazi ». Ce refus d’appeler à la lutte contre le gouvernement français émeut le Komintern qui insiste pour que celui-ci quitte la France.

Cachin, essais de couleur, Russie.

Il est déchu de ses mandats en 1940. Pendant l’Occupation, confronté à la question des premiers otages à la suite des attentats perpétrés contre les soldats allemands, il rédige une lettre dans laquelle il condamne les attentats individuels contre l’armée allemande. Des extraits de cette lettre sont repris par le Parti ouvrier et paysan français, parti composé d’anciens élus du Parti communiste dans un but de propagande pour la Collaboration. Il ne sera pas inquiété à la Libération pour cet écrit.

Pendant la guerre, il se retire tout d’abord à Lancerf en Bretagne, où il possède une maison. Il y est arrêté le 5 septembre 1941, amené à la prison de la Santé à Paris, d’où il est libéré le 17 octobre 1941, à la suite probable de la lettre qu’il rédige condamnant les attentats. Il retourne en Bretagne où des menaces d’arrestation se précisent, malgré l’exploitation faite de ses déclarations. En août 1942, il est « exfiltré » par une équipe spéciale du Parti communiste, amené en Région parisienne où il mène une existence clandestine dans des pavillons à Verrières-le-Buisson puis à Bourg-la-Reine15. Après la Libération, il reprend ses activités jusqu’à sa mort en 1958.

Directeur de L’Humanité (1918-1958), il est membre du bureau politique du Parti communiste (1923-1958) et sénateur (1935), puis député de la Seine (1946). Après la guerre, il est député doyen de l’Assemblée nationale, et ce jusqu’à sa mort.

À l’âge de 88 ans, en 1957, il est décoré de l’ordre de Lénine.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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